5 arbustes pour sol caillouteux

Le buplèvre frutescent ou ligneux (Bupleurum fructicosum )

Parfois nommé buplèvre arbustif, cet arbuste appartient à la famille des Apiacées, également appelée Ombellifères, qui en fait un cousin de la carotte. Ce buplèvre ligneux (Bupleurum fructicosum) pousse naturellement dans les garrigues méditerranéennes, et plus généralement dans les zones arides et rocailleuses de l’hémisphère nord et d’Afrique. Autant dire qu’un sol calcaire, caillouteux et sec ne l’effraie nullement ! Il accepte même les embruns, ce qui en fait un arbuste idéal pour le bord de mer.

D’un point de vue esthétique, le buplèvre ligneux est un arbuste intéressant à plus d’un titre. De croissance rapide, il forme un arbrisseau haut de 2 à 2,50 m et large d’environ 1 m à 1,50 m, au port tout à la fois dressé et étalé, à la cime arrondie. Doté de rameaux érigés, il offre souvent une silhouette dense et épanouie. Son feuillage semi-persistant à persistant est coriace, allongé, marqué de veines longitudinales parallèles. D’aspect cireux, il arbore un vert bleuté assez seyant. Lorsqu’il est froissé, il dégage un parfum âcre.

Fleurs du buplèvre ligneux (Bupleurum arborescens)

Le buplèvre est surtout intéressant par sa floraison longue et généreuse au cœur de l’été, même en pleine sécheresse. De juin à fin août, cet arbuste se couvre d’ombelles terminales étoilées, constituées de minuscules fleurs de couleur vert chartreuse, qui rappellent les fleurs du fenouil. Légèrement parfumées, ces fleurs sont très mellifères et nectarifères et attirent des nuées d’abeilles, de papillons et aussi de guêpes. Elles donnent naissance à des fruits en akènes de couleur brune à noire dont les graines se ressèment très facilement.

Il est rustique jusqu’à – 15 °C, ce qui permet d’envisager une plantation hors du pourtour méditerranéen.

Très facile à vivre, le buplèvre ligneux s’adapte aux terrains les plus secs et caillouteux, parfaitement drainés et légers. Il se plaît en plein soleil, mais peut accepter la mi-ombre. S’il a besoin d’arrosage le premier été, ensuite, il se débrouille seul. Il forme plutôt une association réussie avec les pérovskias, les lavandes, les cistes et les romarins.

Le baguenaudier (Colutea arborescens)

Curieuse plante que ce petit arbuste ! Déjà par son nom qui évoque le doux plaisir de « baguenauder » dans la nature le nez en l’air à regarder les papillons voler…! Mais revenons au baguenaudier (Colutea arborescens) un arbuste, également appelé arbre à vessies (un peu plus terre à terre comme nom !), de la famille des Fabacées. Un arbuste tout à la fois vigoureux, robuste, facile à vivre et adaptable, y compris aux sols les plus ingrats comme ceux des friches ou des remblais.

Haut de 2 à 3 m, le baguenaudier est un arbuste au port très ramifié, buissonnant et érigé, de croissance rapide. S’il pousse dans un sol riche, il pourra atteindre 4 m. Avec le temps, il forme aussi un tronc. Son feuillage caduc, très découpé en 7 à 12 folioles, ovales ou elliptiques, très nervuré, arbore un joli vert légèrement bleuté. Au printemps, à partir de mai et jusqu’en août, cet arbuste se couvre de fleurs typiques des Fabacées, jaunes striées de brun. Ensuite viennent les gousses qui passent du vert au rose à rouge-brun. À maturité, ces gousses translucides éclatent bruyamment sous les doigts. Le baguenaudier se multiplie par semis spontané très facilement.

Fleurs et fruits du baguenaudier (Colutea arborescens)

La variété hybride Colutea (x) media ‘Copper Beauty’ offre une floraison très abondante d’un magnifique orange cuivré, nettement plus ornementale que le baguenaudier type.

Rustique jusqu’au moins – 20 °C, cet arbuste s’adapte à tous les sols qu’il enrichit. En effet, comme tous les Fabacées, ses racines ont la capacité de capter et de fixer l’azote atmosphérique. Il se plaît en compagnie de cistes ou d’hélianthèmes.

L'oranger des Osages (Maclura pomifera)

À maturité, l‘oranger des Osages (Macula pomifera) peut atteindre 12 m de haut et 8 m d’envergure. Sa croissance est rapide. Cet arbuste tient son nom d’une tribu d’Amérindiens, les Osages, qui utilisaient son bois dur pour fabriquer leurs arcs. D’où son autre vernaculaire de « bois d’arc ». Au-delà de son adaptabilité aux sols caillouteux, l’oranger des Osages est un arbuste aux troncs multiples, dotés d’écorces fissurées et torsadées, et au port évasé et à la cime ample. Ses rameaux sont épineux.

Son feuillage caduc, ovale et pointu, lancéolé et acuminé, est d’un beau vert brillant. En automne, il se pare d’une magnifique couleur jaune. Mais ce qui fait surtout la typicité de cet arbuste, ce sont sa floraison et ses fruits. Précisons toutefois que l’oranger des Osages est une espèce dioïque, ce qui signifie qu’il y a des arbustes mâles et des arbustes femelles. Il n’y aura donc fructification sur le pied femelle qu’en présence d’un pied mâle et seulement au bout de 10 à 15 ans de culture. Mais la patience est récompensée. La floraison, à l’aisselle des feuilles, a lieu en juin sous forme de pompons jaunes, pédonculés en grappes pendantes sur les pieds mâles. En septembre apparaissent les fruits globulaires, d’une taille comprise entre celles d’une orange et d’un pamplemousse, d’aspect grumeleux et de couleur verte puis jaune. Non comestibles, ils persistent sur l’arbre après la chute des feuilles.

L’oranger des Osages (Macula pomifera)

Rustique jusqu’à – 20 °C, l’oranger des Osages se plante au soleil dans un sol profond et bien drainé, qui peut être sec, calcaire et caillouteux. Il ne nécessite aucun soin particulier et résiste à la sécheresse, à la pollution atmosphérique des villes…

Le filaire (Phillyrea augustifolia)

Encore un arbuste d’origine méditerranéenne, très résistant à la sécheresse et aux embruns, qui peut pousser sans difficulté dans un sol caillouteux ! Il faut dire que le filaire à feuilles étroites (Phillyrea augustifolia) appartient à la famille des Oléacées, donc il est cousin de l’olivier. Naturellement, il pousse dans la garrigue. Comme l’olivier, il possède un tronc court, des feuilles étroites et une fructification qui évoque les olives, sans être comestible. 

Doté d’une croissance lente, cet arbuste offre un tronc unique et un port étalé, compact et buissonnant. À maturité, il ne dépasse 2 à 3 m de hauteur pour une envergure à peu près équivalente. Ses rameaux longs et minces portent de petites feuilles, linéaires et lancéolées, vernissées sur la face supérieure, d’un vert assez foncé. Les jeunes feuilles naissent en bronze. Au printemps, entre mars et mai, éclosent des fleurs très discrètes de couleur blanc crème à verdâtre. Cette floraison est surtout intéressante par le délicat parfum qu’elle dégage et ses propriétés mellifères. Ensuite apparaissent les drupes globuleuses, noir bleuté à maturité, qui régalent les oiseaux en automne.

Phillyrea angustifolia

Légèrement plus rustique que l’olivier, le filaire à feuilles étroites peut résister à – 15 °C dès lors qu’il a atteint 4 à 5 ans. En revanche, les jeunes sujets sont nettement plus sensibles au froid. Il se plaît dans tous les types de sol, mais les terres rocailleuses lui conviennent parfaitement. En termes d’exposition, le soleil est recommandé même si la mi-ombre ne lui déplaît pas. Il peut être planté en compagnie de myrtes, d’arbousiers (Arbutus), d’un pistachier (Pistacia leniscus)…

Le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus)

Également connu sous le nom d’arbre à mastic, le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) est d’une résistance absolue à la chaleur et à la sécheresse. Membre de la famille des Anacardiacées, il pousse spontanément dans la garrigue méditerranéenne et dans le maquis dans des sols pierreux et secs. Cousin du pistachier (Pistacia vera) qui produit les pistaches, cet arbuste atteint 3 m de hauteur pour une envergure de 2 m. Suivant son lieu d’implantation, il peut prendre plusieurs formes, tantôt dressé, tantôt plus replié sur lui-même, mais toujours relativement touffu.

Son feuillage persistant et coriace, découpé en folioles ovales, affiche une teinte vert foncé. En revanche, la couleur des feuilles évolue au fil des saisons. Les jeunes feuilles sont vert tendre, le feuillage d’hiver plutôt violacé ou bronze. La floraison intervient entre mars et mai très discrètement. Elle est suivie d’une fructification en grappes de petits fruits qui passent du rouge au noir. Comme le pistachier lentisque est une espèce dioïque, il faut qu’un pied mâle soit cultivé à proximité d’un pied femelle pour que la pollinisation ait lieu.

Le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus)

Cet arbuste s’adapte réellement à toutes les situations : il pousse dans les sols secs et rocailleux, il supporte sans souci les embruns, et peut être cultivé en plein soleil comme à l’ombre. En revanche, il doit être cultivé dans les régions au climat doux, car il est seulement rustique jusqu’à – 12 °C.