Création d'une forêt-jardin : découvrez les 7 erreurs à éviter

Planter trop serré

Un des pièges fréquents dans l’aménagement d’un jardin forêt est de planter trop serré. Cela peut sembler une bonne idée au début, surtout si l’on cherche à maximiser l’espace disponible, mais cela peut conduire à de nombreux problèmes à mesure que les plantations s’épanouissent.

Lorsque les plantes sont trop proches, elles entrent en compétition pour la lumière, l’eau et les nutriments. Elles peuvent ne pas produire autant qu’attendu, gênées dans leur croissance et parce que la canopée dense limite la quantité de lumière atteignant les strates inférieures. Cette proximité et une circulation d’air insuffisante peuvent induire un stress pour les plantes qui deviennent plus sensibles aux maladies et aux infestations de parasites.

Certaines plantes ne seront pas affectées par cette proximité, voire l’apprécieront, et se développeront normalement, mais cela dépend de nombreux facteurs à étudier et notamment leur développement racinaire et aérien.

Le mieux est de respecter les besoins spécifiques de chaque espèce en termes d’espacement, ceux indiqués dans les ouvrages ou par les pépiniéristes. Il est également judicieux de prendre en compte le porte-greffe pour les arbres. Les arbres sur des porte-greffes nains nécessitent moins d’espace que ceux sur des porte-greffes standards.

Une autre stratégie consiste à utiliser des techniques de taille régulière pour contrôler la croissance des arbres et maintenir la canopée ouverte et aérée. Mais ne négligez pas le temps très important à investir dans ces exercices de taille.

Découvrez notre fiche-conseil : « Densité de plantation : tout savoir »

Négliger l'arrosage les premières années

Les jeunes plantations, surtout dans des systèmes aussi complexes que les jardins forêt, nécessitent une attention particulière en matière d’irrigation pour bien s’établir.

Les arbres et autres plantes dans un jardin forêt sont souvent sélectionnés pour leur capacité à résister à des conditions climatiques variées et à nécessiter peu d’entretien une fois matures. Cependant, durant les premières années, ils ne disposent pas encore d’un système racinaire suffisamment développé pour chercher de l’eau en profondeur. Sans une quantité adéquate d’eau, ces jeunes plantes peuvent souffrir de stress hydrique, ce qui ralentit leur croissance, réduit leur résilience et diminue la production future de fruits ou de graines.

Pour garantir une bonne quantité d’eau aux plantations, plusieurs méthodes peuvent être mises en œuvre. L’utilisation du paillage organique est une technique indispensable pour conserver l’humidité du sol. Le paillage réduit également la croissance des mauvaises herbes et améliore la structure du sol au fil du temps. Installer un système d’irrigation goutte à goutte peut aussi être une solution judicieuse, car il assure un apport d’eau directement aux racines des plantes, minimisant ainsi le gaspillage et les besoins en eau.

Il faut aussi adapter les pratiques d’arrosage aux conditions climatiques et au type de sol de votre jardin. Les sols sableux, par exemple, nécessitent des arrosages plus fréquents, mais moins abondants, car ils retiennent moins bien l’eau. Un sol argileux peut conserver l’eau plus longtemps, nécessitant des arrosages moins fréquents, mais plus profonds pour encourager les racines à pousser en profondeur.

Ne négligez pas l’arrosage les premières années, par exemple avec l’usage d’un goutte-à-goutte

Sous-estimer le travail sur la strate basse

La gestion de la strate basse, là où se situent les plantes couvre-sol et les adventices, ne doit pas être négligée dans les jardins forêts. Comprendre et travailler activement cette couche est crucial pour la santé et l’équilibre de l’ensemble de l’écosystème.

Les adventices, souvent considérées comme nuisibles, jouent en réalité un rôle essentiel dans les premières étapes de l’établissement d’un jardin forêt. Elles aident à conditionner le sol, le protéger de l’érosion et peuvent même contribuer à la régulation des nuisibles en offrant habitat et nourriture à divers auxiliaires de culture. Cependant, si elles ne sont pas contrôlées, elles peuvent aussi entrer en compétition avec les plantations pour les ressources essentielles comme la lumière, l’eau et les nutriments.

Pour tirer profit des adventices tout en évitant qu’elles ne deviennent envahissantes, il est important de pratiquer une gestion régulière et réfléchie. Cela inclut le paillage, qui limite la croissance des adventices en bloquant la lumière tout en maintenant l’humidité du sol. La sélection de plantes couvre-sol appropriées est également essentielle. Ces plantes doivent être choisies pour leur capacité à coexister avec les cultures principales sans les étouffer. Des exemples incluent le trèfle, qui fixe l’azote dans le sol, ou des herbes aromatiques basses qui peuvent aussi repousser certains parasites.

La plantation de diverses espèces dans la strate basse peut créer un tapis végétal dense qui non seulement supprime les mauvaises herbes mais améliore aussi la structure et la fertilité du sol. Cette diversité contribue aussi à attirer et à soutenir une large gamme d’insectes pollinisateurs et d’autres animaux bénéfiques, renforçant ainsi la biodiversité et la résilience du jardin.

Couvrez-bien le sol de la strate basse, en plantant peu à peu des condimentaires, des fleurs

Mal gérer la lumière et les ressources

Chaque couche du jardin, des arbres les plus hauts jusqu’à la strate basse, doit recevoir une quantité appropriée de lumière et de nutriments pour prospérer. Ce défi nécessite une planification minutieuse et une gestion continue.

Dans un jardin forêt, la lumière est une ressource précieuse qui doit être partagée équitablement entre toutes les plantes. Un bon design veillera à ce que les arbres hauts ne bloquent pas complètement le soleil aux couches inférieures. Des techniques telles que la taille stratégique des canopées permettent de moduler l’accès à la lumière et de favoriser une croissance équilibrée de toutes les plantes. Il est essentiel d’évaluer régulièrement la densité de la canopée et d’ajuster la taille des arbres pour éviter la création de zones d’ombre excessive, qui pourrait compromettre la santé des couches inférieures. Peu d’espèces en jardin-forêt vont apprécier la pleine ombre, il s’agit la plupart du temps de doser entre le plein soleil et la mi-ombre et de réserver seulement quelques coins totalement ombragés.

L’utilisation efficace de l’eau et des nutriments est également vitale dans un jardin forêt. Le paillage aide à conserver l’humidité du sol et à réduire la fréquence des arrosages. L’installation de systèmes de récupération d’eau de pluie ou de l’irrigation goutte à goutte sont des pratiques qui optimisent l’utilisation de l’eau.

L’amendement du sol avec des composts, fumiers et des mulchs organiques enrichit le sol en nutriments et profite à toutes les plantes du jardin. Ils sont essentiels à une bonne croissance et productivité. La rotation des cultures et l’incorporation de légumineuses peuvent également enrichir le sol en azote.

Faire des chemins trop tortueux rendant les accès et les récoltes difficiles

Un tracé de chemin trop complexe ou tortueux peut non seulement compliquer les déplacements, mais aussi augmenter le temps nécessaire pour les soins et la collecte des produits du jardin.

Des chemins trop sinueux ou étroits peuvent rendre difficile le transport de matériel ou de récoltes, surtout si on utilise des brouettes ou d’autres outils de jardinage. Cela peut aussi limiter l’accès aux zones qui nécessitent un entretien régulier, augmentant ainsi le risque de négligence de certaines parties du jardin.

Il est recommandé de planifier les chemins de manière à ce qu’ils suivent une logique simple et directe, tout en permettant un accès facile à toutes les zones du jardin. Utiliser des matériaux stables et durables pour le revêtement des chemins peut prévenir l’érosion et assurer une surface de marche satisfaisante. L’ajout de bordures peut également aider à maintenir les chemins clairement définis.

Négliger votre apport à la biodiversité

La biodiversité est un pilier de la permaculture et du jardin forêt. Ne pas intégrer suffisamment d’éléments qui favorisent la biodiversité peut réduire la santé écologique du jardin et diminuer l’efficacité de la pollinisation et du contrôle naturel des parasites.

Installez des nichoirs et des hôtels à insectes au maximum pour attirer et abriter des oiseaux et des insectes bénéfiques qui contribuent à la pollinisation et à la lutte biologique contre les nuisibles. Planifiez des floraisons étalées dans le temps pour assurer une alimentation continue pour les pollinisateurs et maintenir leur présence dans le jardin. Choisissez des plantes qui fournissent des habitats ou des ressources alimentaires à divers animaux pour renforcer l’écosystème du jardin.

Apportez votre contribution en favorisant la présence des insectes et de la faune

Planter trop d'espèces inconnues

L’enthousiasme pour la diversité des plantes comestibles peut parfois conduire à l’introduction d’espèces non adaptées au climat local, peu productives ou envahissantes.

Avant d’introduire de nouvelles espèces dans le jardin, il est essentiel de faire des recherches approfondies pour s’assurer de leur compatibilité avec le climat local et les autres plantes du jardin. Évaluer le goût et la productivité des variétés choisies peut également aider à éviter les déceptions. Optez pour des plantes résistantes aux maladies et aux parasites locaux pour soutenir la santé globale du jardin.

Choisissez des fruits que vous aimez manger et des variétés productives, réputées pour la qualité de leurs fruits. Le jardin forêt incite parfois à la collectionnite aiguë et l’on se retrouve avec des productions fruitières trop compliquées à récolter, ou à préparer ensuite, des fruits inintéressants ou des plantes invasives.