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Chardon-marie : une plante médicinale à cultiver pour ses bienfaits

Chardon-marie : une plante médicinale à cultiver pour ses bienfaits

Tous les bienfaits des fruits et des feuilles de cette plante bisannuelle

Sommaire

Rédigé le 6 Mars 2025  par Pascale 7 min.

Le chardon, ça pique ! C’est un fait, mais le terme générique “chardon” désigne plusieurs plantes de genre différent. Parmi ces plantes herbacées épineuses, le chardon-marie (Silybum marianum) occupe une place de choix. Il s’agit en effet d’une plante médicinale, connue depuis l’Antiquité et reconnue par la science, pour son action protectrice et ses bienfaits pour aider à soutenir la santé du foie. Grâce à la silymarine, il aiderait à régénérer les cellules hépatiques, à protéger le foie et à lutter contre les toxines. Il détiendrait aussi des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Ce qui fait du chardon-marie un formidable allié pour notre organisme.

Découvrez les propriétés et les bienfaits du chardon-marie sur notre bien-être, ses différentes utilisations et les éventuelles contre-indications.

Printemps, Été Difficulté

Présentation du chardon-marie

Il y a chardon et chardon ! Sous son aspect piquant, des feuilles aux inflorescences, le chardon désigne en fait plusieurs plantes herbacées, appartenant à des genres différents, pour la plupart incluses dans la grande famille des Astéracées. On retrouve ainsi les chardons vrais (Carduus), les chardons d’ornement (Echinops), les cirses (Cirsium), les carlines (Carlina), et puis les panicauts (Eryngium) et les cardères. Parmi ces plantes épineuses, le chardon-marie (Sylibum marianum) occupe une place à part. C’est en effet le seul représentant du genre Sylibum ! Mais à lui seul, il renferme de nombreux atouts, tant esthétiques que médicinaux.

Pour profiter des bienfaits du chardon-marie, encore faut-il bien le connaître.

Une plante herbacée de la famille des Astéracées

Originaire des régions méditerranéennes et de certaines régions asiatiques, le chardon-marie est une plante herbacée plutôt robuste, car dotée d’une épaisse racine sphérique et ramifiée. En tant que plante bisannuelle, elle produit la première année une rosette de feuilles ovales, coriaces, bordées de dents irrégulières et d’épines, de couleur vert brillant, marbrées de blanc le long des nervures. La seconde année, le chardon-marie développe une tige droite, feuillue à la base, tomenteuse sur la partie supérieure. En été, entre juin-juillet et août-septembre, des capitules solitaires s’épanouissent au sommet des tiges. Les fleurs purpurines, entourées de bractées, dentées et épineuses, produisent des fruits sous forme d’akènes, marron et tachetés, surmontés d’une aigrette blanche et luisante.

Si on rencontre souvent le chardon-marie à l’état sauvage, sur les bords de chemins, les décombres et jachères, les pentes rocailleuses, on peut aussi le semer et le cultiver dans un jardin champêtre ou urbain. Il peut y atteindre une hauteur de 1,50 à 2 m.chardon-marie fleurs et feuilles bienfaits pour la santé

Semer et cultiver le chardon-marie

On se procure le chardon-marie sous forme de graines à semer. Le semis se fait en février sous abri, ou en avril en pleine terre. Les semis de février devront être repiqués en godets en mars, avant d’être transplantés en place en avril. En pleine terre, les graines sont semées en lignes distantes de 50 à 60 cm, puis les plants seront éclaircis tous les 60 cm.

Le chardon-marie s’adapte très bien aux sols secs, calcaires et pauvres par ses origines, mais sera plus prospère dans un sol riche. L’essentiel étant que ce sol soit parfaitement drainé, éventuellement allégé de sable. Il lui faut en outre le plein soleil.

Comment utiliser le chardon-marie ?

Si toutes les parties tendres du chardon-marie (jeunes feuilles et tiges, capitules, racines) sont comestibles, ce sont les feuilles et les akènes qui sont utilisés en phytothérapie, car ils contiennent les principes actifs. Ces fruits seraient en effet très riches en flavonoïdes, et en particulier la silybine qui bénéficierait d’effets hépatoprotecteurs. Cette propriété médicinale est d’ailleurs officiellement reconnue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Comment récolter le chardon-marie ?

C’est pendant la période de floraison du chardon-marie, qui se situe entre juin et septembre, suivant les régions, que les feuilles se récoltent. Il s’agit des petites rosettes de feuilles qui se développent sur les tiges florales, à récolter jeunes, avant qu’elles deviennent coriaces et épineuses. Il s’agit ensuite de les faire sécher dans une pièce sombre et ventilée, à l’abri de toute humidité. Si vous ne disposez pas d’endroit adapté, il est possible de faire sécher les feuilles au four à 50 °C, porte entrouverte.

Les graines se prélèvent sur les capitules fanés, devenus secs et de couleur brune. Souvent les graines s’échappent d’elles-mêmes des aigrettes qui surmontent les akènes. Il suffit de couper les inflorescences sèches et de les déposer sur un vieux drap ou dans un grand sac pour continuer le séchage pendant un mois. Les soies blanches sont bien visibles et peuvent se montrer allergisantes. Avec une paire de gants, il faut retirer ces aigrettes pour récupérer les graines. On peut utiliser un sèche-cheveux pour se débarrasser des aigrettes.

felur sèche de chardon-marie pour prélèvement des graines

Fleurs sèche de chardon-marie

Comment utiliser graines et feuilles de chardon-marie ?

  • Les feuilles sèches se consomment en infusion à raison d’une cuillère à café pour 250 ml d’eau bouillante. Il faut laisser infuser 10 minutes et filtrer avant de boire. 3 tasses par jour, une demi-heure avant les repas.
  • Les graines entières se préparent en décoction à raison d’une cuillère à café dans 150 ml d’eau froide. Faire bouillir pendant 5 minutes, filtrer et boire. 3 tasses par jour, 30 minutes avant le repas.
  • Les graines peuvent être broyées et réduites en poudre qui se consomme en infusion. Comptez 2 cuillères à café de poudre par jour.

Il est recommandé de ne pas en consommer en continu sur de longues périodes. Une cure de 3 à 6 semaines est généralement conseillée, suivie d’une pause de quelques semaines avant de recommencer si nécessaire. Cette pause permet d’éviter que l’organisme ne s’habitue aux principes actifs et maintient l’efficacité de la plante.

Quels sont les bienfaits du chardon-marie sur l'organisme ?

Consommé depuis l’Antiquité par les Grecs, les Romains ou dans le cadre de la médecine ayurvédique, le chardon-marie a la réputation d’être une plante essentielle pour aider à la protection du foie. Il bénéficie d’une utilisation traditionnelle pour traiter les maladies hépatiques. Pour autant, les bienfaits du chardon-marie ne se limite pas à cette sphère.

L’action protectrice du foie

La silymarine, principe actif majeur qui serait contenu dans le chardon-marie, agirait sur les cellules du foie. Elle jouerait un rôle de régénération et de détoxification hépatiques, de réparation des cellules du foie par l’élimination des toxines. Et ce en particulier après une consommation importante d’alcool ou de médicaments, ou une intoxication hépatique. Ces flavonoïdes participeraient à la production de nouvelles cellules du foie.

Le chardon-marie se veut logiquement un allié de poids dans le traitement des maladies hépatiques, comme les hépatites, les cirrhoses, ou encore les affections hépatiques liées aux calculs biliaires…

L’OMS lui reconnaît officiellement des vertus de protection du foie dans les protocoles de chimiothérapie contre les cancers afin de diminuer les effets secondaires.

chardon-marie graines bienfaits pour la santé

Les graines du chardon-marie contiendraient de la silymarine, principe actif majeur

Un soutien à la digestion

Le chardon-marie est aussi réputé pour aider à améliorer la digestion et le bon fonctionnement du transit intestinal. En effet, le chardon-marie aurait une fonction de stimulation de la production de bile par le foie. En augmentant la sécrétion biliaire, la digestion des lipides et l’assimilation des nutriments liposolubles sont plus efficaces. Le chardon-marie aurait donc une action cholérétique au même titre que les feuilles d’artichaut en tisane.

Le chardon-marie est également connu pour aider à soulager les troubles digestifs en cas de troubles du transit, de digestion difficile ou d’inflammations digestives. C’est en outre un soutien naturel pour le microbiote intestinal.

Les propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires

Lorsque l’organisme accumule trop de radicaux libres, générés par la pollution, l’alimentation déséquilibrée, le tabac… l’organisme entre en stress oxydatif. Grâce à sa richesse en antioxydants, le chardon-marie aiderait à neutraliser les radicaux libres et soutiendrait le système immunitaire.

Toujours grâce à la silymarine, le chardon-marie aurait des propriétés anti-inflammatoires, combinées à ses propriétés antioxydantes, ce qui lui confèrerait des effets bénéfiques sur la protection des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou les maladies neurodégénératives.

Quels sont les effets secondaires et contre-indications du chardon-marie ?

Bien que le chardon-marie soit bien toléré, quelques précautions sont à prendre en compte.

Les effets secondaires possibles

Des troubles digestifs mineurs peuvent apparaître, tels que des ballonnements, une légère diarrhée, ou des nausées. Ces effets sont généralement temporaires et disparaissent au bout de quelques jours.

Les contre-indications

  • Personnes allergiques aux Astéracées.
  • Femmes enceintes ou allaitantes.
  • Personnes atteintes d’un cancer hormonodépendant.
  • Interaction avec certains traitements (anticoagulants, antidiabétiques, hépatotoxiques).

Dans ces cas, il est fortement conseillé de consulter un professionnel pour un avis médical avant de consommer du chardon-marie.

Le saviez-vous ?

Également appelé chardon argenté, chardon bénit, chardon ou lait de Notre-Dame, ou sylibe de Marie, le chardon-marie tiendrait son nom d’une légende : en voulant s’enfuir précipitamment d’Égypte vers la Palestine, la Vierge Marie a voulu nourrir au sein Jésus. Des gouttes de lait seraient tombées sur un buisson de chardons derrière lesquels elle se cachait. Une légende qui explique par ailleurs les marbrures blanches qui parsèment le feuillage du chardon-marie.

 

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