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Plantes mellifères et plantes nectarifères : quelles différences ?

Plantes mellifères et plantes nectarifères : quelles différences ?

Deux termes à ne pas confondre !

Sommaire

Rédigé cette semaine  par Pascale 4 min.

Imaginez une abeille en plein vol, virevoltant entre les fleurs sous un doux soleil printanier. Son but ? Trouver de quoi nourrir sa colonie et produire ce nectar doré que nous aimons tant : le miel. Mais toutes les fleurs ne se valent pas aux yeux des abeilles et autres insectes butineurs. Certaines plantes offrent un précieux liquide sucré, tandis que d’autres se contentent d’attirer ces infatigables travailleuses sans pour autant leur garantir une récompense sucrée. C’est là que deux termes entrent en jeu : nectarifère et mellifère.

Ces deux adjectifs, souvent confondus, jouent pourtant des rôles bien distincts dans l’univers végétal et apicole. Une plante nectarifère produit du nectar, tandis qu’une plante mellifère contribue à la production de miel… mais pas forcément par son nectar seul. Alors, quelles différences précises peut-on faire entre ces deux notions ? Pourquoi sont-elles si importantes pour les pollinisateurs et les apiculteurs ?

Difficulté

Les plantes nectarifères : une source précieuse pour les insectes pollinisateurs

Assez logiquement, le terme nectarifère désigne une plante qui produit du nectar. Ce liquide sucré, sécrété par des glandes appelées nectaires, est une véritable source d’énergie pour de nombreux pollinisateurs, comme les abeilles domestiques et les abeilles solitaires, les bourdons, les papillons… et, sous d’autres latitudes que les nôtres, les colibris.

Le nectar est en quelque sorte une récompense offerte par la fleur en échange du transport du pollen. La présence de nectar favorise la reproduction des plantes, car il permet la pollinisation croisée, assurant ainsi diversité génétique et propagation des espèces.

Cependant, toutes les plantes nectarifères ne sont pas également attractives pour les pollinisateurs. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • La quantité et la qualité du nectar : Certaines plantes sécrètent un nectar très abondant et riche en sucres, tandis que d’autres en produisent peu ou avec une concentration moindre. Parmi les végétaux les plus nectarifères, on peut citer le tilleul (Tilia), l’érable champêtre (Acer campestre), le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), le chèvrefeuille (Lonicera), le cotonéaster, le framboisier (Rubus idaeus), le lierre (Hedera)… mais aussi l‘échinacée, l’agastache, la giroflée, la bourrache, la valériane (Centranthus), les sauges (Salvia), l’hysope (Hyssopus officinalis)
  • La structure de la fleur : Une fleur à structure complexe, double ou à corolle profonde, peut limiter l’accès au nectar pour certaines espèces d’insectes. Par exemple, les abeilles ont plus de facilité à butiner les fleurs ouvertes, par exemple en ombelles ou en capitules, alors que les papillons peuvent atteindre le nectar au fond des fleurs tubulaires. Ainsi, les roses les plus sophistiquées, le lilas, le dahlia, le mimosa ou les tulipes ne sont guère attractives pour les abeilles
  • La couleur de la fleur jouerait aussi un rôle, les insectes butineurs préférant les fleurs jaunes et orange, bleues et violettes
  • Les conditions climatiques et environnementales : La sécrétion du nectar dépend de nombreux paramètres comme la température, l’humidité ou encore l’heure de la journée. Une sécheresse prolongée peut réduire la production de nectar, impactant ainsi toute la chaîne alimentaire des pollinisateurs.

    plantes nectarifères et plantes mellifères : les différences

    Quelques végétaux aux floraisons très nectarifères (robinier faux-acacia, lierre, framboisier, échinacée, valériane et hysope)

Ainsi, une plante nectarifère est essentielle pour l’alimentation des pollinisateurs, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle favorise directement la production de miel. C’est là qu’intervient la notion de plante mellifère.

Les plantes mellifères : les alliées des apiculteurs et des insectes butineurs

Pour comprendre ce qu’est une plante mellifère, faisons un petit détour vers l’étymologie ! “Mellifère” vient du latin “mellifer“, formé de “mellis” qui signifie “miel” et de “ferre” qui veut dire “porter”. Dès lors, le terme paraît nettement plus clair. Ce mot désigne donc une plante qui contribue à la production de miel. Ainsi, ce n’est pas à proprement parler un synonyme de “nectarifère”. En effet, une plante mellifère fournit du nectar, mais aussi d’autres substances précieuses pour la ruche : le pollen, le miellat ou la propolis.

  • Le nectar, base du miel : Une plante mellifère peut être nectarifère si elle produit du nectar en quantité suffisante pour être récolté par les abeilles et transformé en miel. Par exemple, le châtaignier, le tilleul et la lavande sont à la fois nectarifères et mellifères
  • Le pollen, essentiel à la ruche : Les plantes mellifères peuvent également être riches en pollen, une source essentielle de protéines pour les larves d’abeilles. Certaines espèces, comme le noisetier (Corylus) ou le saule (Salix), sont très prisées des abeilles au printemps pour leur apport en pollen
  • Le miellat, une alternative au nectar : Certaines plantes, comme l’épicéa (Picea), le sapin (Abies), le pin (Pinus), le mélèze (Larix), le chêne (Quercus), le peuplier (Populus), l’érable… ne produisent pas de nectar, mais leurs feuilles sécrètent ce liquide visqueux et sucré produit par des pucerons ou des cochenilles. Les abeilles le récoltent et en font du miel, comme le célèbre miel de sapin !
  • La propolis, un antibiotique naturel : Certaines plantes comme le peuplier fournissent une résine que les abeilles transforment en propolis, une substance aux propriétés antimicrobiennes utilisées pour protéger la ruche contre les infections. Mais la propolis peut aussi être fabriquée à partir de la résine des conifères, ou de grands arbres comme les frênes (Fraxinus), les chênes, les saules, les bouleaux (Betula).

    mellifère et nectarifère : comment faire la différence ?

    Des végétaux mellifères qui produisent du nectar, du pollen, du miellat et de la propolis (Saule, noisetier, lavande, mélèze, châtaignier et bouleau)

Ainsi, une plante mellifère ne se limite pas à fournir du nectar. Elle joue un rôle clé dans le cycle de vie des abeilles et la diversité des miels que nous consommons.

Mellifère et nectarifère : une distinction importante pour les jardiniers et les apiculteurs

Comprendre la différence entre nectarifère et mellifère est essentiel pour quiconque souhaite favoriser la biodiversité et soutenir les pollinisateurs. La différence entre une plante nectarifère et une plante mellifère réside dans leur rôle respectif : la première offre du nectar, une source d’énergie pour les pollinisateurs, tandis que la seconde contribue directement à la production de miel et au bon fonctionnement des ruches. Si toutes les plantes mellifères sont nectarifères, l’inverse n’est pas toujours vrai ! Ce subtil équilibre entre nectar, pollen et miellat façonne la richesse du monde apicole et la diversité de nos écosystèmes.

Pour les jardiniers

Planter des fleurs nectarifères attire une multitude d’insectes pollinisateurs et favorise la pollinisation des cultures, augmentant ainsi la production de fruits et légumes comme les cucurbitacées (courgettes, courges, melons…).

mellifère vs nectarifère

Une abeille qui butine une fleur d’angélique

Choisir des espèces mellifères permet également d’offrir aux abeilles une diversité de ressources alimentaires, essentielles pour leur santé et leur survie. C’est pourquoi il est essentiel de privilégier des floraisons étalées dans le temps (du printemps à l’automne) afin de garantir une source constante de nourriture pour les insectes.

Pour les apiculteurs

Favoriser les plantes mellifères permet d’assurer une bonne production de miel et d’autres ressources utiles à la ruche, sources de revenus pour un apiculteur, et de bien-être pour ses abeilles. C’est pourquoi il est important qu’un apiculteur connaisse les périodes de floraison des plantes mellifères locales afin d’anticiper les besoins des colonies et d’éviter les périodes de disette.

Ainsi, l’apiculteur joue un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité végétale autour des ruches. C’est un enjeu crucial face au déclin des abeilles.

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les plantes mellifères et plantes nectarifères du jardin : les différenciers