Peut-être préférez-vous les jardins méditerranéens, les jardins à la française ou encore les jardins japonais ? L’amour des jardins répond toujours aux goûts et aux couleurs de chacun et dépend de la sensibilité propre à tout jardinier.
Pour ma part, j’admire, je révère et vénère les jardins anglais. A mes yeux, il n’y a rien de plus beau. Pour moi, le jardin anglais est l’archétype du jardin, sa quintessence, sa plus sublime manifestation.
La preuve ? Le « jardin de cottage » est anglais. Le plus emblématique des jardins du monde, Sissinghurst, est anglais. Les plus grands paysagistes, Sir Edwin Lutyens, Gertrude Jekyll, Russel Page, Capability Brown, sont anglais. Et le plus beau gazon, celui qui vous fait envie, celui que vous rêvez de faire pousser, celui qui est vert, dru et impeccable tout au long de l’année, et bien lui aussi, il est anglais. CQFD. C’est simple : le jardin anglais, c’est le paradis et Dieu — s’il existe — est forcément assis sous l’Arbre de la Connaissance dont les racines plongent avec délices dans la terre de Sa Très Gracieuse Majesté.
À cause de ses jardins, j’aime l’Angleterre. Et ce que j’aime surtout en Angleterre, c’est que le jardinage y est religion d’État : c’est un dogme indiscutable. Outre-Manche, il n’y a qu’un seul ordre religieux, celui de la RHS, la Royal Horticultural Society, mais trois versions de la Bible : « Gardens illustrated », « Gardeners' World » et « The English Garden ». Il y a de multiples évangélistes, Monty Don, Carol Klein, Alan Titchmarsch, et un grand nombre de prêtres, Dan Pearson, Adam Frost, Andy Sturgeon, Cleve West, Matthew Wilson, secondés par des nuées d’anges, les bénévoles du National Trust.
Et plusieurs fois par an, toutes ces saintes personnes se rencontrent lors de grand-messes solennelles, au Chelsea Flower Show en mai et à Hampton Court en juillet, là où tout bon jardinier se rend au moins une fois dans sa vie en pèlerinage pour y communier. En vérité, je vous le dis, l’Angleterre est le Saint Graal de l’horticulture.
Car si jardiner est pour nous une passion, en Angleterre c’est un art. Reconnu et encouragé. Enseigné dans les écoles, mis en valeur et préservé, tant par le Gouvernement que par les fonds privés. Une seconde nature. Une manière de vivre. So british. Il n’y a qu’à ouvrir un de leurs magazines de jardinage pour constater combien les Anglais ont développé cet art. Pensez à leurs jardins plus magnifiques les uns que les autres. Leurs collections de primevères auriculées ou de pois de senteurs. Leurs sociétés horticoles et leurs concours de roses, de légumes, de dahlias… Leurs shows. Leurs émissions de télévision. Leurs jardins botaniques. Leurs fabricants de serres en cèdre. Leurs vêtements pour jardiniers. Leurs outils. Leurs accessoires. Leurs producteurs de graines. Leurs objets de décoration. Leurs pépinières. Leurs statues. Leurs barrières. Leurs sculptures.
C’est un monde merveilleux qui s’offre à nous, dingues de plantes. Et il n’est pas ici question que d’argent, non, c’est bien plus que ça : c’est une question d’Amour. L’Amour des jardins. La Fête des Mères approche, messieurs, et si vous voulez faire plaisir à votre jardinière… vous trouverez sans doute son bonheur en Angleterre !
Elisabeth, le 9 Mai 2017
Comme c'est bien dit! Les anglais sont les maîtres incontestés du jardinage. On dit que chacun des sujets de sa majesté naît avec l'idée d'un jardin dans la tête. Ils tiennent cette science sans doute de leur insatiable curiosité envers la nature et tout ce qui les entoure. Leur amour pour les chiens ou les chevaux en dit long. Savez-vous qu'ils nous envient souvent notre climat méditerranéen et le cortège floristique extrêmement varié qui est son corollaire? Il créent, pour accueillir ces plantes venues du bout du monde, de grandes rocailles artificielles protégées des pluies.
jefema, le 3 Août 2019
Je viens de lire cet article si sympathique sur les jardins anglais (avec retard car il date d'il y a deux ans !).
Je voudrais vous encourager à poster une version révisée en incluant dans la liste des "évangélistes" (!) le nom de Chris Baines , très connu depuis quelques années pour avoir" ouvert la voie" à une approche nouvelle - le Wildlife Garden - approche maintenant largement adoptée non seulement par les jardiniers particuliers mais aussi les organismes décideurs de l'environement. Cela a démarré avec un wildlife garden qu'il a osé créer pour le Chelsea Flower Show en 1985 , en contre-courant de toute la tradition !
Je vous recommande son livre " Companion to Wildlife Gardening (RHS 2016), en anglais, une nouvelle édition de son livre original dont il existe une version française "Créer votre jardin sauvage" chez Terre Vivante.
Malon Anne, le 3 Juin 2022
Merci pour cet ode aux jardins anglais qui sont, pour moi le nec plus ultra en matière de jardinage. Je prévois l’année prochaine une visite des jardins anglais et irlandais. Je tente dans mon grand jardin de créer de grands mixes border grâce à vos conseils. Merci à vous.
anne, le 13 Août 2023
oui sans doute , mais nous n'avons pas le même climat ! sauf en Normandie