Cette année, le Salon du végétal s'est tenu à nouveau au Parc des Expositions d'Angers, du 10 au 12 septembre. C'est un moment privilégié réservé aux professionnels pour échanger et pour valoriser les métiers de la filière. L'édition 2024 compte pas moins de 260 exposants réunis sur 16 000 m². Une vitrine qui met en avant les enjeux du végétal à l'heure du réchauffement climatique et permet de parler des nouveaux usages et innovations de notre activité.
Le Salon du Végétal : un événement majeur pour la filière
Le salon du végétal est un événement national ayant lieu depuis les années 80. Depuis 2022, c'est à Angers dans le Maine-et-Loire, et une année sur deux qu'il s'y tient (le Salon Végétal Connect, également angevin, prenant le relai les années impaires). Sur trois journées, l'ensemble des acteurs de la filière du végétal se rencontre lors de temps forts tels que des tables rondes, des conférences et des forums et présente son expertise sur les stands. C'est un moment privilégié et fédérateur pour promouvoir tout le savoir-faire de la filière et mieux cerner les attentes d'un marché en pleine mutation depuis la pandémie mondiale.
Avec Paysalia plus axé paysage se tenant en décembre à Lyon, le salon du végétal d'Angers est devenu le rendez-vous incontournable du mois de septembre pour les professionnels : c'est LE salon du monde horticole où se rencontrent acheteurs et vendeurs.
Cette année, je m'y suis rendue pour la première fois pour découvrir les tendances et les nouvelles solutions végétales. Au programme, une journée dense m'attendait entre la visite des stands de producteurs et revendeurs de végétaux (pépiniéristes, horticulteurs), de fournisseurs d'intrants et de substrat, les semenciers, sans oublier les différentes conférences proposées au fil de la journée et les nombreux aspects de la technologie de pointe horticole, la formation et emploi ou les services à la personne.
Une offre végétale nationale et internationale
Sur les quelque 260 stands présents, de nombreux pépiniéristes français bien sûr, notamment les références locales de renommée nationale ou mondiale comme Turcieflor et Ernest Turc, Barrault, les Pépinières Laurentaises et Chauviré, Plandanjou, la Ferme de Sainte-Marthe ou encore Kastell, mais aussi Javoy Plantes et Stervinou, et également une belle vitrine mondiale avec 15% d'entreprises internationales des États-Unis à l'Europe venues présenter leurs références végétales ou technologies. À noter que la France représente 13% de la production de l'Union européenne.
Innovations et tendances
L'espace Innovert® présentait les dernières innovations de la filière végétale. La remise des prix a eu lieu 10 septembre, récompensant des découvertes dans quatre catégories, à la fois dans les créations variétales horticoles et dans la recherche et développement de nouveaux matériaux ou fournitures pour l'aménagement paysager ou pour la pratique du métier. L'ensemble des lauréats nominés et récompensés étaient réunis en un pôle central mettant particulièrement en valeur chaque trouvaille. On notera cette année de belles inventions comme cette méthode de sexage par analyse ADN de Gingko biloba, un chariot de travail ergonomique non mécanisé permettant de faciliter le quotidien des utilisateurs en réduisant les troubles musculosquelettiques, joliment baptisé Jasmin, ou encore cette passiflore fruitière, aussi belle que bonne à manger, résistant à -20°, 'Cooltropics Snowstar®' des pépinières Travers.
L'avenir de la jardinerie était enfin au cœur du salon, avec une grande maquette, "Renatura", qui souligne le postulat d'un nouveau modèle économique vis-à-vis des contraintes écologiques, politiques et démographiques. Cet espace pose la question de l'offre jardin qui se doit d'être en phase avec l'évolution de nos sociétés et apporte un regard détaillé sur les consommateurs de demain et leur besoin évolutif en matière de végétal. Appréhender les tendances et les habitudes de consommation est en effet clé pour la filière afin d'anticiper les demandes d'une clientèle de plus en plus sélective.
Des nouveautés pour l'édition 2024
Cette année, le salon a de son côté innové avec plusieurs nouveautés. Tout d'abord, avec un Pôle Arbres, espace dédié à l'entretien et la valorisation des arbres, de la gestion durable au stress hydrique, des modes de plantations qui évoluent en milieu urbain au choix de la palette végétale. Un cycle de conférences a attiré un large public sur ces thématiques au centre des préoccupations actuelles, tant l'arbre est l'élément d'avenir indispensable dans la gestion des espaces verts, publics ou privés.
Une journée "Fleur coupée française" avait également lieu le mardi 11 septembre. Une exposition attendue et une volonté de l'interprofession de mettre en avant cette filière spécifique qui travaille la fleur locale et de saison dans un marché trusté par les mastodontes hollandais, kényans et équatoriens. Un parcours repérable au sol par son logo permettait de repérer les stands de pépiniéristes, grossistes et fournisseurs appartenant au collectif de la fleur française. Ce made in France a été l'occasion de plusieurs temps forts, notamment hier une table ronde riche d'échanges entre producteur, grossiste et fleuriste qui a mis en lumière les difficultés de ce secteur, les enjeux et réponses à apporter à un public de professionnels et de jeunes, demandeurs de réponses.
Autre nouveauté surfant sur la tendance actuelle, un événement Podcast s'était aussi invité au salon l'après-midi du 10 septembre, avec une série de cinq sujets autour du jardin, traitant du rôle du sol et de l'eau, du jardin et de ses bienfaits pour la santé ou de la lutte contre les ilots de chaleur urbains.
L'intelligence artificielle était aussi au rendez-vous lors de conférences très prisées, ce chamboulement sur nos façons de travailler s'immisçant également peu à peu dans l'univers du végétal !
Pour apporter un peu de rêve et de visions futuristes du jardin, huit mini-jardins étaient à l'honneur au sein du Cœur végétal du salon sur 1400 m² : une déambulation et une visite guidée possible accompagnaient les visiteurs d'un jour, permettant de découvrir ce que le végétal nous apporte, et ce que l'on peut apporter au végétal. La magie opère dans des scènes racontant la résilience des plantes, les jardins nourricier, faunistique et sensoriel, les zones humides naturelles, la vocation protectrice du végétal notamment, avec, en fil rouge sur tous les jardins, l'eau et son rôle. Tout ce qui a contribué à cet espace sera entièrement réutilisé, végétaux comme matériaux à la fin du salon. Cet aménagement installé sur le salon par des étudiants jouxte une Market Place où des végétaux sont dotés de "super pouvoirs", mettant en avant de nombreux producteurs de plantes.
Outre le fait de pouvoir également y rencontrer des paysagistes comme Michel Pena qui intervenait en tant que conférencier, ce salon explore tous les milieux du végétal et reste un moment inspirant pour toute la profession, que l'on soit acheteur ou étudiant en quête d'informations.
Certaines conférences seront disponibles en replay sur le site du Salon végétal à la fin du salon.
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