En bonne mère de famille, jardiner sans trop dépenser fait partie de mes habitudes. Mais décembre est un mois particulièrement redoutable : les projets d'aménagement au jardin foisonnent, mais c’est surtout la grande période des cadeaux et des coûteux festins.
Comme dans de nombreux foyers, pour éviter que notre compte bancaire ne revête, lui aussi, une coloration proche de celle du bonnet du Père Noël, on gère les priorités ! Et, allez savoir pourquoi… le jardinage figure rarement en haut de la liste.
Qu’à cela ne tienne, on peut très bien continuer à aménager son jardin sans se ruiner !
Voici quelques recommandations, à suivre toute l’année, pour économiser :
1) Semez
Semer des fleurs annuelles permet de combler rapidement et à moindres frais les espaces un peu trop vides. Mais saviez-vous que le semis de plantes vivaces ne comportait pas plus de difficultés ? Certes, cela prend souvent un peu de temps, mais c’est gratifiant et très économique pour planter en groupe ou en masse . Échinacées, Ancolies, Delphiniums, Gaura, Pennisetums... tous sont disponibles en graines (...dont bon nombre, sur notre site, de la très réputée marque Thompson & Morgan).
→ A découvrir : "10 fleurs vivaces très faciles à semer"
2) Récolter ses graines et récupérer les semis spontanés
Au potager comme au jardin d’ornement, faire ses graines offre de nombreux avantages : conserver des variétés, cultiver de nouveau celles qui réussissent particulièrement bien, mais aussi… se constituer un « fonds » de valeurs sûres. Je ne m’étends pas, nous en avons déjà parlé.
Ne négligez pas non plus la récupération de semis spontanés. Chez moi, la Verveine de Buenos Aires fait de très nombreux petits ainsi que l’Euphorbe characias et le Stachys byzantina. Et tant mieux, car ce sont des plantes que je trouve faciles à marier !
→ A lire, sur le sujet : "Faires ses graines, les récolter, les conserver"
3) Bouturez
Le bouturage de rosier est un grand classique. Mais ce type de multiplication s’applique sur de nombreuses autres plantes. Les méthodes varient, mais elles permettent toutes d’obtenir une plante identique au pied mère. Certains me diront que cela induit un manque de variété. Certes. Mais une fois de plus, c’est fort commode lorsque l’on dispose d'un grand jardin à aménager. Chez moi, je le pratique surtout pour les arbustes de « bourrage », afin de compléter progressivement ma haie.
D’un point de vue juridique, il est tout à fait légal de bouturer des variétés titulaires d’un certificat d’obtention végétale. Mais il est interdit de le faire à des fins commerciales, légalement, mais aussi un peu moralement, par respect pour le travail des horticulteurs sélectionneurs.
→ Pour réussir vos première boutures : "15 plantes très faciles à bouturer"
4) Divisez les plantes vivaces et les graminées
Diviser régulièrement les touffes de vivaces et de graminées est indispensable pour leur permettre de garder vigueur, belle allure et floraison abondante. Elle se pratique à bons coups de bêche et les éclats pourront garnir d’autres massifs. Comme pour le bouturage, vous n’obtiendrez pas de nouvelle variété, mais elles pourront intéresser d’autres jardiniers.
5) Échangez vos plantes
Échanger graines et plantes fait partie des plaisirs du jardinier. Stéphanie en parlait dans cet article cet été. C’est, économiquement, très intéressant dès lors que vous disposez, de votre côté, de végétaux à offrir. Néanmoins, pour avoir fréquenté quelques Bourses locales, méfiez-vous quand même de ce qui est parfois proposé… Certaines personnes connaissent mal leur jardin et échangent, en toute bonne foi, des plantes très envahissantes, voire des invasives comme la Renouée du Japon. Cauchemar assuré.
→ A consulter pour vous préparer : "Troc ou bourse aux plantes : nos conseils pour s'organiser"
6) Misez sur la qualité
Il n’y a pas plus coûteux qu’une plante qui meurt prématurément. Vous l’aurez payée et, en plus, il vous faudra la remplacer, plus ou moins en urgence, pour cause de trou dans le massif. Lors de vos achats, faites comme nous quand nous expédions vos commandes : vérifiez la présence de nombreuses racines, le bon état sanitaire et l’absence de toutes traces de moisissures sur les bulbes. Évitez aussi de succomber à la tentation de la belle plante en fleurs avant toutes les autres : c’est une « Bimbo » dopée à l’engrais, plus perfusée qu'arrosée, couvée sous abri chauffé... qui risque fort de mal supporter le choc de l’installation dans votre jardin. Imaginez Kim Kardashian parachutée en pleine Jungle, c’est pareil !
7) Profitez des soldes, avec discernement
Qui n’a jamais été tenté, lors du ravitaillement hebdomadaire, par un paquet de tulipes en mélange soldé à - 50 % ? Une bonne affaire ? Oui, si les couleurs ne sont pas trop criardes et qu’elle vous plaît vraiment. Sinon, passez votre chemin. De classique à banal, il n’y a qu’un pas. Et si, à la floraison, le coloris vous déplaît, vous les subirez comme une punition et finirez par les éliminer.
Conservez plutôt votre argent pour vous faire vraiment plaisir avec une variété convoitée depuis plusieurs semaines, une nouveauté à découvrir ou une vraie valeur sûre. Une belle obtention, même à prix fort, vous donnera plus de satisfaction que 10 médiocres.
8) Faire des choix raisonnables, en fonction de votre sol et de votre climat
Faire des choix raisonnables est une question de vie ou de mort pour certaines plantes. Pour d’autres, cela influera sur leur développement, l’abondance de leur floraison et surtout, leur bonne santé. De façon caricaturale : évitez donc les plantes de terre de terre de bruyère en terre calcaire et les semi-aquatiques en sol sec.
La question de la rusticité est plus subjective : certains jardiniers n’oublient jamais le voile d’hivernage ou l’épais paillage, d’autres, moins consciencieux, se contentent d'observer puis de confirmer la frilosité de certaines plantes. Si vous habitez Lille ou Strasbourg, déterminez à quel groupe vous appartenez avant de craquer pour une belle méditerranéenne !
→ Pour faire le point et choisir des plantes adaptées à votre climat : "Plantes rustiques et rusticité"
9) Plantez petit, au bon moment, et soignez la plantation
Planter un arbuste déjà grand ou une plante vivace en large container permet, instantanément, d’obtenir un bel effet visuel. Mais cela vous coûtera les soins reçus en pépinière tout au long de sa croissance. Permettez-le vous occasionnellement, mais n’en faites pas une habitude, car pour ne pas trop dépenser, il est plus intéressant de planter petit.
En repos végétatif, les vivaces ont souvent l’air misérables dans leurs godets. Pourtant, installées soigneusement (trou large et profond, arrosage, paillage…) et à la bonne période, elles grandissent et fleurissent rapidement, formant de généreuses touffes dès la première année.
De la même façon un arbuste en pot de 2 ou 3 litres pousse vite et rattrape, en quelques années, parfois même quelques mois, les plus grands sujets.
10) Recyclez, valorisez, récupérez
Si vous nous lisez régulièrement, vous savez déjà qu’utiliser les productions végétales du jardin (ou « déchets verts ») est écologique et économique. Sous forme de compost maison ou en paillage, cela permet de nourrir la terre et de la protéger en vous passant en très grande partie de produits du commerce.
Pensez également à vous servir des plantes, sauvages ou cultivées, pour le soigner : Ortie, Rhubarbe, Tanaisie, Consoude ou Prêle sont précieuses pour lutter contre les maladies et les ravageurs.
Enfin, récupérez l'eau de pluie : c'est la meilleure pour vos plantes et elle est gratuite !
Alors, prêts pour les économies ?
Et vous, quelles sont vos trucs et astuces pour ne pas exploser votre budget jardin tout en continuant à vous faire plaisir ?
Bruno FAYET, le 17 Décembre 2016
???Très bon article Ingrid
Réponse de Ingrid, le 18 Décembre 2016
Merci beaucoup Bruno !