Si les petites fleurs discrètes mais très parfumées des Sarcoccocas et des Daphnés ont stimulé mon odorat tout l'hiver, ce sont désormais les fleurs majestueuses des Magnolias et des Camélias qui enchantent mon champ de vision en ce début de printemps. Ornés de fleurs magnifiques et foisonnantes ou d'un feuillage graphique et coloré, les arbustes de terre de bruyère figurent selon moi, parmi les plus beaux arbustes d'ornement que l'on puisse avoir au jardin. Voici 5 trucs à savoir qui m'ont permis de réussir la culture des arbustes de terre de bruyère.
1- Un sol acide vous donnera accès au monde fabuleux des arbustes de terre de bruyère
Ces arbustes sont avant tout des plantes forestières poussant sur une couche de terreau humifère posée sur une roche mère non calcaire. Ce terreau issu de la décomposition des feuilles et des branchages diverses est léger et de pH acide. Autrement dit, un arbuste de terre de bruyère se développe là où il n'y a pas de calcaire, il convient de ce fait de les appeler "Arbustes acidophiles". Sont regroupées dans cette catégorie les grandes familles de Rhododendrons et Azalées, Camélias, Érables du Japon, Pieris, Hortensias, Magnolias et bien d'autres encore.
2- ... un sol acide oui, à condition qu'il soit léger et frais même en été
La clé de leur réussite réside dans la qualité du sol, il doit être acide, léger et frais en été. Beaucoup de rhododendrons, d'hortensias ou de camélias vivent dans des régions aux étés tempérés et frais. Chez nous, il convient de les planter dans une atmosphère fraîche en été. Plantez-les en lisière de sous-bois, près d'un point d'eau là où l'hygrométrie et élevée et où le sol ne devient pas de la poussière en période sèche. Au mieux, disposez un paillage au printemps de 6-8 cm d'épaisseur au pied pour conserver de la fraîcheur en été sinon, prévoyez de sortir le canon à eau tous les soirs pour rafraîchir leur feuillage.
3- De l'eau en été oui mais pas d’excès en hiver !
C'est la grande contradiction des arbustes de terre de bruyère, ils demandent de l'eau en été mais peu en hiver. Pour comprendre, il faut savoir que la plupart de ces arbustes qui vivent sur un sol nourricier mince (et par extension tous les arbustes qui vivent dans ces conditions), ont développé un système racinaire dense mais peu développé. Ils ne vont pas étendre leurs racines loin et chercher l'eau en profondeur comme peuvent le faire un pommier ou un chêne, mais développer un réseau de racines superficielles comme chez les Rhododendrons, Hortensias, Daphne, Pieris.
Si le sol est lourd et gorgé d'eau en hiver, les racines vont au mieux, être asphyxiées et l'arbuste va mourir rapidement. Au pire, l'humidité stagnante va permettre la prolifération d'un champignon parasitaire, le phytophthora. Il va d'abord parasiter les racines, puis boucher progressivement tous les canaux qui transportent la sève. Au printemps, les rameaux vont sécher puis mourir subitement, l'arbuste va ainsi végéter puis mourir. C'est ce qui est arrivé à quelques-uns de mes érables du Japon plantés dans mon sol lourd et humide. Seuls, ceux plantés en hauteur, sur un talus ou dans ma rocaille ont survécu au phytophthora.
4- Tout sauf de la terre de bruyère à la plantation !
La "vraie" terre de bruyère répond à une norme contraignante qui n'autorise que les terres issues de l'horizon humifère acide des sols sableux. Peut structurée, cette terre est lourde et retient une faible quantité d'eau. On l'ajoute quelques-fois aux substrats acides pour alourdir et donner du corps, mais elle n'est pas indispensable aux plantes acidophiles. En revanche, la terre "dite de bruyère", qui est une appellation franco-française, contient de la tourbe de sphaigne en grande proportion, elle est mieux adaptée à la culture des plantes acidophiles mais n'est pas parfaite.
La plantation est l'étape cruciale, il faut donc mettre toutes les chances de son coté, Ne pas hésiter à faire une large cuvette de plantation et prendre le temps de préparer le sol. Prévoir une fosse de plantation 5 à 10 fois plus large que la motte et préparer le sol sur 50 cm de profondeur. Selon la qualité du sol, on ajoutera de la tourbe blonde, du terreau de feuille, de la pouzzolane, des écorces de pins et de la terre de bruyère. Idéalement 1/5 de terre végétale mélangée à proportion égale à de la tourbe, terre de bruyère, terreau de feuilles et pouzzolane.
5- Une exposition optimisée
Une lumière tamisée et une légère brise suffisent au bonheur des arbustes de terre de bruyère. Ils craignent le soleil aux heures les plus chaudes de la journée mais redoutent encore plus le vent. Habitués au calme et à la douceur des sous-bois , ils redoutent les tempêtes, qui cassent leur branchage et les déracinent ainsi que les vents froids qui brûlent leur feuillage persistant et glacent leur bois tendre. Plantez-les en lisière de sous bois, sous de grands arbres ou près d'un mur abrité. Lorsqu'ils sont jeunes, n'hésitez pas à placer une bâche brise vent en hiver, ils n'en seront que plus beaux!
evelyne guichard, le 27 Octobre 2017
Bonjour, et bravo pour votre humour, vos plantes et leur présentation.Mon jardin est plein comme un oeuf mais je salive toujours devant vos offres... Le Clos du Coudray est-il ouvert à la visite?
Bien cordialement.
Réponse de Béatrice FAUCON, le 2 Décembre 2017
Je suis d'accord avec vous. Moi aussi je salive devant les offres de PDF. L'emballage de mes commandes est tout simplement parfait car les plantes sont bien protégées. J'applique les précieux conseils proposés pour chaque plante. Très utiles aussi la rubrique " se marie bien avec".
Béatrice
guy g, le 12 Février 2018
est-ce qu'une fosse de 50 cm de profondeur comblée de tourbe, terreau horticole et compost suffit comme substrat de base en y ajoutant bien sur au moment de la plantation terre de bruyère mélangée au dit substrat mentionné plus haut?
Réponse de Michael, le 14 Février 2018
Bonjour,
Dès lors où votre substrat comporte "tourbe, terreau horticole et compost", vous n'avez pas besoin d'ajouter de la terre de bruyère en plus, la tourbe suffira amplement à acidifier votre sol.
Viviane si, le 5 Avril 2018
J'ai acheté de la terre de bruyère forestière, et non de la terre dite de bruyère (en pensant bien faire) mais si je lis votre article j'ai tout faux ! Terre de bruyère forestière + terre vegetale + compost + pouzzolane cela ne fonctionnera pas aussi bien ? Faut-il que je me procure absolument de la terre dite de bruyère pour mettre toutes les chances au pied de mon pieris ?
Réponse de Michael, le 16 Mai 2018
Bonjour,
Bien au contraire, un mélange de terre de bruyère forestière additionné de terre végétale, compost et pouzzolane me semble être un substrat adéquate pour y cultiver et réussir la plupart des arbustes de terre de bruyère. La contrainte étant que ce substrat ne soit être ni trop sec en été, ni gorgé d'eau en hiver.
Philippe, le 21 Août 2018
Bonjour et un grand merci pour votre article très intéressant !
Je suis actuellement en train de créer un massif de plantes et fleurs de bruyère.
J'habite en lisière de forêt et le massif sera situé en lisière de sous-bois, sous de grands pins et sapins où la terre y est naturellement déjà acide.
Je souhaite planter cet automne. La terre est sablonneuse, très compacte et sèche, que me conseillez-vous ? un apport d'engrais ? (corne broyée, sang séché, terreau horticole, or brun ?) ou ne rien faire et planter ainsi.
Quel est le rôle de la pouzzolane dans votre article ?
Merci d'avance pour vos retours.
Amicalement.
Réponse de Michael, le 24 Septembre 2018
Bonjour,
Si vous habitez en lisière de foret et que votre sol est naturellement acide, je pense que vous avez de bonnes conditions pour cultiver la plupart des plantes de terre de bruyère. Ceci étant, vous parlez d'un sol lourd et sec ce qui peut être un problème pour certaines plantes. En effet, si votre sol filtre mal l'eau en hiver les végétaux peuvent souffrir (et mourir) d'excès d'eau. En été si le sol est trop sec, vos végétaux risque également de souffrir de manque d'eau. Tout d'abord votre sol doit être suffisamment frais en été pour pouvoir accueillir ce type de plante (le sol ne doit pas être poussiéreux en été sinon vous devrez installer un arrosage). Si votre sol est lourd et qu'il se tasse beaucoup vous pouvez en effet "l'alléger" grâce à de la pouzzolane (ou de la perlite) à raison d'un volume de pouzzolane pour 2 volumes de terre . Cela facilitera l’enracinement des végétaux et permettra une meilleure diffusion de l'eau dans votre sol.
Axelle D, le 8 Octobre 2019
Bonjour,
Je crée un jardin japonais avec des érables, des rhododendrons, etc. Mon sol est argileux. J'ai fait des buttes pour planter mes érables mais ma terre n'est pas acide. On m'a dit qu'il fallait utiliser du souffre pour faire baisser le pH mais je ne sais pas à quelle fréquence ni dans quelles proportions. Que me conseillez-vous pour maintenir mon sol acide?
Réponse de Virginie D., le 8 Octobre 2019
Bonjour,
C'est toujours délicat de chercher à modifier le pH du sol, il vaut mieux adapter vos plantations à votre type de terre que l'inverse. Il faudrait savoir si votre terre est calcaire ou non, c'est ça le plus important. Car si elle calcaire, vous aurez beaucoup de mal à faire descendre le pH. Sinon, je vous conseillerais plutôt d'ajouter de l'humus (compost, fumier bien décomposé, paillages végétaux, Bois Raméal Fragmenté…) qui a un pH très souvent acide et de pailler avec des écorces de pin.
Cordialement Virginie
buchart marie noelle, le 11 Avril 2021
J ai commandé ,l'automne dernier,plusieures plantes dont une Eupatoire sanguine qui n'a pas repris.Peut on se faire rembourser .Merci
Réponse de Virginie D., le 20 Mai 2021
Bonjour,
Merci de contacter le service client.
Cordialement