Le lendemain matin, en redescendant dans la ville d'Emei Shan, nous apprenons que de nombreuses routes desservant le sud de la province sont coupées et que celle menant dans les Wawushan est fermée depuis maintenant 2 ans, info qui m'avait été confirmée quelques semaines avant notre départ, nous ne pourrons donc pas pousser notre exploration plus au sud; dans le Sichuan, comme un peu partout en Chine, il faut prévoir plusieurs itinéraires pour ne pas se retrouver démunis dans ce genre de situation.
Nous décidons alors de retourner dans un des hauts lieux du Sichuan, la vallée sauvage de Wolong, vallée célèbre notamment pour sa réserve de pandas et qui fut tragiquement médiatisée en 2008 lors d'un très violent tremblement de terre dont l'épicentre fut situé dans la vallée.
C'est en arrivant à la gare routière de Dujiangyan que nous comprenons bien tardivement que la seule route qui mène à Wolong, détruite lors du tremblement de terre, n'est toujours pas desservie par les bus car toujours en construction, seuls quelques rares 4x4 font la navette pour alimenter la vallée. Commence alors pour nous une longue négociation pour pouvoir grimper dans un véhicule et regagner la tranquillité des montagnes. Après une demi-journée d'attente, plusieurs détours et quelques heures d'une route chaotique, nous arrivons à Wolong dans la nuit et trouvons un hébergement qui nous servira de base de départ pour nos prochaines excursions.
Nous partons de très bonne heure le lendemain matin car nous devrons nous déplacer par nos propres moyens, impossible ici de compter sur un bus ou un taxi. Après un petite heure de marche, nous sommes pris en stop et gagnons un versant plus au nord que j'avais repéré grâce aux cartes de mon gps. Si la veille, nous ne reconnaissions pas le premier tiers de la vallée, formée d'un chaos de roches et de plantes pionnières, le cœur de la vallée lui, a été relativement épargné par le tremblement de terre et nous retrouvons une végétation plus variée.
Nous pénétrons dans un versant très encaissé, formé de hautes corniches, au milieu duquel un petit sentier, sans doute emprunté par des gardes forestiers, semble conduire plus en amont.
Dès l'entrée, je remarque les tapis de Corydalis flexuosa d'un somptueux bleu électrique, des Tiarella polyphylla, Androsace henryi, Ellisiophyllum pinnatum...
Sur la partie supérieure de la parois, mon regard se porte sur une très belle touffe de Pleione sp.
et un peu plus loin, en lisière de sous-bois, une petite plante attire mon attention, il s'agit d'un Oreorchis fargesii, c'est la première fois que je vois cette orchidée en fleurs.
La nature est très inspirante, voici que je remarque une jolie association entre un Rodgersia aesculifolia et un Matteucia orientalis, le mélange des deux feuillages est très graphique, voilà bien le genre d'association facile à reproduire dans un jardin d'ombre.
un peu plus loin je tombe sous le charme d'une forme d'Arisaema lobatum, particulièrement imposante, dotée d'un somptueux feuillage plissé, décidément, cette petite valleuse nous réserve bien des surprises...
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