Le sentier, de plus en plus accidenté, est souvent coupé par d'anciens glissements de terrains, ce qui nous oblige à traverser des éboulis instables ou même à escalader la paroi rocheuse, notre progression est laborieuse mais nous sommes récompensés par une végétation luxuriante et toujours aussi variée.
Dans le fossé bordant la rivière tumultueuse, nous faisons une halte et remarquons un superbe Neillia sp en fleurs, sans doute s'agit-il de Neillia rubiflora, ou, peut être de l'une des nombreuses variétés du Neillia affinis.
Se succèdent, aux buissons et aux plantes herbacées, de magnifiques lianes comme les Schisandra sphaerantha, portant de jolies fleurs d'un rouge orangé vif ou les nombreux actinidias, que je pense être A. kolomikta, portant tantôt un feuillage vert immaculé, tantôt un feuillage peint de blanc et de crème.
C'est en sortant d'un fourrée de bambous, que nous apercevons sur l'autre rive, surplombant la rivière, un magnifique sujet adulte de Pterocarya macroptera. Reconnaissable à ses longs épis pendants, cet arbre spectaculaire appartient à la même famille que notre noyer commun.
La journée est déjà bien avancée, néanmoins nous n'avons pas encore envie de rebrousser chemin, mon GPS m'indique qu'à quelques centaines de mètres plus en amont, la rivière forme une fourche, ce sera peut être l'occasion pour nous de traverser et de pouvoir enfin aller observer la végétation exposée à l'ubac.
J'improvise une passerelle en bois pour traverser et m'engage difficilement sur ce pont de fortune.
La passerelle n'a pas cédé sous mon poids et je peux enfin faire un bref état des lieux des végétaux qui poussent sur l'autre rive. La végétation est à peu près identique seuls quelques Asarum, Pilea, Elatostemma et Laportea témoignent d'une exposition plus tamisée, bref rien de bien nouveau. C'est en repassant devant une petite sauge assez banale que je remarque son caractère drageonnant assez atypique. Elle porte à la fois de courts stolons et semble par ailleurs drageonner sous terre, cette petite sauge est nouvelle pour moi, dommage qu'elle ne soit pas en fleurs car j'aurais peut être pu y mettre un nom... ou pas.
La journée est bien entamée et nous décidons de faire demi-tour. Sur la route du retour nous sommes pris en stop par un chinois anglophone quelque peu surpris de trouver des occidentaux dans la région. Il nous apprend que depuis le tremblement de terre, plus aucuns touristes ne viennent ici car la vallée, considérée comme l'une des plus dangereuses de la région à cause des glissements de terrain, est fermée au tourisme. Lui même organise quelques treks dans la région, nous sautons sur l'occasion pour lui demander de nous trouver une voiture avec chauffeur pour les prochains jour afin d'explorer la flore alpine au col de Balang-Shan. Le rendez-vous est pris, demain une voiture du conduira au col!
berthille, le 28 Février 2015
Et alors, l'expédition au col ... ?
Julien, le 6 Juin 2023
Très bon article !