Je voulais vous parler de Dingue de Plantes, le dernier livre de Didier Willery. Absorbée par sa lecture, je m’aperçois qu’il est presque trop tard : tout semble avoir déjà été dit. Et si les critiques sont élogieuses, cela n’a rien d’étonnant au vu de la qualité, de la richesse et du caractère personnel de l’ouvrage. Alors, quand même, en toute humilité et pour ceux qui n’auraient pas encore découvert cette "pépite", voici en quelques points, pourquoi "Dingue de Plantes" est désormais mon livre de chevet.
Le jardin de Didier Willery n’a rien d’un jardin d’exposition, il foisonne sans une once de prétention. Simple et intime, on le sent construit au fil du temps, des coups de cœur et des expériences. Photographié tout au long de l’année, on assiste, au fil des pages et des saisons, à sa métamorphose. Au-delà de la beauté, il en émane un charme extraordinaire, que seuls les authentiques passionnés savent créer. C’est aussi un jardin respectueux : pas de pesticides, ni d’engrais chimiques, beaucoup de mesure et de discernement dans la taille, et même une place de choix donnée aux spontanées (les "mauvaises herbes" comme le plantain, les ficaires) qu’il sélectionne avec patience.
Didier Willery est effectivement dingue et c’est contagieux : non seulement il aime toutes les plantes, mais, de surcroît, il possède un véritable talent de révélateur qui vous fera revenir sur toutes vos positions, aussi fermes soient-elles. J’ai beaucoup apprécié, par ailleurs, le caractère non élitiste de la sélection de végétaux présentés. En effet, sur le même pied d’égalité, on découvre quelques variétés très confidentielles mais aussi des plantes parfois qualifiées d’ordinaires comme le Sureau Black Lace 'Eva' ou l’Aucuba japonica qu’il réhabilite avec brio.
C’est un ouvrage pragmatique et généreux qui fourmille d’astuces, de bons conseils ("Protéger les hostas", "mener un potager sans bêcher") et d’exemples pratiques comme l’intégration des comestibles au jardin ou encore l’utilisation de la ganivelle… le tout sans jamais être dogmatique. Didier Willery utilise, avec le même brio, les grimpantes (Ah, le Lilas blanc et de la Clématite 'Boughton Star' !) que les couvre-sols, sous la forme de "Tapis magiques". Les associations proposées sont originales, parfois surprenantes, mais toujours réussies, comme le mariage très chic de l'Hellébore et de l'Euphorbe panachée.
Enfin, c’est le récit d’un jardinier presque comme les autres et chacun se retrouvera lorsqu’il évoque le déplacement de certaines plantes (deux fois, trois fois…) ou ses achats compulsifs qui sont ensuite promenés dans le jardin à la recherche d’une petite place, mais aussi lorsqu’il supprime, sans regret, les cerisiers encombrants et trop fréquemment pillés par les oiseaux.
Et vous, l’avez-vous lu ? Partagez-vous mon engouement ? Si vous ne l’avez pas déjà commencé, méfiez-vous des effets secondaires, vous risquez fort d’être pris d’une "jardinite" aiguë suivie d’une terrible fièvre acheteuse. J’attends, d’un jour à l’autre, le Groseiller blanc 'White Icicle' de la page 73, l’Athyrium niponicum 'Pictum' de la page 72, 'Silver Crown', ma première Hosta marginée ainsi que quelques Baptisias… Je vous aurai prévenus !
Le site de Didier Willery : www.didierwillery.com
marie-thérèse grenier, le 26 Août 2017
Coïncidence ? ce matin, en regardant mon jardin -oui, cela arrive ! -, j'ai pensé à Didier Willery ... Je ne le connais pas personnellement, mais il m'a beaucoup aidée grâce à un hors série de l'Ami des Jardins sur les plantes qui poussent à l'ombre. En fait, le choix est vaste, mais un amateur peut facilement se tromper et se décourager ! J'ai aussi fait le choix de rosiers anciens grâce à un autre hors série que je pense être de lui. Impossible de les retrouver, ces 2 hors séries : rangement impératif, disons pour cet hiver. Et au travail, dans le jardin ; c'est ce que je préfère.