Rendez-vous incontournable de cette fin d'année : nous partageons nos plantes coups de cœur de 2022 avec vous. Elles nous ont émerveillé par leur résistance en période de sécheresse, leur croissance spectaculaire, nous ont offert de belles floraisons douces ou plus vives et des feuillages graphiques et lumineux. Découvrez les plantes qui ont fait vibrer les jardins de notre équipe cette saison :
Alexandra : Le Dahlia imperialis
La plante qui m’a le plus impressionné cette année est le Dahlia imperialis. Cela fait un moment que je voulais tenter sa culture et je me suis décidée cette année. Je l’ai commandé en fin d’hiver dernier puis j’ai planté son tubercule au printemps. Il a mis un moment à sortir de terre (suffisamment pour que je commence à m’inquiéter), puis à mon soulagement, j'ai vu une grosse tige émerger du sol et pousser ensuite très rapidement. Sur cette tige principale, massive et très sombre, le Dahlia déploya un superbe feuillage, constitué de très grandes feuilles joliment découpées. Les feuilles sont insérées régulièrement sur les tiges, deux par deux, et décalées de 90° entre chaque paire.
Mon Dahlia continua à pousser ainsi durant tout l’été et le début d’automne, pour finalement culminer à 3 mètres de haut ! J'étais impressionnée qu'il arriva à produire autant de végétation en si peu de temps. La tige principale était si épaisse et rigide (elle s’est même lignifiée à la base) qu’il poussa longtemps sans avoir besoin d’être tuteuré, puis je finis tout de même par lui mettre un tuteur pour soutenir tout le poids de son gigantesque feuillage ! Il poussa facilement et rapidement, sans broncher, même avec la canicule et la sécheresse de cet été (j’ai néanmoins effectué quelques arrosages, espacés). Arrivé en octobre, ne voyant toujours pas de fleurs apparaitre, j’ai cru qu’il ne fleurirait pas cette année. Et finalement, surprise ! Début novembre, il déploya ses boutons floraux, qui s’ouvrirent en de grandes fleurs rose tendre au cœur jaune. Les fleurs en elles-mêmes sont impressionnantes, chacune mesurant au moins 15 cm de diamètre ! Cependant, elles gardent un charme très naturel, car elles sont simples, d’une couleur douce et légèrement inclinées vers le sol.
Mon dahlia aura été en fleurs durant un mois. Il a l’avantage de fleurir très tard dans la saison (dans mon cas en novembre), à un moment où très peu de plantes sont en fleurs. N'étant pas très rustique, je pensais qu’il montrerait quelques signes de faiblesse avec le gel et les premiers froids, mais non, il est encore très beau et termine calmement sa floraison ! Je vais néanmoins devoir le protéger pour l’hiver si je veux en profiter à nouveau l’an prochain.
Elisabeth : La Sphaeralcea 'Childerley', une jolie mauve abricotée pour terrain sec
Sphaeralcea, ainsi dénommée par les botanistes, est surnommée la Mauve du désert. Car il s’agit d’une plante de la famille des Malvacées, comme les mauves et autres lavatères, et qu’elle nous vient des zones montagneuses semi-désertiques du nord du Mexique et du sud des États-Unis. L’hybride ‘Childerley’, que l’on commence à trouver dans les bonnes pépinières, mérite à mes yeux d’être découverte. C’est une plante à la fois charmante, pas trop frileuse, indifférente au calcaire et surtout remarquablement résistante à la sécheresse. Ils sont en effet de plus en plus rares, y compris parmi nos indigènes, les végétaux qui survivent sans dommages aux longues périodes d’aridité que nous subissons ces dernières années en Provence.
Cette jolie mauve du désert 'Childerley' est une vivace semi-persistante, buissonnante et dressée, qui fleurit par vagues de mai-juin jusqu’aux gelées. En abondance et après chaque taille. Si la floraison peut se tarir au plus fort de l’été, son feuillage reste élégant et la moindre pluie entraine une nouvelle « poussée » de fleurs. Ses toutes petites coupes translucides d’un orange rosé doucement abricoté forment une association raffinée avec le vert amande de ses petites feuilles ciselées de texture veloutée. En terrain bien drainé et à l’abri des vents glacés, sa souche peut supporter jusqu'à - 8/ -10 °C. Un dernier détail qui mérite d’être porté à votre connaissance : la demoiselle vagabonde, elle drageonne, elle folâtre allègrement en plein cagnard, dans les massifs et les rocailles. Ce n’est pas rédhibitoire si, comme votre servante, vous célébrez les esprits libres et intrépides, fussent-ils végétaux.
J’ai planté la Sphaeralcea 'Childerley' il y a presque six ans, avec une sauge arbustive 'Royal Bumble', un Perovskia 'Blue Spire', des nigelles de Damas et un Caryopteris 'Sterling Silver'. L’ensemble forme une scène joyeuse en fin d’été, à la fois tonique et harmonieuse.
Sophie : Le Phormium tenax 'Variegatum’
Comme pour tous, cette année a été difficile pour mon jardin. C’est un jardin du sud, un jardin de méditerranée avec une terre ingrate et argileuse, pleine de cailloux et soumis à rude épreuve dès la fin du printemps. Restrictions d’eau obligent, les plantes n’ont reçu que très peu d’arrosages et j’ai privilégié les nouvelles plantations, pas encore suffisamment enracinées pour passer indemnes cet été 2022 torride et sec. Les classiques s'en sont sortis haut la main, sans surprise : laurier tins, lavandes, helichryses, sauges, perovskias, gauras... tout ce petit monde est hyper résistant et ces plantes increvables semblent indifférentes aux étés les plus ardents.
Je craignais un peu pour quelques Phormiums panachés, plantés l’année dernière, pour lesquels on dit généralement qu’ils ne doivent pas manquer d’eau en été. J’avoue que j’ai été bluffée par leur résistance. Ils ont tout d’abord passé haut la main les quelques gelées à -5°C, sans que leur beau feuillage panaché et lumineux n’en subisse de conséquences. Ils ont en suite stoïquement supporté les vagues de chaleur de cet été, ne recevant que quelques arrosages très espacés et n’ont absolument pas souffert. Ce qui est vrai pour la variété 'Variegatum’, panachée de jaune-crème et de vert, l’est aussi pour le type, Phormium tenax, dont j’ai agrémenté à l’automne dernier un massif très ensoleillé et pour 'Sundowner' installé dans une terre cuite sur la terrasse, à mi-ombre. Malgré des conditions de culture difficiles, ils sont tous en pleine forme et continuent de croitre magnifiquement, leurs feuillages persistants, graphiques, coriaces et colorés animant encore joliment le jardin en arrière-saison. Ils structurent l'espace avec leur silhouette érigée et apportent une note exotique. Incontestablement des plantes à classer parmi les inratables, pour jardins situés en climat doux, dont les températures ne descendent pas sous -7°C.
Gwenaëlle : Le Fuchsia magellanica
En cette année record, j’ai moi aussi subi les gels tardifs et les canicules à répétition, sans pouvoir arroser cet été. Si mes plantes de plein soleil installées au printemps dans mon jardin en Anjou n’ont pas bronché, se développant même au-delà de mes espérances (Gaura, Echinops ritro, agastaches, Crocosmia, Stipas… entre autres), mes massifs d’ombre ont par contre souffert, notamment les hydrangeas plantés il y a deux ans, et même les hortensias macrophylla plus anciens.
En revanche, une plante de mi-ombre m’a particulièrement étonnée cette année : des Fuchsia magellanica plantés là certainement depuis une dizaine d’années, au nord-est, contre le mur de ma maison, juste à côté d’un massif d’Hydrangea arborescens ‘Annabelle’, ayant pour leur part, complètement roussi dès le mois de juillet.
Les Fuchsias se sont portés comme un charme, fleurissant comme d’habitude tout l’été jusqu’en octobre, de leurs élégantes clochettes bicolores rose et violettes. Sans aucun arrosage, bravant les températures extrêmes de cet été 2022, ils n’ont montré aucun signe de faiblesse, restant vigoureux, à tel point que j’ai encore dû les tailler en plein été, car ils commençaient à s’aventurer un peu trop haut près d’une fenêtre.
J’avoue que le Fuchsia arbustif n’est sans doute pas une plante que j’aurais choisie si j’avais dû combler cet espace sur le côté nord de la maison. Mais ces trois Fuchsia magellanica étaient bien installés à mon arrivée, et je ne me voyais pas les déloger. Année après année, je constate leur endurance en hiver, car ils repartent complètement de la souche -un peu tardivement au printemps- lors d’hivers rudes, et leur floribondité continue de longs mois m’épate assez, je dois le dire. Ils bénéficient d'un sol riche et assez frais au pied du mur. Seul inconvénient, ils sont presque trop généreux, ce qui m’oblige à les contenir dans la hauteur. Alors, je ne saurais trop vous conseiller de porter un nouveau regard sur ces Fuchsia magellanica, ils sont parfaits dans mon jardin de campagne de type anglais, et certainement également à l’aise dans d’autres jardins, pour peu qu’on leur laisse un peu de place pour s’exprimer !
Virginie T : Le Ricinus communis
Quand on dit Ricin, on pense immédiatement à la ricine, le poison qu’il contient ! La réputation précède malheureusement le Ricin commun, Ricinus communis, qui se révèle en réalité une spectaculaire plante tropicale aux dimensions impressionnantes. C’est méconnaître les immenses qualités ornementales de cette grande vivace ! Le ricin développe de grandes feuilles palmées vertes ou pourpres qui peuvent mesurer jusqu’à 20 cm de diamètre, parfois davantage. J’ai choisi la variété ‘Honolulu’ magnifique avec son feuillage luxuriant rouge, virant au vert, pour étoffer efficacement un grand massif de vivaces exposé plein sud dans mon jardin du nord de la France. De croissance très rapide, elle est tout de même capable d’atteindre près de 2 m de haut en pleine terre en l’espace d’une saison. Elle est parfaite pour aménager un décor exotique d’été en un rien de temps ! En prime, en été, le ricin se couvre de fruits ronds et épineux de couleur rouge, très décoratifs. Ce sont eux qui renferment les graines de ricin très toxiques en cas d’ingestion. En dépit de son allure robuste, le ricin n’est pas rustique, et disparait à la première gelée. Qu’à cela ne tienne ! Je le cultive comme une plante annuelle. Il ne demande qu’une bonne terre de jardin, profonde, bien drainée et restant assez fraîche durant toute la période de croissance. Je l’ai accompagné de floraisons aux teintes chaudes, celles des kniphofias, des glaïeuls et des hémérocalles. Effet exotique garanti !
Ingrid : L'Opuntia microdasys
S'il y a bien une plante qui m'a étonnée cette année, c'est l'Opuntia microdasys. D'autant plus que je ne suis pas une fan des cactus, ayant eu, eux et moi, un très mauvais passif piquant durant l'enfance. Mais voilà qu'un beau jour, je me vois investie d'une mission, ou plutôt un tutoriel : "Comment bouturer un opuntia, le cactus raquette". L'opuntia est un oponce, fortement apprécie pour ses jolies tiges charnues, en forme de raquette. Le plus célèbre d'entre eux est d'ailleurs le "Figuier de Barbarie" (Opuntia ficus-indica), connu pour ses fruits comestibles. Pour les besoins de mon tutoriel, voilà donc que je dégote un Opuntia microdasys en piteux état. La pauvre plante a été victime d'un excès d'arrosage, elle qui, d'origine mexicaine, peut se passer d'eau durant des mois.
Quelle ne fût pas ma première surprise de voir que l'opuntia se bouture avec une facilité déconcertante. De plus, mes jeunes pousses, de couleur vert-gris, se sont rapidement enracinées, et ce, malgré la chaleur et la sécheresse de cet été. Même oubliées dans leurs potées au soleil, ces petites boutures mal en point ont rapidement repris vigueur, m'offrant même de multiples petites nouvelles raquettes. C'est une plante facile à entretenir et à réussir, tant qu'on lui offre chaleur, soleil et légèreté sur l'arrosage. Parfaite pour les amoureux des plantes ayant peu de temps à leur consacrer. Autre avantage, cette variété possède de tout petits poils jaunes, décoratifs, non piquants, seulement un peu irritants, mais seulement si on le cherche vraiment. Me voilà réconciliée avec certains cactus et détentrice de trois opuntias qui décorent ma terrasse en été et la maison en hiver.
Olivier : L'Omphalodes verna
Il m'est difficile de vraiment faire ressortir une plante qui fût particulièrement belle cette année tant cette dernière a été compliquée : gel tardif, saison sèche durant 3 mois, tempête, une partie du jardin inondé... Je me rabats donc sur une plante qui m'a surpris par sa capacité à gérer tous ces petits soucis climatiques et météorologiques. J'ai nommé : l'Omphalodes verna ou Petite bourrache. C'est une sympathique petite vivace couvre-sol pour les sous-bois et de la famille des Boraginacées. Une famille botanique assez vaste qui comprend, entre autres, le myosotis, la bourrache, les Brunneras ou les consoudes. L'Omphalodes verna, espèce type, dévoile une floraison printanière en petites fleurs d'un bleu très vif (et vous savez que je suis très "fleurs bleues" !) et un feuillage à l'aspect gaufré d'un beau vert qui disparait en hiver. Plantées en automne 2021, mes deux petites plantules dénichées dans un troc de plantes ne payaient pas de mine. Et pourtant ! Dès le printemps suivant, elles ont fleuri sans discontinuer durant plus de 2 mois, supporté sans souci le sol très sec de cet été et commencé à s'étaler joyeusement pour végétaliser un endroit un peu ingrat sous le vieux prunier. Bref : une excellente surprise ! La petite bourrache ou Omphalodès de printemps est un excellent couvre-sol hyper rustique pour des sols frais, même argileux ou calcaire, à l'ombre ou à la mi-ombre.
Virginie D : Le Daphne x transatlantica 'Eternal Fragrance'
Ses deux points forts sont sa longue floraison et son parfum ! En effet, le Daphné 'Eternal Fragrance' offre des fleurs blanches divinement parfumées, rappelant celui du jasmin.
Il prend peu de place et forme un petit arbuste au feuillage persistant, rond et compact, parfait dans les espaces où la place est comptée. Je l’ai choisi pour fleurir une petite plate-bande mais il est polyvalent et peut tout à fait prospérer en bordure de massif, dans une rocaille qui ne sèche pas trop en été, voire en pot sur une terrasse ou un balcon.
Dans mon jardin en Basse-Normandie, j’ai planté quatre sujets juste sous les fenêtres devant la véranda - orientée sud-ouest - en mars dernier, la terre n’est pas calcaire et bien drainée. Ils ont commencé à fleurir vers la mi-avril, ont fait une courte pause estivale pour refleurir en fin d’été et ils sont encore en fleurs en ce début décembre ! J’avais pris soin d’étaler une couche de cartons puis une couche de gazon séché pour conserver l’humidité et bien m’en a pris après l’été chaud et sec que nous avons eu. Je n’ai pas eu besoin d’arroser, excepté à la plantation bien entendu.
Côté association, je les ai simplement accompagnés de quelques touffes de Lithodora diffusa ‘Heavenly Blue’, un superbe couvre-sol aux fleurs bleu intense en mai/juin. Faciles à cultiver et à entretenir, ce sont de petits bijoux que je vous conseille les yeux fermés !
Commentaires