Les rosiers sont souvent tachés, ou moches en fin d'été mais, est-ce réellement un problème pour leur développement ? Ces taches les privent-ils de floraison et finalement, est-il si important que ça d'avoir un feuillage immaculé ? Les taches sont-elles dangereuses pour le rosier ou bien faut-il laisser faire la nature ? On vous dit tout.
C'est quoi au juste toutes ces taches ?
Les maladies cryptogamiques des rosiers sont multiples, mais on peut en sortir 4 principales :
- La rouille : cette maladie se présente sous forme de petits points de couleur rouille sur la face supérieure des feuilles et des pustules sur le revers. La rouille est favorisée par une ambiance chaude et humide en atmosphère confinée ;
- L'oïdium ou blanc du rosier : un feutrage blanc tapisse les feuilles et les boutons du rosier. L'oïdium apparaît au printemps et en été lorsqu'il faut chaud et relativement humide. Mais l'attaque d'oïdium est favorisée aussi par un épisode de sécheresse après une saison pluvieuse ;
- Le marsonia : cette maladie se caractérise par de petites taches noirâtres, souvent bordés d'une auréole jaune sur le vieux feuillage. Ici aussi, chaleur et humidité sont favorables au développement du marsonia ;
- Le botrytis : encore une maladie cryptogamique qui apparaît sur nos rosiers par temps chaud et humide. Le botrytis se caractérise par des "piquetures" sur les pétales qui flétrissent puis se couvrent d'un feutrage gris.
Pour en savoir plus sur ces maladies et champignons, n'hésitez pas à lire l'article de Virginie sur le sujet : Les maladies des rosiers.
Est-ce grave, docteur ?
Ce n'est pas grave du tout ! C'est même plutôt normal lorsqu'il fait chaud et humide, donc couramment en fin de printemps et en été. C'est aussi tout à fait normal que les rosiers semblent un peu fatigués et malades après nous avoir fourni toute une saison de fleurs : ils ont beaucoup donné et sont donc plus sensibles aux maladies.
De plus, dans le cas de la rouille et du marsonia, ce sont les anciennes feuilles qui sont touchées. Le jeune feuillage reste normalement tout à fait sain. Le botrytis et l'oïdium, bien qu'impressionnants, ne sont que rarement préjudiciables au rosier. En résumé, ces petits désagréments que sont ces maladies ne sont surtout que d'ordre esthétique si le rosier n'est pas entièrement touché.
Gardons à l'esprit qu'un rosier parfait, sans taches et sans difformités, n'existe pas (ou alors il est en plastique !) ! Au jardin comme ailleurs, ne soyons pas trop maniaque ! Et laissons les rosiers s'occuper seuls de leurs petites affaires.
Comment garder des rosiers en bonne santé ?
L'idéal est de travailler en amont suivant le vieil adage : "il vaut mieux prévenir que guérir". Voici quelques conseils :
- Offrez un bon départ à votre rosier : choisissez le porte-greffe adapté à votre sol (en sol calcaire, prenez-le greffé sur Rosa canina, pour tous autres sols, Rosa laxa ou multiflora par exemple), plantez-le au soleil, apportez un peu de fumier à la plantation et du compost, plantez au bon moment (hors période de gel et de forte canicule) et pensez bien à praliner les racines ;
- Ne les gardez pas trop longtemps en pot : un rosier maintenu en pot est plus sensible aux maladies. En effet, le substrat finit par s'épuiser, le rosier a faim et résiste moins bien aux attaques fongiques (et autres). Heureusement, une fois planté au jardin, tout rentre rapidement dans l'ordre ;
- Taillez vos rosiers de façon à ce que le buisson reste aéré. Faites-le en fin d'hiver pour les rosiers remontants, après la floraison pour les non-remontant, à moins que vous préfériez les tailler en automne ou pratiquer la taille de Noël. Gardez les plus belles branches et supprimez celles qui se croisent. Et désinfectez régulièrement vos outils de coupe ;
- Nourrissez vos rosiers... mais pas trop : inutile de les doper à l'engrais, mais un bon apport de fumier chaque fin d'hiver au pied de votre rosier lui fournira assez de nourriture pour qu'il puisse fleurir et prospérer dans les meilleures conditions ;
- Choisissez des variétés reconnues pour leur vigueur et leur résistance aux maladies : notamment les rosiers labellisés ADR, un label allemand, le plus exigeant au monde concernant les rosiers.
Même si ce n'est pas grave dans la grande majorité des cas, un rosier peut être fortement atteint par ces différentes maladies cryptogamiques. Dans ces cas-là, il conviendra de prendre les choses en main.
La Rouille
- En préventif : Pulvérisez une décoction diluée de prêle toutes les 3 semaines et apportez un engrais potassique une fois par an. En effet, la rouille se développe davantage lors d'une carence en Potassium ;
- En curatif : Supprimez les feuilles atteintes puis traitez avec un fongicide à base de soufre.
Le Marsonia
- En préventif : Pulvérisez régulièrement une décoction de prêle durant la saison de végétation du rosier (entre avril et octobre) ;
- En curatif, ramassez au sol et supprimez sur le rosier les feuilles touchées puis éliminez-les ! En dehors de ça, seuls les traitements préventifs sont efficaces ;
L'Oïdium
- En préventif, pulvérisez des solutions de biostimulants (ou éliciteurs) afin d’enclencher une réaction de défense des plantes en l’absence d’agression véritable ;
- En curatif, traitez à l'aide d'un fongicide à base de soufre ;
Le Botrytis
- En préventif, cultivez simplement vos rosiers au soleil et évitez l'humidité excessive sur les fleurs et les feuilles ;
- En curatif, si l'infection se révèle dramatique, seule l'élimination sans autre forme de procès de votre rosier sera efficace.
Oubliez la bouillie bordelaise !
La bouillie bordelaise est un fongicide à base de cuivre et de chaux utilisé depuis la fin du XIXe siècle. Très efficace contre toutes formes de maladies fongiques, ce fongicide a longtemps été considéré comme un traitement naturel et respectueux de l'environnement. Selon les dernières recherches, il n'est toutefois pas sans risque pour la vie du sol et la biodiversité en général.
Le cuivre contenu dans la bouillie bordelaise va éliminer les champignons sans distinction entre les "bons" et les "mauvais", mais va aussi supprimer une bonne partie des bactéries bénéfiques à la vie du sol et des plantes, ainsi que les vers de terre. Or cette vie du sol est indispensable à la création d'humus grâce à la décomposition des matières organiques. Ajoutons à cela que le sulfate de Cuivre en excès peut avoir des répercussions sur la santé humaine : baisse de la fertilité, répercussion sur la croissance du fœtus, altération de certains organes comme le foie et les poumons. Bref, oublions définitivement la bouillie bordelaise !
christine bastide, le 15 Mai 2022
mince, je ne peux pas partager ?!
Réponse de Ingrid, le 17 Mai 2022
Bonjour, vous pouvez copier l'adresse internet tout en haut.
Chantal Bocceda, le 14 Juillet 2024
Bonjour ! J'ai traité mon rosier Pierre de Ronsard contre les taches noires et de rouille avec un produit exprès mais toutes les feuilles se sont séchées comme brûlées et je crois qu'il est pratiquement mort. J'ai coupé des branches mais je ne sais plus comment faire. Je m'en veux car avant çà il était très beau. Pouvez-vous me conseiller ? Je vous en remercie d'avance.
Et bravo pour votre site.
Réponse de Ingrid, le 15 Juillet 2024
Bonjour,
Il semble que votre rosier ait subi un choc ou une brûlure chimique suite au traitement. Voici quelques étapes pour essayer de le sauver :
Arrosez abondamment : Arrosez bien le rosier pour éliminer tout résidu de produit chimique du sol et des racines.
Coupez les parties endommagées : Éliminez toutes les branches et feuilles endommagées pour permettre à la plante de concentrer son énergie sur la nouvelle croissance.
Appliquez un engrais : Utilisez un engrais organique (compost bien mur ou fumier ou corne broyée, etc) pour aider à revitaliser le rosier.
Surveillez la nouvelle croissance : Soyez patient et surveillez l'apparition de nouvelles pousses. Cela peut prendre du temps, mais les rosiers sont souvent résilients.