5 conseils de plantation pour un jardin graphique et moderne

Misez sur les inflorescences qui se voient de loin

Oublions un instant les petites inflorescences fragiles, les fleurs discrètes, les sages, les sobres, … Non ! Songeons plutôt aux Alliums giganteum, en groupe ou en isolé, qui se remarquent de loin grâce à leurs inflorescences sphériques portées à près d’un mètre cinquante de hauteur. Les Agapanthes ne sont pas en reste avec leurs énormes ombelles blanches ou bleues surgissant d’une touffe de longues feuilles rubanées. Autrefois boudées, les Kniphofias reviennent en force avec de nouveaux coloris pour leur haute ample florale passant du rouge-orangé au jaune selon les variétés. Pour ce qui est d’une inflorescence très graphique, voire géométrique : si on plantait de belles Apiacées (anciennement Ombellifères) comme des Astrances, ces véritables petits bijoux végétaux, ou des Eringyums, au look étonnant de chardons aux reflets bleus bien qu’ils n’en soient absolument pas… Au contraire d’ailleurs des Echinops ou Boules azurées, véritables chardons aux capitules arrondis. Les Phlomis ou Sauge de Jérusalem semblent figurer une pagode chinoise avec leurs fleurs disposées en verticilles et étagées. Et pourquoi pas quelques Verveines de Buenos-Aires, dont la verticalité et la rigidité contrasteront fortement parmi des graminées basses et légères (voir point suivant).

Alliums giganteum, Eremerus (Photo / JM Moullec), Agapanthes

Des graminées pour un effet de masse structurant

Des graminées, il en existe… des tas. Des grandes, des petites, des souples, des rigides, au feuillage coloré, avec des inflorescences particulières, mais toutes ont en point commun qu’elles se retrouvent admirablement mise en valeur dans un jardin graphique. La plantation en masse de Molinies, de Pennisetums ou de Stipas lorsqu’elles sont bercées par le vent, est un régal pour les yeux. Si vous souhaitez planter des graminées plus imposantes et structurantes, optez pour des Miscanthus, des Panics, ou pourquoi pas des Cortaderias, la fameuse « Herbe de la Pampa » qui revient dans nos cœurs ces dernières années. Les graminées apportent une structure et une présence inégalée au jardin et se marient très bien avec des bulbes à fleurs hautes et de nombreuses vivaces, comme celles citées plus haut, auxquelles elles apportent de la légèreté et du volume.

À la fois légères et d’une forte présence, les graminées jouent aussi sur une palette de couleurs très subtile

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Vous êtes perdus devant tant de choix, cette fiche conseil vous fournira les pistes pour vous y retrouver : Graminées, comment bien les choisir ? 

Les fougères : graphiques, sublimes et étonnantes

Les fougères, ces véritables reliquats de la préhistoire, sont fascinantes et apportent une belle touche de fraîcheur au jardin. À la fois délicates et naturelles, leurs frondes n’ont pas d’équivalent pour apporter une note très graphique à un endroit ombragé. Certaines possèdent d’ailleurs un feuillage persistant à l’instar des Aspleniums, des Polypodiums, ou des Cyrtomiums. D’autres possèdent des frondes colorées comme Dryopteris erythrosora, les Athyrium niponicum ou l’étonnante Coniogramma emeiensis. D’autres encore, nous offrent une présente imposante comme c’est le cas pour l’Osmonde royale ou les Fougères arborescentes (Dicksonia et Cyathea). N’oublions pas les Matteucias dont la présence verticale est bienvenue parmi un tapis de plantes plus basses. Vous l’aurez compris, le choix est vaste et dépendra de l’effet que vous désirez. 

Les fougères offrent de multiples formes et aspects : plumes d’autruche, Aspleniums, fougère arborescente gigantesque exotique

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Si vous voulez en connaitre plus sur la culture des fougères, lisez : Les Fougères : comment les planter, les entretenir, les cultiver.

Jouez sur les contrastes de feuillages colorés

Coloré, panaché, taché, … Oublions la couleur verte un instant et amenons d’autres couleurs au jardin pour contraster justement avec ces feuillages plus conventionnels : doré, rouge, pourpre et même noire. L’association de noir et de jaune entre le feuillage de L’Ophiopogon planiscapus ‘Nigrescens’ et celui de l’Hakonechloa macra ‘Aureola’ est sublime. Au final, l’idée sera de créer des associations au contraste fort en choisissant judicieusement les couleurs pour qu’elles soient à l’opposé sur le cercle chromatique : rouge et vert, jaune et violet-pourpre, bleu et orange. Effet garanti !

Les jardins au camaïeu anis et pourpre-noir sont très tendance, si vous cherchez des idées de floraisons ou de feuillages dans ces tons, nous vous avons concocté cette fiche « inspiration » : Inspiration massif de fleurs pourpres et anis. 

Pour nous expliquer « Comment rater les couleurs au jardin« , Francis Peeters nous a d’ailleurs fait l’honneur de nous écrire ce sympathique article.

Ophiopogon, Brunnera ‘Jack Frost’, Berberis thunbergii ‘Admiration’, Choisya ‘Goldfinger’

N'oubliez pas les contrastes de forme

On oublie souvent le contraste de forme mais il faut le prendre en compte aussi dans la conception d’un jardin graphique. Prenons pour cela de grandes et larges feuilles rappelant l’exotisme d’une forêt tropicale comme dans le cas de quelques Colocasias ou d’une ou deux Rodgersias. A contrario, on pourra tabler sur des plantes à l’aspect très linéaire et rigide pour jouer fortement sur le contraste de forme : une belle prèle aux tiges érigées comme cet Equisetum hyemale fera merveille, tout comme cette imposante Elegia capensis ou Prêle restio dont l’allure étonnante se situe entre une prèle et un bambou. Le côté piquant et presque « dangereux’ d’une Aloe striatula contrastera avec la douceur du feuillage fin d’une groupe d’Helianthus salicifolius.

Vous l’aurez compris, il vous faudra jouer avec des formes très caractéristiques et bien définies : feuilles rondes, tiges droites, plantes  graphiques… et faire en sorte de les mêler harmonieusement en évitant une ségrégation du style, les piquantes d’un côté, les douces de l’autre. Ainsi chaque plante sera sublimée et « sortira du lot » pour attirer le regard. 

Tant qu’on parle de forme, si on s’attardait un peu sur les « hénaurmes« , les plantes gigantesques, celles qui attirent le regard à des kilomètres à la ronde… Certaines plantes sont clairement incapables de passer inaperçus, c’est notamment le cas du Phormium tenax ‘Variegatum’ qui projette ses grandes hampes florales à plus de deux mètres de hauteur au-dessus d’une imposante touffe de feuilles linéaires. Le Melianthus major ou Grande mélianthe est un sous-arbrisseau (cultivée comme vivace) au port très architecturale et exotique qui dépasse allègrement les deux mètres en tous sens ; tout comme la Gunnera manicata ou Rhubarbe géante du Brésil (ndlr : on dirait presque un titre de film de séries « Z » : « L’attaque des Rhubarbes géantes du Brésil« ) aux feuilles rhubarbiformes gigantesques si le sol reste suffisamment frais. Toutes ces plantes imposantes présentent la même caractéristique, elles apportent un point focal fort au jardin et deviennent par conséquent le centre d’attention d’un jardin graphique.

La Prêle, la Gunnera et le Phormium : des formes ultra graphiques pour un jardin sculptural

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