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Le jardin rouge, flamboyant, se pare de fleurs et feuillages aux teintes écarlates : rouge framboise à rouge corail, carminé, grenat ou bordeaux. Ces couleurs fortes composent des scènes de caractère, et méritent des plantations choisies qui viendront révéler l’exotisme ou le classicisme recherché. On peut les associer à des couleurs aussi stimulantes comme les tons orangés pour créer des massifs estivaux, ou bien apaiser la fougue du rouge avec du blanc et beaucoup de vert !
Nous vous proposons dans cette fiche conseil quelques idées pour enflammer le jardin du printemps à l’automne, dans des styles de jardins très variés.
C’est assurément en atmosphère exotique que le rouge prend tout son éclat au jardin ! De très nombreuses fleurs rouges procurent en effet une sensation quasi tropicale. Noyées dans de larges feuillages fortement dépaysants, elles sont superbes associées à quelques pointes de rose indien ou d’orange. Le rouge sera mis en avant également par quelques-uns des plus beaux feuillages pourpres.
Pour un massif exploitable dans un maximum de régions (en prenant le soin de déterrer vos bulbes les plus frileux), voici une mise en scène avec des végétaux à la robe rouge grandiose et insolente : plantez en masse de hauts Cannas structurants, des hémérocalles ‘Black Prince’ ou ‘Sammy Russel’ au cœur doré, et quelques kniphofia ‘Nancy’s Red’ pour leur fuselage écarlate. Au tour des beaux feuillages, indispensables : un bananier nain Musa basjoo et un Trachycarpus fortunei seront choisis pour leur belle rusticité, un Phormium effilé, un Broussonetia papyrifera pour l’originalité de ses feuilles lobées et veloutées et un Schefflera taiwaniana. Un Tetrapanax peut aussi rejoindre cette cohorte de feuillages d’exception. La note orangée sera apportée par une autre variété d’hémérocalle ou quelques dahlias à feuillage pourpre comme le Dahlia ‘Sunshine’ et des Libertia ixioides cuivrés. En couvre-sol, quelques Coleus pourpre et anisés seront bienvenus, et en région côtière clémente un Geranium maderense peut les remplacer dans le massif avec son très beau feuillage découpé et sa floraison rose magenta. Enfin, plusieurs Eucomis comme ‘Sparkling Rosy’ amèneront encore une touche colorée en fin d’été.
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Associer des fleurs rouges ou pourpresPlus au sud, les régions ne subissant quasiment pas de gelées pourront entreprendre un massif rouge de belle facture, avec des végétaux uniques, d’origine subtropicale. C’est en Méditerranée que ce type de grande plate-bande se développera correctement, mais on peut aussi le tenter dans les jardins bretons ou de la côte atlantique sud. Il s’agit là d’un jardin plus rare, irradiant de verdure et de rouge pourpré, illuminé de notes plus acidulées.
La part belle sera ici faite aux inflorescences d’exception des Hibiscus moscheutos et à la belle stature de Cannas edulis, rouge vif, enveloppés d’un feuillage ressemblant aux feuilles de bananier. Les Leucospermum sont aussi conviés et envoutent de leur floraison spectaculaire, ainsi que les Echium wildpretii, ou vipérine de Tenerife, véritables candélabres rouges. Prévoyez un bel arbre comme l’arbre de feu (Embothrium coccineum) pour enflammer le jardin au printemps. Laissez alors les feuillages vert clair et pourprés faire leur show : des pieds d’Alpinia zerumbet ‘Variegata’ et des Colocasias accentueront l’impression tropicale. Une touche orangée égaiera encore plus ce massif en été avec des Strelitzia ou des Hedychiums, tous deux possédant également des feuilles tropicales.
Pour parfaire la singularité d’un tel massif, rien de tel qu’un palmier rouge (Cyrtostachys renda), ou d’un palmier dattier nain (Phoenix roebelinii).
Une envie de couleurs pétulantes vous taraude pour dynamiser une plate-bande ou un mixed-border trop sage de votre jardin rouge ? L’été est la saison qui met particulièrement en valeur les floraisons rouges. C’est l’occasion de créer une scène estivale tout feu tout flamme, dans un esprit hot border, avec des vivaces légères, des inflorescences rouges généreuses et quelques autres plus graciles pour jouer avec les formes. Elles seront magnifiées avec quelques touches allant du rose à l’orangé !
Composez avec des plantes qui assurent le spectacle par leurs inflorescences grandioses, comme des glaïeuls ‘Bimbo’, pourpres nuancés de cuivre, ou des cannas rouges. Complétez avec une belle masse d’echinacées rouge orangé comme l’Echinacea ‘Hot Summer’, d’hémérocalles et de quelques dahlias balle ‘Downham Royal’ d’une couleur rouge lie-de-vin, au look un peu sophistiqué avec leur forme pompon. Ces plantes seront soulignées par des fleurs plus légères, rouge foncé à rose clair, voire mauve : Dianthus barbatus, Verbena hastata ou sauge arbustive. La touche orangée sera apportée par des Kniphofia ou en région clémente par des Aloe arborescens.
Un fenouil bronze, un Andropogon hallii ‘Purple Konza’, une belle graminée aux épillets plumeux rougissant en fin d’été et au feuillage vert bleuté, et un Pennisetum setaceum ‘Rubrum’ complèteront de façon aérienne et duveteuse ce tableau estival.
Le rouge et le noir n’est pas qu’une œuvre littéraire de premier plan : c’est un accord baroque et osé dans un jardin précieux. Le côté théâtral obtenu sera intéressant sur une faible surface, ou sur une bordure par exemple.
On privilégie des rouges vifs, très saturés, que l’on marie à des feuillages pourpres plus ou moins foncés. Pour que le massif ne prenne pas un côté trop lugubre, assurez-vous d’insérer quelques feuillages verts francs, contrastants.
Composez votre base avec le rouge éclatant du Dahlia décoratif ‘Lovelife’ et le rouge vif du Lychnis chalcedonica. Ils apportent suffisamment de dynamisme à un petit massif. Adoucissez ce visuel très fort par des feuillages lumineux, voire anisés : Imperata cylindrica ‘Red Baron’ en bordure, une poirée ‘Charlotte’ aux côtes rougies échappée du potager, et un Helianthus salicifolius en arrière plan. Enfin, rajoutez quelques touches de feuillage pourpre, tirant vers le noir : Phormium ‘Black Adder’ sur grand massif, une Heuchera ‘Black Pearl’, quelques Sedums ‘Matrona’ pour accompagner le massif en fin d’été, et un tapis d’Iresine herbstii, jolie vivace à utiliser en annuelle. Un Dahlia à feuillage pourpre est aussi bienvenu dans cette composition, tout comme une graminée, toute en légèreté (Stipa gigantea, Pennisetum…)
Il n’y a pas que les floraisons qui assurent un rougeoiement au jardin. Les arbres et arbustes virant de couleur en automne sont une raison supplémentaire pour créer un très bel espace en exposition ensoleillée, qui enflammera le jardin en octobre.
Pour réussir une belle alchimie, on implantera en petit bosquet quelques-uns des arbustes aux feuilles les plus rouges : un Cotinus coggygria ‘Winecraft Black’, compact et d’un beau pourpre foncé, devenant rouge orangé en automne, un fusain ailé ou un Euonymus europaeus ‘Red Cascade’ ou encore ‘Red Wine’ prendront, eux aussi, des teintes rougies splendides et apporteront leur fructification colorée. Un Viburnus opulus connu sous le nom de viorne boule de neige, éclatant de blancheur au printemps, restera vert jusqu’à sa coloration automnale, flamboyante. Un érable comme l’Acer palmatum ‘Villa Taranto’ sera l’indispensable complément rouge orangé. Enfin, si l’espace est suffisamment grand, implantez un arbre pour profiter d’une strate supplémentaire, et de teintes cramoisies, avec un Parrotia persica, un Liquidambar majestueux, ou un Gleditsia triacanthos ‘Elegantissima’ qui, lui, se colorera de jaune !
Contrastez avec des feuillages verts plus lumineux ou dorés, l’effet n’en sera que plus saisissant : deux ou trois Berberis thunbergii, vert et pourpre, ou bicolore comme ‘Limoncello’ un Kochia scoparia tricophylla, tel un petit conifère bas au feuillage doux, et un Cornus alba ‘Elegantissima’ au feuillage panaché.
Il est intéressant de mêler à ce massif des plantes vivaces plus basses, qui viendront le colorer dès la fin de l’été d’un rouge orangé ou écarlate : des Schizostylis coccinea au beau rouge vif ou des Chrysanthèmes rubellum ‘Duchess of Edinburgh’, rouge rosé, vite relayés par un tapis d’Erica x darleyensis ‘Karmer’s Rote’ et ‘Eva Gold’, longtemps fleuri en hiver.
Le jardin japonais se prête particulièrement bien au jardin rouge quand on choisit les floraisons les plus éclatantes chez les azalées et rhododendrons, qui en seront les sujets phare au printemps.
Vous pourrez les accompagner de Pieris débourrant rouge précocement au printemps comme le classique Pieris ‘Forest Flame’, le Pieris ‘Sarabande’ ou bien le Pieris ‘Little Heath’, tous arborant une belle floraison blanche en clochettes. Le Kalmia latifolia ‘Tad’, aux gracieuses fleurs blanches et pourpre foncé sera quant à lui le petit bijou du mois de mai. Un Enkianthus campanulatus, autre arbuste de terre de bruyère attrayant, prolongera les floraisons jusqu’en juin, avec ses clochettes blanches et roses, et sera à son tour rougissant à l’approche de l’automne. Installez-le en fond de massif. Ce décor sera une ode aux arbustes de terre de bruyère mais aussi aux fougères, Brunneras, Ophiopogon et autres Hakonechloa en guise de feuillage contrastant dans une zone mi-ombragée. Un petit pin rehaussera l’ensemble de son éclat et de son port, boule ou tortueux, lumineux comme le Pinus mugo ‘Mops Gold’ ou un Pinus thunbergii.
Ce jardin sera essentiellement ornemental au printemps, mais pensez aussi à l’automne en sélectionnant un ou deux érables du Japon comme l’Acer palmatum ‘Villa Taranto’ aux feuilles rouge orangé qui finiront d’un beau jaune d’or en octobre, illuminant l’ensemble, ou bien un Acer palmatum ‘Skeeter’s Broom’, passant du printemps à l’été par toutes les nuances de rouge à pourpre.
Complétez la scène avec quelques roches moussues où déborderont helxine ou Zoysia tenuifolia, une bordure faite de cannes de bambous, ou bien jouez encore avec le rouge en installant une petite rambarde laquée.
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