7 Arbres méditerranéens

L'olivier - Olea europaea

Comment parler d’arbres de Méditerranée sans commencer par l’Olivier ? Cet incontournable du jardin sec, typique des paysages du sud qu’il évoque par sa seule présence, est connu de tous. Sa silhouette au tronc noueux et rugueux et son feuillage persistant argenté évoquent la chaleur et le soleil, mais on le trouve aujourd’hui dans de nombreuses régions. L‘Olea europaea ou Olivier commun appartient à la famille des oléacées. Sa culture aurait émergé en Crète entre 3 500 et 5 000 ans avant JC, puis elle s’est répandue dans tout le bassin méditerranéen.

Il peut atteindre une hauteur de 5 à 10 m, mais sa croissance est lente et il supporte bien la taille, ce qui permet de le maîtriser dans les petits espaces. La variété ‘Cipressino’ est très intéressante pour son port compact et érigé, idéal si l’espace est restreint en largeur.

À la fois arbre d’ornement et arbre nourricier, l’Olivier préfère un sol profond, bien drainé et sec, même calcaire et caillouteux. Il supporte parfaitement la sécheresse estivale et exige une situation ensoleillée et abritée des vents froids, surtout en dehors de la zone… de l’olivier ! (partie méridionale du quart Sud-Est, dans des zones au climat tempéré de type méditerranéen). Il fera alors preuve d’une longévité exceptionnelle.

→ L’Olivier ne supporte pas les températures inférieures à -12 °C et ne produit pas d’olives au nord de la Loire. Les amateurs de ce bel arbre en région non appropriée pourront néanmoins envisager de l’adopter dans un grand bac, à protéger des grands froids en hiver.

L'Arbre de Judée - Cercis siliquastrum

L’Arbre de Judée – Cercis siliquastrum – fait partie des plus beaux spécimens d’arbres méditerranéens à fleurs, se couvrant de rose vif en mars-avril. Il est originaire des régions voisines des rivages de la Méditerranée et de la mer Noire. Sa multitude de fleurs apparait avant les feuilles et attire les insectes pollinisateurs. Il est un des rares arbres à être cauliflore, c’est-à-dire que ses fleurs de forme papilionacée naissent en bouquets serrés directement sur les troncs.

À taille adulte, l’Arbre de Judée, également appelé Gainier, atteint une dizaine de mètres pour un étalement d’environ 4 m ; ses dimensions modestes permettent donc de le planter dans les petits espaces. Ses feuilles caduques en forme de cœur sont d’une belle couleur vert tendre, devenant jaune d’or en automne.

Il accepte tous types de sols, même secs et pauvres, et préfère une terre bien drainée, où il résistera très bien à la sécheresse une fois installé. Il faudra néanmoins l’arroser régulièrement les premières saisons en cas de sécheresse afin que son système racinaire puisse se développer. Il aime le plein soleil ou la mi-ombre.

→ Se montrant frileux lorsqu’il est jeune, l’Arbre de Judée résiste à des températures d’environ -10 °C une fois bien installé. Les jeunes pousses peuvent souffrir en cas de gel important en début de printemps : une protection avec un voile d’hivernage peut être utile les premières années en cas de grand coup de froid.

Le Chêne vert - Quercus ilex

La région méditerranéenne est le berceau de cette espèce de chêne pour situations sèches et ensoleillées. Le Chêne vert – Quercus ilex – est un arbre à feuillage persistant qui recouvrait autrefois la plupart des terres méditerranéennes, du bord de mer jusqu’à 1400 m d’altitude. Très accommodant, le Chêne vert, aussi appelé Yeuse, pousse aussi bien dans une atmosphère sèche qu’au voisinage de la mer. Son feuillage coriace, vert foncé sur le dessus et gris argenté en dessous, reste présent tout au long de l’année et pare densément ses branches vigoureuses. Ses fruits sont des glands, appréciés des sangliers en forêt méditerranéenne.

De croissance lente, le Chêne vert ne nécessite quasiment pas d’entretien et bénéficie d’une longévité impressionnante, certains sujets atteignant 1000 ans et plus. Il atteint 15 à 20 m de hauteur et une dizaine de mètres en largeur. Son couvert dense permet d’ombrager efficacement toute l’année des zones brûlées par le soleil, que lui-même ne craint absolument pas, même à ses heures les plus chaudes. Il peut se développer en tous sols, même des plus ingrats et caillouteux, à condition qu’ils soient bien drainés.

→ Rustique jusqu’à -15 °C, le Chêne vert ne craint ni les embruns, ni le vent violent, ni les écarts de températures les plus extrêmes entre froid vif et chaleur ardente.

Le Chêne liège - Quercus suber

Traditionnellement cultivé dans le sud de l’Europe d’où il est originaire, le Chêne liège – Quercus suber – a la réputation d’apprécier les sols les plus pauvres. C’est un arbre forestier méditerranéen et persistant, connu pour son écorce épaisse et spongieuse : le liège. En plus de réduire les pertes d’eau de l’arbre, cette écorce qui peut atteindre 25 cm d’épaisseur, est une adaptation naturelle aux incendies, car le liège est un excellent isolant et lors des incendies de forêt, le feu n’atteint pas l’aubier, la partie vivante sous l’écorce. De nouvelles branches peuvent ainsi repousser rapidement.

Cet arbre sobre à l’extrême se démarque par son allure pittoresque : son port est trapu, composé d’un tronc assez court et très large portant des branches charpentières peu nombreuses et étalées qui soutiennent une couronne peu dense et étalée. Sa croissance est lente durant les premières années et à maturité, il atteint en moyenne 11 à 12 m en tous sens. Les feuilles du Chêne liège, persistantes, sont coriaces et bordées de dents épineuses. Elles sont de couleur vert foncé, plus claires sur le revers.

D’une grande sobriété, le Chêne liège adore de soleil et est capable de résister à la sécheresse.  Il redoute les sols lourds, compacts et calcaires ; il exige donc un sol acide pour se développer.

→ Le Chêne liège redoute les fortes gelées, mais peut néanmoins résister à de courtes périodes de gel de l’ordre de – 15 °C. Ses feuilles commencent à brunir dès que la température descend sous les – 5 °C. Ne craignant pas les embruns, il peut être planté le long du littoral.

Le Pin parasol - Pinus pinea

Pour orner les grands jardins méditerranéens, le Pin parasol – Pinus pinea – s’impose immédiatement. Si on peut lui offrir suffisamment d’espace, ce magnifique conifère originaire du bassin méditerranéen atteindra une hauteur adulte d’une vingtaine de mètres pour un étalement d’environ 10 m. Et lorsqu’on lui propose des conditions de culture optimales, soit un sol bien drainé, plutôt pauvre, à tendance calcaire et une exposition plein soleil, cet arbre peu exigeant s’étale peu à peu jusqu’à former au bout d’une dizaine d’années un véritable parasol végétal toujours vert et bien dense.

Les feuilles, persistantes, sont des aiguilles souples et peu piquantes, d’un beau vert clair. La floraison a lieu au printemps et des cônes à la fois mâles et femelles cohabitent sur le même arbre. Après pollinisation, les cônes femelles se développent en grosses pommes de pin, qui, au bout de 3 ans, écartent leurs grosses écailles pour libérer les pignons comestibles. Ce majestueux conifère est très bien adapté aux embruns et à la sécheresse.

→ Le Pin parasol est assez rustique, et ne craint pas le vent. Néanmoins, les jeunes sujets peuvent craindre les fortes gelées, tandis que les sujets plus âgés tolèrent des températures jusqu’à -12 °C ; on peut donc le planter dans le sud et presque jusqu’à la Loire.

L'amandier - Prunus dulcis

Arbre apprécié pour sa merveilleuse floraison printanière et pour ses fruits savoureux, l’amandier – Prunus dulcis – est un fier représentant de la flore méditerranéenne. Il est issu de l’Amandier du Caucase –Prunus fenzliana – un arbuste originaire de l’Arménie, de Turquie et d’Iran. Il est cultivé depuis plusieurs millénaires sur le pourtour méditerranéen et dans de nombreuses régions arides. Bénéficiant d’une croissance rapide les premières années de plantation, l’amandier forme un petit arbre de 8 à 10 m de haut pour 6 à 8 m de large au port élancé, qui a tendance à s’arrondir avec les années. Son feuillage caduc est constitué de feuilles vert moyen et brillant, à face inférieure vert grisâtre.

Les fleurs des amandiers apparaissent avant le feuillage, entre la fin de l’hiver (janvier-février) et le début du printemps (mars) ; c’est d’ailleurs l’un des premiers arbres à fleurir, annonçant ainsi le retour prochain du printemps. Ses fleurs sont blanches teintées de rose ou franchement roses selon les individus. Elles sont très nectarifères et font le bonheur des abeilles et autres insectes pollinisateurs qui s’en régalent lors de leurs premières sorties printanières. Si l’amandier sauvage produit des amandes amères, les nombreuses sélections horticoles ont permis de créer des variétés aux amandes douces.

Particulièrement résistant et frugal, l’amandier est adapté à des conditions de culture même ingrates. Il apprécie les climats chauds, supporte la sécheresse et craint les sols humides.

→ Rustique jusqu’à – 25 °C, l’amandier peut être implanté dans de nombreuses régions de France. Mais c’est dans le sud qu’il fructifiera le mieux, sa floraison précoce étant compromise par les gelées. Certaines variétés à floraison tardive pourront toutefois être implantées au nord de la Loire, à la condition qu’elles poussent à un emplacement bien ensoleillé et surtout à l’abri des vents froids.

Le figuier - Ficus carica

Arbre fruitier typique du pourtour méditerranéen, le figuier – Ficus carica –  évoque le soleil et la chaleur. À partir d’un système racinaire puissant et traçant, il forme un petit arbre vigoureux, ramifié, au port arrondi et étalé, au tronc souvent tortueux, dépassant rarement 3 à 5 m en tous sens à l’âge adulte. Très ornemental, il offre à la fois de savoureuses figues sucrées, violettes ou vertes, mais aussi un superbe feuillage opulent constitué de grandes feuilles rugueuses vert franc virant au jaune à l’automne. Parmi les variétés de figuiers, on distingue les variétés unifères, produisant une seule récolte en automne et les variétés bifères, fructifiant deux fois par an.

Les nombreuses variétés de figuier s’adaptent à tous les sols, même pauvres, caillouteux et secs, voire rocheux, mais préfèrent les sols profonds, meubles et plutôt calcaires.

→ Le figuier est un arbre assez rustique qui repartira de la souche jusqu’à -12/-15 °C et appréciant une exposition à l’abri des vents forts, en particulier dans les régions les plus froides. Pour bien fructifier, il exige une exposition ensoleillée et chaude, surtout en été pendant la maturation des fruits.