Arbres urbains : les meilleures variétés

L’Arbre des pagodes - Sophora japonica

Le Sophora japonica (aujourd’hui appelé Styphnolobium japonicum) est plus connu sous le nom de Sophora du Japon. Cet arbre, qui peut atteindre 20 mètres en sol frais et riche, présente une bonne résistance aux contraintes urbaines telles que la pollution, un sol compacté et pauvre et un air chaud et sec. De croissance rapide, il présente une couronne arrondie portée par un tronc assez court. Ses larges feuilles caduques organisées en folioles en font un très bon arbre d’ombrage et présentent un fort pouvoir de filtration face à la pollution aux gaz et aux particules fines. Elles prennent en outre une belle teinte dorée en automne avant de tomber. La floraison ne se produit qu’après plusieurs années de culture mais les panicules de fleurs crème parfumées qui se développent en fin d’été sont à la fois décoratives et une aubaine pour les pollinisateurs.

Rustique jusqu’à -20°C environ (les jeunes sujets sont un peu plus frileux), son bois peut être cassant et sensible au vent. Bien que son système racinaire soit plutôt superficiel, le Sophora peut être utilisé en alignements, le long des voies ou dans les parcs.

Le platane commun - Platanus acerifolia 

Son utilisation dans les espaces urbains a participé à la renommée du Platane. Platanus acerifolia peut prendre des dimensions impressionnantes et culminer à près de 30 mètres mais il supporte bien la taille, ce qui en fait un arbre souvent présent pour ombrager les places, les parkings ou les larges avenues. Son tronc épais est facilement identifiable grâce à son écorce divisée en écailles qui mélangent différentes teintes, du crème au brun en passant par le vert ou le jaune. Ses larges feuilles lobées se teintent de jaune puis de brun en automne avant de laisser apparaître sa structure rassurante et des branches solides portant des fruits en petites boules épineuses qui persistent très longtemps en hiver. Abritant toute une petite faune, le Platane est aussi un très bon allié pour filtrer gaz et particules. Il se satisfait des sols compacts et pauvres tels qu’on en retrouve souvent en ville, même si ces derniers sont lourds, argileux et calcaires.

Rustique jusqu’à -20°C minimum, très longévif, il est aussi bien résistant à la sécheresse une fois établi. Les poils produits par ses jeunes feuilles peuvent cependant être irritants pour certaines personnes. Si un insecte, appelé le tigre du platane, peut poser problème avec cette essence, des solutions naturelles existent pour le combattre.

L’Arbre aux quarante écus - Ginkgo biloba

Le Ginkgo biloba fait partie de ces arbres qui résistent à tout ou presque, allant même jusqu’à survivre à un bombardement nucléaire ! Doté d’une longévité exceptionnelle, il s’élève avec grâce à 20 mètres ou plus et supporte aussi bien la chaleur que les sols médiocres et tassés, même s’il est plus à l’aise en sol profond et fertile. Ses feuilles caduques caractéristiques en éventail sont d’abord vertes puis se teintent d’un jaune lumineux qui le font remarquer de loin en arrière-saison. Filtrant bien les gaz, il est en revanche moins apte à bloquer les particules fines. Il convient de sélectionner des plants mâles, car les sujets femelles produisent des fruits salissants et à l’odeur nauséabonde, peu appréciée des promeneurs. Si sa silhouette est trop imposante pour l’espace nécessaire, certaines variétés sont alors des options intéressantes pour encadrer par exemple des voies urbaines, à l’instar de Ginkgo ‘Blagon’ ou ‘Fastigiata’ aux ports plus étroits et moins hauts.

Le Pin sylvestre - Pinus sylvestris

Pinus sylvestris est un résineux persistant très adaptable que la sécheresse, les froids intenses et les sols pauvres, sableux et compacts n’effraient pas. Seuls les sols calcaires peuvent lui poser problème. S’élançant en un long tronc vertical à la forme plus ou moins tortueuse, son écorce crevassée renvoie à certains endroits des nuances ocres à rosées. Ses aiguilles vert grisé à bleuté sont non piquantes et forment une cime arrondie, qui s’orne de cônes bruns. Par temps chaud, des effluves balsamiques sont perceptibles autour de l’arbre. De croissance assez rapide, c’est une essence très longévive qui développe une solide racine pivotante, ce qui lui confère une bonne résistance aux vents, mais nécessite de fait un sol assez profond. Son ombrage est moyennement efficace, il filtre assez mal les gaz, contrairement aux particules fines, mais il est est bien armé face à l’évolution du climat. Plus haut que large (30 mètres sur 7 en moyenne), son encombrement au sol est donc limité et il trouve sa place dans de nombreux lieux tels que les parcs, les aménagements péri-urbains ou les pistes cyclables. Il nécessite cependant de veiller à mettre en place un système de lutte contre les chenilles processionnaires.

Le Févier d’Amérique - Gleditsia triacanthos

Le Gleditsia triacanthos pousse rapidement, surtout sur sol frais et développe un silhouette érigée qui peut culminer à 25 mètres. Son feuillage caduc, vert tendre puis jaune, est divisé en folioles. Les branches étant parcourues d’épines acérées, il est plus judicieux de s’orienter vers des variétés dites ‘inermes’, à l’instar de ‘Sunburst’, ‘Elegantissima’ ou encore ‘Rubylace’, dont les dimensions plus modestes conviennent également mieux dans certaines configurations urbaines. La floraison estivale est discrète mais mellifère et nectarifère et elle est suivie, chez les sujets femelles, de longues gousses brunâtres qui persistent tout l’hiver. Sa racine pivotante requiert un sol profond. Son ombrage est léger et son bois peut être cassant, ce qui nécessite de ne pas l’implanter dans les zones soumises aux vents violents. Il accepte cependant de pousser dans les sols humides, voire mal drainés mais supporte également les terrains plus secs et pauvres, même calcaires. Bien adapté aux changements climatiques, il filtre également très bien les particules et trouve place le long des cours d’eau, dans les parcs ou pour créer des jeux d’ombre et de lumière sur une place.

L’érable plane - Acer platanoides

Parmi les érables indiqués pour végétaliser les villes, Acer platanoides est un grand sujet dont la canopée frôle les 25 mètres. De croissance rapide et très longévif, sa couronne est pyramidale et son feuillage découpé en lobes, vert puis jaune à cuivré en automne, projette un ombre dense et rafraîchissante, appréciable sous les grosses chaleurs. Rustique jusqu’à au moins -30°C, il est très facile de culture. Un sol profond, frais à humide, même pauvre, calcaire et compact lui convient mais il présente une bonne résistance à la sécheresse une fois adulte. Il convient de lui offrir une exposition lumineuse, à mi-ombre ou en plein soleil tant que l’emplacement n’est pas cuisant. D’autre part, son système racinaire doit être pris en compte lors de son implantation. Efficace pour filtrer les gaz et réguler la température en ville, il est tout indiqué dans les parcs, le long des cours d’eau ou pour ombrager un parking.

Le Micocoulier de Provence - Celtis australis

Celtis australis présente un port élégant et s’élève à une vingtaine de mètres une fois adulte. Ses feuilles caduques sont dentées et vertes puis jaunissent en automne. Sa floraison printanière verdâtre n’est pas exceptionnelle, contrairement à ses fruits, rouge plus ou moins sombre, qui leur succèdent. Ces derniers sont comestibles et font en outre le régal des oiseaux. Il fournit un ombrage de qualité, filtre très bien les particules fines (un peu moins les gaz) et présente des atouts dans le cadre de l’évolution du climat. Le développement de son système racinaire requiert un peu d’espace et il convient ainsi au verdissement des parcs, places et voies de circulation péri-urbaines mais peut également être utilisé en alignement. Le Micocoulier est d’une rusticité limitée (-15°C pour un sujet mature) mais il supporte la chaleur, les sols secs, compactés et pauvres. Installez-le en sol plutôt profond et drainé.

D’autres arbres dignes d’intérêt en milieu urbain

D’autres essences pourraient figurer dans cette sélection, chacune présentant des atouts mais également des inconvénients qu’il convient d’étudier avant de les sélectionner en fonction de l’utilisation que l’on souhaite en faire et du lieu où l’on veut les implanter (dimensions, système racinaire, fruits qui peuvent être salissants ou gênants, rusticité…). Parmi elles :

• Conifères à feuillage persistant : Cedrus atlantica, Abies pinsapo, Larix decidua.
• Feuillus à feuillage caduc : Aesculus hippocastanum, Acer campestre, Acer monspessulanum, Catalpa bignonioides, Cercis siliquastrum, Cornus mas, Corylus colurna, Fraxinus ornus, Paulownia tomentosa, Platanus hispanica, Platanus hybride, Sorbus aria, Sorbus terminalis, Tilia cordata, Quercus cerris, Quercus ilex.

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