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Arrosage du potager : nos conseils

Arrosage du potager : nos conseils

Les règles d'or pour un arrosage efficace de son potager

Sommaire

Mis à jour le 13 Mai 2024  par Pascale 6 min.

Il n’a échappé à personne que le climat change. D’année en année, les périodes de sécheresse se font plus nombreuses, plus longues, plus précoces…Et partout en France, les Préfectures imposent des restrictions d’eau. Car l’eau est une denrée rare qu’il nous faut économiser. Pour autant, les plantes de votre potager ont besoin de cette eau pour se développer et fructifier. Sans eau, pas de belles tomates bien rouges ou de salades croquantes et savoureuses.

Arroser son potager est donc primordial, mais le respect de certains conseils peut vous permettre d‘économiser cette eau vitale. Évidemment, l’arrosage de votre potager dépend beaucoup de la région où vous habitez, de la nature du sol, de l’exposition plus ou moins ensoleillée...Difficile d’établir des règles absolues mais ces quelques conseils restent très généraux et permettent de limiter les dégâts, liés à un arrosage insuffisant ou trop important.

Découvrez les règles d’or du bon arrosage de son potager.

Difficulté

Quel est le meilleur moment pour arroser son potager ?

Voilà une question épineuse qui suscite quelques débats (gentillets) chez les jardiniers. Certains ne jurent que par les arrosages du matin, d’autres prônent l’arrosage du soir. Pour autant, tous s’accordent sur une vérité : on n’arrose jamais en pleine journée, surtout en plein été quand le soleil brille de tous ses feux. En effet, aux plus chaudes heures du jour, un apport d’eau va brûler les feuilles.

D’une façon générale, si vous arrosez tôt le matin, avant 8 heures en plein été, avant 10 heures au printemps et en automne, vous êtes sûr de ne pas vous tromper. Pourquoi ?

  • En été, en arrosant le matin plutôt que le soir, on limite l’évaporation de l’eau. L’apport d’eau se fait en effet sur une terre plus fraîche, car le soir, le sol est encore chaud des rayons du soleil de la journée
  • Au printemps et en automne, les nuits peuvent être fraîches et un arrosage le soir peut être néfaste dans le sens où il va entretenir une certaine humidité
  • Un arrosage le soir risque d‘attirer les limaces et les escargots qui vont festoyer toute la nuit avec vos jeunes pousses.

À quelle fréquence faire ses arrosages ?

Au potager, trop arroser n’est pas recommandé pour plusieurs raisons. D’abord, un excès d’eau et d’humidité joue sur la qualité gustative de vos légumes. Si vous arrosez trop vos légumes, et en particulier les tomates, ils sont insipides car gorgés d’eau. De plus, une humidité trop importante est une porte ouverte aux maladies cryptogamiques.

Enfin, des arrosages quotidiens incitent vos légumes à la fainéantise ! En effet, avec des apports réguliers d’eau, vos légumes ne vont pas développer leur système racinaire en profondeur et leurs racines vont rester à la surface. Ils deviennent totalement dépendants de cette eau providentielle que vous leur offrez chaque jour. De ce fait, en cas de sécheresse ou de canicule, ils ne seront pas suffisamment armés pour résister à l’absence d’eau. Et forcément, ils vont souffrir du manque d’eau. Cette évidence est surtout valable pour les plantes potagères telles que la tomate, les panais, les courges et courgettes, les melons…

Donc, il est préférable d’arroser moins fréquemment, mais en plus importante quantité. Évidemment, la fréquence dépend de la région où vous cultivez votre potager, mais un bel arrosage en quantité une à deux fois par semaine peut suffire en été. Trois fois si vous habitez le sud de la France ou en cas de canicule. En revanche, habituez vos légumes à ces quantités dès leur plantation.

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Le paillage, un geste essentiel pour limiter les apports d'eau

Certes, il y a un adage qui dit « Un binage vaut deux arrosages ». En effet, un bon binage du sol permet d’aérer la terre, de casser la croûte de battance et donc de faciliter la pénétration de l’eau de pluie ou d’arrosage. Mais le binage est aussi synonyme d’efforts et, éventuellement, de mal de dos. De plus, il faudra forcément le renouveler à plusieurs reprises. Sans oublier les mauvaises herbes qui vont s’en donner à cœur et faire concurrence à vos beaux légumes.

Donc, mieux vaut encore pailler que biner. Car le paillage conserve une certaine humidité dans le sol tout en limitant la prolifération des mauvaises herbes ou adventices. C’est tout bénéfice pour le jardinier !arrosage potager

Si l’idée du paillage vous semble évidente, reste encore à définir quel paillis choisir pour son potager et surtout quand le poser ? Vous pouvez indifféremment utiliser de la paille, des feuilles mortes récoltées à l’automne que vous pouvez légèrement broyer, les tontes de gazon séchées, riches en azote, le bois raméal fragmenté (BRF), ou des paillis du commerce comme les cosses de sarrasin, ou les paillettes de miscanthus, de lin, de chanvre…

Découvrez tous mes conseils de paillage pour votre potager

Les semis peuvent aussi être paillés. En revanche, le paillis doit être posé lorsque les plantules sont sorties de terre et sont suffisamment fortes, hautes de 10 à 15 cm. Pensez à bien enlever les mauvaises herbes avant de poser votre paillis.

Quelle eau privilégier au potager ?

En matière d’approvisionnement en eau, plusieurs possibilités sont envisageables au potager. Si vous avez de la chance, votre potager peut être arrosé grâce à l’eau d’un puits. Dès lors que vous vous êtes assuré de la bonne qualité de l’eau par une analyse, c’est une solution économique. Pour autant, cette eau, issue d’une nappe phréatique ou d’une source, bénéficie d’une température souvent très fraîche. Donc, il est recommandé de la pomper quelques heures avant l’arrosage pour l’utiliser à température ambiante. Le choc thermique peut en effet être nocif pour les plantes potagères.

L’autre bonne solution consiste à récupérer l’eau tombée du ciel, car elle présente de nombreux avantages :

  • Elle est gratuite
  • Elle est douce et non calcaire
  • Elle est à température ambiante
  • Elle préserve les nappes phréatiques

La toiture de la maison, ou un simple toit de cabane de jardin, de poulailler, d’abri à bois, suffit à récupérer l’eau pluviale dans un tonneau ou, mieux encore, un récupérateur d’eau, équipé d’un robinet et d’un trop-plein. Pour un potager de 50 m², une cuve de récupération d’eau de 300 à 500 litres devrait suffire, mais un modèle de 1000 litres est idéal.

arrosage potager

Un simple bout de toit permet de récupérer l’eau de pluie

En revanche, l’eau du réseau public n’est pas la meilleure, car elle est souvent calcaire et additionnée de chlore. De même, l’eau des cours d’eau peut être utilisée à la condition d’être analysée au préalable. Et vous risquez d’être soumis à des restrictions en cas de sécheresse avérée.

Quel système d'arrosage adopter ?

Avant toute chose, pour l’arrosage de votre potager, nous vous conseillons vivement de bannir les systèmes d’arrosage au tuyau équipé d’une lance, d’un pistolet ou d’un système oscillant ou tournant. En effet, ces systèmes d’arrosage sont certes très pratiques pour les grandes surfaces, mais ils consomment beaucoup d’eau et surtout mouillent le feuillage de tous les légumes, sans aucune distinction. Or, arroser en mouillant le feuillage est une source de développement de maladies cryptogamiques comme le mildiou. De même, il y a risque de brûlure du feuillage. Donc, n’arrosez jamais les feuilles et privilégiez un arrosage au pied.

arrosage potager

L’arrosage par aspersion est à bannir au potager

Il existe dès lors différents systèmes :

  • Le bon vieil arrosoir, idéal pour bien arroser au pied et doser vos apports d’eau. Pour les semis, l’arrosoir, équipé d’une pomme, est vraiment l’ustensile à privilégier car il permet d’obtenir une pluie fine. Pour les plantes potagères en place, l’arrosage se pratique au goulot, en évitant à tout prix les éclaboussures.
  • Le tuyau perforé ou micro-poreux : l’eau suinte doucement à travers les parois du tuyau perforé. Il fonctionne sur robinet ou peut être branché sur le récupérateur d’eau. C’est plutôt une bonne solution pour le potager, même si elle présente l’inconvénient d’un débit irrégulier suivant la configuration du potager.
  • Le système du goutte-à-goutte qui fonctionne sur le principe d’un tuyau équipé de goutteurs qui permettent de cibler les plantations et de régler l’apport d’eau. Pour autant, il met les légumes sous perfusion, et ils ne vont pas développer leur système racinaire en profondeur
  • Le principe des oyas ou ollas qui permet d’irriguer le sol en profondeur grâce à ces « jarres » en terre cuite poreuse. L’eau à température ambiante est diffusée au plus près des racines. C’est un système très intéressant, mais qui peut s’avérer onéreux pour une grande surface. Marion vous explique tout sur les ollas ou oyas, un système d’arrosage performant et économique. 

Pour aller plus loin : Arrosage automatique : les différents systèmes, lequel choisir ? 

Adapter son arrosage aux légumes

Au potager, il est également nécessaire de doser les arrosages suivant les végétaux. Certaines plantes potagères ont de gros besoins, d’autres sont plus frugales.

Globalement, auront besoin d’être plus arrosés :

  • Les légumes-feuilles, car ils perdent de l’eau par évapotranspiration, et en particulier, les légumes qui sont dotés de grandes et belles feuilles : la blette, les choux, les salades, le céleri, les artichauts
  • Les légumes-fruits car leur développement demande des efforts supplémentaires à la plante : tomates, aubergines, courgettes et courges, melons, concombres, poivrons et piments...
  • Les légumes-racines comme le radis et le navet, car le manque d’arrosage rend les racines creuses et piquantes.
  • Les pois et fèves ont aussi besoin d’arrosages réguliers, mais ils poussent en général à une époque où les pluies sont encore abondantes. Le haricot a besoin d’arrosages copieux, mais peu fréquents.

arrosage potager

Retenez également que les besoins des légumes sont plus importants lorsqu’ils sont en période de grossissement des fruits ou des tubercules qu’en période de croissance. Les semis demandent aussi un certain degré d’humidité.

Et l'arrosage dans un potager au carré ou surélevé ?

Si vous cultivez un potager au carré ou un potager surélevé, tous les conseils précédents sont évidemment valables ! Pour autant, n’oubliez pas que le volume de terre est moins important que dans un potager traditionnel en pleine terre. Cette terre se dessèche donc plus rapidement. Les arrosages seront donc en peu plus fréquents.

Découvrez les conseils d’Olivier et Ingrid : Comment faire un carré potager ? et Le potager en carrés 

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