Oiseaux des jardins : comment reconnaître et attirer le chardonneret élégant ?

Comment identifier le chardonneret élégant ?

Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) est un passereau reconnaissable entre tous. Il s’agit même de l’oiseau de nos jardins le plus beau. Membre de la famille des Fringillidés, donc cousin du bouvreuil pivoine, du grosbec casse-noyaux, du tarin des aulnes et du pinson des arbres, ce petit oiseau possède un bec court et conique, très pointu, caractéristique des granivores, et surtout un plumage très coloré. Sa calotte rouge sur la face permet en effet de distinguer le chardonneret élégant entre tous les autres passereaux. Le reste de la tête est noir et blanc. Mâle et femelle sont presque semblables : seule la taille de la tache rouge diffère. Celle du mâle va au-delà des yeux, pas celle de la femelle.

Le reste du plumage est plus terne, coloré de brun et de chamois. Pour autant, une autre particularité permet d’identifier le chardonneret élégant : un galon jaune vif sur les ailes. En vol, on le distingue par son croupion blanc. Ses pattes sont rosâtres.

Quant à son chant, très caractéristique, il n’appartient qu’à lui. Absolument mélodieux et gazouillant, plutôt rapide, il incorpore des “télitt-télitt” et des notes plus roulées. Lorsqu’on a entendu le chardonneret élégant une fois, on le reconnaît ensuite à coup sûr.

Le chardonneret tient son nom du chardon dont il raffole

Les belles couleurs de son plumage et son chant agréable ont longtemps fait du chardonneret élégant un oiseau piégé et capturé illégalement pour être vendu à l’international. Si ces pratiques ont tendance à disparaître, elles peuvent encore être pratiquées illégalement. En janvier 2025, un homme a d’ailleurs été condamné à 18 mois de prison, dont 8 mois fermes, à Clermont-Ferrand.

Comportement, reproduction et habitat du chardonneret élégant

Le chardonneret est un oiseau plutôt grégaire qui vit en grands groupes familiaux. Lorsque arrive la période nuptiale, il a tendance à changer de comportement. Puis, en hiver, d’autres groupes se forment. On peut ainsi l’apercevoir près des mangeoires, où il se montre parfois un brin agressif envers les autres espèces.

Où vivent les chardonnerets élégants ?

Le chardonneret élégant apprécie les zones boisées, les campagnes cultivées, ponctuées de bosquets feuillus, mixtes ou plantés de conifères. Mais il fréquente aussi les vergers, les parcs et les jardins, même en milieu urbanisé. Il peut évoluer assez près des habitations, surtout en hiver où il sait trouver de quoi se nourrir dans les mangeoires. Lors de la période de nidification, il peut aussi s’installer dans des lieux qui regroupent à la fois des arbustes élevés ou des arbres et des zones enherbées ou en friche, où il trouvera sa nourriture.

Le chardonneret est largement sédentaire dans la moitié sud du territoire, tandis que les populations plus nordiques peuvent migrer dans des régions plus chaudes.

Le chardonneret élégant adopte un mode de vie relativement grégaire, hors période de reproduction. Il vit en groupes familiaux : ils mangent ensemble et se déplacent ensemble. Quand arrive la saison de nidification, des couples se forment et quittent le groupe, même s’ils ne nichent jamais très loin les uns des autres. Ensuite, lorsque les jeunes sont capables de se débrouiller seuls, vers le mois de juillet, ils forment de nouveaux groupes familiaux.

Le chardonneret élégant peut parcourir de longues distances pour se nourrir… et trouver de l’eau dont il a un réel besoin pour s’abreuver et se laver.

Le chardonneret élégant construit un nid en coupe, très élaboré, à l’extrémité d’une branche

Comment se reproduisent-ils ?

C’est donc au sein des groupes que débute la parade nuptiale, dès la fin de l’hiver. Une parade ponctuée de battements d’ailes, d’offrandes de nourriture et de poursuites bruyantes. Une fois les couples formés, vient le temps de la nidification. C’est la femelle qui s’occupe de la construction du nid, souvent à l’extrémité d’une branche haute d’un arbuste. Son nid en coupe est très élaboré, fait de mousses, d’herbes, et de chrysalides, tapissé de plumes, de duvets végétaux, de crins, de poils…

La femelle y pond en général 5 œufs au mois de mai. Elle les couve pendant 12 à 14 jours, nourrie par le mâle. Quant aux oisillons, ils sont alimentés de graines régurgitées, avant de quitter le nid au bout d’une quinzaine de jours. Occasionnellement, quelques insectes peuvent entrer dans leur menu. Deux couvées peuvent se suivre dans une saison.

De quoi se nourrissent les chardonnerets élégants ?

En jetant un œil à l’étymologie du mot “chardonneret”, on comprend très vite que cet oiseau de nos jardins a un petit faible pour les graines de chardon qu’il décortique avec une certaine habilité. Autant dire qu’il mettra à son menu les graines des vrais chardons (Carduus), des Cirses (Cirsium), des Echinops, des carlines (Carlina), des onopordes (Onopordum), du chardon-marie (Silybum marianum), et de la cardère (Dipsacus fullonum).

Le chardonneret est donc granivore. Outre les graines de chardon, il se délecte de graines d’autres plantes herbacées comme les centaurées, les tournesols, la bardane, le séneçon, les asters… qu’il prélève directement sur les fleurs. On dit que le chardonneret consommerait pas moins de 150 espèces végétales différentes.

Le chardonneret élégant peut consommer jusqu’à 150 espèces végétales différentes

En hiver, les graines se faisant plus rares, il va chercher dans les arbres sa pitance, et en particulier les aulnes, les pins, les bouleaux… Il va aussi se rapprocher des mangeoires pour venir se nourrir des graines de tournesol, de niger, de millet, de carthame, de sarrasin…

Pendant la période de nidification, il peut capturer de petits insectes, tels que des pucerons, des chenilles, des coléoptères et des diptères, ou encore des chenilles d’hyponomeutes, qu’ils régurgitent pour nourrir leurs oisillons.

Comme la plupart des granivores, le chardonneret a un besoin impérieux d’eau pour boire (les oiseaux granivores boivent par exemple bien plus que les insectivores ou que les rapaces, car les graines renferment très peu d’eau).

Comment accueillir un chardonneret dans son jardin ?

Pour attirer des chardonnerets élégants dans son jardin, il faut leur offrir le couvert quelle que soit la saison. Et surtout cultiver son jardin biologiquement :

• Laissez pousser des plantes sauvages : le fait de ne pas tondre sa pelouse trop court et de laisser quelques zones de votre jardin en friche permet aux plantes sauvages de fleurir et de produire des graines.
• Plantez des Astéracées telles que les chardons, cardères, tournesols, échinacées, rudbeckias, asters… Si vous avez de l’espace, semez ces différentes espèces et variétés de plantes dans votre jardin, non loin de quelques grands arbres. Ils attireront les chardonnerets élégants et leur fourniront une source de nourriture naturelle. Les marguerites, les soucis, les coquelicots, les zinnias, les cosmos, les verveines de Buenos-Aires, les gauras et les scabieuses font aussi partie de leurs mets favoris. Il faut évidemment laisser monter en graines ces plantes et ne pas couper les fleurs fanées
  

  Pour attirer un chardonneret élégant dans son jardin, on peut semer des chardons et des tournesols, mais aussi des échinacées, des cosmos, des rudbéckias et des zinnias

• Créez des haies avec des arbustes à la végétation dense, relativement hauts, pour que le chardonneret élégant puisse y établir son nid. Les nichoirs ne sont pas adaptés pour cet oiseau.
• Installez des mangeoires : en hiver, remplissez vos mangeoires de graines de tournesol, de niger et de mélanges de graines pour oiseaux sauvages. En revanche, les boules de graisse ne l’intéressent absolument pas
• Mettez-lui de l’eau propre à disposition, pour qu’il puisse s’abreuver et prendre des bains
• Évitez les pesticides : les pesticides tuent les insectes, qui sont une source de nourriture potentielle pour les chardonnerets élégants, surtout pendant la période de reproduction. De même, les herbicides détruisent les plantes dont se nourrissent les chardonnerets.

Pour aller plus loin : Haie pour les oiseaux : quels arbustes choisir ?