Le cassis : un arbuste fruitier à cultiver pour ses vertus médicinales

Le cassis, un trésor de bienfaits pour la santé

Membre de la famille des Grossulariacées, le cassis appartient au genre Ribes au même titre que les framboisiers (Ribes idaeus). Originaire d’Europe et d’Asie, le cassis se démarque par ses petites baies noires acidulées qui se récoltent au cœur de l’été, entre juin et août, suivant les variétés. Auparavant, le cassissier produit des fleurs jaunâtres, regroupées en grappes pendantes, qui attirent des nuées d’insectes pollinisateurs. Ce sont d’ailleurs eux qui assurent la pollinisation qui donne naissance aux fruits globuleux.

Quant au feuillage, il est alterne et lobé, d’un vert assez foncé. Au froissement, il dégage des effluves aromatiques très agréables qui sont de bon augure quant à son utilisation.

Au-delà de leurs qualités gustatives, les petites baies noires des cassissiers sont reconnues pour leur richesse en nutriments et en principes actifs bénéfiques :

• Elles sont quatre fois plus riches que les oranges en vitamine C.
• Elles contiennent des flavonoïdes et des anthocyanes (à l’origine de sa couleur noire) aux puissants effets antioxydants, car ils piègent les radicaux libres.
• Elles renferment des oméga-6 (acide gamma-linolénique), favorables au bien-être cellulaire.
• Elles sont riches en fer et calcium, en quantités appréciables.
• Elles recèlent des fibres, essentielles pour une bonne digestion. 

Grâce à cette composition exceptionnelle, le cassis est souvent qualifié de “super-fruit”. Mais son intérêt ne se limite pas à sa richesse nutritionnelle : il est également prisé en phytothérapie pour ses nombreuses propriétés médicinales.

Comment utiliser le cassis à des fins médicinales ?

Le cassis peut être consommé sous différentes formes pour profiter de ses vertus thérapeutiques. Autant de façons de se faire plaisir et du bien en même temps.

Les fruits frais

Les baies de cassissier peuvent se consommer telles quelles. Mais aussi en jus, puisque le jus de cassis est un excellent tonifiant naturel. Il booste l’énergie, renforce l’immunité et aide à lutter contre la fatigue. À boire pur ou dilué, il est idéal pour faire le plein de vitamines. Le jus de cassis fait également partie des toniques et protecteurs vasculaires, efficaces en cas d’insuffisance veineuse ou de crise hémorroïdaire.

Enfin, on peut préparer une tisane avec des baies de cassis fraîches. Il suffit de mettre 2 à 3 g de baies dans une tasse de 250 ml d’eau bouillante et de boire cette tisane pendant trois semaines. Il aura les mêmes effets que le jus.

En infusion de feuilles

Pour cette infusion, les feuilles peuvent être utilisées fraîches ou sèches. Il faut compter trois feuilles fraîches ou une cuillère à soupe de feuilles sèches dans une tasse d’eau bouillante. On laisse infuser durant 10 minutes. Parfumée et de saveur douce, cette infusion se passe de sucre. En période d’inflammation (articulations, rhumatismes, cellulite), on recommande de boire 3 à 4 tasses par jour.

Les feuilles de cassis sont souvent utilisées en infusion pour leurs propriétés anti-inflammatoires et diurétiques. Elles sont particulièrement recommandées en cas de douleurs articulaires ou de rétention d’eau. Elles amélioreraient en outre la circulation sanguine et faciliteraient la digestion.

L’infusion de feuilles de cassis est reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires

Marion vous explique comment faire sécher les feuilles de cassis ?

En application cutanée

Les feuilles fraîches de cassis sont recommandées pour soulager la douleur due aux piqûres de guêpes et de frelons. Il suffit de froisser des feuilles fraîches et de frotter légèrement sur la piqûre pour exprimer le suc.

En macérât de bourgeons

Si le macérât de bourgeons se trouve dans les commerces spécialisés en gemmothérapie, on peut aussi le fabriquer soi-même. Il suffit de récolter des bourgeons au printemps, de les placer dans un bocal et de verser un mélange d’alcool et de glycérine, à raison de 5 fois leur hauteur. Le bocal est fermé hermétiquement et le mélange doit macérer deux jours. Ensuite, on presse et on filtre.

Ce macérât s’emploie contre les rhumatismes, les tendinites, les allergies et la fatigue. Quelques gouttes sous la langue suffisent pour en tirer tous les bienfaits.

Quels sont les bienfaits du cassis ?

Le cassis est un véritable concentré de bienfaits pour la santé. Facile à consommer sous diverses formes, il est un allié naturel de choix pour prendre soin de son bien-être au quotidien.

Un soutien pour les articulations

Le cassis est un allié contre les douleurs articulaires en général, qu’elles soient liées à l’arthrose, aux rhumatismes ou à une inflammation chronique, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. En effet, l’inflammation joue un rôle majeur dans la plupart des douleurs articulaires, et le cassis contient plusieurs composés, comme les anthocyanes, des pigments naturels, ou les oméga-6, un acide gras essentiel, qui contribuent à la réduction de cette inflammation.

Lorsque le cassis est consommé sous forme d’infusion de feuilles, il aurait un effet drainant et détoxifiant pour éliminer les toxines qui exacerbent parfois les douleurs articulaires. Ses propriétés diurétiques aident à éliminer les déchets et à réduire une inflammation locale, comme la goutte.

Un antioxydant puissant

Grâce à sa teneur élevée en flavonoïdes et en vitamine C, le cassis aide à neutraliser les radicaux libres, à l’origine du stress oxydatif, qui entraîne le vieillissement cellulaire prématuré et le risque de maladies dégénératives.

Là encore, les flavonoïdes et anthocyanes, des pigments protecteurs, sont de puissants antioxydants. Quant à la vitamine C, elle joue un rôle essentiel dans la neutralisation des radicaux libres.

Un allié pour le système immunitaire

La richesse en vitamine C du cassis stimulerait les défenses naturelles, aidant l’organisme à lutter contre les infections saisonnières comme le rhume ou la grippe. Ainsi, le macérât de bourgeons de cassis, reconnu pour ses propriétés antiallergiques, pourrait être utile pour soulager le rhume des foins et l’asthme.

Le cassis possède de grandes vertus antioxydantes

Un protecteur cardiovasculaire

Les anthocyanes du cassis contribueraient à la bonne santé des vaisseaux sanguins, réduiraient l’hypertension et favoriseraient une circulation sanguine optimale.

Un détoxifiant naturel

Grâce à ses effets diurétiques, le cassis favoriserait l’élimination des toxines et combattrait la rétention d’eau.

Un effet sur la digestion

Les feuilles de cassis sont utilisées pour calmer les aigreurs et les brûlures d’estomac et stimuler la digestion. Sa richesse en fibres en fait un facilitateur du transit intestinal.

Un effet favorable sur la vue

En tonifiant les vaisseaux sanguins, le cassis influerait favorablement sur la vue. En effet, il contient de la lutéine et la zéaxanthine, des nutriments essentiels, qui protègent les yeux des rayons UV et réduisent le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Quels sont les effets secondaires et les contre-indications du cassis ?

Bien que le cassis soit généralement bien toléré, certaines précautions sont à prendre :

• Effet fluidifiant sanguin : les personnes sous traitement anticoagulant doivent éviter d’en consommer en excès.
• Effet diurétique : à éviter en cas d’insuffisance rénale sévère.
• Risque allergique : bien que rare, certaines personnes peuvent être sensibles aux composants du cassis.

En cas de doute, mieux vaut demander l’avis d’un professionnel de santé avant d’entamer une cure.

Le saviez-vous ?

Le cassis est un remède ancestral. Les premiers témoignages de ses propriétés reviennent à Hildegarde de Bingen, une moniale bénédictine allemande du XIIe siècle, qui recommande l’utilisation des feuilles de cassis comme onguent contre la goutte. En 1712, l’abbé Pierre Bailly de Montaran publie Les propriétés admirables du cassis, un ouvrage littéralement dithyrambique sur le cassis qu’il présente comme un guérisseur de l’homme et de l’animal. Un véritable élixir de vie en somme !

Au XVIIIe siècle, le cassis devient un fruitier chéri des Français, qui en plantent dans leur jardin. Sa culture se développe d’ailleurs en Bourgogne où il bénéficie aujourd’hui d’une IGP (indication géographique protégée). À cette époque, les plants de cassissier étaient plantés à l’extrémité des rangs des vignobles. Et on en faisait du ratafia.

Au début du XXe siècle, à Paris, les bistrots mettaient gracieusement à la disposition de leurs clients un pichet de cassis, au même titre que le pain, le sel et la moutarde.