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Les bienfaits des mycorhizes sur les plantations en racines nues

Les bienfaits des mycorhizes sur les plantations en racines nues

Découvrez les avantages de cette symbiose

Sommaire

Mis à jour le 5 Septembre 2024  par Alexandra 6 min.

Les mycorhizes sont le résultat d’une symbiose entre un champignon et une plante, qui se crée au niveau des racines. Elles sont essentielles pour la santé et la croissance des plantes, mais comme elles se produisent sous le sol, elles sont peu visibles donc souvent négligées. Nous vous présentons dans cet article leurs intérêts et avantages pour les plantations en racines nues, ainsi que nos conseils pour favoriser la formation de ces alliances souterraines et les erreurs à éviter.

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Difficulté

Les mycorhizes : qu'est-ce que c'est ?

Les mycorhizes sont une symbiose entre les racines d’une plante et un champignon. Ce terme vient du grec myco : « champignon » et rhiza : « racine ». Par le biais du mycélium (filaments blancs très fins), le champignon se connecte aux racines de la plante et lui transmet l’eau et les éléments minéraux qu’il puise dans le sol, tandis que la plante lui fournit des sucres et d’autres composés organiques, résultant de la photosynthèse. Le champignon forme comme une extension des racines et démultiplie ainsi la surface d’absorption. La surface du sol explorée par les racines serait multipliée par 10 000 grâce aux mycorhizes. Il remplacerait les poils absorbants présents à l’origine sur les racines. Le champignon favorise ainsi la croissance des plantes et les rend plus résistantes. Cette relation mutuellement bénéfique permet aux deux organismes de mieux accéder aux ressources dont ils ont besoin. Il s’agit d’un phénomène très courant, mais dont on n’a pas toujours conscience car il se produit sous le sol et est donc difficilement observable. Les mycorhizes sont donc encore assez peu utilisées au jardin, bien que cette interaction ait de nombreux bénéfices.

Pour en savoir plus, consultez notre fiche conseil : « Les mycorhizes : qu’est-ce que c’est ? A quoi ça sert ? »

Des mycorhizes visibles sur des racines

Racines mycorhizées

Les différents types de mycorhizes

On distingue au total sept types de symbioses mycorhiziennes, mais pour simplifier il en existe deux types principaux :

  • Les endomycorhizes (mycorhizes internes) : leurs filaments pénètrent à l’intérieur des cellules racinaires pour mieux s’y associer. Ce sont les plus courantes : on les trouve dans plus de 80 % des cas. Ce sont principalement des endomycorhizes arbusculaires (car leur structure est arborescente).
  • Les ectomycorhizes (mycorhizes externes) : beaucoup plus rares, elles colonisent seulement 5% des plantes vasculaires. Ces mycorhizes ne traversent pas les parois cellulaires, mais entourent simplement les racines, formant comme un manchon autour de celles-ci. Elles sont efficaces pour les protéger contre les pathogènes. Elles s’associent notamment aux Fagacées (chênes, hêtres, châtaigniers…), aux bouleaux et aux pins. C’est le cas de certains champignons bien connus et visibles comme les cèpes.

Dans le commerce, on trouve essentiellement des souches du champignon Glomus intraradices (syn. Rhizophagus irregularis). Il s’agit d’une endomycorhize arbusculaire, qui est donc particulièrement polyvalente, pouvant s’associer à un grand nombre de végétaux.

Les mycorhizes se présentent sous forme de poudre, à déposer au fond du trou de plantation. Dans le cas de la plantation de sujets en racines nues, vous pouvez déposer la poudre sur les racines au moment du pralinage. Ces spores de champignons sont souvent commercialisées en mélange avec du charbon actif ou de la farine d’algues, et sont parfois aussi associées à des bactéries fixatrices d’azote (Azospirillium sp.).

Certains champignons ne colonisent qu’un seul type de plantes. Les orchidées et les Éricacées (plantes de terre de bruyère : azalées, rhododendrons…), notamment, ont des mycorhizes spécifiques. Enfin, certaines plantes n’ont pas besoin de mycorhizes : c’est le cas particulièrement des brassicacées (comme les choux, giroflées, aubriètes…), chénopodiacées (betteraves, épinards…) et polygonacées (rhubarbes, renouées, persicaires…).

Les différents types de mycorhizes

Les ectomycorhizes (à gauche) entourent les cellules végétales, formant comme un manchon autour de la racine, tandis que les endomycorhizes (à droite) pénètrent la paroi cellulaire

Pourquoi sont-elles importantes pour les plantations en racines nues ?

Comme leur nom l’indique, les arbres et arbustes en racines nues sont vendus sans pot et sans substrat. Ils se plantent à l’automne ou à la sortie de l’hiver, lorsqu’ils sont en repos végétatif. Ces plants en racines nues ont subi un traumatisme lors de leur arrachage en pépinière et leurs racines ont pu être abimées lors du transport. Ils bénéficieront grandement d’un apport de mycorhizes pour redémarrer leur croissance et s’épanouir. Les racines sont visibles au moment de la plantation, ainsi on peut déposer directement les mycorhizes sur celles-ci, et notamment sur les zones les plus actives, notamment la partie inférieure des racines. Cela améliorera leur efficacité.

Fournissant aux plantes des éléments minéraux et de l’eau, les mycorhizes peuvent aider ces plants à redémarrer leur croissance dans les meilleures conditions et à résister aux différents stress causés par le froid, la sécheresse ou les parasites. Elles agissent un peu comme des engrais, mais avec un effet plus durable. Les plants mycorhizés demanderont un peu moins d’entretien et de soins. Le champignon donne également des informations à la plante, sous forme de signaux chimiques, notamment en cas de sécheresse, pour que celle-ci réagisse et ferme ses stomates. La mycorhize peut également protéger la plante contre des bactéries pathogènes (par exemple Pseudomonas) et elle peut booster les défenses des plantes.

Les avantages des mycorhizes :

  • Elles augmentent la surface racinaire et améliorent l’absorption des nutriments
  • Elles permettent aux plantes de pousser plus vite (la vitesse de croissance serait multipliée par 10)
  • Elles protègent les plantes contre la sécheresse, car les champignons réussissent à absorber l’eau même présente en faibles quantités, et ils préviennent également la plante en cas de sécheresse, pour qu’elle ferme ses stomates
  • Elles aident la plante à se défendre face aux maladies et notamment aux bactéries, fournissant à la plante des substances antibiotiques
  • Elles favorisent un bon ancrage dans le sol

Tout cela rend les plantes plus résilientes. En général les mycorhizes se font naturellement dans le sol, mais le fait de les apporter accélère et améliore le processus. Les mycorhizes aideront donc vos plantes en racines nues à s’installer plus rapidement et plus facilement dans votre jardin.

le pralinage des racines

Avant de planter un arbre ou arbuste en racines nues, mélangez les mycorhizes au pralin, puis trempez les racines dans ce mélange

Comment favoriser la formation de mycorhizes ?

En principe, les mycorhizes s’apportent une seule fois dans la vie d’une plante, car le champignon perdure une fois qu’il s’est installé. Le moment le plus propice est donc lors de la plantation. Pour les plantes en racines nues, nous vous conseillons d’apporter les mycorhizes au moment du pralinage. En préparant le pralin, nous vous conseillons d’y mélanger la poudre contenant les souches de champignons, puis de tremper les racines dans ce mélange et de planter. Les pralins du commerce contiennent parfois déjà des mycorhizes. Il est aussi possible de déposer des mycorhizes au fond du trou de plantation.

Certaines pratiques culturales favorisent la formation et le développement des mycorhizes : 

  • Apportez de la matière organique, par exemple du compost ou fumier bien décomposé, à apporter chaque année au printemps aux pieds de vos plantes… Un sol riche en matière organique est plus susceptible de favoriser la formation de mycorhizes, tandis que les sols dégradés et pauvres en humus sont défavorables aux mycorhizes.
  • Paillez le sol : utilisez pour cela des feuilles mortes, de la paille, du BRF (bois raméal fragmenté)… En plus de limiter la croissance des mauvaises herbes, cela permet de maintenir un sol frais plus longtemps, le protège contre l’érosion, aide à garder un sol vivant et propice au développement des mycorhizes.

A l’inverse, mieux vaut éviter certaines pratiques : 

  • Evitez d’utiliser des engrais minéraux, et notamment ceux riches en phosphore. Un excès de fertilisants chimiques peut perturber la symbiose mycorhizienne. Remplacez-les par des apports de matière organique et de produits naturels phytostimulants (purin d’ortie ou de consoude, etc.)
  • Evitez d’employer des fongicides, qui risqueraient de tuer les champignons mycorhiziens. Dans la mesure du possible, évitez également l’emploi de bouillie bordelaise, soufre…
  • Evitez de travailler la terre en profondeur. Cela risquerait de détruire les réseaux de mycorhizes. Plutôt que de retourner le sol, privilégiez l’emploi d’une grelinette et effectuez des apports de matière organique à la surface, en les intégrant éventuellement au sol par un léger griffage.
compost et paillage

Pour favoriser le développement des mycorhizes, n’hésitez pas à apporter du compost et à pailler le sol

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