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Le bouturage : tout savoir sur les différentes techniques et nos conseils

Le bouturage : tout savoir sur les différentes techniques et nos conseils

pour multiplier vos plantes facilement

Sommaire

Mis à jour le 3 Juillet 2024  par Alexandra 8 min.

Le bouturage est une technique efficace, assez simple et rapide, pour multiplier les plantes. À la différence du semis, la plante obtenue est strictement identique au pied d’origine… c’est en quelque sorte un « clone ». Cette technique est donc particulièrement intéressante pour multiplier les variétés horticoles, qui, sinon, pourraient perdre leurs caractéristiques en étant reproduites par semis (les couleurs et formes peuvent varier…). Avec le bouturage, on exploite l’une des particularités des plantes : la faculté exceptionnelle de pouvoir recréer un être complet à partir d’un simple fragment (tige, racine, feuille…) ! Découvrez tous nos conseils pour bouturer vos plantes avec succès : quand bouturer, quelle technique utiliser, quelles conditions améliorent la reprise… ? Et pour vous lancer, n’hésitez pas à consulter notre sélection de 15 plantes très faciles à bouturer !

Difficulté

Quand bouturer ? Le calendrier

Pour réussir ses boutures, il faut intervenir avec la bonne technique, au bon moment, en suivant ce calendrier :

  • Les boutures herbacées s’effectuent au printemps, habituellement en mai-juin, sur des tiges vertes, jeunes et tendres
  • Les boutures semi-ligneuses se pratiquent en milieu ou fin d’été, de juillet à fin septembre,
  • Les boutures à bois sec se font toute fin d’automne et en hiver, entre novembre et février
  • Les boutures de feuilles peuvent se faire tout au long de l’année, mais les époques les plus favorables sont le printemps et début d’été
  • Les prélèvements de racines s’effectuent lorsque la plante est en dormance, en fin d’automne et en hiver.

Faire des boutures, : généralités et conseils préalables

Dans tous les cas, avant de faire des boutures, assurez-vous d’utiliser des outils propres et bien aiguisés, afin d’éviter de transmettre des maladies. De même, il est important de réaliser des coupes bien nettes.

Choisissez des tiges (ou feuilles, racines…) saines, bien formées, sans traces de maladies. Elles ne doivent pas porter de boutons floraux, de fleurs, ou de fruits (si c’est le cas, supprimez-les, car cela prend de l’énergie à la bouture, qui doit se concentrer sur le développement racinaire, et non sur la floraison ou fructification).

Vous pouvez utiliser de l’hormone de bouturage pour favoriser l’enracinement. Trempez simplement la base de la bouture dans l’hormone de bouturage.

Il est important d’utiliser un substrat drainant, léger, aéré. Il peut être composé par exemple de terreau et de sable, ou de terreau et perlite. Si vous employez un substrat trop lourd, compact, et qui retient l’eau, la bouture risque de pourrir.

Une fois le bouturage effectué, assurez-vous que le substrat reste légèrement humide (il ne doit pas se dessécher), mais sans être détrempé pour autant, et qu’il soit à un emplacement lumineux. Les boutures ont besoin de chaleur, humidité, et luminosité. Elles doivent être protégées du froid et du soleil direct. Il faut aussi éviter l’excès d’humidité, car cela peut les faire pourrir.

On place souvent les boutures « à l’étouffée », en installant une bouteille en plastique ou un sac plastique par-dessus, afin de conserver une atmosphère saturée en humidité.

Le bouturage de tiges

C’est la technique la plus simple et ordinaire. On choisit en général des segments mesurant entre 10 et 15 cm de longueur. (mais cela peut varier suivant la plante choisie !), et on sectionne la plante juste en dessous d’un nœud, puis on replante la tige en terre.

Les boutures herbacées

Les boutures herbacées s’effectuent au printemps, habituellement en mai-juin, sur des tiges vertes, jeunes et tendres. C’est la technique la plus simple et basique, permettant de multiplier de nombreuses vivaces. On peut bouturer ainsi les Pelargonium et géraniums vivaces (notamment G. macrorrhizum), Asters, Verveines hybrides, Clématites, Penstemon, Campanules, Sauges…

  • Prélevez une tige, de 10 à 15 cm de longueur, en coupant juste en dessous d’un nœud.
  • Supprimez les feuilles basales, pour n’en laisser que deux ou trois en haut de la tige (si elles sont très grandes, vous pouvez les couper, réduire leur surface). De même, s’il y a des boutons floraux, des fleurs ou des fruits, supprimez-les.
  • Préparez un pot avec du terreau léger. Arrosez pour qu’il soit humide.
  • Trempez éventuellement la base de la tige dans de l’hormone de bouturage.
  • Faites un petit trou dans le terreau en utilisant par exemple un crayon.
  • Plantez-y la tige, puis tassez bien tout autour, afin d’assurer un bon contact entre la tige et le substrat.
  • Placez le pot sous abri, à un endroit lumineux, sans soleil direct.
  • Vous pouvez installer un sac en plastique transparent, ou une bouteille en plastique, par-dessus la bouture, pour conserver une atmosphère humide.

… Il ne vous reste plus qu’à attendre !

 

Réalisation d'un bouturage de tige herbacée

Pour effectuer des boutures de tiges : 1/ Couper une tige juste sous un noeud. 2/ Supprimer les feuilles basales. 3/ Placer la bouture en terre. 4/ Veiller à ce que le substrat reste légèrement humide, en arrosant de temps en temps.

Découvrez nos conseils vidéo pour bouturer les Pelargonium :

Les boutures semi-ligneuses

Cette technique se pratique en milieu ou fin d’été, vers juillet-août, voire septembre. On l’utilise surtout pour les arbustes et plantes qui se lignifient (font du « bois »), en prélevant des pousses de l’année qui ont commencé à se raffermir, se lignifier à la base. On parle aussi de boutures semi-aoûtées. On peut bouturer de cette façon de nombreux arbustes, dont les hibiscus, hortensias, fusains, bignones, photinias, lauriers-rose, chèvrefeuille, troènes, buddleias, abélias…

  • Prélevez des tiges qui sont encore tendres à l’extrémité, et un peu lignifiées à la base (fermes, brunes). Coupez en dessous d’un nœud, pour obtenir des segments qui mesurent entre 10 et 15 cm de longueur. Vous pouvez éventuellement la prélever avec le talon, la base du rameau sur laquelle elle pousse. S’il y a des feuilles sur la partie inférieure de la tige, supprimez-les.
  • Trempez la base de la tige dans de l’hormone de bouturage.
  • Plantez-la dans un pot rempli avec un substrat léger.
  • Placez le pot sous abri, à un endroit lumineux, sans soleil direct. Vous pouvez mettre la bouture à l’étouffée.

Les boutures à bois sec

Cette technique permet de multiplier les arbres et arbustes. Elle s’effectue lorsque la plante est au repos, et a perdu ses feuilles, entre novembre et février.

  • Nous vous conseillons de commencer par préparer le terrain. Choisissez un emplacement abrité du vent et du soleil direct (par exemple devant un mur exposé au nord), puis faites-y une tranchée, et apportez-y un peu de sable pour le drainage.
  • Coupez ensuite des boutures, de 15 à 20 cm de long, que vous prélèverez sur des rameaux de l’année, bien formés et exempts de maladies. Coupez la base en biseau juste sous un nœud ; et le haut de la bouture, au-dessus d’un nœud également.
  • Plantez les boutures dans la tranchée (vous pouvez les planter de façon individuelle, ou les regrouper en petites bottes).
  • Replacez le substrat et tassez tout autour.
  • Vers la fin mars, vous pourrez replanter les boutures en pépinière, ou les mettre en pot.

Au lieu de planter les boutures en terre en extérieur, il est possible de les planter dans des pots que vous mettrez sous châssis froid.

Découvrez notre tuto en vidéo et les conseils d’Olivier :

Le bouturage de feuilles

Cette technique est bien adaptée pour les plantes succulentes, à feuilles charnues (sédums, kalanchoé, crassula, echeveria…), ainsi que pour de nombreuses plantes d’intérieur : Peperomia, Saintpaulia, Begonia rex, Sanseveria… Les Eucomis peuvent également être multipliés par bouturage de feuilles. Il est possible de le faire tout au long de l’année, mais les époques les plus favorables sont le printemps et début d’été.

  • Préparez un pot en le remplissant avec un substrat léger et drainant (mélange de terreau et de sable). Arrosez.
  • Prélevez une feuille, en conservant son pétiole. Choisissez une feuille jeune et saine, non atteinte par des maladies ou parasites.
  • Puis faites un trou dans le terreau, et plantez le pétiole, jusqu’à la base du limbe.
  • Tassez bien tout autour.
  • Installez le pot sous abri chauffé, à environ 20 °C, sans soleil direct.
Le bouturage de feuilles

Pour bouturer les feuilles : Prélever une feuille en coupant son pétiole à la base, puis l’implanter dans un substrat bien drainant.

Pour certaines plantes, on utilisera seulement un segment de feuille (sanseveria, eucomis, begonia, streptocarpus…), et non la feuille entière avec son pétiole. On plantera alors le tronçon à la verticale dans le substrat.

Pour les plantes succulentes, il faut laisser sécher la feuille pendant deux ou trois jours avant de la mettre en pot.

Enfin, pour certaines plantes (Begonia, Gloxinia…), vous pouvez faire des incisions au revers de la feuille, au niveau des nervures, puis déposer la feuille sur le terreau. La feuille devrait produire de nouvelles racines au niveau des incisions.

Echeveria : boutures de feuilles

Le bouturage de feuilles marche bien chez les plantes grasses. Ici, un Echeveria setosa (stephen boisvert), et une autre espèce d’Echeveria, développant des plantules à la base d’une feuille.

Le bouturage de racines

Certaines plantes peuvent être multipliées par bouturage de racines. On prélève les racines pendant que la plante est en dormance, au repos, donc en fin d’automne et en hiver. Cette technique marche bien sur les plantes qui sont naturellement drageonnantes, et sur celles qui ont des racines épaisses. Vous pouvez multiplier de cette façon les Phlox, Pavots d’Orient, Acanthes, Échinops, Eryngiums, Anémones du Japon, Verbascum, Kerria japonica, Aralia, Sumac de Virginie, Lilas, Framboisiers et mûres…

  • Pour bouturer les racines, commencez par choisir une touffe bien vigoureuse, en forme. Le fait de prélever quelques-unes de ses racines peut l’affaiblir légèrement. Évitez de choisir des plants malades ou fébriles ; et évitez également de prélever trop de racines sur un même plant…
  • Creusez pour déterrer le plant d’origine et rendre apparent le système racinaire.
  • Repérez des racines jeunes et épaisses, puis coupez des tronçons, mesurant entre 6 et 12 cm de longueur (les racines épaisses peuvent être coupées plus court que les plus fines), en utilisant un couteau aiguisé et désinfecté.
  • Replantez immédiatement le plant d’origine.
  • Préparez un pot avec un mélange de terreau et de sable.
  • Déposez les tronçons de racines. Si les racines sont fines, posez-les à l’horizontale et recouvrez avec environ 1 cm de substrat. Si elles sont épaisses, placez-les plutôt à la verticale, le haut de la racine affleurant le niveau du sol.
  • Arrosez légèrement.
  • Installez le pot sous châssis froid, sans soleil direct.
  • Veillez à ce que le substrat reste légèrement humide, en arrosant de temps en temps si nécessaire.

Les boutures devraient démarrer leur croissance au printemps.

Découvrez par exemple nos conseils vidéo pour bouturer les pavots d’orient à partir de leurs racines :

Quelques techniques spécifiques et astuces supplémentaires

  • Bouturer à l’étouffée ?

Le bouturage à l’étouffée consiste simplement à placer un sac plastique ou une bouteille en plastique (ou un autre objet en verre ou plastique transparent), pour créer autour de la bouture une atmosphère saturée en humidité. Cela favorise la reprise de la plante, en créant des conditions vraiment favorables, et en évitant son dessèchement. Par contre, nous vous conseillons d’aérer de temps en temps (par exemple tous les trois jours), et de veiller à ce que la plante ne touche pas la paroi, pour empêcher qu’elle ne pourrisse. Évitez également de la placer en plein soleil !

 

Bouturage à l'étouffée, avec une bouteille en plastique

Pour mettre une bouture à l’étouffée, vous pouvez utiliser une bouteille, mais aussi un sac en plastique ou tout autre élément transparent permettant de garder l’humidité

 

  • Bouturer dans l’eau ?

Cette technique a l’avantage d’être très simple puisqu’elle consiste à simplement placer la tige dans de l’eau et attendre qu’elle produise des racines, avant de la rempoter. L’inconvénient est que la plante a souvent plus de difficultés à reprendre une fois qu’elle est plantée en pot, dans du terreau. Ses racines ont eu le temps de s’habituer à l’eau et deviennent moins adaptées à la terre. Néanmoins, cette technique marche bien pour le papyrus, le saule, la menthe, le laurier-rose… Hormis ces espèces, et pour la majorité des plantes, nous vous conseillons plutôt de bouturer directement dans du terreau.

D’une manière générale, si vous utilisez cette technique, évitez de laisser la plante trop longtemps dans l’eau… Et il est préférable également de déposer un morceau de charbon de bois dans l’eau (cela permet de maintenir l’eau claire, et éviter que la tige ne pourrisse).

  • Utiliser des hormones de bouturage ?

L’hormone de bouturage facilite l’enracinement, tout en permettant une meilleure cicatrisation et limitant l’apparition de maladies. Loin d’être indispensable, beaucoup de plantes peuvent être multipliées sans hormone de bouturage, mais son emploi reste intéressant pour certaines plantes difficiles à bouturer. Vous pouvez aussi en fabriquer un substitut, naturel, appelé « Eau de saule », en utilisant des branches de saule que vous placerez dans de l’eau pendant plusieurs semaines.

  • Le bouturage à talon ?

Il s’agit d’une technique alternative au bouturage de tiges simple, et qui est utilisée pour multiplier les arbres et arbustes. On prélève une tige, et un petit segment du rameau sur lequel elle est insérée. La base de cette tige est intéressante à conserver car elle renferme des méristèmes, qui favorisent l’émission de racines, ce qui améliore donc la reprise de la plante.

Une autre technique alternative, assez proche, est le bouturage en crossette. On prélève ici une tige avec une vraie section (entre 1 et 2 cm de long) de la branche sur laquelle elle est insérée, ce qui donne une forme en T. Cette technique marche bien pour les cistes, sureaux, oliviers, figuiers, vigne, berbéris, arbousiers…

Différents types de boutures de tige : simple, à talon, en crossette

A découvrir

Découvrez tous nos autres conseils concernant le bouturage :

Commentaires

  • Daniel, le 16 Juin 2019

    Merci pour ces conseils, cette liste complète de façons de bouturer.

  • yves allaire, le 18 Août 2019

    bonjour je voudrais savoir si la technique de bouturage avec la pomme de terre est viable et comment doit on opérer une fois la tige dans la pomme de terre ?????? merci

    • Réponse de Virginie D., le 24 Septembre 2019

      Bonjour,
      A priori, la technique de la pomme de terre fonctionne. Il suffit de faire un trou dans la pomme de terre, d'y piquer la bouture de rosier et de planter le tout dans le sol. Arrosez et couvrez d'une cloche. Mais le bouturage des rosiers fonctionne aussi très bien sans pomme de terre. En somme, elle n'est pas indispensable. Vous trouverez notre fiche conseil pour bouturer vos rosiers ici : https://www.promessedefleurs.com/conseil-plantes-jardin/ficheconseil/bouturez-vos-rosiers
      Cordialement Virginie

  • Rivoire, le 4 Décembre 2019

    Bonjour,
    j’ai fais des boutures de rosiers à l’étouffée et en pots individuels. Celles-ci ne sont plus sous plastique maintenant, stockées dans un local frais avec de la clarté. Néanmoins les plans ont pris de oïdium et les feuilles jaunisse.
    Il faut que je fasse quoi pour traiter l’oïdium ?
    Dois-je enlever toutes les feuilles des boutures ?
    Faut t’il m’être les boutures dehors pour le cycle d’hivernage ( sous une serre) ?
    Merci pour votre aide cordialement Sixtine

    • Réponse de Virginie D., le 5 Décembre 2019

      Bonjour,
      Personnellement, je fais mes boutures en fin d'été et j'oublie le tout dans un coin abrité, collé à la maison côté ouest, pendant tout l'hiver et le printemps suivant. Je n'ai jamais eu d'oïdium, par contre dans la serre oui, même en aérant régulièrement, l'ambiance reste trop confinée. Vous trouverez des solutions de traitements dans notre fiche conseil consacré à l'oïdium : https://www.promessedefleurs.com/conseil-plantes-jardin/ficheconseil/oidium-maladie-du-blanc
      Cordialement.
      Virginie

  • HERMAN, le 16 Août 2020

    Je vais essayer cette hiver pour les bouturages merci de tous ces conseils

    • Réponse de Virginie D., le 17 Août 2020

      Bonjour,
      N'hésitez pas à revenir nous raconter !
      Cordialement Virginie

  • Estelle, le 27 Juillet 2021

    Merci beaucoup pour cet article très complet et utile pour une novice en jardinage que je suis.

  • Céline Bonin, le 15 Juillet 2024

    Si je fais des boutures de lavande en août, comment et où dois-je les conserver durant l’hiver?
    On entre les pots à l’intérieur près d’une fenêtre? On arrose ou pas. On les entasse dans une coin à l’extérieur?
    Merci à l’avance!

    • Réponse de Ingrid, le 16 Juillet 2024

      Bonjour. Je vous invite à lire l'article suivant où vous trouverez sûrement vos réponses : Comment bouturer la lavande ? Tutoriel illustré
      Dans l'idéale, protégez vos boutures le premier hiver sous un châssis, serre ou véranda.

faire des boutures : techniques et conseils
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