Pourquoi mon cognassier ne donne pas de coings ?

Parce qu'il est trop jeune

L’automne dernier, vous avez planté un cognassier dans votre jardin. C’est plutôt une bonne idée car le cognassier est un arbre fruitier globalement très productif. Mais cet automne, il ne vous a offert aucun fruit et vous vous inquiétez. En fait, ceci est tout à fait normal, puisqu’il faut attendre raisonnablement 3 à 4 ans, voire 5 ans, pour la mise à fruits, c’est-à-dire la première récolte après la plantation. En revanche, lorsqu’il est bien installé, le cognassier peut vivre jusqu’à 80 à 100 ans. Certes, sa fructification va décliner avec le temps, mais il peut assez facilement produire pendant une cinquantaine d’années.

En revanche, les cognassiers peuvent être soumis à l’alternance, comme la plupart des arbres fruitiers à pépins. Mais moins qu’un pommier ou un poirier. Cependant, c’est tout à fait possible. Si, cette saison, votre cognassier n’a pas fructifié, c’est peut-être parce qu’il a été très généreux l’an passé !

À cause des conditions climatiques

Reconnaissons d’emblée que le cognassier est un arbre fruitier assez facile à cultiver dans toutes les régions, quelles que soient les conditions climatiques. Il bénéficie d’une excellente rusticité de l’ordre de -25 °C. Autant dire que le froid ne l’effraie pas. De même, sa floraison a lieu généralement au mois de mai, une période à laquelle les gelées printanières se font rares. Mais elles restent possibles. En revanche, certains cognassiers comme le ‘Monstrueux de Vranja’ ou ‘Champion’ ont une floraison plus précoce, dès le mois d’avril. Et, à cette période, les gelées du printemps peuvent encore sévir dans quelques régions au climat continental ou montagnard. Donc, si votre cognassier n’a pas produit de fruits cette année, c’est peut-être parce que ses boutons floraux ou ses fleurs ont gelé…

Les fleurs d’avril peuvent être sensibles aux gelées printanières

Ceux qui habitent plus au nord du territoire et qui voudraient planter un cognassier dans leur jardin choisiront donc plutôt une variété comme ‘Rea’s Mammoth’ qui fleurit en mai.

Originaire des régions tempérées du Caucase et de l’Iran, naturalisé dans le sud de la France, le cognassier craint par ailleurs énormément les étés pluvieux et humides. Ces étés favorisent entre autres le développement de maladies cryptogamiques auxquelles il est relativement sensible. Si l’été a été particulièrement pluvieux, c’est sûrement aussi une des raisons pour laquelle il n’a que peu ou pas fructifié. 

Globalement, le cognassier apprécie beaucoup le climat de la Provence aux étés chauds et secs à condition que le sol reste frais. Pour autant, il n’apprécie pas particulièrement un emplacement sur le pourtour méditerranéen à cause des vents chargés d’embruns. Le cognassier apprécie aussi beaucoup le climat océanique.

Parce qu'il n'a pas été planté dans de bonnes conditions

Bien que peu exigeant en termes de plantation et de conditions culturales, le non-respect de certains critères peut induire une mauvaise fructification ou son absence totale de fruits. Ainsi, le cognassier à fruits a besoin d’un sol profond et léger. Au moment de la plantation, il faudra creuser un trou d’au moins 50 à 60 cm de profondeur dans une terre qui aura été préalablement travaillée et surtout débarrassée des cailloux et mauvaises herbes. Veillez à ne pas trop racler et lisser les bords du trou.

Pour fructifier, le cognassier a besoin d’un sol profond, frais et fertile, neutre ou à tendance légèrement acide ou calcaire

Ensuite, le cognassier doit être planté dans un sol fertile et frais. Un sol trop sec risque de compromettre la production de fruits. De même, lors de la plantation, il est essentiel d’ajouter un fertilisant à la terre extraite tel que du compost bien mûr, du terreau, un engrais de fond ou de la corne broyée.

Enfin, bien que très conciliant, le cognassier à fruits préfère les sols neutres à légèrement acides, ou même légèrement calcaires. En revanche, un sol trop calcaire n’est pas favorable à une bonne fructification. Les coings seront moindres et surtout de piètre qualité. À l’inverse, dans un sol trop acide, les coings manqueront de parfum et de saveur.

Pour finir, le cognassier se plaît au soleil ou à mi-ombre. Mais il faut surtout le planter à un endroit abrité des vents froids ou des courants d’air. Surtout les variétés à floraison précoce comme ‘Vranja’ ou la variété ‘Portugal’ qui fleurit aussi dès avril.

Le non-respect d’un de ces critères de plantation implique peut-être la mauvaise fructification de votre cognassier.

Parce qu'il ne bénéficie pas d'un entretien adapté

À la différence d’autres arbres fruitiers, le cognassier à coings demande très peu de soins. Pour autant, il doit tout de même bénéficier d’un entretien minimum en termes d’arrosage, de taille et de nettoyage du sol.

Le cognassier aime les sols frais et ne supporte pas les sols trop secs. C’est pourquoi il est indispensable d’arroser régulièrement et abondamment par forte chaleur estivale ou en cas de sécheresse. Et surtout les trois années qui suivent la plantation puisque ensuite, s’il est planté dans un sol suffisamment profond, il devrait se débrouiller.

Débourrement des feuilles de cognassier

Pour faire le bonheur de votre cognassier, il est également important de nettoyer le sol, dans un rayon de 50 cm autour du tronc, des mauvaises herbes. Et ce, afin que votre arbre profite au maximum de l’eau que vous lui apporterez. De même, il est expressément recommandé de ramasser les fruits momifiés ou gâtés, tombés sous l’arbre.

Au pied de l’arbre, il est judicieux de disposer un bon paillage de BRF (bois raméal fragmenté), de compost, de paille ou de feuilles mortes bien saines. Et pour entretenir la fertilité du sol, un bon apport de compost ou de fumier bien décomposé est essentiel en automne. Au printemps, un engrais pour arbres fruitiers va booster votre cognassier.

Quant à la taille, elle n’est pas obligatoire. Sauf pendant les trois ou quatre premières années qui permettront de former votre arbre. Il suffira de bien répartir et d’équilibrer les branches charpentières. Ensuite, la taille consiste seulement à supprimer les rameaux morts ou abîmés, et à ôter les branches en surnombre. Supprimez aussi les branches qui poussent vers le centre afin d’aérer le centre de la ramure.

Pour aller plus loin : Comment tailler le cognassier ou arbre à coings ? 

À cause de la pollinisation

Le cognassier est un arbre fruitier autofertile, ce qui signifie que les fleurs se pollinisent elles-mêmes puisqu’elles portent les organes mâles et femelles. Ainsi, les fleurs du même arbre s’autofécondent, c’est-à-dire que le pollen d’une fleur va féconder le pistil d’une autre fleur, grâce à l’intervention du vent, mais surtout des insectes comme les abeilles, les bourdons… Dans un jardin où poussent de nombreuses variétés de plantes mellifères, la pollinisation sera parfaite. Pour obtenir des coings, un seul arbre suffit.

Pour autant, si vous plantez deux variétés différentes, la fructification sera encore meilleure.

Parce qu'il est malade ou infesté de ravageurs

Là est la principale raison pour laquelle votre cognassier ne fructifie pas. En effet, le cognassier peut se montrer sensible à certaines maladies. Et en particulier l’entomosporiose qui sévit surtout lors des printemps et étés humides. Elle se manifeste par des tâches brunes sur feuilles.

L’entomosporiose touche beaucoup le cognassier (notre photo)

La moniliose va aussi jouer sur la fructification. En effet, cette pourriture touche essentiellement les jeunes fruits. D’autres maladies comme la tavelure ou l’oïdium peuvent aussi gêner la production de coings.

Pour éviter la plupart de ces maladies, le ramassage des fruits abîmés et des feuilles mortes sous l’arbre est préventif. De même, une pulvérisation de décoction ou purin de prêle au printemps et à l’automne évite l’attaque des maladies cryptogamiques, éventuellement renforcée par de la bouillie bordelaise.

Quant aux ravageurs comme les pucerons ou le carpocapse, ils peuvent aussi altérer ou diminuer la fructification.

Pour en savoir plus :

• Maladies et parasites du cognassier 
• L’entomosporiose ; prévenir et lutter
• La moniliose des fruitiers
• La tavelure du pommier et autres fruitiers 
• L’oïdium ou la maladie du blanc