Comment entretenir son gazon au printemps ?

Ratissez pour un nettoyage en profondeur

Les dernières feuilles mortes jonchent çà et là le gazon en début de printemps. Soit parce que vous n’avez pas eu le temps de tout ratisser à la fin de l’automne, soit parce que certaines feuilles se sont envolées des paillages.
Il est temps de remettre un peu d’ordre avant de tondre : éliminez les feuilles mortes, ôtez les branchages et autres débris accumulés pendant l’hiver, et au besoin s’ils vous embêtent parce que vous voulez un tapis immaculé, traquez à la gouge les pissenlits ou pâquerettes qui ont pu envahir certaines zones, avant leur montée en graine.

Tondez dès le mois de mars !

Voici donc revenu le temps de la tonte… C’est reparti pour plusieurs mois, et on se pose souvent quelques questions avant de reprendre cette activité chronophage. Avant d’entreprendre les tontes, assurez-vous que votre tondeuse a subi un contrôle, normalement fait pendant les mois d’hiver.

Quand commencer à tondre au printemps ?

L’herbe est d’un beau vert et grasse à souhait, ne demandant qu’à subir une coupe rafraichissante !
La première tonte se fait généralement en mars, mais elle peut être avancée en février ou retardée selon la hauteur de la dernière coupe en automne et les conditions météorologiques.
Quand la pelouse fait environ 10 cm de haut, il est temps de sortir la tondeuse. Scrutez la météo et attendez une journée totalement ensoleillée pour pouvoir tondre l’après-midi, quand les brins d’herbe seront secs. Cela évitera les problèmes de bourrage et d’obtenir de la “soupe” ou des mottes d’herbe plaquées sur votre gazon.

Quelle hauteur de coupe ?

Sur un gazon qui pousse rapidement au printemps, il est essentiel de commencer par une coupe haute, ce qui nécessite normalement de tondre en deux fois. Pour cette première tonte de l’année, tondez d’abord à 7 cm, puis un peu plus bas pour la seconde tonte, entre 3 et 4 cm, deux ou trois jours plus tard. Cela évite les bourrages de la tondeuse.
On recommande de plus en plus de tondre haut, surtout en été, pour limiter les effets de la sécheresse. Au printemps, sauf météo anormale, pas de crainte à avoir, mais sachez que conserver une plus grande hauteur de coupe permet aussi de limiter la pousse des adventices qui reçoivent moins de luminosité.

À quelle fréquence tondre au printemps ?

À partir d’avril jusqu’à juin, c’est une période très active au niveau des tontes. Tout dépend en réalité du niveau d’esthétisme que vous envisagez. Cela dépend aussi de la qualité et du type de gazon : un gazon d’ornement fin demande un entretien suivi toutes les semaines, tandis qu’un gazon plus rustique peut se tondre tous les dix jours. La région et le climat sont aussi à prendre en compte, le gazon poussant plus vite en zones pluvieuses.

Enfin, si vous souhaitez ne pas devenir esclave de votre tondeuse et préférez mettre l’accent sur la biodiversité, vous tondrez beaucoup moins souvent, laissant de la place aux fleurs sauvages qui attirent les pollinisateurs : à partir de mai, vous pouvez envisager de laisser quelques zones non tondues, en leur donnant des formes carrées ou triangulaires… un vrai plus pour la flore locale sauvage.

→ Lire aussi À quelle fréquence faut-il tondre la pelouse ? et la tonte différenciée.

Comment tondre ?

Le printemps coïncide avec la période où le gazon renaissant est sans doute le plus beau. C’est la période idéale pour lui redonner toute sa splendeur.

Voici les deux techniques de tonte les plus employées :

• Tonte à la française : cette méthode consiste à tondre le gazon de manière uniforme dans un seul sens, souvent de manière parallèle à un point de repère comme une allée ou une bordure. Cette technique est simple à réaliser et convient bien aux jardins de taille moyenne.
• Tonte à l’anglaise, pour un gazon un peu plus sophistiqué : vous tondez pour obtenir des bandes alternées de couleur vert foncé et vert clair. Vous obtenez ce résultat en changeant le sens de tonte d’une bande sur l’autre. L’effet de contraste est dû à la manière dont la lumière se reflète sur les brins d’herbe, créant ainsi des nuances de couleur. Cette méthode est particulièrement appréciée pour les grandes pelouses ou les jardins à l’anglaise, où l’esthétique joue un rôle important.

Si vous êtes à l’aise et souhaitez créer des motifs sur la pelouse, vous pouvez tenter la tonte en spirale, adaptée autour de grands arbres par exemple.

Aérez : la scarification printanière

C’est au printemps que l’on peut aérer le gazon*, entre mars et avril : ce geste d’entretien qui semble superflu pour certains jardiniers ne l’est franchement pas ! Cela permet à l’eau, à l’air et aux nutriments de mieux pénétrer dans le sol. Cela permet surtout aux terrains tassés et à ceux recouverts de feutre de retrouver un peu d’oxygène. C’est donc dans les zones de fort passage que l’on opère en priorité.

Le feutre, ce mélange de débris végétaux, de mousse et de racines mortes, s’accumule facilement à la surface du sol, surtout si vous pratiquez la tonte “mulchée”. Il faut s’en occuper au printemps, car il finit par étouffer le gazon et empêche les racines de bien respirer. Le feutre retient en plus l’humidité, ce qui peut accentuer les zones de mousse et développer parfois des maladies fongiques spécifiques aux graminées.
Pour cela, munissez-vous d’un scarificateur, manuel pour les petites surfaces, électrique ou thermique pour les plus grandes, ou bien de semelles à crampons, à fixer sur des chaussures. Ils font tous office d’aérateurs. Peu importe l’outil choisi, l’important est d’ajuster la bonne profondeur de pénétration dans le gazon, en général d’1 cm. Répétez le processus en passant en perpendiculaire des zones traitées.

Pour plus de détails, consultez nos tutoriels : Comment scarifier la pelouse ? et Comment aérer sa pelouse ?

* N.B. : même si ce geste peut s’effectuer en automne, le printemps est la période idéale pour scarifier, le gazon en phase de croissance pourra récupérer rapidement.

Regarnissez pour combler les trous du gazon

Une fois l’aération faite, surtout au scarificateur, on peut avoir à réensemencer certaines zones abimées. Le gazon peut aussi présenter des plaques dénudées dues aux animaux domestiques, à un piétinement excessif ou à des manques non comblés par négligence. Il est toujours préférable de semer ou de regarnir un gazon en tout début d’automne, mais le printemps est une seconde chance de le faire si vous n’avez pas pu vous en occuper avant. La température extérieure doit être d’au moins 10 degrés, comme pour un semis, et vous travaillerez après une tonte.

• Utilisez un gazon de regarnissage ou à défaut un reste de graines de gazon
• Griffez légèrement le sol
• Épandez les graines à la main sur une zone de petite taille, ou avec un épandeur si la zone à regarnir est grande
• Arrosez en pluie fine juste après
• Maintenez le sol humide en l’arrosant toujours au jet très fin jusqu’à l’apparition des fines pousses de gazon (entre 1 et 3 semaines selon la météo)
• Continuez à arroser jusqu’à ce que les pousses atteignent le niveau du reste du gazon.

→ Pour en savoir plus sur ce geste, consultez notre fiche : Regarnir un gazon : comment faire ?

Boostez le gazon en le fertilisant

Dernière étape du lifting printanier : on va doper le gazon en épandant un peu de fertilisant. Cette étape est facultative, mais se révèle précieuse pour les gazons vieillissants. Elle est aussi une bonne technique pour ralentir la pousse de “mauvaises herbes” (en dosant justement, sinon on accentue le problème !).

Préférez fertiliser en faisant un simple apport de compost bien décomposé ou de terreau de bonne qualité, en fine couche sur à peine un demi-centimètre d’épaisseur, à étaler au râteau. Cela nourrira durablement un gazon mal en point. Vous pouvez aussi employer un fertilisant organique spécifique pour gazon* du commerce, qui se présente sous forme de granulés, souvent riches en azote et en nutriments, pour un gazon très fatigué.
Opérez entre mars et avril, la veille d’une journée pluvieuse. Épandez-les juste après une tonte, un jour où la météo prévoit un épisode de pluie, à la main ou à l’aide d’un épandeur à gazon. L’eau entrainera le fertilisant dans le sol.

* Certains engrais enrichis en cyanamide réduisent en même temps l’acidité du sol (qui provoque la présence de mousses).

→ Lire aussi Terreauter un gazon : pourquoi, comment ?

Peaufinez avec la découpe des bordures

Pour finir, le début de printemps est aussi la bonne période pour retracer et densifier les bordures. Cette découpe des bordures, spécialité outre-Manche, est une étape parfois négligée chez nous, mais elle est essentielle pour parfaire l’apparence de votre gazon.

En mars, alors que le gazon reprend vie, sortez votre dresse-bordure ou demi-lune pour créer des lignes nettes et précises autour de vos plates-bandes, empêchant ainsi l’herbe de déborder sur les massifs. Créez une sorte de gouttière de 5 à 7 cm sur tout le pourtour du massif.

Cette opération ne se contente pas d’améliorer l’esthétique ; elle facilite également l’entretien futur en limitant l’invasion des mauvaises herbes. Pour un résultat optimal, effectuez cette tâche après la première tonte de la saison. Votre jardin gagnera en élégance et en netteté, prêt à accueillir les beaux jours.