Comment rempoter une plante d'intérieur ?

Quand faut-il rempoter ?

S’il y a une question avec une réponse valable pour toutes les plantes vertes d’intérieur, c’est celle-ci :

1. On conseille de rempoter les plantes en début de printemps, quand elles montrent des signes de redémarrage de la végétation, en général vers le mois d’avril. C’est le moment idéal. Si une plante montre des signes de besoin de rempotage urgent, vous pouvez le faire hors printemps, mais évitez de rempoter pendant la période de repos hivernal ou en plein été s’il fait chaud.
2. On rempote tous les ans, tous les 2 ans, parfois 3 ans suivant les plantes et leur croissance. Les plus grandes, quand il n’y a pas de pot plus grand ou qu’elles sont difficiles à déplacer, sont seulement surfacées (voir dernier paragraphe).

Comment voir qu’une plante verte a besoin d’être rempotée, sachant que les plantes d’intérieur aiment être à l’étroit dans leur pot :

• Elle peut montrer un signe évident : ses racines sortent sous le pot, par les trous de drainage, il est alors temps de lui offrir un plus grand logement.
• Elle commence à être très serrée au niveau du diamètre du pot, avec l’envie de pousser les bords, ou bien, elle déborde trop.
• Aucun signe de ce type, mais elle est tellement plus grande que son pot qu’elle boit l’eau d’arrosage à toute vitesse et son substrat sèche en 24 h même en hiver.
• Elle végète, peut-être en manque d’un nouveau substrat, qu’elle a épuisé depuis longtemps.

Sachez que si votre plante montre des signes de désespoir, tant que vous n’avez pas identifié la cause, n’ayez pas le réflexe rempotage. Cette opération peut l’achever si elle est en survie. Vérifiez qu’elle apprécie votre façon de l’arroser (pas d’eau stagnante au fond du cache pot depuis longtemps ou un terreau totalement déshydraté, à l’état de poussière), qu’elle n’est pas atteinte de parasites, que ses feuilles ne semblent pas malades.

Il est probablement temps de rempoter cette plante dont le chignon racinaire est assez développé

Quel pot choisir ?

Concernant la taille du contenant, il est conseillé de choisir un pot dont le diamètre est supérieur de 2 cm au précédent. Ce qui est très peu. Adaptez ce conseil à votre plante, il peut s’avérer judicieux de choisir un pot légèrement plus grand que ces 2 cm. Plus votre plante et votre pot sont grands, plus le pot suivant sera d’autant plus grand. Si vous avez trop attendu pour rempoter, sautez une marche aussi. En revanche, pour toutes les plantes grasses et cactées, qui poussent lentement, ces 2 cm sont vraiment à respecter.

Pour le choix de la matière, cela dépend de vos plantes, de votre région et de votre intérieur, pas de généralités ici. La plupart des pots pour plantes d’intérieur sont soit en terre cuite, soit en plastique, dont le défaut esthétique est amélioré par un cache-pot de votre choix. La terre cuite, poreuse, permet au substrat de sécher rapidement, quand le plastique produit l’effet inverse, le substrat peut mettre un certain temps, parfois trop de temps, à sécher.

Vous apprendrez quel matériau est fait pour vous en fonction de plusieurs critères :

• Le type de plantes. Les plantes grasses préfèrent la terre cuite. Les plantes gourmandes en eau sont mieux en pot plastique.
• Votre tendance à sous-arroser ou à sur-arroser. Le terreau de votre plante ne doit pas être encore humide 1 semaine après l’arrosage, car les racines souffrent de cette humidité constante, elles risquent de pourrir.
• L’atmosphère de votre intérieur : plus ou moins sec ou humide, avec du chauffage ou non, soumis à de fortes températures ou très tempéré.
• L’exposition de la plante : le substrat d’une plante en exposition très lumineuse séchera plus vite qu’en exposition plus sombre.

Si vous constatez que votre terreau a du mal à sécher, passez sur un pot en terre cuite et si à l’inverse, il sèche en moins d’une journée (hors plein été), passez sur le plastique. Cette dernière constatation est générale, elle souffre des exceptions selon le type de plante.

Choisissez toujours des pots seulement d’une ou deux tailles au-dessus du pot d’origine, la plante développera plus de feuilles et moins de racines

Quel substrat ?

Quelques plantes particulièrement peu susceptibles et résilientes poussent très bien dans un simple terreau pour plantes d’intérieur.

→ voir mon article sur les plantes d’intérieur faciles à cultiver

Soyez exigeants sur la composition du terreau. Un substrat de couleur très foncée (noire), collant et humide risque d’asphyxier votre plante. Il va, de plus, trop se tasser, se compacter autour de votre plante. Choisissez un substrat léger et fibreux sous les doigts, souvent de couleur marron à brun. Comme vous ne savez pas ce que contient visuellement le sac avant de rentrer chez vous, sachez qu’un terreau de qualité contient des matières fibreuses comme le coco ou la tourbe, mais attention, la tourbe est une ressource non renouvelable, il est préférable de limiter son usage. Toutefois, certaines tourbes sont extraites de tourbières exploitées de manière raisonnée, c’est en général précisé sur le sac.

De nombreuses plantes ont des besoins spécifiques. On choisit alors par exemple un substrat pour cactées ou un substrat pour orchidée pour les plantes épiphytes.

Au niveau avancé, on compose soit même son substrat ou on ajoute à son terreau généraliste des matériaux spécifiques selon l’effet recherché (perlite pour le drainage, sphaigne pour la rétention d’eau pour ne citer qu’eux).

On se munit toujours de billes d’argile pour déposer une couche dans le fond du pot et ainsi préserver les racines de l’humidité stagnante.

Bien choisir ou composer un substrat sur mesure, il est un élément clé de la réussite. Sélectionnez un terreau composé de fibres et léger

Technique de rempotage

Pour le rempotage, procédez ainsi :

• Si vous procédez à l’intérieur, installez-vous sur une table et au-dessus d’un sol que vous pouvez nettoyer facilement et/ou ajoutez bâche et papier journal par exemple pour protéger les surfaces.
• Préparez votre terreau ou votre mélange de substrat. Ayez tout sous la main, prêt à l’emploi, les sacs ouverts.
• Sortez délicatement la motte de son ancien pot et démêlez éventuellement les racines.
• Si l’opération s’annonce difficile, arrosez bien la motte plusieurs heures ou la veille du rempotage.
• Versez une couche de drainage de quelques centimètres au fond du nouveau pot sous forme de billes d’argile.
• Ajoutez votre substrat sur environ 1/3 du pot.
• Positionnez la motte de votre plante de telle manière à ce que sa base de départ de feuilles soit au niveau de la surface du pot.
• Complétez avec le substrat en tassant légèrement et régulièrement.
• Remplissez jusqu’à 2 cm sous le bord du pot et tassez encore une fois.
• Arrosez au-dessus d’un évier.
• Quand l’eau est bue, ajoutez un peu de substrat si nécessaire, si des vides sont apparus.
• Installez le pot sur une soucoupe ou dans un cache-pot.

Protégez vos surfaces et opérez sur un sol que vous pouvez facilement nettoyer, le rempotage est toujours une opération salissante !

Quelle exposition ?

L’exposition est variable selon le type de plante. Quelques principes généraux toutefois :

• En dehors des plantes grasses et des cactées, aucune plante n’aime griller au soleil derrière une fenêtre plein sud en été. Et encore, les succulentes peuvent aussi souffrir d’un tel traitement.
• La plupart des plantes d’appartement aiment une exposition lumineuse indirecte. C’est-à-dire près d’une grande fenêtre au nord, près d’une fenêtre à l’est ou à l’ouest, ou éloignée d’une fenêtre au sud. Ou encore, derrière un voilage au sud. Toute exposition au soleil direct est à bannir, sauf éventuellement en hiver quand le soleil est doux, et ne dure pas trop longtemps.
• Quelques plus rares plantes apprécient une exposition plus « ombragée ». Dans ce cas, on peut les éloigner davantage de la source de lumière naturelle.

Entretien

Arrosage

Il n’y a pas plus variable que l’arrosage, pour les raisons évoquées au chapitre « quel pot choisir ? « . Et parce que chaque genre de plantes a des besoins différents. Vous découvrirez à quelle catégorie d’arroseur vous appartenez en pratiquant. Dans tous les cas, ne laissez pas d’eau stagnante au fond du pot. Les conseils du type « arrosez une fois par semaine » ont très vite leurs limites. Observez la motte, l’humidité du substrat, touchez le terreau. Laissez-le sécher entre deux arrosages (sauf quelques plantes). Pour une succulente, laissez le terreau sec un certain temps (plusieurs jours, 1 semaine, 2 semaines, cela dépend de la plante et de la saison) avant d’arroser à nouveau. Vous verrez vite qu’une petite plante dans un petit pot a besoin de peu d’eau à chaque arrosage. Rien à voir avec l’arrosage des plantes à l’extérieur.

Engrais

Plusieurs amendements sont à votre disposition pour l’entretien des plantes d’intérieur. En dehors des habituels engrais, à choisir et doser selon le type de plantes, vous pouvez aussi nourrir votre plante avec du lombricompost par exemple.

Autre

Dépoussiérez régulièrement les feuilles de vos plantes avec une microfibre ou un chiffon doux.

Surfaçage

Quand les plantes sont très grandes, qu’il n’existe plus de taille de pot supérieure ou que la plante est trop lourde pour être ôtée de son pot, on pratique un surfaçage. On enlève les premiers centimètres de vieux terreau pour les remplacer par un terreau neuf et de l’amendement.

Le surfaçage consiste à remplacer les premiers centimètres de l’ancien substrat par un nouveau