Les feuilles mortes, comment les utiliser au jardin ?

Les feuilles mortes : un paillage de premier choix

Les feuilles mortes constituent un paillage de premier choix pour vos massifs, le pied des haies, mais pour le potager.

Étalées en couche épaisse, elles offrent de nombreux avantages puisqu’elles  :

•  protègent les plantes un peu frileuses (vivaces ou arbuste),
•  couvrent la terre et forment une barrière qui réduit l’effet négatif de la battance des pluies et du froid,
• empêchent les herbes indésirables de l’installer et limitent ainsi le désherbage,
• nourrissent les êtres vivants du sol et entretiennent sa fertilité en se décomposant.

En pratique, à l’aide d’un balai à feuilles, étalez les feuilles en couche épaisse pouvant aller jusqu’à 30 cm (n’ayez crainte, elle diminuera de 2/3 en moins de 3 semaines) et dégagez un peu le collet des plantes afin d’éviter une humidité trop importante.

Bien choisir ses feuilles mortes pour un paillage efficace

Toutes les feuilles ne se valent pas ! Certaines sont idéales pour le paillage, tandis que d’autres doivent être utilisées avec précaution ou évitées. Certaines essences de feuilles se décomposent rapidement et apportent des nutriments précieux au sol tout en favorisant la vie microbienne :

• Feuilles de charme, érable, tilleul, bouleau, frêne, noisetier : elles sont riches en minéraux et se décomposent rapidement.
• Feuilles de chêne : bien qu’un peu plus longues à se décomposer en raison de leur acidité, elles forment un bon paillage pour les plantes de terre de bruyère (hortensias, rhododendrons, azalées).
• Feuilles de fruitiers (pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, etc.) : elles sont généralement riches en nutriments et bénéfiques pour le sol.

Certaines feuilles sont plus coriaces et doivent être compostées avant d’être utilisées en paillage : c’est le cas des feuilles de platane, laurier, hêtre et châtaignier. Elles sont épaisses, riches en tanins et se décomposent très lentement. Il est préférable de les broyer avant usage ou de les mélanger à d’autres feuilles plus légères. Les feuilles de noyer contiennent de la juglone, une substance qui peut ralentir la croissance de certaines plantes. Il vaut mieux les composter longuement avant de les utiliser.

Attention ! : évitez les feuilles malades (rouille, oïdium, tavelure), car elles peuvent propager des maladies aux cultures. De même, ne recyclez pas les feuilles traitées aux pesticides ou herbicides, qui risquent de polluer le sol ou le compost et nuire à la biodiversité.

À découvrir, la vidéo d’Olivier sur le sujet : Bien utiliser ses feuilles mortes – Tuto vidéo

Les feuilles mortes : pour un excellent terreau gratuit

Le feuilles mortes permettent également de préparer un excellent terreau.

Pour ce faire, il suffit de disposer les feuilles en tas, de le retourner de temps à autre, et de le laisser se décomposer.

En petit jardin, n’hésitez pas à tester cette méthode, approuvée et garantie par nos experts : stockez-les dans un grand sac de jardin opaque, sac poubelle ou sac de gravats (plus ou moins 200 litres) que vous refermerez. Percez quelques trous dans le sac et mettez-le à l’abri. Au bout d’un an, vous  pourrez récupérer dans chaque sac l’équivalent de 30 a 40 kg de terreau de belle qualité… et gratuit.

A découvrir, le tutoriel de Virginie : “Comment faire un bon terreau de feuilles ?”

Les feuilles mortes : du carbone pour équilibrer le compost

Les feuilles mortes font partie des déchets “bruns” ou carbonés qui sont indispensables pour obtenir un compost équilibré.

Stockez vos feuilles dans un silo constitué de grillage ou dans un bac à compost séparé. À chaque apport de déchets verts (tontes, adventices), ajoutez l’équivalent d’un tiers de feuilles mortes et mélangez bien l’ensemble avec une fourche à bêcher.