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Le jardin japonais s’est inspiré du jardin chinois empreint d’influence bouddhiste. Il naît au VIIIème siècle et fait appel à des formes esthétiques dépouillées, une recherche de perspective pour donner un illusion d’espace, des objets symboliques (pierres, statues, île, pont…) et cherche à « emprunter » le paysage environnant (montagne, temple…).
Les jardins zen parus au Xème siècle sont d’un autre style très épuré dont certains paysagistes contemporains s’inspirent dans leurs créations modernes. Ils ont l’avantage d’occuper peu d’espace et d’être relativement simples dans la conception.
Le jardin clos possède une superficie souvent réduite mais son assemblage donne l’impression d’un grand espace ( limites camouflées, jeux de perspectives) et d’une imitation de la nature (montagnes, vallons, ruisseaux…) appuyée de la manière suivante :
– Une disposition précise des objets pour inciter le regard à aller d’un point intéressant au suivant : plantes, rochers, statues, pavillon…
– Des plantes aux formes, textures et tailles variées
– Un contraste entre rugueux et lisse, vertical et horizontal, doux et dur
– Une saisie du mouvement par des tourbillons du dallage, des monticules plantés.
Les bambous sont souvent présents dans les jardins japonais car leurs cannes géantes et régulières invitent le regard à s’élever vers le ciel. Le feuillage persistant anime le jardin à la moindre brise tout en faisant apparaître des jeux de lumière.
La couleur des cannes de bambou varie du jaune paille au pourpre en passant par le noir ébène ou le vert. Certaines présentent des stries vertes et jaunes comme Phyllostachys aureosulcata ‘Spectabilis’. Leur taille varie selon les cultivars de moins de 1 m comme le Pleioblastus, à plus de 5 m chez les Phyllostachys.
Les bambous ne sont pas uniquement utilisés en tant que végétal, ils servent aussi à la confection de mobiliers comme des fontaines, des mobiles, des claustras.
Si les feuillages sombres constituent la toile de fond, les couleurs vives n’en sont pas moins présentes, distribuées par taches. Les azalées, les rhododendrons et les camélias sont les végétaux les plus représentatifs de ces jardins.
Mais n’oubliez pas les couleurs tendres des cerisiers, des amandiers à fleurs, des magnolias qui sont illustrés dans les estampes japonaises. Les variétés de formes, pleureuse chez Prunus ‘Accolade’, colonnaire chez Prunus serrulata ‘Amanogawa’ s’ajoutent au charme de leur floraison. Les écorces rouge cuivré des Prunus, présentent en outre des stries horizontales, particulièrement décoratives chez Prunus serrula.
Parmi les vivaces, les parterres de primevères japonaises (Primula japonica) colorent avec faste les sous-bois humides, les fleurs toutes simples des anémones du Japon assurent la floraison jusqu’à l’automne.
Les plantes étalées
Les arbustes à la ramure horizontale sont particulièrement appréciés pour s’opposer aux formes dressées vers le ciel comme celle des bambous. Elles incitent à promener le regard tout autour. On retrouve ces lignes dans les toits des pagodes. Le jardinier japonais renforce cet aspect en pratiquant la taille en nuage notamment sur les pins et génévriers.
Ce port est particulièrement élégant chez le Cornus controversa ‘Variegata’ qui peut atteindre 15 m en tout sens. Son feuillage panaché éclaire un coin de jardin planté de rhododendrons et de camélias. Cornus kousa est encore plus spectaculaire lorsqu’il déploie sa floraison blanche en mai. Parmi les viornes et hortensias, retenez le Viburnum plicatum ‘Mariesii’ et l’Hydrangea macrophylla ‘Veitchii’ pour leurs inflorescences plates semblables à de la dentelle.
L’Hamamelis est aussi intéressant pour sa floraison hivernale jaune d’or et très parfumée. Ses branches grêles horizontales encore nues se couvrent d’une multitude de fleurs chiffonnées.
L’objectif de cette taille est de mettre en valeur l’architecture du tronc et des branches maîtresses de l’arbre ou de l’arbuste et de conserver les proportions et la forme choisie. Il s’agit de mettre à nu les branches maîtresses en ne gardant que des bouquets de feuillage en extrémité. La taille doit conserver un équilibre entre les dimensions du végétal et le volume de son feuillage. Les amas de verdure sont eux-mêmes taillés de façon à donner à l’ensemble une silhouette étagée.
Chez les pins, pratiquez cette taille dès leur plus jeune âge. On choisira des sujets intéressants par l’aspect tortueux du tronc et des branches.
Certains rochers sont mis en scène pour symboliser une montagne qui mène au sanctuaire ou bien une île, un bateau ou un animal (tortue et grue qui symbolisent longévité et bonheur). Leur disposition doit paraître naturelle même si des règles bien précises existent quant à l’orientation et la couleur.
Un arrangement ordonné de galets apparaît souvent dans les jardins zen. Ils peuvent évoquer une rivière, ponctuée çà et là de quelques gros rochers. Le sol peut être recouvert de gravillons blancs soigneusement ratissés de façon à dessiner des stries ou des spirales. Ces aménagements sobres délimitent des zones vides d’où se dégage une atmosphère apaisante.
Les pas japonais apparus au Xème siècle, en pierre ou en bois disposés dans l’eau, au sein d’un gazon ou parmi une couverture minérale (galets, graviers…) guident le promeneur vers un lieu précis, initialement vers le pavillon de thé en vu de ne pas salir son kimono.
Le statuaire revêt aussi une grande importance : lanternes et bouddhas guident au pavillon de thé.
L’eau symbolise le parcours de la vie :
1- la source évoque la naissance,
2- la cascade simule le parcours tumultueux et plein de vie de la jeunesse,
3- les méandres du ruisseau évoquent l’âge adulte avec ses hésitations et ses différents chemins,
4- les eaux calmes symbolisent l’apaisement de la fin de vie, l’île, le monde des immortels.
Elle est parfois seulement suggérée par des galets ou graviers.
Se laisser bercer par le murmure de l’eau invite à la rêverie, pour certains à la méditation. Un simple filet d’eau peut suffire. Par un système de balancier, les fontaines japonaises ou Shishi-Odoshi sont animées d’un mouvement périodique. Elles scandent les lieux intimes du son des bambous qui s’entrechoquent. Une petite pompe suffit à les activer.
Le son est aussi produit par le balancement des rameaux souples des arbres pleureurs ou des chaumes des bambous.
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