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Créer un verger, c’est une bonne idée. Créer un verger conservatoire, c’est encore mieux, car s’y rattache des notions de préservation, de transmission, d’apprentissage, de formation, de découverte, de partage, de passion... Car un verger conservatoire, également connu sous le vocable de verger pédagogique, a pour vocation de préserver et de protéger un patrimoine fruitier. Un patrimoine constitué de variétés d’arbres fruitiers, anciennes, parfois oubliées ou perdues, toujours locales. Bref, pour les « anciens », créer un verger conservatoire, c’est retrouver le goût de ces pommes, poires ou prunes, ramassées à même l’arbre, et dans lesquelles ils croquaient à pleines dents. C’est aussi initier les générations plus jeunes aux saveurs, aux gestes et techniques, à la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Et, pour les plus jeunes, un verger conservatoire, c’est un lieu pour apprendre, comprendre, découvrir, développer ses sens…
Si l’idée de créer un verger conservatoire vous titille, on vous distille quelques conseils et astuces
Comme son nom le laisse présager, un verger conservatoire a pour objectif de conserver des notions liées à un patrimoine fruitier. Il permet ainsi de garder en vie des variétés de fruits, représentatives d’un territoire, et/ou anciennes pour éviter qu’elles ne tombent dans l’oubli. Mais, dans un verger conservatoire, on peut également planter des variétés plus récentes dans le but de conserver leurs caractéristiques.
Un verger conservatoire peut donc être assimilé à un lieu de mémoire et de préservation d’un patrimoine génétique fruitier, mais aussi de la biodiversité.
Il peut se construire autour d’un même fruit et répertorier toute une collection d’espèces fruitières anciennes ou modernes. De nombreux vergers pédagogiques sont construits autour des pommes et des poires dans des régions productives comme la Normandie, de la vigne dans les régions viticoles… Le verger conservatoire peut aussi faire la part belle aux multiples espèces plantées sur un territoire précis, représentatives d’une région ou d’un terroir.
Il permet de planter des espèces locales, mais aussi de les étudier, de les décrire et surtout de les propager.
C’est une façon d’aller contre et de détourner une maladie qui peut s’attaquer à une espèce, de lutter contre l’érosion génétique naturelle des variétés, de pallier une baisse de production suite à un aléa climatique comme une tempête.
Au-delà des différentes variétés d’arbres fruitiers, un verger conservatoire permet de sauvegarder des traditions locales, des techniques ancestrales ou un savoir-faire liés à l’arboriculture et à la pomologie. C’est une façon de faire perdurer les techniques du greffage, l’art de tailler un arbre fruitier, de fabriquer une boisson typique (comme le cidre)suivant des méthodes traditionnelles…
Tout le monde peut créer un verger conservatoire dès lors qu’il possède un terrain suffisamment vaste pour accueillir des arbres fruitiers. Ainsi un particulier jardinier, une entreprise, un établissement scolaire, un agriculteur, une commune, une collectivité locale…peut créer un verger conservatoire. En revanche, un verger aura droit à l’appellation de « verger conservatoire » s’il accueille des variétés inventoriées et authentifiées par une association ou un organisme.
On peut évidemment créer un verger conservatoire privé. Car entretenir ses arbres fruitiers est un plaisir et une passion pour beaucoup. Mais le rendre public, même ponctuellement, permet de partager sa passion.
Un verger conservatoire peut ainsi s’ouvrir au grand public à travers des rendez-vous précis, ou être totalement libre d’accès. C’est donc un lieu de transmission pour partager un savoir, un lieu de partage et de découverte pour les non-initiés, un espace où les enfants (et les adultes !) (re)découvrent le cycle des saisons, les phases de développement naturel d’un fruit, le principe de la pollinisation, la saveur des bonnes choses…
Le verger conservatoire est donc un espace d’apprentissage pour toutes les générations, d’échange intergénérationnels, de formation aussi. On peut y organiser des ateliers, des visites guidées, des séances de plantation, de greffage ou de taille, on y partage une passion.
Enfin, un verger conservatoire se doit d’être un lieu de préservation de l’environnement et de la biodiversité.
De par toutes ces dimensions, un verger conservatoire peut être lourd à gérer, à entretenir et à pérenniser. C’est pourquoi il est parfois préférable de constituer une association pour réunir quelques passionnés, et de se faire accompagner par des associations reconnues en la matière, des réseaux ou des organismes comme Les croqueurs de pommes® ou Fruits oubliés. Et ce afin de faire appel aux collectivités locales qui ont souvent des subventions à allouer pour développer de tels projets.
Pour mettre en place un véritable verger conservatoire, il faudra certainement vous conformer à un cahier des charges précis, édité par une collectivité locale (souvent le Conseil général) en lien avec un organisme reconnu. Ce cahier des charges inclut en général la plantation d’une collection de variétés d’arbres fruitiers anciennement cultivés, caractéristiques d’un terroir et de paysages. Mais souvent aussi l’animation et le développement local.
Au-delà de ce cahier des charges, l’établissement d’un verger conservatoire nécessite :
Pour vous aider dans la création de ce verger conservatoire, n’hésitez pas à faire appel aux collectivités locales qui peuvent vous apporter un soutien financier via des subventions ou des appels à projets, mais aussi une aide et un accompagnement logistique.
De même, chaque région compte des pépiniéristes passionnés qui pourront vous aiguiller sur le choix des variétés.
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La pollinisation des arbres fruitiersPommiers, poiriers, cerisiers…Le choix vous appartient suivant le terroir où vous êtes implanté. Pour affiner ce choix, peut-être est-il aussi judicieux de se poser des questions quant à l’usage que vous souhaitez faire des fruits. Voulez-vous des pommes pour les consommer en jus, les cuire, ou les manger telles quelles ? Voulez-vous des fruits aux saveurs sucrées, acidulées, douces, juteuses… ? Des cerises pour la confiture ou la mise en alcool ? Voulez-vous conserver vos fruits ou les manger de suite ?
Pensez aussi à planter ou greffer des variétés précoces, mi-tardives ou tardives afin d’échelonner les récoltes.
Mélangez dans votre verger conservatoire les variétés autostériles et autofertiles, avec des variétés pollinisatrices.
En revanche, la rentabilité des arbres n’est pas une priorité puisque le verger conservatoire n’a pas vocation première à être productif et à exploiter les fruits. C’est seulement une « mémoire vivante ».
→ Découvrez notre article : Choisir une variété ancienne et locale d’arbre fruitier
Un verger, qu’il soit conservatoire ou pas, doit avant tout produire des fruits. C’est un fait mais ce n’est pas tout. Un verger conservatoire est un outil de préservation de la biodiversité et de l’environnement.
Logiquement, tous les produits phytosanitaires y seront bannis. C’est pourquoi il sera indispensable d’y établir un équilibre biologique entre les différentes espèces du territoire, végétales, animales et microscopiques. Comment ?
Quelques vergers conservatoires partout en France :
Tous les départements ou régions comptent des vergers conservatoires ou pédagogiques. Il suffit souvent de pousser la porte et vous découvrirez toujours des passionnés.
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