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Que vous les dégustiez en petit salé, en dal indien, en potage ou froides en salade, les lentilles allient la saveur aux vertus nutritionnelles. Riches en protéines végétales, mais aussi en fibres, en vitamines, en antioxydants, mais aussi en fer, magnésium, phosphore et autres minéraux, les lentilles ont beaucoup à offrir ! D’autant qu’elles bénéficient d’une large palette de couleurs, de formes et de textures qui permettent de varier les plaisirs culinaires. Apanage de certaines régions agricoles, la lentille se cultive peu dans les potagers. Peut-être de par son faible rendement. Pourtant, la culture de la lentille peut s’avérer intéressante, voire ludique, surtout si vous disposez d’un peu de place. Tous nos conseils pour semer, cultiver et récolter la lentille.
Plante potagère de la famille des fabacées, la lentille (Lens culinaris) aurait été cultivée dès le Néolithique. Plus tard, des gravures prouvent que les Pharaons consommaient les lentilles qui poussaient le long du Nil. Il faut reconnaître que cette petite graine a de quoi satisfaire tous les appétits tout en distillant ses bienfaits nutritionnels. Si on ajoute le fait qu’elle est pauvre en calories et digeste, la lentille a toutes les raisons de figurer en bonne place dans les cuisines.
Et dans les potagers ? Plus rares sont les jardiniers qui se lancent dans la culture de cette plante très ramifiée qui forme des touffes de 30 à 40 cm de haut, formées de tiges fines et de petites feuilles oblongues qui se terminent par des vrilles. Peut-être parce qu’elle bénéficie d’un rendement plutôt faible. Chaque gousse ne contient que 2 petites graines et un pied produit environ 15 g de lentilles. Si l’on part sur une dizaine de pieds par m2, je vous laisse faire le calcul…
Pour autant, planter des lentilles n’a rien de compliqué et peut être enrichissant et valorisant. La lentille ne demande pas d’arrosages fréquents ni de fertilisation particulière. En revanche, il lui faut le soleil d’un climat tempéré, des binages réguliers et au moins un buttage. Pour le jardinier, elle présente l’avantage de fixer l’azote dans le sol grâce aux nodosités de ses racines. Donc cultiver une parcelle de lentilles tous les 4 ans enrichit la terre.
Avec la lentille, on en voit de toutes les couleurs ! Car la lentille bénéficie de plusieurs variétés qui se distinguent par leur forme et surtout leur teinte :
La lentille a certes besoin d’un emplacement ensoleillé mais préfère les climats tempérés. Pour autant, elle sait résister à la sécheresse.
Au niveau du sol, une terre ordinaire lui convient, à condition qu’elle soit légère et bien drainée. Accommodante, elle peut même pousser dans des sols sableux et peu riches.
En revanche, cette terre doit être bien préparée et travaillée profondément afin que la lentille s’enracine convenablement. Ainsi, les plantes ne versent pas, ce qui est néfaste pour le développement des gousses. Commencez par désherber avec soin la parcelle destinée à la culture des lentilles. Ensuite, décompactez le sol en profondeur à l’aide d’une grelinette. Enfin, affinez la surface du sol avec un croc et un râteau.
La lentille se sème de mars à mai, lorsque les risques de gelées sont éliminés. Bien que rustique, la lentille préfère les sols réchauffés. Dans le sud de la France, la lentille peut être semée en automne.
Les étapes du semis :
Cet arrosage régulier se poursuit pendant une dizaine de jours jusqu’à ce que les plants lèvent. Il reprend au moment de la floraison, soit environ de mai jusqu’en août, suivant les variétés, mais avec parcimonie au risque de voir se développer uniquement le feuillage. La lentille n’aime guère l’humidité donc ayez la main légère sur l’eau. Pour éviter les arrosages, le mieux est encore de pailler entre les rangs.
La lentille a besoin de binages réguliers et d’au moins un buttage. Les binages permettent d’éliminer les adventices que la lentille craint. Quant au buttage, il intervient dès que la plante atteint 10 cm. C’est le gage d’un bon enracinement et d’un pied qui se tient bien droit. Pour éviter que les touffes de lentilles versent, on peut aussi tendre des fils de par et d’autre des rangs.
La récolte intervient de fin juillet à début septembre. Il est important de récolter avant que les gousses ne soient complètement mûres afin de ne pas perdre les grains. En général, les pieds de lentilles deviennent jaune doré, les cosses sont fermées et sèches.
La récolte se fait en une seule fois par arrachage des pieds. Laissez-les se ressuyer pendant une journée puis attachez-les en bouquets pour les suspendre, tête en bas, dans un local frais et aéré. Ainsi, toutes les graines finissent de mûrir et de sécher.
Une fois secs, les bouquets de pieds de lentilles se battent pour faire éclater les gousses. Il suffit de procéder à cette opération sur un drap. Les lentilles se conservent ensuite dans un récipient hermétique dans un endroit frais à l’abri de la lumière.
Comme le pois chiche, la lentille a un ennemi : la bruche. Ce petit insecte perce de petits trous à l’intérieur des grains. Pour éliminer les graines touchées, mettez-les au congélateur pendant 24 heures. La bruche n’y résiste pas !
Les pucerons apprécient aussi les lentilles. Une pulvérisation de savon noir dilué dans de l’eau est efficace.
→ En savoir plus dans notre sujet : Bruche des légumineuses, qu’est-ce-que c’est ? Comment s’en débarrasser ?
Seule lentille en France à bénéficier d’une AOP (Appellation d’origine protégée), la lentille du Puy est verte teintée de bleu. La nature des sols et le microclimat de cette zone de montagne qui regroupe 87 communes de Haute-Loire répartis sur le Velay volcanique et la bassin du Puy donnent toutes ces qualités et propriétés organoleptiques à cette lentille. La lentille est cultivée en Auvergne depuis l’époque romaine, des amphores remplies de cette précieuse légumineuse ont d’ailleurs été retrouvées à Saint-Paulien.
La lentille est le premier légume à avoir obtenu une AOP en 1996, devenu AOP international en 2008.
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