Désherber une terrasse, une cour ou une allée : nos conseils

Les outils désherbeurs à main traditionnels : efficaces et écologiques

Rien ne remplace le désherbage manuel pour un résultat précis et durable. C’est une méthode à la fois écologique et économique. Certes, il faut s’armer de patience, s’y remettre souvent à plusieurs fois pour un résultat net. L’huile de coude et l’arrachage en position accroupie peuvent en démotiver certains… Mais plusieurs outils indispensables nous facilitent la tâche, chacun étant indiqué pour la surface dure des dallages ou celle, plus molle, des graviers.

Pour les terrasses et les allées :

• Le couteau à désherber ou couteau désherbeur est l’outil indispensable pour retirer les herbes poussant dans les espaces étroits entre les pavés, les briques ou les dalles. Ce couteau permet de racler les mauvaises herbes au ras du sol. Sa lame fine et tranchante facilite le travail dans les interstices.
• Le grattoir de joints est conçu pour enlever la mousse et les herbes incrustées dans les interstices des terrasses dallées. Ces deux outils seront réservés à des travaux de désherbage ponctuels et sur de petites surfaces.

Pour les cours gravillonnées :

• Le sarcloir ou binette est un outil efficace pour désherber les surfaces gravillonnées, où les adventices peuvent s’enraciner plus profondément. Il permet de couper les herbes au ras du sol sans effort excessif. Son long manche évite de se pencher, ce qui le rend pratique pour les grandes surfaces
• La gouge dont on se sert dans les pelouses ou massifs est aussi très efficace dans les cours gravillonnées pour extirper les mauvaises herbes à racines pivotantes les plus récalcitrantes.
• La brosse en inox : la brosse métallique, maniable, permet de déloger les mauvaises herbes des interstices et rainures, et de finaliser le nettoyage après l’arrachage.

Ces outils offrent une solution pratique et durable, adaptés à de petites surfaces ou pour un entretien régulier.

Mon conseil : sur les gravillons, travaillez lors d’une journée bien sèche, les adventices seront plus faciles à éliminer.

→ Lire aussi nos articles sur le sujet : Désherbage, 7 outils qui facilitent la tâche ; à quoi sert un desherbinet ?, et à quoi sert un couteau-désherbeur ?

Certaines adventices se retirent même facilement toutes seules par temps sec

Les machines : des solutions mécaniques pour un désherbage sans effort

Pour ceux qui redoutent le désherbage manuel, fastidieux, et qui souhaitent désherber sans effort physique, les machines offrent une alternative à ne pas négliger. Leur intérêt est surtout pour traiter de grandes surfaces, pour lesquelles le désherbage devient plus rapide et elles ont quelques inconvénients.

• Le désherbeur thermique : il brûle les plantes indésirables en quelques secondes en provoquant un choc thermique. C’est la machine adaptée pour les allées pavées et les terrasses. Utilisant la chaleur pour éliminer les mauvaises herbes, cet appareil est écologique et efficace. La chaleur détruit les cellules des plantes, les faisant mourir en quelques jours. Il est idéal pour les grandes surfaces comme les allées et les cours.
• Le désherbeur électrique : pratique pour les petites surfaces, ce désherbeur fonctionne grâce à une résistance chauffante (flamme directe ou infrarouge). Sa température de chauffe est généralement autour de 600°C, ce qui est suffisant pour éliminer les mauvaises herbes sans endommager les surfaces environnantes. Il est léger et maniable, parfait pour les terrasses et les petits jardins.
• Le désherbeur à gaz : efficace pour les grandes zones, ce désherbeur utilise une flamme pour brûler les mauvaises herbes.  Les différents modèles atteignent des températures de 600 à 1000°C. Ils permettent de traiter de larges surfaces en peu de temps. Ils sont un peu plus encombrants et lourds à manier.

• Le désherbeur à brosse rotative (balayeuse mécanique) est adapté aux sols en pierre ou en béton et toutes les surfaces dures, imperméables. Comme tous les outils de brossage, il ne peut être employé sur du stabilisé ou du gravier. Il décolle les mauvaises herbes superficiellement ainsi que la mousse par arrachage.
• Le nettoyeur haute pression se montre efficace contre la mousse et les herbes peu enracinées sur les surfaces en dur. C’est plus un outil de nettoyage des surfaces minérales qu’à proprement parler de désherbage. Une pression d’environ 150 à 200 bars est généralement suffisante pour décoller les mauvaises herbes sans endommager les dallages. Utiliser une buse à jet plat pour un nettoyage précis et efficace.

⊗ Le pour et le contre
 On peut reprocher plusieurs défauts à ces machines, outre le fait qu’elles soient bruyantes et puissent, pour certaines, être dangereuses dans leur manipulation. Les modèles à gaz émettent du CO2 et consomment des énergies fossiles, les nettoyeurs haute pression consomment beaucoup d’eau et d’électricité … Pas si respectueuses de l’environnement que cela…

Plus embêtant encore, puisque l’on cherche à éliminer les adventices, ces appareils détruisent les parties aériennes des plantes par choc thermique, mais n’affectent pas vraiment les racines. Les mauvaises herbes vivaces, surtout celles qui ont des systèmes racinaires profonds, repoussent de plus belle.
Ces méthodes peuvent rendre certaines plantes plus résistantes à long terme. Résultat ? Elles reviennent encore plus fortes !

→ Lire aussi Nos conseils d’entretien pour un dallage beau et propre toute l’année et Comment nettoyer les joints du pavage de la terrasse ou des allées ?

Les nouveaux "désherbants" : une alternative intéressante

Depuis l’interdiction des produits phytosanitaires de synthèse (les herbicides chimiques comme le glyphosate), que reste-t-il comme “désherbant” en vente dans le commerce ? Plusieurs solutions biologiques sont apparues sur le marché, notamment une grande gamme de désherbants naturels à base de pélargonium devenus incontournables.

• Les désherbants à base d’acide pélargonique (ou nonanoïque), une substance naturellement présente dans certaines plantes (les pélargoniums, les fameux géraniums odorants). Ils sont surtout efficaces contre les jeunes adventices. Extraits d’huile de géranium et des acides gras présents dans les feuilles de géranium, ils agissent en détruisant les membranes cellulaires des plantes, ce qui les fait se dessécher et mourir en quelques heures. Point positif, ils sont biodégradables et considérés comme produits de biocontrôle. On les trouve dans le commerce sous forme de concentrés à diluer ou de solutions prêtes à l’emploi. Ils sont à utiliser quand les températures sont douces (10-15°C minimum), soit au printemps et en automne, dans des conditions sans vent et quand le temps ne prévoit pas de pluie dans les heures qui suivent. On préconise de faire une seconde application 10 à 15 jours après la première application.
• Les désherbants à base d’acide acétique : très concentrés en vinaigre blanc, ils détruisent rapidement les cellules des plantes en brûlant leurs feuilles, notamment sur les surfaces minérales. Ils abaissent le pH du sol…
• Les désherbants à base d’acide caprylique et caprique :  composés d’acides gras présents dans certaines huiles végétales, ils agissent de manière similaire à l’acide pélargonique en détruisant les cellules des plantes. Ils sont réputés plus efficaces sur la durée.

Ces solutions sont à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement, mais demandent généralement plusieurs applications pour un résultat optimal.

⊗ Le pour et le contre

Les acides dont l’acide pélargonique n’ont pas d’effet résiduel dans le sol, ce qui signifie que les mauvaises herbes repoussent rapidement après l’application. L’effet sans mauvaises herbes est donc temporaire, même s’il offre un visuel bluffant quelques heures après l’application.

Plus embêtant, les désherbants à base d’acide pélargonique ou d’acide acétique ne pénètrent pas les racines, ils agissent en contact uniquement sur la partie aérienne. Ils sont donc inefficaces sur les adventices vivaces comme le liseron ou le chiendent, qui repousseront quelques semaines après le traitement.

Enfin, le recul scientifique sur leur toxicité en cas d’applications répétées reste limité.

Les remèdes de grand-mère : pour un désherbage naturels et à portée de main

Si vous recherchez des solutions 100 % naturelles et maison, plusieurs astuces de grand-mère permettent de limiter la prolifération des herbes indésirables. Ces méthodes sont faciles à appliquer et ne nécessitent pas d’investissement particulier, puisque l’on a en général ces produits dans le placard ou en cuisine. On peut y recourir parce que l’on traite des espaces minéraux, à ne pas adopter au jardin ! Toutefois, ces solutions requièrent des applications régulières pour s’avérer pleinement efficaces.

• Le vinaigre blanc : un acide naturel efficace
  Oui, c’est le même que celui des désherbants à base d’acide acétique ! Naturel et écologique, le vinaigre blanc est un bon désherbant. Il est très bon marché, biodégradable et volatil. Son acidité brûle les feuilles des mauvaises herbes. Dilué ou pur, on le pulvérise directement sur les feuilles par temps sec. Pour une efficacité optimale, agissez par temps ensoleillé. Il est moins efficace sur les plantes à racines profondes.
• L’eau bouillante (eau de cuisson du riz, des pâtes ou des pommes de terre) : une méthode express
  Riche en amidon, elle agit en brûlant les herbes sur place. Versez une dilution d’eau — préférablement non salée – directement sur les fissures pour une action immédiate. Cette méthode est surtout efficace sur les jeunes pousses. Son effet herbicide fonctionne quand l’eau de cuisson est bouillante ! Récupérez là juste après avoir fait cuire vos pommes de terre, direction la terrasse pour en arroser les joints entre les dalles ou, plus pratique, la cour gravillonnée.
• L’urine pure : un désherbant méconnu
   Reconnue pour son action fertilisante lorsqu’elle est diluée, elle devient un herbicide de contact quand on l’utilise pure et en quantité !
• Les huiles essentielles d’orange, de citron et dans une moindre mesure de basilic ont un effet herbicide de contact lorsqu’elles sont diluées avec du vinaigre blanc et du savon noir. Le limonène, présent dans les agrumes, agit en desséchant les plantes. Mais elles ne détruisent pas les racines et nécessitent plusieurs applications…
• La cendre de bois : un effet préventif modéré
  Riche en sels minéraux, elle peut freiner la germination des adventices en modifiant légèrement le pH du sol. Son effet est surtout préventif et temporaire et se limite à freiner la repousse. Saupoudrez-la sur les zones à désherber, en traits de 1 cm d’épaisseur.
• Le sel, à utiliser avec parcimonie pour éviter d’altérer la vie du sol et les nappes phréatiques ! Le sel peut en effet stériliser le sol s’il est utilisé en grande quantité. Saupoudrez une petite quantité de gros sel idéalement, directement sur les mauvaises herbes des fissures dans les dallages pour les déshydrater.
• Le bicarbonate de soude : adapté pour désherber les zones pavées, le bicarbonate de soude augmente le pH du sol, rendant la vie difficile aux adventices. Attention également à son dosage, car comme le sel, il a un effet négatif sur les sols. Saupoudrez-le directement sur les mauvaises herbes ou diluez-le dans de l’eau avant de pulvériser. Il convient bien aux surfaces pavées pour limiter la repousse des adventices.

Les règles d'or pour l'entretien des surfaces dures au jardin

Vous l’aurez compris en lisant la totalité de cet article… on ne connait encore pas de recette miracle pour éliminer 100% des mauvaises herbes sur les dallages, pavages ou graviers. Comme le rappelle très justement Virginie D. dans Le désherbage… au naturel, “il n’existe pas de désherbant naturel ou de désherbant bio qui soit sélectif, total et définitif”, car ces produits n’ont pas d’effet résiduel dans le sol. Ils agissent en tant qu’herbicide de contact seulement.

Certaines plantes, comme le trèfle rouge, peuvent être plus résistantes que d’autres aux effets de l’acide pélargonique en raison de leurs caractéristiques physiologiques.

Par contre, quelques notions sont bonnes à se remettre en tête :

• Miser sur un entretien régulier : un désherbage manuel régulier aide à contrôler les mauvaises herbes avant qu’elles ne deviennent trop développées et envahissantes. Un balayage et un nettoyage régulier des surfaces en dur aide à enlever les graines de mauvaises herbes avant qu’elles ne germent. Sur des graviers, veiller à ne pas laisser s’installer de feuilles qui seront le terreau – c’est le cas de le dire – pour de futures mauvaises herbes…
• Combiner les différentes pratiques : si le désherbage manuel reste à privilégier, on peut toujours l’alterner avec d’autres méthodes moins fatigantes présentées ci-dessus.
• Mise en œuvre à faire dans les règles de l’art sur les dallages, pavages et graviers : l’installation systématique de géotextiles est indispensable (bien qu’elle ne soit pas miraculeuse). Le jointoiement des dalles et des pavés doit être impeccablement fait et entretenu dans le temps.
• Répéter les applications : appliquer le désherbant plusieurs fois pour affaiblir les plantes au fil du temps est une technique éprouvée.
• Veiller toujours à extirper la totalité de la racine quand vous le faites manuellement.
• Utiliser toujours des gants de protection et empêcher l’accès aux zones traitées aux animaux et aux enfants dans l’heure qui suit, même pour les produits de biocontrôle.
• Agir par temps sec et ensoleillé pour maximiser l’efficacité du traitement.
• Enfin, les zones en campagne, les jardins dans lesquels la biodiversité est forte seront toujours plus soumis à la présence de mauvaises herbes par la présence d’oiseaux et d’animaux qui transportent les graines…

Ne laissez pas des dallages sans entretien

Quel traitement privilégier pour quelle adventice ?

Pour compléter ces informations, voici, en fonction des herbes indésirables, les méthodes ayant prouvé le plus d’efficacité :