Mes graines ne germent pas : pourquoi ? Que faire ?

Comprendre les bases de la germination

Avant de pointer du doigt les erreurs, peut-être est-il judicieux de revenir aux fondamentaux. La germination, c’est le moment magique où la graine, un embryon de plante enfermée dans un tégument, jusque-là en sommeil, se réveille pour entamer sa transformation en plante. C’est un processus naturel, mais ultra-sensible.

Les quatre éléments clés de la germination

Pour qu’une graine germe, elle a besoin d’un environnement favorable.

• La chaleur : la plupart des graines ont besoin d’une température autour de 18 à 22°C pour sortir de leur torpeur. Si la température est trop froide, elles restent en sommeil, si elle est trop chaude, elles risquent de sécher. Chaque graine a d’ailleurs des besoins spécifiques, certaines germent dès 7 à 8 °C, d’autres ont besoin de températures nettement supérieures. Je vous invite à consulter mon article La germination des plantes potagères qui indique, entre autres, les températures idéales de germination des principales plantes potagères.

• L’humidité : les apports d’eau permettent de réhydrater la graine, d’activer ses enzymes et de mettre en route les réactions biochimiques nécessaires à la croissance. Mais attention, il ne s’agit pas de la noyer ! Un terreau détrempé accentue le risque de pourrissement des graines.

• L’oxygène : même sous terre, les graines respirent. Si le substrat est trop tassé ou saturé d’eau, les échanges gazeux ne se font plus et la graine peut étouffer.

Quant à la lumière, son rôle varie. La plupart des graines, comme celles de laitue ou de basilic, ont besoin de lumière pour germer. D’autres, nettement plus rares, préfèrent l’obscurité. C’est toujours indiqué sur les sachets.

Pour germer, une graine a besoin de chaleur, d’humidité et d’oxygène

De l’importance de la qualité des graines

Si les graines sont trop vieilles ou mal conservées, elles peuvent perdre leur pouvoir germinatif. Une graine, c’est vivant ! Elle a une durée de vie variable selon les espèces et elle déteste l’humidité, les variations de températures trop importantes ou la lumière pendant sa “pause” en sachet.

Si vous avez quelques doutes sur des graines retrouvées au fond de votre boîte, faites le test des feuilles de papier essuie-tout. Il suffit d’humidifier les feuilles de papier et de placer les graines entre. En trois jours, la germination intervient.

Les erreurs de germination les plus fréquentes

Quand une graine refuse de germer, il y a forcément une raison précise, que ce soit une maladresse ou une condition inadaptée. Essayons de comprendre les principales causes qui empêchent des graines de lever, et surtout les solutions concrètes pour pallier le problème.

Une température inadaptée

Certaines graines sont frileuses, d’autres plus tolérantes, mais en dessous de 15°C, beaucoup d’entre elles vont simplement… attendre des jours meilleurs. En bref, toutes les graines sont différentes et connaître leur température de germination est important. Elle est d’ailleurs souvent indiquée sur les emballages. À titre d’exemple, les fèves, les petits pois, la laitue ou les épinards germent entre 6 et 10 °C, c’est pourquoi ils peuvent être semés en pleine terre dès mars. En revanche, les graines de tomate, de melon ou de courge demandent des températures très largement supérieures pour germer. Le semis au chaud s’impose. Semer trop tôt dans la saison ou dans une pièce fraîche peut ralentir (ou bloquer) la germination.

Nos solutions :

• Utilisez un tapis chauffant ou une mini-serre chauffante pour les semis en intérieur de plantes potagères frileuses. On peut aussi les installer dans une pièce qui bénéficie d’une source de chaleur naturelle, comme une véranda.
• Attendez, pour les semis en pleine terre, que le sol se réchauffe vraiment au printemps, quitte à repousser les semis de quelques jours ou semaines.

Un arrosage mal dosé

Pour germer, une graine a besoin d’eau. Mais point trop n’en faut ! En effet, dans un substrat gorgé d’eau ou totalement détrempé, une graine va immanquablement pourrir. À l’inverse, dans un terreau complètement sec, la graine va interrompre son processus de germination.

Nos solutions :

• Pour garder le substrat simplement humide, ni détrempé, ni sec, il est préférable d’arroser vos semis au brumisateur ou au pulvérisateur
• Pour conserver un certain degré d’hygrométrie, n’hésitez pas à couvrir vos semis avec un film plastique ou un couvercle transparent. Mais il faut aérer un peu chaque jour.

Une profondeur de semis inadéquate

Que ce soit en pleine terre ou en terrines, une graine doit être enterrée à une profondeur proportionnelle à sa taille. Plus elle est petite, plus elle est semée près de la surface. Quant aux graines plus grosses, comme celles des petits pois ou des fèves, elles doivent être un peu plus enterrées, entre autres pour échapper au bec des pigeons qui en raffolent.

Nos solutions :

• Retenez la règle suivante : il faut enterrer les graines à 2 à 3 fois leur diamètre.
• Ainsi, les graines de radis, salade, carotte, mâche, poireau, tomate… s’enterrent à moins de 1 cm de la surface et sont simplement légèrement tassées. Les graines de fèves, petits pois et haricots s’enterrent à 3 cm.
• Essayez de ne pas semer trop serré. Un semis clair facilite la levée des graines.
  

  Les graines se sèment à une profondeur de deux à trois fois leur diamètre

Une luminosité insuffisante

La lumière est également importante, car la plupart des végétaux en ont besoin pour germer. Rares sont les graines qui peuvent germer dans l’obscurité. Cette luminosité agit même à travers le substrat. Si à l’extérieur, les graines bénéficient de suffisamment de lumière, c’est souvent plus problématique à l’intérieur, surtout au printemps lors des semis des graines frileuses.

Nos solutions :

• Placez vos caissettes, terrines ou godets près d’une source de lumière comme une fenêtre exposée au sud ou à l’ouest, ou, idéalement, dans une véranda.
• Veillez aux rayons du soleil direct qui peuvent brûler les jeunes pousses dès qu’elles ont levé.

Un substrat inapproprié

Semer dans une terre de jardin lourde, collante, trop tassée ou grossière ou un terreau trop riche peut freiner la germination. Tout simplement, parce que votre petite graine si frêle n’aura pas la force suffisante pour soulever les composants du sol. Les jeunes racines ont besoin d’un sol léger, aéré, sans excès de nutriments au début.

Nos solutions :

• Pour vos semis intérieurs, utilisez un terreau spécial semis ou rempotage, constitué de terreau, de sable et de vermiculite.
• Pour les semis en pleine terre, il faut absolument travailler et ameublir le sol, puis ratisser pour l’aplanir et l’alléger. Profitez-en pour supprimer avec soin les cailloux et les mauvaises qui font concurrence aux graines.
• Si, après ce travail de préparation, votre sol est encore très lourd, tamisez du terreau sur vos graines semées.

Des graines trop vieilles ou mal stockées

Les graines ne sont pas éternelles. Les fabricants indiquent d’ailleurs une date limite de conservation sur les paquets, qu’il est recommandé de respecter. En effet, plus les graines vieillissent, plus leur taux de germination baisse. Et si elles ont été stockées dans un endroit humide ou chaud, elles risquent d’avoir perdu toute vigueur et ne seront plus viables.

Certaines graines peuvent voir leur capacité de germination augmenter grâce à un simple trempage d’une nuit dans une eau tiède.

Nos solutions :

• Bien vérifier la date de péremption des graines avant de semer.
• Conserver les graines dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière, sans changement de température trop soudain.
• Garder vos graines dans des boîtes ou des bocaux hermétiques.

Une petite anecdote pour finir : cette année, lorsque j’ai voulu semer mes graines de fèves, j’ai eu la surprise de les trouver infestées par la bruche des légumineuses. J’ai dû jeter l’ensemble de mes semences. La faute m’incombe : j’avais oublié de passer mes graines pendant 24 h au congélateur pour tuer les larves. De plus, je ne les ai pas conservées dans des boîtes hermétiques.