Comment attirer le grosbec casse-noyaux dans son jardin ?
Reconnaitre et attirer cet oiseau dans son jardin
Sommaire
Pour qui aime les oiseaux du ciel, l’hiver est une période propice à l’observation. L’installation de mangeoires attire des espèces difficiles à voir hors période hivernale. J’appartiens à cette catégorie de passionnés qui passeraient des heures à regarder, cachée derrière les vitres, les allers et venues des mésanges et autres pinsons. Et cet hiver, alors qu’il a gelé durablement chez moi, pour la première fois dans mon jardin, j’ai eu le bonheur de voir deux grosbec casse-noyaux venir s’attabler à la mangeoire, garnie de graines de tournesol. Difficile de les rater tant leur corps trapu et massif, leur bec puissant et leur plumage coloré de fauve attirent le regard. Une puissance et une corpulence qu’ils n’utilisent d’ailleurs pas pour chasser les autres passereaux qui partagent leur repas, tant ils font preuve d’une certaine placidité !
Découvrez le grosbec casse-noyaux, un magnifique oiseau des jardins, son alimentation, sa reproduction et son mode de vie, pour apprendre à mieux le (re)connaître.
Quelle est la particularité de l'oiseau appelé gros bec ?
Commençons par présenter le grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes), un oiseau étonnant à bien des égards. Ce passereau est membre de la famille des Fringillidés, qui compte dans ses rangs le bouvreuil pivoine, le chardonneret élégant, les pinsons des arbres et du nord et le verdier d’Europe. Mais c’est assurément le plus gros d’entre tous. Avec une longueur jusqu’à 18 cm et un poids qui frise 60 à 70 g, le gros-bec casse-noyaux affirme sa présence. D’autant qu’il a un corps particulièrement trapu et massif. Sa silhouette compacte est d’ailleurs marquée par une absence de cou, une queue courte et une tête imposante.
En termes de plumage, le gros-bec casse-noyaux est unique. Il est essentiellement coloré de roux, de brun orangé, de fauve et de châtain clair et de gris clair. Sur les ailes, on aperçoit le noir des rémiges, ponctuées d’une bande blanche et de reflets bleutés. De la gorge au ventre, le plumage est plus beige. Outre ces couleurs assez caractéristiques, c’est surtout le bec qui permet de faire la différence avec d’autres oiseaux. Un bec si particulier qu’il donne son nom à cet oiseau. En effet, ce fringillidé est doté d’un bec conique, robuste et énorme. Un appendice qui lui permet de briser des noyaux avec une force impressionnante pour un si petit oiseau ! Il peut mettre une force d’écrasement de l’ordre de 20 à 40 kg avec un seul coup de bec ! Autant dire que le gros-bec casse-noyaux est une vraie force de la nature. Une force dont il se sert uniquement pour se nourrir.
La femelle ressemble beaucoup au mâle, en plus terne.
Nullement belliqueux, cet oiseau se distingue parfois par un cri typique équivalent à un “tick” et à son chant plutôt calme, assez court.
Mode de vie, reproduction et habitat du grosbec casse-noyaux
Avec un peu de chance (je l’ai eue !), on peut parfois apercevoir un gros-bec casse-noyaux venir se servir dans les mangeoires en hiver, par temps très froid. Et, par sa taille, il se démarque vraiment au milieu des mésanges, pinsons, moineaux et autres chardonnerets élégants. Mais, hors cette période hivernale, le gros-bec casse-noyaux est relativement farouche, plus discret.
Où se rencontre le gros-bec casse-noyaux ?
Coccothraustes coccothraustes est essentiellement un oiseau forestier qui fréquente les milieux boisés fermés, les forêts de feuillus ou mixtes, les grands parcs et les jardins, et occasionnellement les vergers où il sait trouver de la nourriture. Souvent perché en hauteur dans les arbres, il lui arrive de venir glaner sa nourriture au sol, mais de manière très rapide.
Quel est son mode de vie ?
Le gros-bec casse-noyaux est sédentaire sur notre territoire, migrateur partiel dans les pays au climat plus froid. Ainsi, les populations d’Europe du Nord et d’Europe de l’Est migrent vers le sud en hiver pour chercher de la nourriture. C’est pourquoi, suivant les années et les réserves de nourriture dans les pays les plus froids, la population fluctue considérablement en France. Et, en cet hiver 2024-2025, d’après les comptages, il semble bien présent.
Sinon, cet oiseau a un mode de vie ni vraiment grégaire ni vraiment solitaire. Il peut ainsi évoluer en groupes très lâches. En période de reproduction, il se montre territorial, mais hors cette période, il n’est guère bagarreur. Pourtant, sa corpulence de lutteur et son bec massif pourraient laisser croire le contraire.
Comment se reproduit-il ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Monsieur gros-bec casse-noyaux se montre très patient pour séduire sa femelle. Lors de la période de reproduction, il multiplie les courbettes, les battements d’ailes, les danses, les chants, les parades et les offrandes pour décider celle qu’il a choisie. Sachant que ce cérémonial qui commence en avril peut durer jusqu’à deux mois !
Chez les gros-becs casse-noyaux, la parade nuptiale peut durer deux mois !
Où niche le gros-bec ?
Une fois l’accouplement acté, Madame s’attelle à la construction du nid en coupe, sur une branche d’un ligneux à plus de 3 mètres de haut. Le nid est fait de brindilles, de lichens et de mousses, d’herbes. Il peut parfois nicher en compagnie d’autres couples, installés dans les parages. La femelle pond entre 3 et 5 œufs, l’incubation, assurée par la femelle, dure environ 12 jours. Les oisillons quittent ensuite le nid, mais continuent à être nourris par les parents pendant deux semaines.
En général, on compte une à deux couvées par an, avec un taux de réussite assez élevé.
De quoi se nourrissent les gros-bec casse-noyaux ?
Le gros bec casse-noyaux a un régime essentiellement granivore. En effet, il a une prédilection pour les samares, c’est-à-dire les graines ailées de nombreuses espèces d’arbres comme le hêtre (Fagus), le frêne (Fraxinus), le charme (Carpinus betulus), l’érable champêtre (Acer campestre), l’orme (Ulmus)… qu’il va récolter directement dans la ramure. Lorsque les samares tombent, il s’aventure au sol pour les ramasser. Cet oiseau à la robe fauve peut aussi mettre à son menu des bourgeons en fin d’hiver, de jeunes pousses d’arbres au printemps et des baies d’espèces indigènes comme le houx (Ilex), le prunellier (Prunus spinosa), le sorbier (Sorbus), le cornouiller (Cornus), l’aubépine (Crataegus)…
Le gros-bec casse-noyaux a une prédilection pour les samares
Mais son bec puissant lui permet surtout d’assouvir sa gourmandise. En effet, il s’aventure souvent dans les vergers pour se délecter des amandes cachées dans le noyau des cerises et des olives. En soi, la chair des fruits ne l’intéresse pas, c’est le noyau qu’il va chercher.
Pendant la période de nidification, le gros-bec casse-noyaux se met en quête de proies animales pour apporter suffisamment de protéines à sa progéniture. Tous les invertébrés font l’affaire, mais notre oiseau recherche essentiellement les larves et chenilles.
Et, en hiver, par grand froid, il ne dédaigne pas les graines de tournesol des mangeoires.
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On a vu précédemment que le gros-bec casse-noyaux est plutôt un oiseau discret et un brin sauvage qui vit ordinairement dans les milieux forestiers fermés. Donc, à moins que votre jardin soit constitué d’un bosquet d’espèces qu’il apprécie pour ses fruits, il est difficile de l’y attirer. En revanche, il pourrait bien y venir seul pour déguster quelques samares et baies, y picorer quelques cerises dans le verger, et accessoirement des insectes pendant la période de nidification.
Mais, finalement, c’est certainement durant l’hiver que les chances de croiser un gros-bec casse-noyaux sont les plus importantes. Garnissez vos mangeoires de graines de tournesol et ouvrez l’œil, car il pourrait bien venir y faire un petit tour.
Le gros bec casse-noyaux peut fréquenter les mangeoires remplies de graines de tournesol par grand froid
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