Les plantes à ne pas tailler en hiver

Les persistants

Avec leur feuillage pérenne toute l’année, les persistants structurent le jardin dans ses volumes et ses couleurs. De croissance plus lente, on les taille moins souvent, voire pas du tout.
Quand une taille s’impose, pour des questions de dimensionnement ou de rééquilibrage essentiellement, on préconise de tailler au printemps ou en automne dans le cas d’arbuste à floraison estivale. N’oublions pas que qui dit feuillage persistant, dit que la sève continue de circuler dans leurs tissus, contrairement aux arbres et arbustes caducs. La dormance hivernale est moindre pour ces végétaux.
Parmi eux : de nombreux arbustes d’ornement comme les abelias, les laurier tin, l’aucuba, le troène, Daphne, Choisya, Eleagnus, et tous les arbustes se prêtant à la taille en topiaire (osmanthes, buis, Ilex, Lonicera nitida…)

Arbustes sculptés en topiaire et buis

Les arbustes à floraison printanière

Les premiers arbustes à fleurir de l’année le font dès le mois de mars, voire en février. Observez-les, on aperçoit tôt en hiver leurs bourgeons, qui vont peu à peu grossir. Pour ne pas se priver de leur floraison précoce, il convient de repérer les arbustes qui ont déjà entamé leur production de bourgeons, si vous arrivez par exemple en hiver dans un jardin sans encore savoir identifier les végétaux : Cercis, Forsythia, lilas, Deutzia, Seringat, spirées, viornes, Weigelia, Kolkwitzia, etc. Tous ces arbustes à floraison printanière se tailleront une fois leur floraison achevée.

N.B : Bien sûr, en ce qui concerne les arbustes à floraison hivernale comme le Daphné, le Mahonia, l’Hamamelis ou le Viburnum bodnantense pour les plus connus,  ils seront également à préserver de tout coup de taille : ils fleurissent dès le mois de janvier, voire en novembre-décembre pour le Daphné et le Mahonia.

Kolkwitzia amabilis, Philadelphus, Syringa vulgaris et Viburnum plicatum ‘Watanabe’

Les conifères

On parle ici plus précisément des conifères implantés en haie, ou conduits en topiaires, comme les thuyas, les faux cyprès ou les cupressus, car ce sont eux que l’on va vouloir tailler pour conserver leur forme. Comme pour l’ensemble des conifères, abstenez vous de tailler en hiver, même si leur aspect impeccable vous laisse penser le contraire. Il en va de même pour des pins dont on souhaiterait élaguer quelques branches basses  pour remonter un houppier.

Les résineux supportent une taille annuelle en fin de printemps (idéalement juin) et/ou ou fin d’été (fin août à septembre), quand la cicatrisation ne posera aucun soucis aux arbres et arbustes (la montée de sève s’effectue dès l’automne).

Seule la taille de formation en niwaki intervient en hiver : généralement on procède de la fin d’automne à la fin de l’hiver.

→ Voir aussi Taille en nuage ou niwaki et Topiaires : quand et comment les tailler ?

Haies de conifères et arbustes taillés en topiaire attendront la fin du printemps

Les arbres et arbustes à bois tendre

On retrouve dans cette catégorie des essences dont la partie ligneuse est plus spongieuse (on parle de moelle au centre des rameaux ou des tiges). Parmi les arbres et arbustes à bois tendre, on note le sureau, le saule, mais aussi le noyer et le peuplier. Certains arbustes comme les Hortensias présentent quant à eux des tiges creuses, également plus fragiles en cas de taille hivernale, notamment dans les régions à forte pluviométrie.
Attendez la fin de l’hiver si vous deviez entreprendre une taille sur ces sujets.

Sambucus nigra, Salix exigua et Populus alba

Les arbustes à écorces et rameaux décoratifs

Il existe de nombreux arbustes au summum de leur beauté en plein hiver : ce sont des arbustes à bois décoratif, caducs se colorant sous l’effet du froid, dont la ramure ainsi dénudée devient féérique, arborant des teintes jaunes, orangées ou rougies, voire bleutées.
Les plus connus sont les cornouillers à bois colorés (Cornus sanguinea, Cornus alba et leurs sublimes variétés), mais on retrouve dans cette catégorie de beaux arbustes comme les Salix (Salix vinimalis, osier rouge) ou les ronces d’ornement (Rubus cockburnianus et Rubus thibetanus)…
C’est en fait la taille de fin d’hiver (fin février-mars) qui permet à ces arbustes de produire de nouveaux rameaux très colorés en hiver.

Certains autres arbustes comme les érables voient leur écorce prendre de sublimes teintes flamboyantes comme l’Acer palmatum ‘Sango-kaku’, ou jaune acide presque fluo comme chez l’Acer negundo ‘Winter Lightning’. Enfin, la ramure noueuse de certains arbustes mérite une mise en valeur au jardin, et il convient donc de ne pas toucher à ceux-ci comme le saule et le noisetier tortueux ou les cerisiers nains d’ornement.

→ Lire aussi le choix de Michaël sur 5 arbres et arbustes à bois coloré qu’il faut avoir dans son jardin d’hiver , et le Winter garden

Cornus sanguinea, Rubus cockburnianus (© Leonora Enking) et Salix erythroflexuosa

Les arbustes fructifiant en hiver

Là encore, gare au coup de sécateur sur des arbustes offrant leurs fruits et baies colorés sous le froid hivernal, d’autant que les oiseaux n’en profiteraient plus non plus : pommier d’ornement, houx, Cotoneaster, églantier, Aucubas (femelle), Nandina domestica (bambou sacré), Symphoricarpos et gaulthérie, mais aussi le lierre et le Skimmia japonica pour citer les plus populaires. Chez les arbres, le Plaqueminier exhibera ses kakis orangés jusqu’à Noël parfois, et l’Idesia policarpa gardera longtemps ses baies rouge écarlate !

Cotoneaster, Symphorine, pommier d’ornement et lierre

Les plantes décoratives sous le givre

Elles aussi assurent un charme incomparable au jardin, quand elles se recouvrent d’une fine pellicule de givre ou d’un saupoudrage de neige immaculée.
Il s’agit par exemple des Sedums (orpins), des hortensias, des Phlomis, et des graminées,…entre autres… N’altérez pas la beauté hivernale de ces vivaces et arbustes ! Ils possèdent en outre bien souvent des tiges creuses, qui, si on les taillait, s’abimeraient bien vite en se gorgeant d’eau. Enfin, toutes ces plantes se protègent mutuellement et permettent à la petite faune de trouver refuge. Leur souche y gagne aussi en effet protecteur. En ce qui concerne les hortensias macrophylla, la tête des inflorescences protège en plus efficacement les bourgeons du dessous.

Vous pourrez rabattre graminées et vivaces entre la fin février et début mars.

→ Lire aussi : Les fleurs fanées belles en hiver et nettoyer les massifs avant l’hiver

Le jardin de Piet Oudolf en hiver… la grâce incomparable des graminées et vivaces sous le givre