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Tout savoir sur les maladies cryptogamiques

Tout savoir sur les maladies cryptogamiques

Identifier les différents champignons, prévenir leur apparition et traiter naturellement vos plantes

Sommaire

Mis à jour le 30 Août 2023  par Marion 8 min.

Les maladies cryptogamiques, ou maladies fongiques, sont des maladies causées par des champignons qui parasitent les végétaux. Ce sont les maladies les plus couramment rencontrées au jardin d’ornement, au verger ou au potager.

Quelques gestes préventifs simples permettent de limiter leur apparition. Une fois les premiers symptômes repérés, il est parfois encore possible d’agir pour limiter le développement des maladies et empêcher la prolifération des champignons.

Faisons le point ensemble sur ces maladies, pour mieux les identifier et les traiter naturellement.

Difficulté

Définition d’une maladie cryptogamique

Les maladies cryptogamiques sont le résultat de la contamination d’un végétal par un champignon parasite.  Elles représentent la plus grande proportion des maladies rencontrées au jardin et touchent presque tous les végétaux : plantes annuelles, vivaces, arbustes, arbres, plantes d’ornement, plantes potagères ou fruitiers. Parmi les sujets les plus sensibles, citons par exemples les rosiers, les tomates, les pommes de terre, la vigne, les pommiers ou encore les poiriers.

La dissémination s’effectue par les spores des champignons, qui peuvent être transportées par le vent, la pluie, les animaux ou par les jardiniers eux-mêmes. Les spores peuvent également être encore présentes dans le sol suite à une précédente contamination. Ce mode de reproduction en fait des maladies très contagieuses d’un végétal à l’autre.

Les spores pénètrent dans la plante de plusieurs façons :

  • via ses orifices naturels (stomates des feuilles, lenticelles)
  • par le biais de plaies, dues à des attaques d’insectes, suite à une taille, à des blessures provoquées par le vent ou le gel, etc.
  • par les racines

Certains champignons peuvent même traverser la couche protectrice (cuticule) des organes aériens de la plante. Une fois le champignon installé, après une période d’incubation, il se développe par filaments (mycélium) en germant rapidement et en se ramifiant entre les cellules. C’est à ce moment-là qu’apparaissent les premiers symptômes de la maladie.  

A terme, les tissus se nécrosent, la sève ne circule plus correctement, les vaisseaux sont obstrués. Les conséquences ne sont pas toujours mortelles, mais provoquent l’affaiblissement de la plante touchée, parfois jusqu’à son dépérissement, et une diminution voire une perte de la culture.

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Les rosiers sont particulièrement sensibles aux maladies cryptogamiques.

Les principales maladies cryptogamiques

Certaines de ces maladies sont particulièrement répandues au jardin. Elles se reconnaissent aux taches plus ou moins colorées qui apparaissent sur les parties aériennes de la plante ou encore à des déformations caractéristiques.

  • Le mildiou s’attaque généralement aux tomates, aux pommes de terre, aux oignons, aux vignes ou encore aux rosiers. Il provoque des taches brunes ou des moisissures, parfois auréolées de jaune sur les feuilles. Un feutrage blanc peut également apparaître. Le champignon finit par provoquer le dessèchement et le pourrissement de la plante.
  • La pourriture grise ou botrytis se retrouve au potager (fraisiers, courgettes, melons,…) comme au jardin d’ornement (rosiers, géraniums, primevères,…) ou au verger (framboisiers, pommiers,…). Elle se repère à l’apparition de taches recouvertes d’un feutrage gris sur les feuilles, les fleurs et les fruits, entraînant leur pourrissement.
  • L’oïdium est très répandu sur les rosiers, les vignes, les arbres fruitiers, les plantes potagères comme les courges ou la bourrache. Il s’agit d’un feutrage blanc-gris d’aspect poudreux, qui recouvre toutes les parties de la plante. Les premiers symptômes apparaissent en général sur les feuilles et tiges, puis sur les nouvelles pousses, fleurs et fruits qui brunissent, se dessèchent et tombent prématurément. Sur les plantes ornementales, le problème est surtout esthétique, mais au potager, la récolte peut être affectée si la maladie se déclare en début de saison.
  • La moniliose: ce champignon parasite les arbres fruitiers (abricotiers, amandiers, cerisiers, pêchers, poiriers, pruniers,…), s’attaquant aux rameaux, aux fleurs et aux boutons floraux. Il fait pourrir les fruits, qui se momifient alors sur l’arbre tout en restant accrochés.
  • La rouille touche de nombreux végétaux, des plantes ornementales (rosiers, jacinthes, roses trémières,…), en passant par les légumes (haricots, ail,…) ou les fruitiers (poiriers, groseilliers,…). Elle se repère à ses pustules de différentes couleurs selon l’espèce, souvent orangées, jaunes ou brunes, qui apparaissent sur le feuillage. Les feuilles se déforment et chutent prématurément.
  • Le marsonia ou maladie des taches noires apparaît sur les plantes à fleurs comme les rosiers ou sur les plantes à fruits charnus comme le raisin ou les fraises. Il forme des taches rondes aux contours jaunes sur les feuilles. Les fleurs flétrissent, le feuillage se dessèche, les tiges et rameaux finissent par mourir, les racines à pourrir.
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Botrytis, oïdium, moniliose et marsonia.

  • La cloque touche les arbres fruitiers comme les pêchers, nectariniers ou les abricotiers. Les feuilles deviennent boursouflées, s’enroulent et changent de couleurs. Les fruits peuvent également se déformer. Les rameaux dépérissent et les végétaux touchés s’affaiblissent avec le temps.
  • La tavelure touche les pommiers et poiriers, mais aussi des plantes ornementales comme le saule ou l’aubépine. Elle provoque des taches brunes ou noires irrégulières sur les feuilles, qui finissent par tomber. Elle peut aussi créer des croutes et crevasses sur les fruits, qui stoppent alors leur développement.
  • Le pourridié ou armillaire affecte des arbres et arbustes (mûrier, charme, bouleau, sapin, chêne, hêtre,…). Il apparaît à la base du tronc après avoir contaminé le système racinaire. Feuilles et rameaux sèchent, la plante dégage une odeur de moisissure et finit par dépérir.
  • La maladie du corail s’attaque à différents arbres et arbustes (érables, albizias, tilleuls, magnolias,…), mais aussi à des fruitiers (pommiers, pruniers, cerisiers,…). Elle se repère facilement par la présence de pustules et petits amas de boules de couleur corail. Ce champignon entraîne le dépérissement des rameaux et des branches et, en cas de forte infestation, le dépérissement du sujet.
  • La fonte des semis peut toucher toutes les plantes semées. Soit les semis ne germent pas, soit les tiges des mini-plants s’étirent et deviennent brunâtres avant de mourir.
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Cloque, tavelure, pourridié et maladie du corail

Prévenir les maladies cryptogamiques

Le cocktail idéal pour l’apparition et le développement des champignons est une combinaison de chaleur et humidité. Le printemps et l’automne sont les saisons les plus propices pour ces maladies, lorsque les températures s’adoucissent, passant au-dessus des 10-12°C, et que les pluies et l’humidité ambiante se font plus fréquentes.

Quelques gestes simples permettent toutefois de limiter l’apparition ou le développement de ces maladies.

  • Evitez de mouiller le feuillage de vos plantes au moment de l’arrosage
  • Nettoyez et désinfectez toujours les outils de coupe avant de procéder à la taille, afin d’éviter la transmission de spores entre les plantes
  • Veillez à une bonne ventilation entre les végétaux, en respectant l’espacement préconisé pour permettre à l’air de bien circuler et d’empêcher l’humidité de stagner dans les feuillages
  • Pratiquez la rotation des cultures et diversifiez les variétés : la pratique de la monoculture a en effet tendance à appauvrir le sol, à le déséquilibrer et à favoriser l’apparition de maladies
  • Evitez de laisser les plantes avec des plaies ouvertes, véritables portes d’entrée pour les champignons. Vous pouvez par exemple utilisez du mastic à cicatriser après la taille.
  • Ne cultivez pas de végétaux sensibles dans des zones précédemment infectées
  • Sous climat humide, cultivez sous serre ou abri les végétaux les plus sensibles, comme les courges ou les tomates
  • Cultivez des variétés réputées résistantes aux maladies : rosiers ADR, pommiers de variétés ‘Ariane’ ou ‘Reinette Grise du Canada’, tomate ‘Honey Moon’ résistante au mildiou, etc.
  • Soignez les conditions de culture : favorisez le drainage du sol, fertilisez de manière adaptée, arrosez de façon régulière, etc. Des végétaux en bonne santé, dont les besoins culturels sont satisfaits, seront plus résistants. Ils auront moins de chance de développer des maladies ou d’être sensibles aux attaques de champignons
  • Observez régulièrement vos plantes pour pouvoir agir dès les premiers symptômes, en éliminant les parties contaminées
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Un bon arrosage, une désinfection du sécateur et une observation des végétaux sont des gestes fondamentaux pour prévenir l’apparition des maladies cryptogamiques.

Soigner naturellement les maladies cryptogamiques

Lorsque les symptômes sont apparus, il n’existe pas réellement de traitement contre les maladies cryptogamiques. Mais des solutions naturelles permettent d’éviter le développement des champignons au reste de la plante ou aux plantes voisines.

Le premier geste consiste à éliminer les parties malades de la plante. Vous pouvez évacuer ces déchets verts en les brûlant, si cela est permis dans votre région, en les déposant en déchetterie ou en les compostant. A noter que certains jardiniers conseillent de ne pas composter les végétaux malades. D’autres considèrent au contraire qu’un compost correctement équilibré chauffe suffisamment pour permettre l’élimination des maladies et champignons naturellement.

Même en fin de saison, ne laissez aucun fruit, aucune feuille ou rameaux malades sur vos plantes.

Les purins de plante

Bien que leurs actions ne soient pas scientifiquement prouvées, les purins de plante auraient un effet bénéfique contre les maladies cryptogamiques. D’une part, ils participeraient à renforcer les défenses naturelles de la plante ; d’autre part, ils limiteraient la prolifération des champignons.

Les purins sont souvent utilisés en traitement naturels au jardin bio, en prévention comme en curatif, en remplacement des produits phytosanitaires.

Le purin de prêle renforce les défenses immunitaires de la plante grâce à sa richesse en minéraux. La prêle aurait également une action antifongique lors des premiers symptômes des maladies cryptogamiques, en particulier chez les fruitiers. Il sera alors utilisé dilué, puis utilisé en pulvérisation dès le printemps et jusqu’à la récolte, au moins tous les 15 jours. Vous pouvez vous procurer une solution toute prête de purin de prêle ou la fabriquer vous-même, en suivant nos conseils dans l’article dédié : Comment faire du purin de prêle ?

Le purin d’ortie a à peu près les mêmes propriétés que le purin de prêle : il permet de stimuler les défenses naturelles des plantes et permettrait de prévenir les maladies. Il sera utilisé en dilution en pulvérisation sur les parties atteintes. Là encore, vous pouvez opter pour l’achat d’un purin d’ortie en magasin ou confectionner un purin maison facilement, en suivant notre tutoriel : Comment faire du purin d’ortie ?

Les purins de fougères ou de tanaisie sont aussi utilisés pour lutter contre les champignons. Le purin de fougères aurait une action curative et préventive contre la rouille et l’oïdium. De son côté, le purin de tanaisie permettrait de limiter l’apparition et le développement de la rouille et du mildiou de la pomme de terre. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter nos articles Comment faire du purin de fougère et Comment faire du purin de tanaisie.

La bouillie bordelaise

La bouillie bordelaise est une solution à base de cuivre utilisée comme traitement fongicide. Il s’agit d’une poudre généralement bleue à diluer dans de l’eau. Elle agit en prévention en évitant la germination des spores de champignons, mais aussi en curatif en limitant le développement de la maladie.

La bouillie bordelaise s’utilise aussi bien au jardin d’ornement qu’au potager ou au verger, puisque son action serait efficace sur la plupart des maladies cryptogamiques : mildiou, pourriture grise, moniliose, cloque, tavelure,…

Ce produit est autorisé en agriculture biologique, mais reste toutefois à utiliser avec parcimonie. Une trop grande quantité peut en effet induire des déséquilibres néfastes pour les sols et une pollution de l’environnement.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre article : Bouillie bordelaise et autres traitements à base de cuivre au jardin.

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D’autres traitements antifongiques

Le bicarbonate de soude, prisé pour ses nombreuses utilisations à la maison comme au jardin, permettrait de lutter contre les champignons responsables de la tavelure et de l’oïdium. Le bicarbonate de soude est utilisé en pulvérisation une fois en dilué dans l’eau, en prévention avant l’apparition des premiers symptômes au printemps et en été. Ce produit est utilisable en agriculture biologique.

Le soufre possède également des propriétés fongicides, qui permettraient de prévenir l’oïdium, le marsonia et la tavelure. Il s’utilise en poudrage sur les végétaux concernés, avant les premiers symptômes ou au début de l’attaque.

Ces produits, bien que naturels, restent à utiliser avec parcimonie : de trop grandes quantités peuvent en effet à terme déséquilibrer les sols et la biodiversité naturelle, favorisant ainsi le développement des maladies. Un véritable cercle vicieux qu’aucun jardinier n’a envie de favoriser !

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