Maladies et parasites des Viornes

Oïdium

L’oïdium est une maladie fongique courante qui peut affecter les viornes. Elle se manifeste par l’apparition d’un revêtement poudreux et blanchâtre sur les feuilles, les tiges et les fleurs des viornes. Ce revêtement est constitué de spores du champignon et peut progressivement couvrir la surface des organes infectés. Au fur et à mesure de son développement, l’oïdium peut entraîner le jaunissement, le flétrissement et la déformation des feuilles, ainsi que le rabougrissement des fleurs.

L’oïdium se développe dans des conditions de température modérée à chaude, avec un air sec. Les périodes de temps sec, suivi de périodes d’humidité élevée, peuvent favoriser l’infection. Les viornes affaiblies par des conditions de croissance défavorables, telles qu’un sol mal drainé, un manque de lumière solaire ou une carence nutritionnelle, sont plus vulnérables.

Il existe plusieurs méthodes de traitement naturel pour contrôler l’oïdium, assez simples à mettre en œuvre, à base de bicarbonate de soude, d’ail, de lait.

La prévention est essentielle pour éviter l’infection par l’oïdium. Assurez-vous de planter vos viornes avec un espacement adéquat entre les plantes. Cela permet une bonne circulation de l’air et réduit les conditions propices au développement de l’oïdium. Paillez pour éviter la sécheresse du sol. Donnez les bonnes conditions de culture à vos plantes, celles qu’elles apprécient. La décoction de prêle permet de fortifier vos plantes.

→ Lire l’article de Virginie pour en savoir plus sur les traitements adéquats en cas d’Oïdium.

Un feutrage caractéristique de l’oïdium

Pourridié ou Armillaire

Le pourridié, également connu sous le nom d’armillaire, est une maladie fongique peu courante qui peut affecter les viornes. Elle provoque la pourriture des racines et du collet de la plante. Les symptômes typiques du pourridié comprennent un dessèchement des feuilles, un dépérissement des branches et éventuellement la mort de la plante. Lorsqu’on examine les racines et le collet de la plante infectée, on peut observer un mycélium blanc crème ou jaune pâle.

Le champignon peut persister dans le sol pendant de nombreuses années. Si les viornes sont plantées dans un sol contaminé, elles peuvent devenir infectées. Les blessures causées par des travaux de jardinage, des dommages mécaniques ou d’autres facteurs peuvent fournir un point d’entrée pour le champignon. Les racines endommagées sont plus vulnérables à l’infection par le pourridié.

Il n’existe pas de traitement curatif pour le pourridié. Lorsque vous observez des symptômes de pourridié, arrachez la plante et brûlez-la.

Le pourridié se développe dans des sols mal drainés et humides. Assurez-vous que le sol est bien drainé en l’amendant si besoin. Cela permettra d’éviter l’accumulation d’humidité et de réduire les conditions favorables à la croissance du champignon.

Des plantes en bonne santé sont plus résistantes aux maladies. Fournissez à vos viornes des conditions de croissance optimales, notamment une exposition adéquate, un arrosage régulier, mais sans excès, et une fertilisation équilibrée. Une plante saine est mieux équipée pour faire face à l’infection par le pourridié.

→ Lire l’article d’Eva pour en savoir plus sur le Pourridié.

Maladie des taches noires ou Marsonia

La maladie des taches noires ou Marsonia est une infection fongique qui peut affecter les viornes. Elle est causée par différents champignons. Elle se caractérise par l’apparition de taches rondes ou irrégulières de couleur noire ou brune sur les feuilles des viornes. Ces taches peuvent se développer et fusionner, provoquant un jaunissement des feuilles et une chute prématurée. Les taches noires peuvent également apparaître sur les tiges et les fleurs des viornes.

La maladie des taches noires se développe dans des conditions de chaleur et d’humidité élevées. Les périodes de temps humide, combinées à des températures modérées (entre 16 et 20 °C), créent un environnement propice à la propagation du champignon responsable de la maladie.

Il n’existe pas de traitement efficace pour contrôler la maladie des taches noires. Donc en cas d’infestation une année, prévoir une pulvérisation de bouillie bordelaise en prévention au printemps suivant. Les décoctions de prêle sont bénéfiques. En revanche, ramassez les feuilles au sol et brûlez-les.

Une plante saine est mieux équipée pour faire face à l’infection. Planifiez l’espacement adéquat entre les viornes lors de la plantation pour favoriser une bonne circulation de l’air et réduire l’humidité stagnante. Évitez d’arroser les feuilles des viornes, car cela peut faciliter le développement de la maladie. Arrosez au niveau du sol pour maintenir l’humidité adéquate sans mouiller excessivement les feuilles. Fertilisez de manière équilibrée.

Les taches noires, ici sur un rosier

La Chrysomèle de la Viorne

La Chrysomèle de la Viorne, scientifiquement connue sous le nom de Pyrrhalta viburni, est un ravageur commun des viornes, surtout de certaines espèces comme le Viburnum opulus ou Viorne boule de neige. Ces insectes peuvent causer des dommages considérables aux viornes, tant sur les feuilles que sur les bourgeons. La Chrysomèle de la Viorne est un petit insecte mesurant environ 5 à 7 mm de longueur. Les adultes ont un corps ovale et aplati, de couleur marron, avec des élytres noirs et des antennes noires distinctives. Les larves de la Chrysomèle de la Viorne sont de couleur jaune pâle à vert clair et ont une forme légèrement incurvée. Elles se nourrissent des feuilles des viornes, causant des défoliations considérables si l’infestation est importante.

Les infestations de Chrysomèle de la Viorne se produisent dans des conditions environnementales chaudes et sèches. Si l’environnement ne fournit pas suffisamment de prédateurs naturels pour contrôler les populations de Chrysomèle de la Viorne, celles-ci peuvent se développer rapidement et revenir les années suivantes. Les larves apparaissent en mai et les adultes en juillet.

Coupez les parties de la plante infestées de larves. Immergez-les dans une bassine pour les noyer. Au printemps suivant, au mois de mai, examinez la viorne et si vous repérez des larves, agissez rapidement en les écrasant entre vos doigts (avec des gants si vous préférez). En juin, les larves descendent dans le sol. Installez une bande gluante sur le tronc pour les piéger. Griffez le sol pour exposer les larves descendues aux prédateurs.

Encouragez la présence de prédateurs naturels tels que les coccinelles, les syrphes et les oiseaux dans votre jardin. Ces insectes et animaux se nourrissent des larves et des adultes de la Chrysomèle de la Viorne, aidant ainsi à contrôler les populations. Plantez des fleurs attractives pour les insectes bénéfiques.

La larve et la femelle chrysomèle

Les Pucerons

Les pucerons sont de petits insectes qui se nourrissent de la sève des plantes. Ils peuvent causer un affaiblissement général de la plante et favoriser le développement de maladies fongiques.

Pulvérisez les feuilles infestées avec une solution d’eau savonneuse douce à base de savon noir. Cela aide à déloger et à tuer les pucerons. Encouragez les prédateurs naturels des pucerons, tels que les coccinelles, les syrphes et les chrysopes, en maintenant un environnement propice à leur présence. Évitez l’utilisation d’insecticides à large spectre qui peuvent nuire à ces auxiliaires.

→ Lire l’article de Virginie pour en savoir plus sur les pucerons.

Les Charançons

Les charançons sont des coléoptères qui poinçonnent les feuilles des viornes. Nettoyez le pied de la viorne et posez un carton au sol. Les charançons s’y réfugient et sont ainsi piégés. Autre possibilité : secouez les branches au-dessus d’un sac étalé au sol pour les faire tomber, puis éliminez-les. Des traitements à base de nématodes bénéfiques, des vers microscopiques qui se nourrissent des larves de charançons, peuvent également être utilisés pour contrôler les populations de charançons. Ils peuvent être appliqués dans le sol autour des pieds des viornes.

Les Thrips

Les thrips sont de minuscules insectes suceurs de sève qui peuvent provoquer des déformations des feuilles et des fleurs des viornes. Sur les feuilles, ce sont d’abord de minuscules taches, puis des marbrures gris argenté. Les feuilles se dessèchent et tombent. Les thrips se développent par temps chaud et sec.

Installez des pièges collants bleus près des viornes pour capturer les thrips volants. Cela réduit le nombre de la population adulte. Les traitements à base de savon noir et d’huile de neem permettent de réduire les attaques.

Augmentez l’humidité en soignant vos arrosages et en aspergeant le feuillage en soirée, uniquement par temps chaud et sec pour éviter les maladies cryptogamiques.

→ Lire l’article de Solenne pour plus d’informations sur les thrips.

Dommages des thrips sur les feuilles

Autres maladies, sur certaines espèces de Viornes

Quelques maladies et parasites sont présents sur certaines espèces.

• La Viorne obier par exemple, ou Viburnum opulus est sensible spécifiquement au puceron noir de la fève (Aphis fabae).
• La galéruque de la viorne (Galerucella viburni) s’attaque surtout au Viburnum opulus, parfois au Viburnum tinus et au Viburnum lantana. Ce prédateur est un coléoptère qui peut faire de gros dégâts.
• Les aleurodes s’intéressent au Viburnum tinus (voir les maladies et parasites du Laurier tin)
  
• le Viburnum davidii est sensible au phytophthora, comme le Viburnum plicatum, qui est aussi sensible à la maladie des taches noires.