Maladies et parasites du cerfeuil : identification et traitement

Un petit rappel sur les conditions de culture du cerfeuil

Pourquoi rappeler les conditions de plantation et de culture du cerfeuil ? Tout simplement parce que de nombreuses maladies sont dues à une plantation inadaptée ou à de conditions culturales non respectées. Ce n’est bien évidemment pas la seule raison… Les conditions métrologiques sont aussi très impactantes pour une plante.

Le cerfeuil, qu’il soit commun ou frisé, apprécie les sols légers et frais, parfaitement drainés et plutôt fertiles. En termes d’exposition, il lui faut un emplacement à mi-ombre, car les fortes chaleurs estivales le font vite monter en graines. Idéalement, le cerfeuil sera semé au printemps, au soleil, puis ombragé en été, par exemple avec une toile de jute. Le cerfeuil se cultive aussi bien en pleine terre qu’en pot.

Au niveau de l’entretien, le cerfeuil a besoin d’arrosages réguliers si les pluies sont rares et toujours au pied du plant. Un paillage permet d’espacer les apports d’eau. Cultivé en pot, le cerfeuil devra bénéficier d’arrosages encore plus réguliers. Pour augmenter sa vigueur et sa production de feuilles, il est nécessaire de couper les tiges florales.

Les maladies qui impactent le cerfeuil

Le cerfeuil est une plante aromatique relativement costaude, qui souffre rarement de maladies. Pour autant, si les conditions culturales ne sont pas respectées ou si la météo est humide, certaines maladies fongiques peuvent se déclarer très vite. Elles impactent essentiellement le feuillage.

Le mildiou

Le mildiou est une maladie qui se propage principalement les années humides, avec des températures modérées, dès la fin du printemps et au cours de l’été. Lors des années sèches, le mildiou est absent. L’infestation se fait sur les jeunes pousses par l’intermédiaire des stomates.

Quels dégâts ? 

Des taches blanc-jaunâtre apparaissent sur la face supérieure des feuilles. Et sur le revers des feuilles, on aperçoit un feutrage blanc à gris violacé, qui rappelle la moisissure. Les extrémités des feuilles sèchent, puis les feuilles entières meurent.

Comment traiter ?

Il n’y a pas vraiment de traitement naturel contre le mildiou. Dès les premiers signes, il faut supprimer les feuilles infectées et les apporter à la déchèterie. Ne les mettez surtout pas dans votre compost. Ensuite, une pulvérisation de bouillie bordelaise ou de bicarbonate de soude va ralentir la progression de la maladie, sans la stopper. 

Comment prévenir ?

Comme aucun traitement efficace n’existe, il vaut mieux éviter l’apparition de la maladie. Plusieurs gestes s’imposent :

• Éviter de cultiver le cerfeuil dans un sol mal drainé et trop humide. Le cerfeuil aime les sols frais, mais pas gorgés d’eau
• Ne pas semer ou planter trop serré pour assurer au cerfeuil une bonne aération
• Veiller à ne pas mouiller le feuillage lors des arrosages
• Arroser plutôt le matin, car le sol sèche plus rapidement
• Renforcer les défenses du cerfeuil avec des pulvérisations de purin d’ortie ou de décoction de prêle.

L’oïdium

L’oïdium est une maladie cryptogamique qui se développe par temps sec et chaud. Les spores sont disséminées en été par le vent. La maladie n’apparaît généralement qu’en fin de période végétative.

Quels dégâts ?

De petits points blancs apparaissent sur le feuillage, puis un dépôt blanc grisâtre se forme sur les deux faces des feuilles. Le feuillage se dessèche prématurément.

Comment traiter ?

Pour traiter, on peut pulvériser de la décoction de prêle ou un fongicide à base de soufre.

Comment éviter l’oïdium ? 

• Ne pas semer ou planter le cerfeuil trop serré pour favoriser l’aération des plantes
• Éviter de trop enrichir le sol avec des fumures azotées
• Si votre cerfeuil est cultivé en serre, il faut régulièrement aérer l’espace.

La rouille

La rouille est une maladie cryptogamique, due à plusieurs champignons, qui apparaît entre le printemps et l’automne, par temps pluvieux. Les champignons passent l’hiver dans les débris de culture avant de contaminer le cerfeuil. Ensuite, les spores sont disséminées par le vent ou par contact. C’est une maladie qui n’entraîne pas forcément la mort de la plante, mais affecte considérablement son feuillage.

Symptômes de la rouille sur une feuille de fève

Quels dégâts ?

C’est une maladie facile à reconnaître par les taches rougeâtres à jaunâtres sur la face supérieure du feuillage. Au revers, on voit de petites pustules, légèrement poudreuses, jaunes à orangées. Souvent les feuilles tombent et le cerfeuil perd de sa vigueur.

Comment traiter ?

Il faut supprimer les feuilles impactées par la rouille dès les premiers symptômes. Ensuite, on fait une pulvérisation de bouillie bordelaise ou de soufre, ou bien de purin d’ortie ou de décoction de prêle.

Comment prévenir la maladie ? 

• Arroser sans mouiller le feuillage, plutôt le matin
• Ne pas semer ou planter trop serré
• Utiliser des outils bien désinfectés pour prélever vos feuilles de cerfeuil.

Les parasites qui s'attaquent au cerfeuil

Seuls les pucerons peuvent s’attaquer au cerfeuil. Tout simplement parce que le cerfeuil, avec ses feuilles à l’arôme anisé, constituent un bon répulsif, entre autres contre les limaces et les escargots, mais aussi les mouches et les doryphores. Le cerfeuil se veut donc un compagnon idéal pour les salades, les tomates et les pommes de terre, la carotte…

Malgré cette odeur anisée, les pucerons peuvent investir les feuilles et les tiges de cerfeuil. Ces insectes piqueurs et suceurs de sève sont assez faciles à repérer, d’autant qu’ils produisent souvent beaucoup de miellat, favorisant le développement de la fumagine.

Pour s’en débarrasser, il faut :

• Passer le feuillage au jet d’eau pour faire disparaître le plus gros de la colonie.
• Pulvériser une solution à base de savon noir (15 à 30 g pour 1 litre d’eau).
  

  Pucerons

Mais, dans un potager ou un jardin équilibré, où la biodiversité règne, les insectes auxiliaires luttent biologiquement contre les pucerons. Il suffit de planter des fleurs mellifères, de ne pas tondre une petite parcelle de pelouse ou de garder une petite friche, pour que les coccinelles, les syrphes et les chrysopes, des prédateurs naturels des pucerons, investissent votre jardin.

Pour aller plus loin :

• Les arbustes mellifères : une aide précieuse pour la biodiversité.
• Zoom sur les plantes pionnières, précieuses pour la biodiversité.
• Une haie naturelle pour renforcer la biodiversité.