Pommes à cidre : quelles variétés ?

La pomme à cidre Douce Coët Ligné : une saveur douce

Voici un pommier qui trouve ses origines en Bretagne, plus précisément dans le Morbihan ! Le Malus domestica ‘Douce Coët Ligné’ est une variété dite « alternante », c’est-à-dire produisant en abondance une année sur deux. Cette variété traditionnelle de pommier à cidre, également inscrite sur la liste des variétés recommandées, nous gratifie, vers la deuxième quinzaine d’octobre, de pommes mi-rondes, mi-aplaties de taille moyenne mesurant environ 6,5 cm de diamètre et pesant 50 à 70 g. Leur épiderme jaune ocre, parfois lavé de carmin, révèle une chair parfaite pour le « vin de pomme ». Croquantes, juteuses, très sucrées et exemptes d’amertume, ses pommes douces donnent un moult clair, sucré et parfumé. Elles apportent rondeur et douceur au cidre. Le Pommier à cidre ‘Douce Coët Ligné’ présente un port semi-érigé, bien charpenté et bien ramifié. Il convient bien à tous les types de vergers et aux formes en haute tige.

Toute autre variété à floraison demi-tardive sera adaptée pour croiser la pollinisation. 

La pomme à cidre Douce Moën : une chair douce-amère

Encore une variété ancienne venue de Bretagne, du sud Finistère, assez productive, inscrite depuis 1949 sur la liste des variétés recommandées. Le Malus domestica ‘Douce Moën’ ou ‘Dous Moën Rouge’ possède une mise à fruits rapide et produit une profusion de pommes une année sur deux. Il nous gratifie fin octobre, de fruits à la forme un peu allongée, mesurant 6 cm et pesant 35 à 65 grammes. Sous leur peau rugueuse jaune doré lavée de rouge vif, se cache une chair juteuse à la saveur douce et amère. Une fois pressées, ses pommes donnent un moût doux-amer, de très bonne qualité, très coloré et parfumé. Ces pommes douces, riches en tanins et faibles en acidité dotées d’une légère amertume, permettent d’obtenir un cidre très fin, au bouquet subtil. Elles se prêtent également bien aux assemblages auxquels elles apporteront finesse et rondeur afin d’obtenir un cidre équilibré.

Ce pommier à cidre forme un bel arbre bien charpenté et facile à conduire en haute tige. Sensible à l’Oïdium en climat plutôt sec et au feu bactérien, ce pommier résiste cependant bien à la Tavelure et au chancre. 

Variétés recommandées pour croiser la pollinisation : Petit Jaune, Rouget de Dol, Douce Coët ligné, René Martin, Moulin à Vent, Noël des champs, Guillevic, Saint Martin.

La pomme à cidre Locard : un arrière-goût aigre

Le Malus domestica ‘Locard vert’, surnommé aussi ‘Tut Muss’, nous vient de la Creuse et d’Ille-et-Vilaine. Très productif, fin octobre, il nous livre des pommes globuleuses plus ou moins aplaties, plus larges que hautes, pesant 40 à 60 g chacune et mesurant 7 cm. Ces pommes vertes lavées de rouge-rosé jaunissant plus ou moins à maturité recèlent une chair blanc-verdâtre, un peu liégeuse, peu tannique, ni trop sucrée, ni trop acide. Elles révèlent une légère amertume au palais. Ce type de pommes à la saveur aigrelette permet d’apporter de la fraîcheur au cidre. Elles gagnent à être assemblées avec d’autres variétés pour équilibrer les saveurs. Le Pommier à cidre Locard vert présente un port semi-érigé et une couronne arrondie étalée.

Les variétés Douce Moën, Judor ou toute autre variété à floraison demi-tardive sont indiquées pour assurer la pollinisation.

La pomme à cidre Marie Ménard : bien amère !

C’est en 1910, dans les Côtes-d’Armor que fut découvert le Malus domestica ‘Marie Ménard’, une variété de référence. Ce pommier à cidre vigoureux et faiblement alternant garantit une production abondante et régulière de pommes chaque année. La mise à fruits est plus lente que chez les autres variétés, mais il compense par une belle productivité. Fin octobre, il donne des fruits ronds et aplatis, assez gros (8 cm), à la peau ocre jaune colorée de rouge carmin. Quant à leur chair, elle est croquante, juteuse, sucrée, acidulée et très parfumée. Après pression, on obtient un moût amer, bien dense, riche en tanin et coloré. Ces pommes donnent un cidre corsé ayant du corps et une couleur intense.

Cet arbre fruitier se déploie en un dôme étalé, bien équilibré, peu ramifié. Il se révèle peu sensible à la tavelure, à l’oïdium, au chancre, et résistant au feu bactérien. 

Comme pour les précédents pommiers à cidre, toute autre variété à floraison demi-tardive permettra la pollinisation.

La pomme à cidre Petit Jaune : très acide !

Encore un pommier à cidre offrant un très bon rendement ! Le Malus domestica ‘Petit Jaune’ est une variété très productive originaire du nord de la Loire-Atlantique et du sud de l’Ille-et-Vilaine. C’est une variété alternante, dont la récolte est abondante une année sur deux. Inscrit, depuis 1966, sur la liste des variétés recommandées, il produit à la fin du mois d’octobre des petites pommes (50 à 90 g), arrondies à coniques, à la peau jaune d’or, lavée de rouge clair au soleil. Leur chair acidulée permet d’apporter de la fraîcheur au cidre. Après pression, on en tire un moult jaune pâle, bien parfumé, à la saveur aigre. Il est nécessaire de les mélanger à d’autres variétés de pommes à cidre afin d’obtenir un vin de pomme bien équilibré.

Moyennement vigoureux, il développe un dôme étalé, très bien ramifié. Relativement sensible à l’Oïdium et à la tavelure, il se montre beaucoup moins vulnérable au feu bactérien et au chancre.

Toute autre variété à floraison demi-tardive est adaptée pour croiser la pollinisation. 

Le Pommier Châtaignier : un goût sucré

Voici un pommier polyvalent ! Il nous honore de pommes à transformer en cidre, mais aussi délicieuses à consommer crues que cuites. C’est une variété très ancienne présente en Normandie au XIIIème siècle et reconnue pour son usage traditionnel de pomme à cidre. Le Malus domestica ‘Châtaignier’ est moyennement vigoureux, bien que très fertile, avec une mise à fruit rapide. Il produit des pommes de 7 cm, arrondies et légèrement aplaties à la base. Ces pommes-châtaigne se récoltent tardivement, en novembre-décembre. Leur peau fine et lisse, de couleur jaune verdâtre presque entièrement strié de rouge, est parsemée de petits points roussâtres. Leur chair peu juteuse, assez sucrée et peu parfumée donne sa rondeur au cidre. Cette variété présente une bonne résistance aux maladies, et notamment à la Tavelure, un avantage si vous habitez en climat humide.

Pour favoriser la pollinisation, les variétés Court Pendu, Cox Orange, Golden Delicious, Granny Smith, Reinette Clochard, Reine des Reinettes, Reinette du Mans, Reinette Etoilée, Royal Gala ou toute autre variété à floraison semi-tardive sont adaptées.