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Votre potager est votre fierté. Mais depuis un certain temps, vos beaux légumes se flétrissent sans raisons apparentes et même certaines de vos plantes chéries semblent carrément ne plus posséder de racines. Muni de votre loupe de détective vous scrutez à quatre pattes la totalité de votre planche pour finalement tomber sur le constat alarmant suivant : des trous d’un diamètre de quelques centimètres sont visibles un peu partout dans votre potager et dans vos carrés de tulipes. Le doute n’est plus permis : vous subissez une invasion de mulots.
Tout d’abord : félicitations ! Votre jardin est naturel et plein de vie. Mais il faudra bien s’occuper tout de même de ce léger souci… Vous tombez bien, cet article a pour objectif de vous en apprendre plus sur ces sympathiques petites bêtes et de vous aider à les contrer efficacement.
Les mulots font tous partie du genre Apodemus qui regroupe une bonne vingtaine d’espèces dans la famille des muridae. Les mulots sont des petits mammifères d’environ 10 cm (sans la queue) qui sautillent, qui nagent et qui… courent vite. Leurs principales caractéristiques sont une très longue queue (jusqu’à 9 cm) et de grandes oreilles rondes. Le mulot possède un ventre blanc et un pelage brun-roux avec une ligne dorsale noire pour Apodemus agrarius ou Mulo rayé, le plus souvent rencontré dans nos jardins. Si votre terrain est assez boisé, vous pouvez tomber sur Apodemus sylvaticus ou Mulot des bois qui ressemble beaucoup au précédent mais sans la ligne dorsale.
Le p’tit mot d’Oli : les gens confondent souvent tous les rongeurs et appellent mulots tout ce qui leur passe rapidement dans les pieds. Ainsi les campagnols et même parfois les rats des moissons (une minuscule petite boule de poils) sont à tort dénommés « mulots ».
Le mulot vit peu de temps, une année en moyenne mais, mauvaise nouvelle, c’est pour compenser cela qu’il se reproduit à une vitesse folle ! Une femelle peut parfois avoir jusqu’à six portées de six petits par an (et oui, 6 x 6 = 36 !). Il vit dans des terriers qu’il creuse ou… qu’il chipe à la taupe ou au campagnol. Le mulot mange un peu de tout : des petits fruits, des baies, des graines, des insectes, de la mousse et… des racines, d’où une présence parfois dramatique dans nos jardins.
De mœurs essentiellement nocturnes (plus diurnes en été), le mulot est finalement assez discret, ce sont souvent les petits dégâts qu’il occasionne qui nous avertissent de sa présence.
Les mulots sont des rongeurs ou rodentiens. Les rongeurs sont des mammifères qui possèdent une paire d’incisives qui poussent continuellement durant leur vie, ces animaux sont donc obligés de « ronger » tout ce qui leur tombe sous la dent pour limiter cette augmentation de taille. (« Finon, fa defient diffifile… »)
Et au jardin, ce qui leur tombe sous la dent peut être une jeune racine de carotte ou de panais aussi bien que vos petits choux fraîchement repiqués. Les mulots aiment grignoter les racines des légumes et des vivaces (moins des arbres et arbustes, là ce sont les campagnols qui prennent le relais…) mais aussi de certains bulbes, notamment les tulipes.
Les symptômes de présence de mulots sont faciles à reconnaître :
Le petit mot d’Oli : paradoxalement, de bonnes pratiques de jardinage peuvent exacerber une présence de mulots au jardin. Laisser quelques zones herbeuses en friche et pratiquer un bon paillage au potager et dans vos massifs vont être profitables pour eux. Fort heureusement, si votre jardin est accueillant pour le mulot, il y a fort à parier qu’il le sera aussi pour ses prédateurs naturels (voir plus bas). En conclusion, pas d’inquiétude, tout finira par rentrer dans l’ordre.
Plusieurs méthodes efficaces s’offrent à vous, de la plus sournoise à la plus douce. Ce sont évidement les solutions douces et naturelles qu’il faudra privilégier dans votre jardin.
Il existe deux types de pièges pour les mulots dans le commerce. Les pièges vulnérants, c’est-à-dire qui tueront l’animal, appelés aussi pièges à guillotine seront à placer directement dans un trou ou une galerie de mulot. Et les pièges non-vulnérants munis d’un appât (morceau de pomme, croquette pour chats, …) qui enfermeront simplement l’animal dans une mini-cage et devront aussi être placés aux abords des galeries de mulots. Il ne vous restera plus qu’à libérer votre mulot prisonnier bien loin de vos précieux légumes. Vous l’aurez compris, ce type de piège est finalement peu efficace car il ne capture ou ne tue généralement qu’un mulot à la fois. Si vous êtes envahi, cela risque de prendre un certain temps…
Les mulots font partie de la chaîne alimentaire comme tous les êtres vivants. Leurs prédateurs naturels sont le renard, la fouine ou quelques rapaces nocturnes comme la Chouette hulotte et l’Effraie des clochers. Pour accueillir ces deux rapaces chez vous, songez à placer des nichoirs spécifiques à installer dans les arbres pour la Hulotte et dans une vielle remise ou grange ouverte pour l’Effraie. Et, bien entendu, le bannissement total de pesticides est de mise (de toutes façons, c’est interdit) ainsi qu’éviter d’éclairer votre jardin en pleine nuit comme l’aéroport Charles-de-Gaulle. Un couple de chouettes peut manger jusqu’à 800 micro-mammifères en une année. Pour savoir si vous avez des chouettes chez vous, vous pouvez tendre l’oreille et reconnaître son cri mais, vous pouvez aussi retrouver des pelotes de réjection dans votre jardin. Si vous n’êtes pas facilement dégoûté et que vous êtes curieux, vous pouvez décortiquer ces pelotes pour avoir une indication sur le dernier repas du rapace. En effet, tout ce que l’oiseau ne sait pas digérer (os, dents, poils, …) se retrouvera dans la pelote. Il ne vous restera plus qu’à reconstituer le puzzle (une chouette activité à faire avec les enfants !).
Mais un locataire à quatre pattes de nos jardins, introduit par l’Homme, est lui aussi devenu un prédateur hors pair pour le mulot. J’ai nommé : le chat. Hélas, le chat a aussi tendance à attraper un autre micro-mammifère très utile pour le jardinier : la musaraigne.
Comme le campagnol et la taupe, le mulot déteste l’odeur du Sureau noir ou Sambucus nigra. Vous pouvez repérer les galeries ou trous formés par ces petites bêtes et y jeter quelques feuilles froissées de sureau. Mieux encore, un purin réalisé avec des feuilles de sureau fraîches sera encore plus efficace. En voici la recette :
Nota bene : N’importe quels Sureaux noir, même les cultivars les plus sophistiqués, peuvent être utilisés à cet effet.
Vous pouvez aussi planter des plantes répulsives pour les mulots comme l’Incarvillea ou la Fritillaire impériale qui ont la capacité de secréter des substances odorantes qui éloignent les mulots, les campagnols et les taupes. Tout comme l’Euphorbe épurge, appelée Herbe-à-taupe ou tout simplement l’ail cultivé ou d’ornement.
Pour vos bulbes de fleurs, vous pouvez tenter de les planter dans une sorte de petit panier grillagé. Le mulot n’aimant pas se compliquer la vie, il passera son chemin plutôt que de s’échiner à traverser le grillage.
→ à lire, pour en savoir plus : « Comment protéger les bulbes des rongeurs »
Jack dub, le 14 Novembre 2019
Mes pots de Cactus sur terrasse en ville ! sont envahis à nouveau , deuxième année avec froid depuis deux nuits ! Que faire ? Que la nuit ? Des mulots je pense , des petits terrains avec arbres et pelouses en dessous
Réponse de Lionel, le 15 Novembre 2019
Bonjour,
Des mulots, vous êtes sur ? les oiseaux ?
La lutte cotre ces petites bêtes est expliquée dans l'article
Cordialement
Lionel