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Oranger : comment identifier et traiter ses maladies et parasites ?

Oranger : comment identifier et traiter ses maladies et parasites ?

Conseils pour reconnaître, traiter et prévenir les affections et ravageurs des orangers

Sommaire

Créé le 16 Avril 2025  par Pascale 7 min.

L’oranger (Citrus sinensis) forme un bel arbre fruitier à la silhouette harmonieuse, apprécié pour sa floraison parfumée et ses gros fruits savoureux et juteux. Particulièrement frileux, il se cultive en pleine terre uniquement sur le pourtour méditerranéen. Ailleurs, il s’accommode très bien à une culture en bac, pour profiter du soleil en été, et hiverner au chaud en hiver, idéalement dans une véranda, une serre non chauffée ou un jardin d’hiver. Avec des conditions de cultures adaptées, votre oranger pourra se montrer productif. En revanche, au moindre faux pas, il peut se montrer sensible à de nombreuses maladies, sans compter les ravageurs qui profitent de la moindre faiblesse pour s’installer.

Découvrez les principales maladies fongiques et parasites auxquels l’oranger peut être confronté et comment y remédier.

Pour aller plus loin : Citronniers, orangers et autres agrumes : les planter et les cultiver en pot ou au jardin.

Difficulté

Quels sont les parasites les plus courants de l'oranger ?

Comme beaucoup d’arbres fruitiers, l’oranger attire son lot de petits visiteurs indésirables. Ces parasites, souvent minuscules, peuvent pourtant causer de gros dégâts s’ils ne sont pas détectés et traités à temps. C’est d’autant plus vrai si vous cultivez votre oranger en pot. En hiver, lorsqu’il est confiné en serre ou en véranda, il se montre relativement sensible aux attaques d’insectes . Mais les orangers cultivés en pleine terre ne sont pas exempts de maladies.

Les pucerons

Ce sont certainement les ravageurs les plus courants sur les orangers. Ces petits insectes au corps mou, le plus souvent de couleur noire ou verte, piquent les feuilles, et en particulier les jeunes pousses, et sucent la sève. Ils sécrètent du miellat dont se nourrissent les fourmis.

  • Symptômes : les feuilles de l’oranger s’enroulent, se déforment et jaunissent, les boutons floraux avortent, la croissance est affaiblie, et il y a des risques d’apparition de la fumagine
  • Traitement : une pulvérisation de décoction d’ail ou d’un mélange de savon noir et d’eau, éventuellement additionné d’huile végétale, suffit souvent pour se débarrasser de ces intrus. On peut aussi introduire des larves de coccinelles ou de chrysopes. En cas d’attaque sévère, un insecticide naturel à base de pyrèthre végétal peut être nécessaire.
  • Prévention : une surveillance régulière de l’oranger permet d’agir rapidement.

Les cochenilles

L’autre parasite redouté de l’oranger, c’est la cochenille, un autre insecte piqueur-suceur qui se nourrit de la sève des tissus de l’arbre. Elle se présente sous forme de petits boucliers blancs, bruns ou cotonneux, fixés sur les tiges et les feuilles, généralement à l’envers ou à l’aisselle. Les cochenilles se développent tout particulièrement dans les atmosphères chaudes et humides.

  • Symptômes : les feuilles de l’oranger s’enroulent et des branches entières finissent par sécher
  • Traitement : les orangers cultivés en pleine terre peuvent être arrosés avec un jet d’eau puissant dont la force va faire tomber les cochenilles. Pour les orangers en bac, on peut, dans un premier temps, gratter les zones infestées avec un coton-tige trempé dans l’alcool à 90 °C, puis, pulvériser une solution de savon noir et d’huile végétale dans un litre d’eau
  • Prévention : là encore, c’est la surveillance systématique de votre arbre qui vous permettra d’intervenir rapidement. Pensez aussi à aérer votre serre ou votre véranda.

La mineuse des agrumes

La mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella) est un lépidoptère nocturne, de couleur blanc argenté, qui donne naissance à des larves jaunâtres. Ces dernières s’attaquent aux feuilles dans lesquelles elles creusent des galeries appelées mines en forme de serpentin. C’est un papillon qui apparaît en avril, plusieurs générations peuvent se succéder en une saison. La mineuse des agrumes s’attaque essentiellement aux orangers en pleine terre, en région méditerranéenne et en Corse.

  • Symptômes : les feuilles sont parcourues de mines au tracé argenté, puis noir. Les feuilles se recroquevillent, sèchent et tombent. La croissance des orangers est ralentie
  • Traitement : il n’existe aucun traitement efficace pour supprimer cet insecte, mais les pièges à phéromones permettent de capturer les mâles et donc de limiter les accouplements. Sinon, dès qu’une feuille est visiblement attaquée, il est recommandé de la supprimer

    oranger parasites mineuse des agrumes

    Symptômes de présence de la mineuse des agrumes

La mouche méditerranéenne des fruits

Lorsque l’oranger porte des fruits, il faut se méfier de la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) qui pond ses œufs sous l’épiderme des fruits. Dès leur éclosion, les larves creusent des galeries dans les oranges et se nourrissent de la pulpe, rendant les fruits immangeables.

  • Symptômes : Les oranges sont piquées et véreuses, donc non consommables
  • Traitement : le ramassage régulier des fruits tombés et les pièges à phéromones pour capturer les mâles restent les moyens de traitement et de prévention les plus efficaces

    oranger parasite mouche méditerranéenne des fruits

    Mouche méditerranéenne des fruits

Comment identifier et traiter les maladies les plus fréquentes chez l'oranger ?

Certaines maladies sont plus fréquentes chez les arboriculteurs, mais votre oranger en pleine terre, plus rarement en pot, peut être affecté. À noter que la maladie du dragon jaune (Huanglongbing ou Citrus greening), redoutable pour les cultures d’agrumes n’est présente qu’en Asie, Amérique et Afrique, mais pas encore sur le territoire européen.

La gommose à Phytophtora

Il s’agit d’une maladie grave et redoutée, provoquée par les champignons Phytophtora citrophtira ou Phytophtora parasitica, qui affecte le tronc et les racines de l’oranger, en particulier à la base de l’arbre. Cette affection est souvent provoquée par un excès d’humidité ou de mauvaises conditions de plantation, comme un sol mal drainé.

  • Symptômes : cette maladie fongique se manifeste par des écoulements de gomme ambrée, parfois accompagnée de fissures écailleuses dans l’écorce. L’arbre montre ensuite des signes de faiblesse générale avec un jaunissement du feuillage, un dessèchement des rameaux, un pourrissement des fruits, et une croissance ralentie.
  • Traitement : en cas d’atteinte, une taille et/ou un curage des parties malades et l’application d’un fongicide naturel comme la bouillie bordelaise peuvent aider à contenir la propagation naturelle
  • Prévention : il est primordial d’assurer un bon drainage du sol et d’éviter toute blessure au niveau du collet. De même, la taille doit être régulière pour supprimer les branches malades, suivie de l’application d’un mastic cicatrisant.

La fumagine

La fumagine ou maladie de la suie est une conséquence directe de la présence de pucerons ou de cochenilles. Un champignon noir se développe sur le miellat, formant une suie charbonneuse sur les feuilles et les tiges. Il bloque la photosynthèse.

  • Symptômes : les feuilles sont collantes, puis elles jaunissent. La croissance est ralentie et l’arbre devient inesthétique
  • Traitement : il consiste avant tout à éliminer les parasites responsables. Ensuite, un simple nettoyage à l’eau claire ou avec un peu de savon noir permet souvent d’éliminer la couche noire.

Le chancre des agrumes

Parfois appelé chancre citrique, cette maladie est due à la bactérie Xanthomonas citri. Particulièrement grave, elle se propage très rapidement par les éclaboussures d’eau, les outils contaminés ou les insectes. Elle touche les feuilles, les fruits et les rameaux.

  • Symptômes : des taches brunâtres et légèrement enfoncées sur les feuilles, les rameaux et les fruits. Ces lésions sont souvent bordées d’un halo jaune. Les feuilles tombent, les fruits se déforment et tombent aussi de façon prématurée.
  • Traitement : La lutte passe par la suppression des parties atteintes, et l’éventuelle élimination des arbres gravement touchés pour éviter la contamination du reste du verger
  • Prévention : il est préférable d’éviter l’arrosage par aspersion. Les orangers peuvent aussi être protégés du vent et il faut absolument utiliser des outils bien désinfectés.oranger maladies chancre des agrumes

Le mal sec (mal secco)

Il s’agit d’une maladie fongique causée par le champignon Phoma tracheiphila qui affecte les feuilles, les rameaux, voire l’arbre entier. 

  • Symptômes : les feuilles se décolorent, en commençant par les nervures, puis elles se flétrissent et sèchent. Les branches dépérissent. À la coupe, on aperçoit une coloration orange dans le bois. Dans les cas les plus graves, l’oranger meurt.
  • Traitement et prévention : pas de traitement efficace, donc tout passe par les mesures prophylactiques comme la désinfection des outils, la taille et le travail du sol par temps sec, et la prévention des blessures.

La moniliose des agrumes

La moniliose est une maladie fongique provoquée par le champignon Monilinia qui s’attaque principalement aux fruits. C’est une maladie de climat humide.

  • Symptômes : les oranges développent des taches brunes, couvertes d’une moisissure blanche. Les feuilles jaunissent et tombent prématurément
  • Prévention : elle est essentielle, car les traitements sont inefficaces et difficiles à mettre en œuvre sur les fruits. La prévention passe par le soin des blessures de l’arbre avec du mastic, la limitation de l’humidité, l’élimination des fruits momifiés et la taille des parties infectées.

Le virus de la tristeza

Ce virus, propagé essentiellement par le puceron brun des agrumes, est particulièrement redoutable. Il s’attaque aux tissus vasculaires de l’arbre, perturbant la circulation de la sève.

  • Symptômes : les feuilles et les fruits se nanifient et se déforment, elles peuvent présenter des marbrures, des fissures apparaissent sur le tronc, l’arbre s’affaiblit et meurt.
  • Traitement et prévention : il n’existe pas de traitement curatif une fois le virus installé. La meilleure stratégie reste la prévention, notamment par le choix de porte-greffes résistants et une surveillance attentive pour détecter rapidement les pucerons et limiter leur présence. Enfin, il faut abattre les arbres malades.

Prévention et bonnes pratiques culturales

En adoptant quelques gestes simples au jardin, il est possible d’éviter la majorité des maladies et de limiter sérieusement les invasions de parasites. Voici les bonnes pratiques à adopter au quotidien :

  • Entretien du sol et arrosage maîtrisé : Un sol bien drainé, ni trop sec ni trop gorgé d’eau, est fondamental. L’utilisation d’un paillage organique (comme du broyat ou des feuilles mortes) permet de conserver l’humidité sans excès. Pour l’arrosage, mieux vaut arroser moins souvent, mais en profondeur, surtout pendant les périodes chaudes.
  • Taille régulière et aération de la ramure : La taille favorise la circulation de l’air et la pénétration de la lumière, deux facteurs qui freinent naturellement le développement des champignons. Elle limite aussi les zones où les parasites peuvent se cacher. Il faut privilégier une taille douce en fin d’hiver ou au début du printemps, et ne pas oublier de désinfecter les outils avant et après chaque utilisation.
  • Surveillance et détection précoce : Un petit tour régulier autour d’un oranger permet de repérer très tôt les premiers signes d’attaque
  • Utilisation de traitements naturels : En cas de besoin, les solutions naturelles ne manquent pas : savon noir contre les pucerons et cochenilles, purin d’ortie ou de prêle pour renforcer les défenses de l’arbre… Ces remèdes doux respectent l’écosystème du jardin tout en étant redoutablement efficaces quand ils sont bien utilisés.

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