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D’emblée, le premier réflexe d’un jardinier face à un mur disgracieux, abîmé ou sale, est de chercher une plante grimpante pour le couvrir et le cacher. C’est tout à la fois légitime et judicieux. Pour autant, ces plantes grimpantes peuvent avoir mille autres fonctions, entre autres en matière de permaculture. Pour rappel, la permaculture tend à tendre vers l’autonomie alimentaire par la densification de l’espace. En résumé, il s’agit de cultiver (presque) partout pour exploiter au maximum l’espace, mais dans le respect de la nature, de l’homme, des animaux, des plantes. Et il suffit souvent de regarder autour de soi pour s’inspirer de la nature : chaque végétal y trouve sa place naturellement en utilisant son potentiel.
Mais revenons à nos plantes grimpantes. Dans cette notion de densification de l’espace à des fins permacoles, elles ont un rôle non négligeable à jouer. Elles sont même incontournables pour qui veut « exploiter » le potentiel de sa terre. Voyons ensemble en quoi les plantes grimpantes sont indispensables en permaculture et comment les planter. Et surtout quelles sont les plantes grimpantes à cultiver dans votre potager ou votre jardin.
En permaculture, l’objectif est d’optimiser l’espace au maximum, de densifier les cultures pour favoriser l’autonomie alimentaire. Cette densification permet aussi d’améliorer la fertilité du sol. Pour densifier et exploiter au maximum l’espace dont chaque jardinier dispose (dans le respect de la terre et de l’environnement, il va de soi !), plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre en permaculture, comme la succession des cultures, la contre-plantation, la culture sur buttes…
La plantation de plantes grimpantes s’intègre aussi dans cette notion de densification. En effet, les plantes grimpantes vont permettre d’occuper une autre dimension, la verticale, trop peu exploitée. Les plantes grimpantes colonisent les hauteurs pour une très faible occupation du sol. Et, dans un potager ou même un jardin d’agrément, tout est exploitable : un mur de maison ou de cabane de jardin, une clôture, un grillage, des piquets ou des poteaux, une tonnelle, une pergola, un garde-corps de balcon, des arbres morts…
De plus, ces plantes grimpantes revêtent plusieurs fonctions : elles peuvent être nourricières, voire médicinales en produisant des fruits ou des baies comestibles, leurs fleurs sont souvent très mellifères et nectarifères attirant des nuées d’insectes butineurs et pollinisateurs. Elles sont également source de biodiversité puisqu’elles abritent une multitude d’insectes, mais aussi des lézards, des oiseaux… Enfin, elles ont une fonction esthétique non négligeable en dissimulant des supports parfois inesthétiques.
À ces atouts, on peut ajouter :
En permaculture, on peut aller plus loin en créant une forêt-jardin, également appelée forêt-comestible, où se mélangent arbres, plantes grimpantes, légumes, plantes aromatiques… cultivés en 7 strates. Les plantes grimpantes y occupent une place importante. Sophie vous explique comment créer une forêt-jardin.
Lire aussi
6 grimpantes à fruits décoratifsDes plantes grimpantes, il en existe des centaines d’espèces et de variétés. Pour mieux exploiter leur potentiel, il est essentiel de faire la différence entre toutes ces espèces et variétés, et surtout de comprendre comment elles vont partir à l’assaut de la verticale. Car il faut souvent leur offrir un support au risque de les voir s’avachir piteusement (même si certaines de ces plantes grimpantes peuvent aussi constituer d’excellents couvre-sol, mais là n’est pas la question dans ce texte !).
Au-delà du fait que ces plantes grimpantes soient annuelles (les haricots à rames, les haricots d’Espagne, les pois, les courges…) ou vivaces, la nature les a dotées de différents moyens pour pousser à la verticale :
Suivant le type de plantes grimpantes, l’objectif est de choisir le meilleur support. Et en la matière, tout est possible dans un jardin ou un potager : des branches d’arbres coupées (pour les petits pois), des piquets ou des poteaux en bois, des bambous (reliés en tipi pour les haricots), des fers de chantier, un grillage, un treillage en bois, des câbles en métal le long d’un mur, une cage en grillage (pour les tomates)… Une cabane de jardin, des gouttières, la cuve de récupération d’eau, le grillage de l’enclos des poules, un arbre mort… peuvent aussi être utilisés comme support de plantes grimpantes. Le plus important étant de fournir un support suffisamment costaud pour la plante. Ainsi, une glycine ne se contentera pas de simples liteaux en bois. De même, le kiwi (Actinidia) aura besoin d’un support suffisamment solide.
Le jardinier, inspiré par la permaculture, se tourne d’emblée vers des plantes grimpantes nourricières qui peuvent trouver leur place au potager, mais aussi ailleurs sur un terrain. Au potager, les cucurbitacées sont des champions de la grimpe. On pourra ainsi cultiver certaines courges, des concombres, des melons et des pastèques si le climat est favorable, mais aussi des haricots à rames, à filet, mangetout ou à écosser, des haricots d’Espagne qui joignent l’utile à l’agréable, des pois mangetout ou à écosser, l’igname de Chine (Dioscorea batatas), la baselle blanche ou rouge ou épinard malabar, l’épinard grimpant du Caucase (Hablitzia tamnoides), la chayotte ou christophine… ou encore la glycine tubéreuse (Apios americana), très cultivée en permaculture dans le concept de forêt-jardin pour ses tubercules allongés.
Du côté des plantes grimpantes qui produisent des fruits, le choix est vaste. On peut bien évidemment citer les ronces (Rubus fruticosus) qui offrent des mûres, les Actinidias qui produisent des kiwis et des kiwaïs, les vignes, la Passiflora edulis (fruit de la passion), le Schisandra chinensis qui produit les baies aux 5 saveurs, le chèvrefeuille bleu (Lonicera caerulea kamtschatica) qui offre les baies de mai, la vigne bleue de Chine (Holboellia)… On peut aussi planter des capucines tubéreuses pour leurs fleurs comestibles…
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