Potager : les légumes les plus gourmands en eau

Les concombres (et les cornichons)

Le concombre est une plante annuelle de la famille des Cucurbitacées, qui rampe au sol ou grimpe sur un support grâce aux vrilles qui se développent sur ses rameaux. Les fleurs femelles, en général jaune pâle, produisent des fruits de forme allongée, qui ont la particularité d’être charnus et surtout très aqueux. Gorgé d’eau, le concombre en devient donc une plante potagère intéressante au potager puisque ses fruits sont désaltérants, peu caloriques et très riches en minéraux et en vitamines.

De plus, le concombre bénéficie de feuilles larges aux grands limbes légèrement dentés qui se développent sur des tiges volubiles. Le pincement de ces tiges est d’ailleurs obligatoire au risque de ne pas avoir de fruits. En revanche, de par leurs dimensions imposantes, ces feuilles « transpirent » beaucoup en cas de forte chaleur. Ainsi, avec ce phénomène d’évapotranspiration, les concombres (et les cornichons) perdent beaucoup d’eau.

La production de fruits aqueux et la présence de grandes feuilles font que les concombres sont des légumes-fruits très gourmands en eau, surtout au moment de la production des fruits ou en cas de canicule. Au moment où les fruits se forment, les arrosages seront donc réguliers et abondants, à raison d’une fois par jour ou tous les deux jours. Même chose si la sécheresse sévit. Si les arrosages ne sont pas assez abondants ou réguliers, les concombres deviennent vite amers.

Les conseils en plus :

• Arroser de préférence le matin
• Ne jamais mouiller le feuillage lors des arrosages, car le concombre est sensible à l’oïdium. L’arrosage se fera à la pomme d’arrosoir au pied du concombre ou par un système de goutte-à-goutte ou de tuyau poreux
• Utiliser de l’eau tempérée pour arroser les concombres. Une eau trop froide peut créer un choc thermique
• Pailler pour espacer les arrosages et conserver un certain degré d’humidité

Les melons et les pastèques

Voilà encore deux dignes (et délicieux) représentants de la famille des Cucurbitacées. Ce sont des plantes sarmenteuses, rampantes ou grimpantes, qui aiment la chaleur. Même s’il existe aujourd’hui des hybrides tels que ‘Sugar Baby’ qui peuvent être cultivés (presque) partout, la pastèque est une plante du soleil, qui pousse surtout dans le sud de la France, en région PACA ou en Occitanie. Ailleurs, il est toujours possible de la produire sous serre.

Quant au melon, il a des besoins en eau moindres, mais qui restent conséquents pour obtenir une fructification abondante. Ces deux plantes annuelles ont également besoin de chaleur et de soleil pour se développer.

Globalement, la pastèque et le melon nécessitent des apports d’eau tous les 2 à 3 jours et tous les jours en cas de sécheresse, surtout en période de formation des fruits.

Les conseils en plus :

• Ne jamais arroser le feuillage pour éviter l’apparition des maladies cryptogamiques comme l’oïdium
• Pailler généreusement le sol une fois que les plants sont bien installés
• Arroser avec de l’eau à température ambiante
• Cesser les arrosages une dizaine de jours avant la récolte pour favoriser la montée en sucres des fruits

Les aubergines

L’aubergine est une plante de la famille des Solanacées à port dressé qui produit des fleurs de couleur blanche ou violette, et des fruits plutôt allongés. L’aubergine est un légume-fruit également très riche en eau, donc peu calorique. Elle demande donc des arrosages réguliers mais, dans le même temps, elle n’aime guère les sols trop humides et gorgés d’eau. C’est pourquoi il est recommandé d’arroser régulièrement, à raison de 2 à 3 fois par semaine. Et tous les jours en période de sécheresse ou si les aubergines sont cultivées en pot.

La pose d’un paillage organique constitué de tontes de gazon ou de compost à demi-décomposé permet de garder le sol frais tout en nourrissant la plante.

De même, tout arrêt d’arrosage ou des arrosages trop irréguliers est une porte ouverte à l’apparition de la maladie de la pourriture apicale dite du cul noir qui touche essentiellement les tomates, les poivrons et les aubergines, des légumes-fruits de la famille des Solanacées. Concrètement, les apports irréguliers ou insuffisants en eau provoquent une chute du taux de calcium.

Les conseils en plus :

• Toujours arroser au pied de l’aubergine sans jamais mouiller le feuillage pour éviter l’apparition de maladies cryptogamiques comme le mildiou, l’oïdium, l’alternariose… Les systèmes du goutte-à-goutte ou du tuyau poreux sont intéressants pour les aubergines
• Aménager une cuvette au pied des aubergines pour éviter la fuite de l’eau
• Arroser avec une eau à température ambiante
• Pratiquer les arrosages le matin ou le soir, mais jamais en milieu de journée

La courgette et les courges

L’adaptation de l’arrosage des courgettes et courges aux conditions climatiques et à la nature du sol est capitale. De même, l’arrosage sera différent suivant le stade de développement du plant de courgette. Lorsque les courgettes sont fraîchement repiquées, il faut les aider à s’enraciner en arrosant souvent, mais en petite quantité. Ensuite, quand les plants sont plus costauds et installés, les arrosages sont réduits, mais plus copieux.

Ainsi, un plant de courgette doit être arrosé une à deux fois par semaine, à raison de 10 litres d’eau par plant. En revanche, en cas de canicule et de sécheresse, les arrosages seront renforcés et plus fréquents pour éviter le dessèchement du sol. En effet, un sol trop sec risque de provoquer un arrêt brutal de la fructification.

En revanche, des excès d’arrosage au stade de la production entraînent l’apparition de maladies cryptogamiques comme l’oïdium.

Les conseils en plus : 

• L’observation des larges feuilles le matin est un moyen de savoir quand vos courgettes manquent d’eau. En journée, sous le soleil brûlant, les feuilles s’étiolent. Ceci est dû au phénomène d’évapotranspiration. En revanche, si les feuilles sont toujours flétries le matin, c’est un signe que la plante a besoin d’être arrosée
• Il faut éviter de mouiller le feuillage quand on arrose. Donc l’arrosage au goulot de l’arrosoir est préférable. Il faut arroser en laissant pénétrer l’eau progressivement.
• Un bon paillage permet de limiter les arrosages

Les radis

Le radis est un légume-racine qui est très sensible au manque d’eau, surtout en été. D’ailleurs, si vous voulez cultiver des radis en plein été, il est préférable de les installer à mi-ombre afin de conserver la fraîcheur du sol.

Le radis qui produit des racines de forme ronde ou allongée se développe très rapidement, en moyenne en 3 à 4 semaines. Il a donc besoin d’eau pour répondre à ses besoins. De plus, un radis qui n’est pas suffisamment arrosé va piquer et se creuser, donc devenir presque immangeable, ou au moins goûteux.

Enfin, les arrosages ont le mérite de combattre les invasions de ravageurs comme les altises qui apprécient les sols secs. Ces petits insectes volants percent le feuillage et freinent la croissance de la plante.

Les radis s’arrosent donc 3 à 4 fois par semaine par temps chaud, et tous les jours en cas de sécheresse. D’une façon générale, le sol doit être constamment frais pour que la croissance des radis soit régulière et correcte. D’ailleurs, un manque d’eau est visible grâce au feuillage fané.

En revanche, comme les radis ne craignent pas les maladies cryptogamiques, il est préférable d’arroser à la pomme d’arrosoir.

Les choux

Qu’ils soient de Milan, cabus, chinois, brocolis, chou-fleur… les choux se plantent du début du printemps jusqu’en début d’automne. Ils doivent donc passer l’été…

Or, pour assurer le bon développement des choux qui bénéficient d’un enracinement profond et vigoureux, le sol doit être maintenu frais. C’est une des conditions indispensables à la réussite des choux. En effet, dans un sol trop sec, certains choux peuvent monter ou d’autres produire des pommes ou des têtes malformées. De même, le fait de posséder un feuillage assez large favorise l’évapotranspiration et donc la déshydratation en cas de sécheresse.

Enfin, l’arrosage permet de tenir à bonne distance les altises qui percent les feuilles, ce qui a des conséquences sur le développement du chou.

Globalement, les choux s’arrosent régulièrement sans pour autant détremper le sol. C’est la condition pour qu’il développe un feuillage conséquent et des têtes fermes. De même, l’eau doit pénétrer profondément pour parvenir jusqu’aux racines les plus profondes. Donc, des binages réguliers sont aussi recommandés pour augmenter l’efficacité des arrosages en permettant à l’eau de pénétrer dans le sol.

Les choux ne doivent jamais manquer d’eau.

Les salades

Les salades sont connues pour ne guère apprécier la chaleur et encore moins la sécheresse. C’est pourquoi, en période de forte chaleur, l’arrosage est indispensable. Car sans eau, une salade monte en graines très rapidement, ou alors ses feuilles deviennent amères et dures. Ce qui la rend nettement moins agréable à manger.

Si la plupart des salades ont besoin d’un sol ameubli et riche, il leur faut aussi suffisamment d’eau. Les arrosages seront donc réguliers et relativement conséquents, d’autant que ce sont des légumes-feuilles, plus sensibles à l’évapotranspiration.

Pour arroser les salades, le goutte-à-goutte et le tuyau poreux ne sont pas les systèmes les plus adéquats. Il vaut mieux un arrosage par aspersion qui permet aux salades d’absorber l’humidité par leurs racines, mais aussi leurs feuilles. Un arrosage au pommeau d’arrosoir est idéal, tout comme les systèmes d’arrosage par aspersion, à condition qu’il ne vise que les salades.

N’ayez crainte, les salades ne sont pas sensibles aux maladies cryptogamiques.