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La pyrale du buis, larve du papillon Cydalima perspectalis, est un ravageur redoutable originaire d’Asie. Elle attaque les feuilles et l’écorce des buis, posant un risque sérieux pour les jardins français et les écosystèmes naturels en Europe occidentale. Des méthodes de traitement naturel comme le Bacille de Thuringe et les huiles essentielles offrent des solutions pour la lutte contre ce fléau.
Les premiers signes d’une infestation de pyrales sont souvent les fils de soie autour des buis et les nombreuses déjections vert foncé autour des arbustes. Les chenilles se repèrent plus facilement dans les parties basses et le centre des plantes infestées.
Les buis sont des plantes très résistantes et ils peuvent refaire des feuilles mais si les pyrales s’attaquent à l’écorce, cela peut entraîner la mort des buis.
Contrairement à d’autres ravageurs du jardin et excepté de rares cas isolés, la pyrale s’attaque spécifiquement aux buis (particulièrement Buxus sempervirens et rotundifolia), , rendant la prévention des ravageurs et les soins des arbustes d’autant plus cruciaux.
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Quels arbustes pour remplacer le buis ?La pyrale du buis passe par plusieurs stades de développement, des œufs translucides aux chenilles vert clair et enfin aux papillons nocturnes. Comprendre son cycle de vie est essentiel pour une gestion intégrée des ravageurs et un jardinage responsable.
Les œufs sont d’aspect translucide, groupés en plaques et sont généralement pondus sur la face inférieure des feuilles. Ce qui les rend difficile à repérer. Il suffit de quelques jours pour voir apparaître les premières chenilles.
La chenille est reconnaissable à sa tête noire luisante et à son corps vert clair bordé de lignes longitudinales vert foncé, de verrues noires et de petits poils blancs. Elle possède 10 fausses pattes et ne sont pas urticantes.
Une fois à maturité, les chenilles tissent un cocon de soie afin de se nymphoser. Alors se forme très rapidement la chrysalide. La nymphe mesure environ 2 cm. Elle est d’abord verte puis devient brune à maturité. Le papillon émerge en quelques semaines voire en quelques jours seulement en été.
Ce sont des papillons nocturnes. Il existe deux formes de pyrales : l’une possède des ailes blanc nacré bordées d’une bande brune avec des irisations dorées et violacées. L’autre, plus rare, possède des ailes entièrement brunes. Les deux formes sont tout de même identifiable grâce à un petit croissant de lune blanc sur leurs ailes. Leur envergure se situe entre 35 et 44 mm. Une femelle vit environ 15 jours mais peut pondre des centaines d’œufs au cours de sa courte vie. Les papillons sont fortement attirés par la lumière et leur pullulation est aussi problématique… certaines habitations étant littéralement envahies.
Crédit photos des différents stades biologiques de la pyrale : ephytia.inra.fr
Les chenilles passent l’hiver dans des cocons de soie bien camouflés entre deux feuilles de buis.
Dès le mois de février, les chenilles sortent de leur hivernage et commencent à grignoter les feuilles. Leur développement est rapide. Entre fin mars et début avril, les chenilles deviennent des nymphes puis entre fin mai et début juin, on observe la première génération de papillons.
Ces adultes s’accouplent puis pondent des œufs qui deviendront les individus de la seconde génération et ainsi de suite.
Les adultes continuent de s’accoupler en été et en automne et ainsi plusieurs générations de papillons voient le jour. Les jeunes chenilles de la dernière génération passe l’hiver dans des cocons de soie et un cycle recommence.
Cela permettra aux lecteurs de saisir rapidement les étapes clés du cycle de vie de la pyrale du buis et les périodes importantes pour la gestion de ce ravageur.
Au cours de l’année, on observe plusieurs générations (2 à 3/an) dont on peut voir tous les stades du cycle de vie en même temps : œufs, chenilles, chrysalides, papillons.
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Buis : plantation, taille, entretienPour ceux qui privilégient le jardinage durable et les solutions écologiques, plusieurs méthodes peuvent être efficaces. Le Bacille de Thuringe est un insecticide naturel qui peut être utilisé dans le cadre d’une lutte biologique contre cette chenille. De plus, des pièges à phéromones peuvent aider à réduire la population de pyrales dans votre jardin.
Dès l’apparition des premières chenilles, enlevez-les à la main. Les chenilles ne sont pas urticantes.
Peignez les buis pour enlever un maximum de fils de soie.
Les jardiniers astucieux étendent un tissu sous les plantes et frappent les buis avec un bâton pour faire tomber les chenilles sur le tissu. Il ne reste plus qu’à les récupérer et les écraser. Cette méthode rend le ramassage moins fastidieux lorsqu’il s’agit de grand buis ou de topiaires.
Une grande bassine (et même plusieurs) remplie d’eau additionnée de liquide vaisselle et éclairée pendant la nuit, s’avère efficace pour piéger les papillons qui s’y noient mais s’ils sont très nombreux, la bassine est vite remplie, il faut la vider quotidiennement et recommencer.
A découvrir, également, la technique de l’aspirateur…
Bien que le savon noir et le vinaigre blanc soient souvent cités comme traitements bio, leur efficacité n’a pas été scientifiquement prouvée. Pour une protection du jardin plus fiable, nous vous recommandons de suivre les méthodes éprouvées et de favoriser la biodiversité du jardin pour créer un équilibre écologique.
Le Biocontrôle est défini comme étant l’ensemble de méthodes de protections utilisant uniquement des organismes vivants ou des substances naturelles tels les prédateurs, le bacille de Thuringe ou les phéromones. Plusieurs projets d’études sont en cours à l’INRA afin de trouver des solutions pour endiguer le phénomène. La dernière étude en date concerne l’efficacité insuffisante des trichogrammes.
Dans sa région d’origine, la pyrale est régulée par des prédateurs naturels. Chez nous, ces prédateurs sont absents. La prédation par les mésanges et les moineaux domestiques ont tout de même été observés, de même avec le frelon asiatique (Vespa velutina).
L’installation de nichoirs permet de faciliter la nidification des oiseaux qui participeront à la régulation des pyrales. Comptez 10 à 20 nichoirs par hectare. Il est impératif de peigner les buis pour enlever la soie et faciliter la prédation.
L’INRA procède à des études utilisant des micro-guêpes parasitoïdes oophages : les trichogrammes dont les femelles pondent leurs oeufs à l’intérieur des oeufs des pyrales entraînant la mort de ces derniers.
Les traitements répétés de Bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensisssp kurstaki ou BTK ou plus simplement BT) sont efficaces mais uniquement sur les jeunes chenilles.
Les plus âgées résistent au traitement. Le bacille de Thuringe est une bactérie naturellement présente dans la nature. Cette bactérie attaque la paroi intestinale des chenilles. Celles-ci arrêtent de s’alimenter et meurent rapidement, entre 1 et 5 jours, de septicémie.
Le traitement se fait sur l’ensemble du feuillage avec un pulvérisateur. Sa durée d’action est de 3 à 7 jours maximum. Il faut impérativement traiter lorsque les chenilles sont présentes et coupler le traitement au piégeage des papillons.
Pour traiter vos buis :
Commencez par éliminer les fils de soie qui souvent entourent les rameaux attaqués puis traitez dès que possible, sur les jeunes chenilles avec le BT, de préférence le soir ou le matin de bonne heure. Renouvelez le traitement deux à trois fois, à 3 semaines d’intervalle, pour détruire les différentes générations de jeunes chenilles. Le BT est actif seulement sur les jeunes chenilles qui s’alimentent beaucoup. Les chenilles âgées, en fin de cycle, sont peu touchées, car elles cessent de s’alimenter. Intervenez de nouveau en été et en automne si de nouvelles générations de chenilles apparaissent.
Après une première attaque et un premier traitement, arrosez bien les buis pour stimuler la repousse de nouvelles feuilles.
→ Lire aussi Bacillus thuringiensis : un insecticide naturel
Les phéromones sont des substances sexuelles produites par les insectes femelles pour attirer les mâles. L’INRA, dans le cadre du programme « SaveBuxus », a mis au point et breveté un piège à phéromones qui s’appelle le BUXatrap. Les phéromones attirent les papillons mâles dans les pièges. Ce n’est pas une solution miracle mais cela permet, couplé à d’autres moyens de lutte, de limiter l’invasion
Chaque espèce émet une phéromone spécifique. Il est donc nécessaire d’installer un piège par type de ravageur, autrement dit ici, pour la pyrale du buis. Ces pièges sont utilisés comme système avertisseur pour déterminer le début et l’ampleur de la présence de ces ravageurs. Chaque capsule doit être changée toutes les 4 semaines.
En augmentant le nombre de pièges, il est possible de réduire, un peu, le nombre de mâles, de femelles fécondées, d’œufs pondus et de buis contaminés. Cependant le coût de ces interventions devient alors très onéreux.
Pour connaître les périodes de présence des ravageurs au jardin, il est préférable de lire régulièrement les bulletins de santé du végétal (BSV). Alimenté par un réseau d’observateurs professionnels et bénévoles, le BSV permet de connaître l’importance des problèmes (maladies, ravageurs) dans chaque région et pour chaque type de culture. Il est une aide précieuse pour observer les problèmes dans son jardin et déclencher, si nécessaire, les interventions préventives et curatives adaptées.
Astuce : pour consulter les BSV, il vous suffit de taper « Bulletin de santé du végétal » suivi du nom de votre région dans votre moteur de recherche.
Enfin, découvrez notre fiche conseil dédiée aux pièges à phéromones.
La prévention s’articule autour de trois axes :
A noter qu’une alternative serait de remplacer les buis par d’autres essences de végétaux ignorés de la pyrale. Découvrez notre sélection de candidats potentiels dans notre fiche conseil : « Buis, par quoi les remplacer ?« .
Visionnez également la vidéo d’Olivier sur : les alternatives au buis.
Maryse, le 23 Août 2018
Bonjour,
J'ai lu qu'il y aurait une plante que l'on peut associer aux buis et qui ferait office de répulsif mais ne sais plus son nom. Est-ce exact et comment s'appelle -t-elle ?
Merci
Réponse de Virginie D., le 23 Août 2018
Bonjour Maryse,
Ne serait-ce pas les oeillets d'Inde ? Je ne pense hélas pas qu'il y ait de plantes miracles capables de repousser la pyrale.
Cordialement.
Virginie
De Boever henri, le 1 Février 2024
Bonjour,
Si je coupe le buis au pied, repoussera t il ?
Normalement tout arbre coupé, quelque soit la hauteur de coupe, repousse.
Cordialement,
Merci,
Henri De Boever
Réponse de Ingrid, le 2 Février 2024
Bonjour,
Pas forcément, c'est à nuancer. Le buis est connu pour sa capacité à repousser après une taille sévère. Cependant, la capacité de repousse dépend de plusieurs facteurs, tels que l'âge de la plante, son état de santé général (s'il a des réserves ou non) et les conditions de croissance. Un buis malade que l'on coupe sévèrement risque d'y passer.
Il est important de noter que bien que de nombreux arbres et arbustes puissent repousser après une coupe sévère, ce n'est pas systématique pour toutes les espèces.
Après la coupe, il peut être utile d'apporter un engrais équilibré pour encourager la repousse et veiller à un arrosage régulier, sans excès.
Cordialement.
Bernard, le 7 Octobre 2024
A défaut de buis, il me semble que la pyrale s'attaque désormais aux capucines.
Réponse de Ingrid, le 8 Octobre 2024
Bonjour,
La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est spécialisée dans l’attaque des buis et ne s’attaque pas aux capucines. Si vos capucines sont envahies par des chenilles, il s'agit probablement de la chenille de la piéride du chou (Pieris brassicae), qui apprécie les plantes de la famille des brassicacées, dont les capucines font partie. Pour les éliminer, vous pouvez les ramasser ou utiliser un traitement naturel comme du Bacillus thuringiensis.