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Comment se débarrasser des mineuses sur les plantes ?

Comment se débarrasser des mineuses sur les plantes ?

Nos conseils pour identifier ces ravageurs et s'en débarrasser naturellement

Sommaire

Mis à jour le 9 Septembre 2024  par Pascale 7 min.

Mineuses : ce mot vernaculaire, très vaste, désigne non pas une mineuse, mais plusieurs appartenant à différentes espèces. Toutes ces minuscules larves s’attaquent aux végétaux des jardins d’ornement, des potagers ou des vergers. Et les dégâts qu’elles occasionnent sont diversement conséquents, suivant l’insecte incriminé. Pour autant, une attaque de mineuses est assez facile à repérer : elles creusent des galeries dans les tissus des feuilles, sous l’épiderme, dessinant au passage des arabesques plus ou moins torturées.

Si les dégâts de ces mineuses sont aisés à identifier, ils le sont moins à contrer. C’est pourquoi ce sont souvent les gestes préventifs qui s’imposent pour lutter biologiquement contre ces nuisibles du jardin.

Découvrez comment identifier les différentes mineuses, les combattre et surtout empêcher leur invasion.

Difficulté

Les différentes espèces de mineuses et leur cycle de vie

Il n’existe pas une seule mineuse, mais plusieurs espèces de mineuses, toutes issues de familles d’insectes parasites différentes.

Des mineuses de différentes espèces

Quoi qu’il en soit, ce sont toutes des larves, invisibles à l’œil nu pour la plupart, et semblables à des vers, qui passent par plusieurs stades de développement. Sauf que leurs parents appartiennent à deux principales espèces distinctes :

  • Les lépidoptères : il s’agit de petites chenilles, c’est-à-dire des larves de papillons, de plusieurs types. A titre d’exemple, Lyonetia clerkella cible essentiellement les arbres fruitiers, Cameraria ohridella s’attaque au marronnier, Phyllocnistis citrella vise les agrumes, Tuta absoluta apprécie les tomates et les Solanacées, Acrolepiopsis assectella s’en prend aux poireaux, les Stigmella aux ronces et aux Rosacées, tandis que Anarsia lineatella a une prédilection pour les feuilles des pêchers, mais aussi des abricotiers, des pruniers, des amandiers et des cerisiers.
  • Les diptères : il s’agit de petites mouches, par exemple nommées Phytomyza gymnostoma, qui s’en prennent principalement aux alliacées (poireau, ail, oignon, échalote…), ou encore aux tomates ou aux choux (Liriomyza). Phytomyza ilicis apprécie les feuilles de houx, Chromatomyia syngenesiae a une préférence pour celles des chrysanthèmes, Acromyza pour les céréales.

    mineuses identification

    Les mineuses appartiennent à différentes espèces. Ce sont des lépidoptères ou des diptères

Plus rarement, on peut trouver des mineuses qui appartiennent aux hyménoptères et aux coléoptères. Les mineuses hyménoptères s’attaquent aux feuillus comme les ormes et les bouleaux.

Pour savoir de quel nuisible il s’agit, il suffit d’observer les « mines », c’est-à-dire les galeries laissées derrière lui. En effet, toutes les mineuses ont la particularité de creuser des galeries entre les deux épidermes des feuilles. Elles ont toutes un cycle de vie assez proche.

Un cycle de vie plus ou moins identique

Les adultes émergent au printemps, entre avril et mai, et effectuent leur vol nuptial. Cette émergence dépend souvent des conditions climatiques et de la température. Ensuite, les œufs sont pondus, en général directement sur la plante hôte, sous l’épiderme. Chaque espèce va choisir le lieu de ponte avec soin, soit sur le bord des feuilles, soit sur les nervures, centrales ou latérales. Les larves pénètrent les tissus du feuillage, parfois les bourgeons, les racines, voire les fleurs et les fruits. Ces mêmes larves passent par plusieurs stades, se nourrissant du tissu des plantes ciblées. Une fois parvenues au dernier stade de développement, les larves préparent leur nymphose. Certaines deviennent pupes, d’autres tombent au sol pour s’y enfouir pendant l’hiver.

Comment reconnaître une attaque de mineuses ?

Les mineuses appartiennent donc à un vaste groupe d’insectes, mais toutes ont en commun de creuser des mines foliaires. En effet, ces larves consomment les tissus des végétaux de l’intérieur, entre deux couches d’épiderme. Il s’agit donc d’une forme d’endophagie (issu du grec ancien endo qui signifie « dans » et phagos : « mangeur ») qui s’oppose à l’ectophagie, un terme qui désigne la consommation de feuilles par la surface. Invisibles à l’œil nu, car dissimulées dans les tissus des feuilles, ces larves se détectent toutefois par les traces qu’elles laissent sur les feuilles. Les mines foliaires dessinent de belles arabesques, toutes en circonvolutions. Mais je ne suis pas certaine que vous appréciez leur sens artistique !

Différentes formes de mines

Il existe ainsi différentes formes de mines, qui peuvent d’ailleurs permettre d’identifier l’ennemi. Certaines larves se dirigent droit devant elles pour manger et forment ainsi des mines étroites, parfois rectilignes, mais le plus souvent courbées, tortueuses ou spiralées. Ces galeries sont appelées « mines corridors ». D’autres mangent autour de leur lieu de ponte, dans toutes les directions, formant ainsi des mines larges, pareilles à des plaques. Mais la plupart sont bloquées par les nervures, qu’elles ne parviennent pas à franchir. Quelques rares mineuses restent en surface et se protègent dans un fourreau constitué de soies. Ce sont des mines-tentes.

Toutes ces mines affichent en général une couleur blanche, gris ou brun clair, ponctuée de points ou taches, qui vont du brun au noir ou au verdâtre. Il s’agit des excréments, également appelés frass. Une mine uniquement blanche est le plus souvent désertée.

mineuses symptômes

Les mines foliaires peuvent être de différentes formes, tortueuses ou plus larges en plaques

Des dégâts plus ou moins impactants

Ces mines occasionnent des dégâts plus ou moins graves. Les plantes d’ornement sont principalement impactées d’un point de vue esthétique. Les feuilles peuvent en outre sécher et tomber prématurément, sans pour autant mettre en cause la croissance de l’arbuste ou de l’arbre. Si les mineuses s’attaquent aux arbres fruitiers ou aux légumes, les conséquences peuvent être plus importantes. En effet, la production peut être impactée et la récolte bien maigre. D’autant que deux à trois générations peuvent se succéder sur une même année. Et que le nombre de larves est croissant.

Parmi les mineuses les plus impactantes, on pourra citer celle du marronnier, aussi appelée teigne minière, Cameraria ohridellia de son petit nom latin. En effet, les feuilles des marronniers (Aesculus) brunissent prématurément et finissent par tomber, un peu comme si l’arbre se croyait en automne, sauf que le phénomène intervient en plein été. En cas de forte attaque, la survie de l’arbre peut être engagée. Cette même teigne mineuse peut également s’installer dans les feuilles de l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus) ou de l‘érable plane (Acer platanoides).

mineuse du marronnier dégâts

Sur les feuilles du marronnier, Cameraria ohridellia peut occasionner de graves dégâts

Comment lutter contre les mineuses ?

Il est très difficile d’avoir une action curative contre les mineuses qui vivent bien dissimulées sous l’épiderme des feuilles. C’est pourquoi on ne peut compter que sur les ennemis naturels des mineuses, à savoir quelques guêpes parasitoïdes ou des oiseaux du jardin. Ainsi, à titre d’exemple, la petite guêpe Diglyphus isaea se montre très efficace contre les mineuses de l’espèce des Liriomyza qui apprécient tout particulièrement les Solanacées (tomates, aubergines…) ou encore des plantes ornementales. Quant à Macrolophus pygmaeus, c’est également un utile auxiliaire, prédateur des larves mineuses. Il s’agit d’une punaise polyphage qui se délecte aussi des aleurodes, des acariens, de certains thrips… Il est très efficace dans la lutte contre la mineuse de la tomate (Tuta absoluta). Ces insectes prédateurs, sous forme larvaire ou adulte, s’installent directement au cœur des cultures. Mais, il est aussi possible de les attirer en cultivant des plantes mellifères comme les achillées millefeuilles, les centaurées, la bourrache

Parmi les autres prédateurs naturels des mineuses, on compte aussi les mésanges, bleues ou charbonnières. Mais leur efficacité est très limitée, car les mineuses sont difficilement accessibles et peu visibles sous l’épiderme des feuilles.

Certains purins ou décoctions peuvent aussi avoir une certaine efficacité sur quelques espèces de mineuses. En particulier le purin de rhubarbe ou la décoction de tanaisie. Mais ces traitements restent très aléatoires, surtout si la mineuse n’est pas clairement identifiée. De plus, ces pulvérisations doivent être renouvelées à plusieurs reprises.

Comment contrôler et prévenir les attaques de mineuses ?

Comme la lutte directe reste assez difficile à mener lorsque les mineuses sont installées, il est parfois plus judicieux de parler de contrôle de population. De même, la prévention est de mise pour combattre le plus efficacement possible les différentes mineuses. 

Ainsi, de nombreux moyens peuvent être déployés pour contrer l’ensemble des mineuses :

  • La pose de filets anti-insectes est certainement une des solutions les plus efficaces pour éviter les pontes sur le feuillage. Ces filets anti-insectes sont essentiellement utilisés au potager pour protéger les plants de légumes sensibles aux mineuses, comme les tomates, les poireaux, les oignons, les choux…Pour autant, il faut choisir des filets à mailles fines qui seront posés au moment du vol au printemps. Pour être efficaces à 100 %, ces filets ne doivent jamais être en contact avec les plantes. Ces filets doivent rester en place jusqu’à la récolte, car plusieurs générations peuvent se succéder
  • L’installation de pièges à phéromones est aussi envisageable, d’avril à début octobre, pour piéger les mâles et limiter les accouplements et donc les pontes. Des pièges à phéromones sont spécialement dédiés aux mineuses des marronniers, d’autres aux mineuses des agrumes
  • Certains adultes de mineuses peuvent être attirés par la couleur jaune. C’est pourquoi les pièges chromatiques englués jaunes peuvent se montrer utiles. Éventuellement, les pièges jaunes sous forme de bol ou de boîte peuvent être essayés contre certaines diptères
  • Les bandes de glu, placées autour des troncs d’arbres, empêchent certaines femelles de mineuses de grimper pour pondre. Cette solution peut être déployée contre la mineuse du marronnier.

    mineuses lutte prévention

    Différents moyens peuvent mis en œuvre pour prévenir l’apparition des mineuses

Sinon, le plus important pour limiter la propagation est de ramasser les feuilles mortes atteintes et de les éliminer avec soin afin de réduire les populations futures. Ces feuilles peuvent être mises au compost s’il atteint une température suffisamment élevée (au moins 60 °C). En cas de doute, il est préférable d’emporter les feuilles à la déchèterie. Tout comme les déchets de poireaux contaminés.

Au potager, une rotation des cultures stricte permet également d’éviter une infestation l’année suivante.

Et, pour mettre toutes les chances de votre côté, il suffit parfois de combiner tous ces moyens de lutte biologique préventive.

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