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Toit vert, toit bleu : les nombreux atouts des toitures écologiques 

Toit vert, toit bleu : les nombreux atouts des toitures écologiques 

Comparatif de ces deux types de toitures écologiques et leurs avantages

Sommaire

Rédigé le 29 Janvier 2024  par Marion 7 min.

L’aménagement de toiture fait de plus en plus d’adeptes. Exploiter cette surface peut répondre à plusieurs objectifs, aussi esthétiques que vertueux. Si les toits verts ou toîts végétalisés sont assez connus et populaires, les toits bleus commencent seulement à faire parler d’eux petit à petit.

Et ce n’est pas simplement leur couleur qui différencie ces types d’aménagement : voyons quels sont leurs principes et quels avantages ils peuvent apporter.

Difficulté

Les toits verts : qu'est-ce que c’est ?

Caractéristiques et fonctions

Le principe des toits verts ou toits végétalisés, consiste à installer des végétaux spécifiques sur le sommet d’un bâtiment. Nous les retrouvons dans les pays scandinaves, mais aussi dans d’autres pays d’Europe. L’Allemagne, notamment, est l’une des pionnières dans le domaine. Mais il s’agit en fait d’une installation très ancienne, qui serait utilisée depuis des millénaires.

toit vert

Le toit vert est plus fréquent dans les pays du nord

Si les toits verts se développent, c’est parce qu’ils disposent de nombreux atouts.

  • Ils sont particulièrement intéressants en termes d’isolation thermique. Ils luttent contre les îlots de chaleur et captent la pollution atmosphérique, particulièrement dans les villes. Grâce à l’évapotranspiration des plantes, le taux d’hygrométrie augmente, ce qui apporte davantage de fraîcheur ambiante. Grâce à cela, ils permettent des économies d’énergie.
  • Ils offrent une isolation phonique, participant à absorber les ondes sonores pour réduire les bruits environnants (aériens, routiers…).
  • Ils disposent d’une bonne capacité de rétention d’eau, en retenant une partie des précipitations dans le substrat et les racines des végétaux. Cela limite les écoulements d’eau, diminue les risques d’inondation et la surcharge des installations dédiées à l’écoulement (égouts, stations d’épuration…).
  • Ils augmentent l’étanchéité à l’air et à l’eau de la toiture, ainsi que sa résistance aux UV, aux feux et au vent. Cela contribue à réduire le nombre de sinistres.
  • Ils sont très esthétiques et s’intègrent facilement dans tous types d’environnement.
  • Ils favorisent la biodiversité, notamment au sein de zones très urbanisées, dans lesquelles elle est fragilisée.
  • Ils ne demandent que peu d’entretien.
  • Ils peuvent être mis en place sur des petites comme des grandes surfaces. Ils n’ont aucune emprise au sol, libérant de l’espace pour d’autres utilisations.
  • Ils sont compatibles avec les principes de développement durable et peuvent utiliser des matériaux locaux.

Il existe trois types de toitures vertes : la plantation extensive, la plantation semi-intensive ou la plantation intensive. Ces trois modèles varient en fonction de l’épaisseur du substrat (terre), du poids total, du développement des végétaux et du système d’arrosage.

Installation

Ces toitures végétales peuvent être installées aussi bien sur des logements individuels que sur des habitats collectifs, des bâtiments publics (écoles notamment), des bureaux d’entreprises ou même des transports (péniche par exemple). Elles sont idéales pour l’aménagement de nouvelles constructions, mais peuvent aussi être réalisées sur des toitures déjà existantes. Ces toitures végétales peuvent être installées sur différents types de support : bois, acier, béton, etc.

La mise en place d’un toit vert n’est pas forcément compliquée sur une petite surface, mais demandera plus de connaissance sur une surface importante, comme une toiture de maison ou d’immeuble.

L’installation demande de prendre en compte différents facteurs :

  • l’inclinaison naturelle de la surface à végétaliser (idéalement en pente faible) ;
  • la solidité de sa structure (en prenant en compte le poids de cette toiture, mais aussi celui de l’eau ou de la neige) ;
  • son accessibilité pour l’entretien des plantes qui seront cultivées.

La réalisation d’un toit vert nécessitera ensuite plusieurs étapes.

  • L’installation d’une couche étanche empêchant le pourrissement de la charpente (bâches, plaques, tuiles spécifiques, membranes…), qui peut être associée à une barrière anti-racines.
  • L’installation d’une couche optimisant le drainage et la filtration, faite de billes d’argiles, de graviers ou encore de plaques alvéolées (avec éventuellement l’installation de gouttières complémentaires).
  • La mise en place d’un cadre assurant le maintien des végétaux et du substrat.
  • L’ajout de substrat de croissance et la plantation des végétaux. Concernant le choix des plantes, les variétés frugales et résistantes, qui se contentent de peu de substrat et de soins, seront les mieux adaptées. Elles pourront survivre à des conditions qui peuvent être extrêmes, en résistant aussi bien à la chaleur, qu’à la sécheresse ou au gel. Les plantes de rocaille, les plantes grasses, certains couvre-sols ou les plantes alpines sont ainsi idéales (sedums, joubarbes, saxifrages, phlox, aubriètes, carex…).

Entretien

L’intérêt du toit vert, c’est qu’il fonctionne globalement en autonomie. Il ne nécessitera pas de soins hebdomadaires, seulement quelques gestes d’entretien occasionnels.

La 1ʳᵉ année, il sera toutefois indispensable d’arroser en cas de sécheresse, afin de permettre aux végétaux de s’installer correctement. Même les végétaux peu soiffards ont en effet besoin d’un temps d’adaptation pour devenir résistants au manque d’eau.

Ensuite, un entretien annuel à l’automne ou au printemps sera généralement suffisant. Celui-ci consistera à un éventuel désherbage pour éviter la concurrence de plantes indésirables, à une taille des parties abîmées ou fanées, ainsi qu’à un contrôle de la bonne évacuation de l’eau.

Pour en savoir plus : Comment réaliser un toit végétalisé ?

Inconvénients

L’installation peut être onéreuse, surtout si le projet n’a pas été pensé en amont de la construction du toit. Ce type de toiture nécessite en effet une surface plane ou faiblement pentue, ce qui n’est pas forcément le modèle le plus répandu dans notre pays (notamment pour les logements individuels).

La toiture verte demandera un peu de patience avant d’être totalement performante, le temps que les végétaux se développent.

plantes grasses ou de rocaille

Le type de plantes adaptées à un toit vert sont les plantes les plus résistantes à la sécheresse

Les toits bleus : comment fonctionnent-ils ?

Caractéristiques et fonctions

La toiture bleue est un concept plus récent, encore peu développé en France. Elle a comme objectif de retenir et mieux gérer les eaux de pluie. Nous le savons, avec le dérèglement climatique, la gestion de l’eau devient en enjeu fondamental. Nous sommes en effet confrontés aussi bien aux canicules et au manque d’eau, qu’aux inondations et au surplus généré.

Cette toiture étanche va pouvoir contrôler le ruissellement, en captant l’eau de pluie et en la restituant petit à petit. La toiture bleue a ainsi plusieurs avantages.

  • Elle limite la saturation des systèmes d’évacuation conventionnels en cas de fortes précipitations. Elle retient l’eau, réduisant le ruissellement et volume à l’arrivée sur le sol. Cela limite les risques d’inondation et d’infiltration. L’eau de pluie est ensuite redirigée de façon progressive vers les égouts et canalisations. Grâce à leur structure, les toits bleus retiennent davantage l’eau de pluie que les toits verts.
  • Le toit bleu permet la réutilisation de l’eau dans le réseau domestique : dans les WC, pour l’irrigation de plantes ou encore le lavage d’un véhicule. Cela est idéal en période de sécheresse, mais permet aussi de faire des économies toute l’année.
  • Il apporte une isolation contre la chaleur et le froid en régulant la température, ce qui permet de faire des économies de climatisation et chauffage.
  • Son installation serait jusqu’à 10 fois moins onéreuse qu’un toit végétal.

Installation

La mise en place d’un toit bleu demande une structure adaptée et sera généralement précédée d’une étude de faisabilité. La toiture doit tout d’abord être plate, pour pouvoir retenir les précipitations. Une pente, même faible, empêchera une retenue d’eau efficace.

Elle doit aussi être assez solide pour supporter la charge des matériaux, mais aussi de l’eau. Cet aménagement peut se faire aussi bien sur une construction neuve que dans le cas d’une réhabilitation.

L’installation d’une toiture bleue nécessite ensuite plusieurs éléments :

  • un limiteur de débit (valves manuelles ou électroniques) ;
  • une couche isolante ;
  • une couche drainante (qui évite la stagnation d’eau en flaques) ;
  • une structure alvéolaire légère, qui favorise l’évaporation de l’eau naturellement.

L’ensemble peut être associé à des gouttières et récupérateurs d’eau.

Il existe plusieurs types de toits bleus :

  • les toits passifs (l’eau est retenue temporairement et s’écoulera petit à petit dans les drains de sortie) ;
  • les toits actifs (le débit d’eau est contrôlé mécaniquement par une vanne électronique ou une minuterie) ;
  • les toits bleus modulaires, qui disposent de plateaux de stockage supplémentaires.

Certains toits bleus dits « intelligents » sont aussi équipés de capteurs. Ils permettent de prévenir les fuites ou infiltrations, de mesurer la quantité d’eau, de contrôler le débit, de chiffrer les économies d’énergie réalisées ou encore de prendre en compte les conditions météorologiques.

Entretien

Un contrôle et une maintenance régulière permettront de conserver un toit bleu performant au fil des années.

Inconvénients

Le concept est encore novateur en France : peu de professionnels semblent proposer ce service. Ce type d’aménagement semble surtout dédié aux gros bâtiments commerciaux et industriels, mais encore peu aux logements individuels et privés. L’installation nécessite une expertise plus poussée que le toit vert et demande un toit plat.

Le toit bleu est moins esthétique d’un toit végétalisé. Sa durée de vie semble également plus courte (30 à 35 ans), puisque les matériaux synthétiques subissent de nombreuses pressions, notamment du fait de l’exposition au soleil.

toit plat

Le toit bleu ne peut être installé que sur une toiture plate

Quel aménagement de toiture choisir ?

Nous l’avons vu, ces deux types de toiture répondent donc à des objectifs et projets différents. Choisir l’une ou l’autre se fera en fonction de plusieurs critères.

  • Vos besoins : esthétiques, économiques, isolation, amélioration de la qualité de l’air, récupération d’eau, etc.
  • La structure de votre toiture (en pente ou à plat).
  • Votre budget.

Notons que vous pouvez tout à fait associer ces deux types de toiture, pour combiner leurs avantages et profiter de performances accrues. La toiture bleue, associée à un toit vert, permettra en effet de retenir encore d’avantage les eaux pluviales et d’assurer une isolation optimale. Elle assurera en parallèle l’irrigation des plantes naturellement et offrira un rendu esthétique, tout en répondant à nos enjeux écologiques actuels.

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