Une allée sans mauvaises herbes : comment faire ?

De l'huile de coude !

C’est la meilleure solution ! Le désherbage manuel est certes plus contraignant, mais c’est aussi celui qui est le plus efficace.

Pour désherber « à la main », il suffit de se munir d’un couteau (ou un couteau désherbeur) pour extirper les racines des « mauvaises herbes » ou adventices : en faisant bien pénétrer la lame dans le sol au niveau des racines, pratiquez un quart de tour à la lame et hop ! Le jardinier peut ainsi enlever la totalité de la plante, en évitant de laisser le moindre petit bout de racines qui permettrait à celle-ci de repousse.

Repassez régulièrement pour désherber ! Les jeunes pousses sont plus faciles à déloger que les grandes herbes. Bon à savoir aussi : contrairement au désherbage en pleine terre (potager, pelouse, massifs…) qui est plus simple après une pluie, les herbes indésirées s’extirpent plus facilement par temps sec dans le gravier ou les allées minérales. 

Désherber à la main est peut-être long et fastidieux, mais c’est surtout la solution la plus économique et la plus écologique pour lutter contre les mauvaises herbes. 

Un travail long et répétitif… mais des résultats probants

Les désherbeurs thermiques

Le désherbeur thermique ou pyrodésherbeur utilise la chaleur pour tuer les herbes indésirables. Le principe est simple, on applique l’élément chauffant sur la plante à éliminer. La chaleur induite fait éclater les cellules et la plante meurt. La durée dépend du type de désherbeur, mais c’est généralement de l’ordre de plusieurs dizaines de secondes pour être efficace. Il faut bien tenir compte du mode d’emploi.

Les plantes tuées par ce choc thermique se décomposent en une quinzaine de jours, mais vous pouvez les enlever manuellement avant. Il faudra donc repasser deux jours plus tard et retirer les mauvaises herbes à la main.

Ce type de désherbeur est connu depuis la fin du XIXe siècle. Il a été supplanté par les herbicides, mais a fait son retour dès les années 80 dans le cadre de l’agriculture biologique. Il en existe de différents types : à flamme directe, à vapeur surchauffée, à infrarouges, à air chaud pulsé…

Un désherbage thermique n’est réellement efficace que sur des surfaces réduites (allées étroites, petite terrasse…) et sur des « mauvaises herbes » jeunes.

L'eau bouillante

Dans le même ordre d’idée que le désherbeur thermique, l’eau bouillante ou très chaude peut aussi occasionner un choc thermique aux plantes. Cependant, il faut que l’eau soit à une température d’au moins 70 °C pour que ce soit réellement efficace.

Plusieurs bémols à cette technique : il faut récupérer de l’eau de cuisson, des pâtes ou des pommes de terre par exemple (il serait idiot de perdre de l’énergie pour chauffer de l’eau uniquement pour désherber), les jardiniers doivent se balader avec une casserole d’eau bouillante (bonjour, les risques de brûlure !) et… on ne peut jeter notre eau que sur quelques plantes à la fois. Bref, ce n’est pas l’idée du siècle, même si cela peut s’avérer ponctuellement efficace contre quelques mauvaises herbes.

N’hésitez pas récupérer l’eau de cuisson (non salée) pour un désherbage ponctuel au jardin

Le bicarbonate de soude

Le bicarbonate de soude est mortel pour les plantes. C’est un désherbant naturel redoutablement efficace. Il convient donc de ne pas l’utiliser sans discernement.

Saupoudrez au maximum 20 gr par m² de bicarbonate de soude sur la surface à nettoyer. Faites cela, une à deux fois par an (printemps et/ou automne), et juste avant une fine pluie. L’eau de pluie va dissoudre le bicarbonate de soude et l’entraîner vers les racines des plantes. Une pluie trop importante, après le dépôt de la poudre, va lessiver le bicarbonate qui sera ainsi sans effet.

Vous pouvez aussi préparer une petite mixture en diluant directement le bicarbonate dans de l’eau à raison de 70 g par litre d’eau chaude (le bicarbonate de soude se dissout plus facilement). Laissez refroidir puis pulvérisez sur les parties aériennes des plantes à éliminer.

Comme le bicarbonate de soude est dangereux pour la végétation : ne l’utilisez jamais au jardin ! Seuls quelques endroits précis pourront recevoir un peu de bicarbonate de soude et toujours avec parcimonie : terrasse, mur, pavés, allés de graviers…

Remarque : ne confondez pas bicarbonate de soude et soude caustique, qui est un produit corrosif. Lisez bien les étiquettes !

Également à tester sur les adventices : le bicarbonate de soude

Le vinaigre

Le vinaigre blanc, dilué ou non, est un herbicide de contact, c’est-à-dire qu’il brûle les parties aériennes des plantes, sans rentrer dans les tissus.

Le vinaigre blanc (qui n’est autre que de l’acide acétique dilué) doit, pour être efficace, être appliqué tôt le matin et seulement sur de jeunes adventices. En effet, les plantes plus âgées se rétablissent quelques semaines après un contact avec du vinaigre.

Diluez un volume de vinaigre pour le même volume d’eau (dilution 50%). Vous pouvez ajouter un peu de savon noir pour que le vinaigre adhère mieux au feuillage et soit moins lessivé par la pluie. Pulvérisez la mixture sur les quelques jeunes adventices poussant entre des dalles ou des pavés.

On privilégiera l’utilisation du vinaigre sur les terrasses, les dalles, les pavés, du gravier…, mais jamais au jardin ou dans la nature ! 

Le vinaigre blanc est un autre allié du jardinier… sur les jeunes adventices et uniquement sur surface minérale

Faut-il vraiment s'acharner ?

Les « mauvaises herbes » sont souvent utiles pour la faune du jardin. Certaines sont même très jolies. D’autres encore sont bio-indicatrices et/ou participent à améliorer le sol sur lequel elles poussent. Par conséquent, doit-on vraiment s’acharner à toutes les exterminer ? La réponse est clairement non. De toute façon, on ne gagnera pas contre des plantes qui possèdent toutes les facultés requises pour procréer encore et encore.

Bref, lâchons un peu prise ! Ce n’est pas une ou deux adventices dans une allée qui changeront quelque chose à la beauté de votre jardin. Au contraire, celui-ci paraîtra plus naturel et moins strict.