Adansonia - Baobab : planter et cultiver

Botanique et description

Le genre botanique Adansonia, plus couramment appelé baobab, est composé de neuf espèces reconnues. Parmi les espèces les plus connues, on peut citer Adansonia digitata, le baobab africain, et Adansonia grandidieri, le baobab de Madagascar.

En ce qui concerne la répartition géographique, six des neuf espèces recensées sont endémiques de l’île de Madagascar. Une seule espèce, Adansonia digitata, est native du continent africain et peut également être trouvée au Moyen-Orient. Une autre, Adansonia gibbosa, se rencontre en Australie. Ces arbres poussent principalement dans des environnements arides et semi-arides, et sont bien adaptés aux climats difficiles.

Andasonia grandidieri à gauche et Baboba africain (A. digitata) à droite

Du point de vue de la classification phylogénétique, les Adansonia appartiennent à la famille des Malvaceae, qui inclut aussi des plantes comme le coton et le cacaoyer, mais aussi le tilleul, les hibiscus ou les lavatères. Au sein de la classification classique, dite de Cronquist, le genre Adansonia est classé dans la famille des Bombacacées.

Les baobabs sont des arbres fascinants non seulement pour leur longévité impressionnante, qui peut atteindre plusieurs millénaires, mais aussi pour leur capacité à stocker de grandes quantités d’eau dans leur tronc. Cela les rend particulièrement résilients dans des environnements où les ressources en eau sont limitées.

Le port des baobabs est souvent décrit comme étant « à l’envers », ce qui signifie que les branches ressemblent à des racines tournées vers le ciel. Cette silhouette singulière est l’une des raisons pour lesquelles ces arbres sont si facilement reconnaissables. Le tronc est généralement massif et cylindrique, pouvant atteindre des diamètres impressionnants. Ce tronc volumineux sert de réservoir d’eau, ce qui permet à l’arbre de survivre dans des environnements arides.

Baobab dans la savane du Botswana : le tronc peut devenir impressionnant…

L’écorce des Adansonia est lisse et grise, parfois avec des nuances de rouge ou de brun. Elle est également fibreuse et élastique, ce qui permet à l’arbre de stocker encore plus d’eau. L’écorce est fréquemment utilisée dans la fabrication de cordes et de textiles.

Les feuilles des baobabs sont généralement palmées, bien que leur forme puisse varier selon les espèces et les conditions environnementales. Elles sont souvent caduques, tombant pendant la saison sèche pour économiser l’eau.

En ce qui concerne la floraison, les baobabs produisent des fleurs grandes et blanches (sauf A. madagascariensis qui produit une floraison rouge), généralement pendantes. Ces fleurs sont principalement pollinisées par des chauves-souris et s’ouvrent généralement la nuit. Elles ont une durée de vie très courte, ne survivant qu’une seule nuit.

L’arbre, feuillu, durant la saison des pluies. À droite, fleur et feuillage.

La fructification suit la floraison, donnant naissance à des fruits allongés et ovales recouverts d’une coque veloutée. Les fruits contiennent une pulpe déshydratée riche en nutriments, qui est utilisée dans les compléments alimentaires et les boissons.

Fruits et graines du baobab

Les racines des baobabs sont aussi adaptées pour survivre dans des environnements difficiles. Elles sont capables de puiser de l’eau à de grandes profondeurs, ce qui complète bien leur capacité à stocker de l’eau dans le tronc. Certaines espèces développent également des racines superficielles pour capter rapidement l’eau de pluie lorsqu’elle est disponible.

En termes de reproduction, certains baobabs ont développé des stratégies pour augmenter leurs chances de survie. Par exemple, les graines de certaines espèces sont très dures et nécessitent un processus appelé scarification (un traitement mécanique ou chimique de la graine pour améliorer la germination) pour augmenter leur taux de germination.

Les Adansonia jouent aussi un rôle écologique important dans leur habitat naturel. Ils servent de sources d’eau et de nourriture pour de nombreux animaux et ont même développé des relations symbiotiques avec certaines espèces. Par exemple, des oiseaux comme les pique-bœufs trouvent refuge dans leurs branches et aident en retour à éloigner les parasites.

Il convient également de noter que les différentes espèces d’Adansonia ont des adaptations spécifiques à leur environnement. Par exemple, Adansonia grandidieri de Madagascar a un tronc plus mince et plus élancé comparé à l’Adansonia digitata du continent africain, ce qui est une adaptation aux différences climatiques et écologiques de leurs habitats respectifs.

Étant donné leur longévité, certains baobabs sont également d’une grande importance culturelle et spirituelle pour les communautés locales. Ils sont souvent considérés comme des « arbres à palabres » où se tiennent des réunions communautaires et des cérémonies.

Quelques espèces remarquables

Adansonia grandidieri - Baobab de Madagascar

Emblématique de Madagascar, ce baobab est considéré comme le plus beau parmi les espèces malgaches. On le reconnaît à son tronc en colonne massive, lisse et luisant, capable de stocker l'eau, surmonté d'un houppier large et étalé évoquant une ombrelle.

• Période de floraison Avril, Mai
• Hauteur à maturité 25 m

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Adansonia digitata - Baobab africain

Un arbre emblématique des régions arides d'Afrique, assez facile à cultiver en intérieur, à la manière des cactus. Il se caractérise par un port massif, un tronc renflé en forme de bouteille.

• Période de floraison Juin, Juillet
• Hauteur à maturité 18 m

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Adansonia gregorii - Petit Baobab australien

Ce baobab australien, plus petit que ses cousins africains et malgaches, se caractérise par un tronc très renflé, en forme de bouteille, surmonté d'une imposante ramure arrondie. Ses feuilles, caduques, tombent à la saison sèche, en hiver.

• Période de floraison Juin, Juillet
• Hauteur à maturité 11 m

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Adansonia madagascariensis - Baobab de Madagascar

Ce baobab malgache se caractérise par un tronc massif d'aspect variable, cylindrique à renflé, surmonté d'un houppier clairsemé et très irrégulier. Ses fleurs sont dressées et de couleur rose-rouge avec de longues étamines jaunes.

• Période de floraison Mai, Juin
• Hauteur à maturité 20 m

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Planter un Adansonia

Où planter ?

Ces arbres majestueux sont originaires de régions tropicales sèches et sont donc bien adaptés aux climats chauds et arides.

Dans les endroits du globe chauds et secs, on peut tenter une plantation en pleine terre. Il est important de choisir un sol bien drainé pour éviter l’accumulation d’eau autour des racines, ce qui pourrait entraîner la pourriture. Une terre sablonneuse est donc idéale. Ensuite, assurez-vous que l’arbre dispose de beaucoup d’espace, non seulement pour son développement aérien, mais aussi pour son système racinaire, qui peut s’étendre largement. En ce qui concerne l’exposition, les baobabs préfèrent un ensoleillement complet. Évitez les endroits ombragés ou trop humides. Il est également conseillé de les planter dans une zone protégée des vents violents, car malgré leur apparence robuste, ils peuvent être sensibles aux conditions climatiques extrêmes.

Important ! : Planter un Adansonia en France ou en Belgique représente évidemment un véritable défi étant donné que ces arbres tropicaux sont plus à l’aise dans des climats chauds et secs. Ainsi, ils seront plantés en pot et devront être déplacés à l’intérieur lorsque les températures descendent en dessous de 10°C. Assurez-vous que le contenant est suffisamment grand pour accueillir le système racinaire du baobab et prévoyez un bon drainage.

Les baobabs, une silhouette unique, dans leur environnement naturel

Quel type de pot choisir ?

Il est conseillé de débuter avec un contenant d’au moins 40 à 50 cm de diamètre et de profondeur. Ce sera suffisant pour permettre un bon développement des racines sans pour autant les contraindre. Au bout de plusieurs années, vous aurez besoin de rempoter votre Adansonia dans un contenant plus grand, à mesure que l’arbre grandit.

Le matériau du pot est également un point important à considérer. Les pots en terre cuite sont souvent recommandés, car ils permettent une meilleure aération du sol et facilitent le drainage, deux facteurs clés pour la santé de votre baobab. Évitez les pots en plastique ou en métal qui ne respirent pas bien et peuvent retenir trop d’humidité.

Enfin, assurez-vous que le pot est muni de trous de drainage suffisamment grands pour éviter l’accumulation d’eau au fond, ce qui pourrait entraîner la pourriture des racines. Un bon drainage est essentiel pour cette espèce qui préfère les conditions sèches.

Quand planter ?

Pour une culture d’un Adansonia en l’intérieur, vous pouvez le planter en pot à n’importe quel moment de l’année, à condition de lui fournir suffisamment de lumière et de chaleur. Si votre baobab est déjà en pot depuis plusieurs années et que vous souhaitez simplement le rempoter dans un contenant plus grand, le début du printemps est idéal pour cette opération.

Comment planter un baobab ?

Le choix du terreau est un élément crucial pour la réussite de la culture d’un Adansonia, ou baobab, en pot. Cette espèce tropicale est native de régions arides et préfère donc un sol bien drainant. Un mélange de terreau pour cactus ou succulentes peut être un bon point de départ. Ces terreaux sont généralement composés de matériaux comme le sable, la perlite et le compost organique, qui assurent un bon drainage. Vous pouvez également préparer votre propre mélange en combinant une partie de terreau universel, une partie de sable grossier et une petite quantité de perlite ou de vermiculite. Cette composition permettra d’éviter la rétention d’eau excessive et facilitera l’aération des racines.

• Placez une couche de billes d’argile ou de gravier au fond du pot pour en améliorer le drainage.
• Remplissez partiellement le pot avec votre mélange de terreau, puis positionnez votre Adansonia en veillant à ce que la motte soit au même niveau que le bord supérieur du pot. Comblez ensuite les espaces vides avec le reste du terreau.
• Juste après la plantation, arrosez modérément pour humidifier le terreau. Ensuite, laissez le sol sécher entre deux arrosages pour éviter tout risque de pourriture des racines.
• Placez votre pot dans un endroit ensoleillé, idéalement à l’abri des vents forts.

Taille et entretien

Arrosage

L’Adansonia est une plante qui tolère bien la sécheresse. Arrosez modérément et laissez le terreau sécher entre deux arrosages. En hiver, réduisez encore plus la fréquence d’arrosage.

Taille

La taille n’est généralement pas nécessaire pour les Adansonia en pot, sauf si vous remarquez des branches mortes ou malades. Dans ce cas, utilisez des ciseaux de jardinage propres et bien aiguisés pour effectuer une coupe nette.

Entretien

Tous les deux ou trois ans, au printemps, rempotez votre Adansonia dans un contenant légèrement plus grand pour encourager une croissance saine. Utilisez un terreau bien drainant, comme un mélange pour cactus ou succulentes.

Fertilisation

Utilisez un engrais équilibré, pauvre en azote (N à moins ou égal à 4), mais riche en phosphore et potassium, à appliquer tous les deux mois durant la période de croissance active. Les engrais pour cactus ou succulentes sont souvent bien adaptés. À noter que les engrais « bonsaï » peuvent être une excellente solution en rapport à leur faible taux en azote.

Maladies et parasites

Les Adansonia en pot sont généralement robustes et peu sujets aux maladies et aux parasites. Cependant, comme toute plante, ils ne sont pas complètement à l’abri des problèmes. Voici quelques-uns des problèmes de santé les plus courants que vous pourrez rencontrer.

Maladies

La pourriture des racines est souvent causée par un arrosage excessif et un mauvais drainage, la pourriture des racines peut être fatale si elle n’est pas traitée. Le premier signe est généralement un flétrissement des feuilles malgré un sol humide. En premier lieu, il convient de retirer immédiatement la plante du pot pour examiner l’étendue des dommages. Coupez toutes les racines pourries en utilisant des ciseaux de jardinage stérilisés, en prenant soin de ne laisser que les racines saines. Ensuite, rempotez la plante dans un nouveau pot avec un bon système de drainage, en utilisant un terreau bien drainant.  Après le rempotage, arrosez légèrement la plante pour aider le terreau à s’installer, mais évitez un arrosage excessif qui pourrait aggraver la condition. Pendant la période de récupération, placez la plante dans un endroit chaud et bien éclairé, mais évitez la lumière directe du soleil qui pourrait la stresser davantage.

Le mildiou est une maladie fongique qui se manifeste par des taches grises sur les feuilles. La prévention par une bonne circulation de l’air et un arrosage modéré est la meilleure solution.

Ravageurs

Les cochenilles se fixent sur les feuilles et les tiges, suçant la sève de la plante. Ils peuvent être éliminés avec un coton-tige imbibé d’alcool à 90°.

Les pucerons sont des petits insectes verts qui se nourrissent de la sève de la plante et peuvent provoquer un affaiblissement général. Ils sont souvent éliminés naturellement par les prédateurs lorsque la plante est en extérieur, mais un jet d’eau ou un insecticide peut être nécessaire.

Mauvaises conditions de culture

Des feuilles jaunies ou décolorées peuvent indiquer une carence en nutriments. Un engrais équilibré peut habituellement corriger le problème.

Multiplication du Baobab

Le semis

La méthode la plus couramment utilisée pour multiplier les Adansonia est le semis. Récupérez des graines mûres, idéalement issues d’un fruit séché. Trempez-les dans de l’eau tiède pendant environ 24 heures pour ramollir la coque et faciliter la germination. Ensuite, semez-les dans un terreau bien drainant, à une profondeur d’environ 1 cm. Placez le contenant dans un endroit chaud et bien éclairé, et maintenez le sol légèrement humide jusqu’à la germination, qui peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois.

Le bouturage

Bien que cette méthode soit moins courante pour les Adansonia en raison de leur croissance lente, elle est néanmoins possible. Prenez une bouture de tige d’environ 10-15 cm de longueur, idéalement pendant la période de croissance active de la plante. Laissez la bouture sécher durant quelques heures pour éviter la pourriture, puis plantez-la dans un mélange de terreau et de sable. Maintenez une bonne humidité et placez la bouture dans un endroit chaud jusqu’à ce qu’elle développe des racines.

Il faut noter que le bouturage est plus risqué et moins fiable que le semis, surtout pour les variétés d’Adansonia à croissance lente. Le semis reste donc la méthode la plus recommandée.

Comment associer un baobab ?

Envie d’un petit coin exotique pour embellir votre intérieur ? Vous pourrez opter pour un baobab, comme un bel Adansonia madagascariensis à fleurs rouges.

Pour une belle harmonie, vous pourriez envisager de le jumeler avec d’autres plantes originaires de climats arides ou semi-arides. Les cactus et les succulentes, comme un aloès de Madagascar ‘Twirl’ ou un echeveria ‘Elegance rose’, peuvent être d’excellents compagnons pour votre Adansonia. Ils partagent des besoins similaires en eau et en lumière, ce qui facilite les soins globaux de votre jardin en pot. Dans le même ordre d’idée, on optera pour une petite mangave au feuillage gris foncé ‘Lavander Lady’ et, une plante originaire de Madagascar, cet étonnant kalanchoé pelucheux : Kalanchoe tomentosa.

N’oubliez pas de prendre en compte la taille potentielle de votre baobab et de ses plantes compagnonnes, surtout si vous les cultivez à l’intérieur. Assurez-vous qu’il y a suffisamment d’espace pour que toutes les plantes puissent grandir sans se gêner mutuellement.

Kalanchoe tomentosa et mangave tiendront bonne compagnie à un baobab en pot

Anecdotes

• Le baobab est souvent surnommé « l’arbre à l’envers » parce que ses branches ressemblent à des racines pointant vers le ciel. Cette particularité a donné lieu à diverses légendes, dont une qui raconte que le baobab aurait été planté à l’envers par les dieux.
• Un baobab adulte peut stocker jusqu’à 120 000 litres d’eau dans son tronc ! Cette réserve lui permet de survivre pendant les périodes de sécheresse, et elle est parfois utilisée comme source d’eau par les populations locales.
• Presque toutes les parties du baobab sont utilisables. Les feuilles sont consommées comme légume, les fruits sont riches en vitamine C, et l’écorce est utilisée pour faire des cordes, des paniers et même des vêtements.
• Les baobabs sont parmi les plus anciens organismes vivants sur la planète. Certains spécimens sont estimés à plus de 6 000 ans !
• Les baobabs représentent souvent un écosystème à eux tous seuls, offrant un habitat à une variété d’oiseaux, de mammifères (notamment des chauves-souris qui en assurent la pollinisation) et d’insectes. Dans certaines cultures, ils sont même considérés comme des « arbres à palabres », où la communauté se rassemble pour discuter et prendre des décisions.