Aglaonema : plantation, culture et entretien

Botanique

L’Aglaonema appartient à la très vaste famille des Aracées, des plantes qui se distinguent par une inflorescence caractéristique. Elle se manifeste sous la forme d’une grande bractée, appelée spathe, qui entoure de nombreuses petites fleurs groupées sur une tige, le spadice. Aglaonema est en fait un genre qui regroupe une soixantaine d’espèces, toutes originaires du Sud-Est asiatique, de l’Inde aux Philippines et à la Chine. En fait, le genre Aglaonema est le pendant asiatique du genre américain Dieffenbachia, qui appartient à la même famille.

L’extraordinaire variété des feuillages de l’Aglaonema

Parmi cette multitude d’espèces, c’est certainement Aglaonema commutatum qui est la plus cultivée. Elle provient d’une vaste zone qui s’étend de la Malaisie aux Philippines et peut présenter une grande variété de formes avec des stries plus ou moins accentués. Cette plante peut atteindre 50 cm de hauteur. Aglaonema costatum, originaire d’Inde, est pratiquement acaule, et offre un feuillage d’un vert très foncé. Il se montre plus rampant. La très résistante Aglaonema modestum est doté de tiges plutôt grandes, qui, en culture, peuvent atteindre plus de 1 m de longueur. Depuis quelques années, de nombreux hybrides permettent de varier les plaisirs grâce à leur feuillage très coloré, panaché, marbré ou bigarré. Ainsi, parmi les hybrides les plus connus, on peut citer ‘Silver Queen’ avec son feuillage vert cendré, bordé de vert sombre, ou encore ‘Silver Bay’ aux feuilles vertes et argentées…

D’un point de vue étymologique, le nom “Aglaonema”  est issu du grec “aglaos” qui signifie “brillant” et “nema” qui fait référence aux étamines des fleurs.

L’hybridation a permis de créer des variétés au feuillage pointillé de rose ou de rouge

Le genre Aglaonema regroupe donc de nombreuses plantes vivaces herbacées, non rustiques, qui poussent naturellement dans des forêts tropicales. Elles disposent d’un système racinaire relativement charnu. Ce sont des plantes sempervirentes, de petite taille, qui deviennent facilement buissonnantes. En effet, de nombreux rejets se développent à leur base et permettent de former une belle touffe dense, compacte et érigée. Les feuilles sont entières, généralement oblongues et lancéolées. Elles sont portées par de longs pétioles. La plupart des feuillages sont panachés, rainurés, taché, marbrés, pointillés ou rayés de vert plus ou moins, de crème, d’argenté, de jaune, ou même de rouge ou de rose. L’aspect bigarré de ces feuilles fait de ces plantes d’intérieur de véritables points focaux dans une déco.

L’Aglaonema se démarque aussi par ses inflorescences qui se composent d’un spadice, assez insignifiant, sur lequel sont insérées les petites fleurs unisexuées ou bisexuées, plus ou moins enveloppées par une bractée nommée spathe. Les fleurs sont assez courantes en culture, mais elles sont en général blanc crème ou verdâtres. Ces inflorescences qui apparaissent en été ne sont pas particulièrement décoratives. Sur certaines espèces, elles peuvent être suivies par des baies rouges ou jaunes qui peuvent rendre la plante plus attractive.

La fleur de l‘Aglaonema, caractéristique des Aracées

Il est à noter que les feuilles, les tiges et les fleurs de cette plante sont toxiques. Toutes ces parties de plante peuvent provoquer des irritations sur la peau et des vomissements si elles sont ingérées. Elle doit donc être tenue éloignée des enfants et des animaux domestiques.

Plusieurs espèces et variétés

Comment planter l'Aglaonema ?

Quand planter l’Aglaonema ?

Cette plante d’intérieur peut se planter à n’importe quelle période de l’année. 

Comment le planter ?

L’Aglaonema se plaira dans un substrat léger et perméable. Idéalement, il sera planté dans un mélange de terreau de feuilles et de fumier (ou de compost) en parties égales, auxquels on ajoute un peu de sable ou de la perlite. Pour autant, un bon terreau spécial plantes vertes, additionné d’une poignée de terre de bruyère, fera parfaitement son bonheur.

•  Choisir un contenant très légèrement plus grand que la motte, l’Aglaonema aimant se sentir à l’étroit. Le pot doit impérativement être percé
• Retirer avec délicatesse l’Aglaonema de son pot et écarter très légèrement les racines si elles sont vraiment serrées
• Déposer au fond du pot une bonne couche de billes d’argile, des graviers grossiers ou de pouzzolane pour assurer le drainage
• Remplir la moitié du pot du substrat et installer l’Aglaonema sans enterrer le collet
• Combler le pot avec le reste de substrat en veillant à bien tasser avec les doigts pour éviter les bulles d’air
• Arroser le substrat sans excès, le substrat ne doit pas être totalement détrempé.

Où l’installer ?

Globalement, les Aglaonémas supportent une lumière assez modérée, voire réduite. Ainsi, toutes les pièces moyennement lumineuses, comme les chambres sous combles, les entrées, un bureau ou coin reculé d’une pièce principale lui conviennent parfaitement. Seules les espèces et variétés au feuillage bigarré supportent plus de lumière pour maintenir leurs couleurs. De plus, dans une pièce plus éclairée, les aglaonémas ont tendance à plus fleurir.

Logiquement, cette plante craint le soleil direct sur ses feuilles qui lui fait perdre ses couleurs.

L’Aglaonema a besoin d’une température comprise entre 15 et 21 °C, sauf en hiver où il est préférable de la maintenir à une température entre 13 et 15 °C. En revanche, très frileux, l’Aglaonema ne supporte pas des températures en dessous de 13 °C en hiver. Quoi qu’il en soit, il faut le tenir loin d’une source de chaleur, et à l’abri des courants d’air froids. En été, si vous disposez d’un jardin, cette plante d’intérieur pourra y être installée, à un endroit ombragé.

Il faudra en outre lui offrir une humidité atmosphérique assez élevée.

Comment entretenir l'Aglaonema ?

Par ses origines tropicales, l’Aglaonema constitue une excellente plante pour l’intérieur. Pour autant, il faut lui offrir les conditions culturales les plus proches de son milieu naturel pour avoir une belle plante, saine, colorée et robuste. Elle a surtout d’une humidité ambiante assez élevée.

L’arrosage

Les arrosages doivent être abondants en été, à raison de 2 à 3 fois par semaine, plus modérés et espacés en hiver, lorsque les plantes sont en semi-repos. Le substrat ne doit jamais être sec, sans pour autant être gorgé d’eau. L’idéal est de le laisser sécher sur seulement quelques centimètres.

L’arrosage se fait idéalement avec de l’eau de pluie, de l’eau bouillie et refroidie ou de l’eau du robinet qu’on laisse décanter pendant une nuit pour permettre au chlore s’évaporer. Il faut absolument arroser avec une eau à température ambiante pour éviter les chocs thermiques, préjudiciables aux plantes d’intérieur.

Il faut évidemment supprimer l’eau d’arrosage résiduelle, qui ne doit jamais stagner dans la soucoupe ou le cache-pot.

Pour tenir l’Aglaonema dans une certaine humidité atmosphérique, il est possible de vaporiser le feuillage avec une eau de pluie non calcaire, à raison d’une fois par semaine en été. On peut aussi simplement placer le pot sur un lit de billes d’argile, disposées dans une soucoupe et régulièrement humidifiés.

Le fait de nettoyer le feuillage avec un chiffon humide est également important pour augmenter l’hygrométrie.

La fertilisation

L’Aglaonema est une plante relativement gourmande, qui a besoin d’être fertilisée durant sa période de croissance, de mars à octobre. Un apport d‘engrais liquide spécial plantes d’intérieur est recommandé deux fois par mois, au moment de l’arrosage.

La taille

La taille est inutile. Il suffit de supprimer les feuilles mortes et abîmées, sans oublier les tiges florales fanées et sèches. Pensez aussi à tourner fréquemment le pot pour éviter que la plante se tourne vers la lumière. L’Aglaonema a tendance au phototropisme.

Le rempotage

Le rempotage intervient tous les 2 à 3 ans, au printemps. Les sujets trop gros seront simplement surfacés.

Les maladies et ravageurs de l'Aglaonema

Relativement robuste, l’Aglaonema n’est guère sensible aux maladies. Seul un arrosage excessif et une eau stagnante risquent de provoquer un pourrissement des racines.

Le feuillage coloré peut aussi être impacté si les conditions culturales ne sont pas respectées. Ainsi, les feuilles panachées perdent leur vivacité au profit du vert sont un signe de manque de lumière. En revanche, un feuillage qui jaunit est plus une manifestation d’un excès d’eau. Si le bout des feuilles sèche, c’est certainement parce que l’atmosphère est trop sèche. Il faut vraiment placer le pot sur un lit de billes d’argile humidifiées.

Un feuillage sec est signe d’une atmosphère trop sèche

Sinon, dans une atmosphère trop sèche, votre plante peut être sujette aux attaques de cochenilles ou d’araignées rouges. Les pucerons peuvent aussi s’installer sur les tiges et les feuilles. Pour traiter ces parasites, je vous laisse découvrir nos trois articles :

• Cochenille : identification et traitement
• Araignée rouge : identification et traitement 
• Comment se débarrasser des pucerons sur les plantes d’intérieur ? 

Comment multiplier l'Aglaonema ?

L’Aglaonema se multiplie soit par bouturage, soit par division de touffes. En revanche, l’espèce Aglaonema costatum qui bénéficie de tiges très courtes, pratiquement inexistantes, ne pourra pas être bouturée.

Le bouturage

Cette multiplication se fait par boutures apicales de tiges défoliées, ou par morceaux de tiges nues ayant au moins trois nœuds. Les fragments de tiges doivent être enterrés verticalement dans un mélange poreux, sableux et à peine humide. Un mélange de terreau spécial plantes, additionné de perlite et de fibre de coco, est idéal. Le substrat doit être humide, sans être trempé. Les boutures doivent être placées dans une pièce lumineuse, sans être exposées au soleil direct, à une température comprise entre 20 et 25 °C.

Le meilleur moment pour bouturer l’Aglaonema est le début de l’été.

La division de touffe

Votre Aglaonema est devenu trop volumineux et vous voulez en offrir à vos proches, la division est la solution la plus rapide. Cette division se fait au printemps. Il suffit de dépoter votre plante, et de diviser les rhizomes en deux ou trois fragments, en veillant que chaque partie compte un certain nombre de bourgeons. Ces morceaux sont ensuite replantés.

Notre petit conseil déco !

Disponibles dans une multitude de coloris, les aglaonémas peuvent parfaitement se cultiver en groupe de plusieurs pots. Il suffit de varier les couleurs en disposant côte à côte des variétés à feuilles bien vertes, très tolérantes à une plus faible luminosité, avec d’autres aux feuilles argentées, qui s’adaptent aussi à une lumière plus limitée. On peut y ajouter des cultivars colorés, qui ont besoin d’une luminosité un peu plus soutenue. Au-delà de leur feuillage, certaines variétés offrent des tiges blanches ou roses. L’aglaonema peut aussi facilement s’associer avec des plantes comme le Spathiphyllum ou le Pilea.

Pour mettre en valeur les couleurs des feuilles, utilisez des cache-pots discrets et neutres, par exemple en fibres naturelles tressées. Un simple cache-pot blanc est aussi parfait.

Son feuillage apportera une ambiance tropicale, même dans les pièces les moins éclairées.

Et pour achever de vous convaincre d’inviter un Aglaonema dans votre intérieur, sachez qu’il est symbole de porte-bonheur en Asie.