Chlorophytum - Plante araignée : planter et cultiver

Botanique et description

Le Chlorophytum, souvent appelé plante araignée, appartient à la famille botanique des Asparagacées. Ce nom de genre, Chlorophytum, vient du grec “chloros” signifiant vert pâle et “phyton” qui désigne la plante, une référence directe à la teinte douce de son feuillage. En français, cette plante est connue sous plusieurs noms évocateurs tels que plante araignée, plante ruban, chlorophyton ou encore phalangère, et même plante vaudoise en Suisse. Toutes ces appellations traduisent la forme gracieuse de ses longues feuilles rubanées et de ses stolons qui évoquent des pattes d’araignée.

Dans son environnement naturel, le Chlorophytum prospère dans les sous-bois tropicaux et subtropicaux d’Afrique australe. Il y évolue à l’abri de la lumière directe, dans des zones humides et ombragées où il bénéficie d’un sol riche et bien drainé. C’est justement cette capacité d’adaptation qui explique son immense popularité en tant que plante d’intérieur. Résistant et peu exigeant, le Chlorophytum tolère des oublis d’arrosage, des variations de lumière et même un air sec, ce qui en fait un choix idéal pour les débutants. Son feuillage décoratif et sa faculté à purifier l’air ne font que renforcer son succès dans les foyers et les bureaux.

Parmi les espèces et cultivars les plus courants de Chlorophyton, le Chlorophytum comosum reste la star incontestée des intérieurs. Sa popularité s’explique par sa facilité d’entretien et son feuillage gracieux qui apporte instantanément une touche de verdure. Cette espèce se décline en plusieurs cultivars, chacun offrant des nuances et des formes de feuillage variées pour s’adapter à tous les styles.

Le plus répandu est le Chlorophytum comosum ‘Variegatum’, avec ses longues feuilles vertes bordées de blanc crème, apportant éclat et légèreté aux espaces. Tout aussi populaire, le ‘Vittatum’ se distingue par ses feuilles vertes traversées d’une bande centrale blanche, créant un joli contraste. Plus original, le ‘Bonnie’ séduit avec ses feuilles plus courtes et ondulées, formant des rosettes compactes au style plus dynamique et moderne. Le cultivar ‘Ocean’ offre une version plus sobre avec ses feuilles épaisses vertes bordées de blanc, tandis que le ‘Irish’ se démarque par son feuillage entièrement vert, plus dense et profond. Ce dernier est parfait pour ceux qui préfèrent un effet de verdure plus naturel et intense, sans les panachures des autres variétés.

Chlorophytum comosum ‘Variegatum’

Le Chlorophytum présente un port souple et élégant, formant une rosette dense de longues feuilles arquées qui retombent gracieusement autour de la base. Cette silhouette aérienne donne à la plante une allure légère et fluide, parfaite pour être suspendue ou posée sur un meuble en hauteur afin de laisser libre cours à ses feuilles retombantes.

Son système racinaire est particulièrement intéressant : il est composé de racines épaisses et charnues, parfois tubéreuses, qui servent de réserves d’eau et de nutriments. Cette adaptation naturelle lui permet de mieux résister aux périodes de sécheresse ou aux oublis d’arrosage. Ce réseau souterrain robuste contribue également à la vigueur générale de la plante.

Le Chlorophytum se distingue aussi par ses stolons, de longues tiges fines qui s’étendent depuis la base de la plante. Ces stolons portent à leur extrémité de petites rosettes de feuilles miniatures, qui rappellent la plante mère. En contact avec le sol ou dans un milieu humide, ces jeunes pousses développent rapidement des racines, permettant ainsi au Chlorophytum de se marcotter naturellement et de se multiplier sans intervention humaine. Ce mode de reproduction végétatif explique sa capacité à coloniser facilement son environnement.

Le feuillage du Chlorophytum est un autre de ses atouts majeurs. Ses feuilles sont longues, rubanées et souples, pouvant mesurer jusqu’à 45 cm selon les variétés. Selon les cultivars, elles peuvent être uniformément vertes ou panachées de blanc ou de crème, avec des motifs subtils qui varient d’un bord coloré à une bande centrale plus claire. Ce feuillage graphique et retombant apporte beaucoup de légèreté à l’ensemble de la plante.

Sa floraison, bien que discrète, ajoute une touche de charme supplémentaire. Le Chlorophytum produit des petites fleurs blanches étoilées qui s’épanouissent le long de ses stolons. Ces fleurs délicates sont souvent suivies par l’apparition des jeunes plantules.

Dans certaines cultures, offrir un Chlorophytum est vu comme un symbole de prospérité et d’abondance, car ses stolons qui produisent des plantules évoquent la croissance continue et le renouvellement. Il n’est pas rare que cette plante soit partagée de génération en génération, chaque bouture devenant un petit héritage vert dans les familles. De plus, certaines personnes surnomment affectueusement cette plante “maman poule”, en raison de ses stolons qui pendent comme de petits poussins accrochés à leur mère.

Le Saviez-vous ? Dans les années 1980, la NASA a mené des recherches sur les plantes capables de purifier l’air des stations spatiales, et le Chlorophytum s’est révélé particulièrement efficace pour absorber des polluants courants comme le formaldéhyde, le monoxyde de carbone et le benzène. Cette capacité lui a valu une place de choix dans de nombreux intérieurs, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son rôle dans l’amélioration de la qualité de l’air.

Culture et entretien du chlorophytum

Cultiver un Chlorophytum est un vrai jeu d’enfant, ce qui explique pourquoi cette plante est si appréciée des débutants comme des passionnés de jardinage. Pour qu’il s’épanouisse pleinement, quelques éléments essentiels sont à prendre en compte.

Exposition

Le Chlorophytum aime la lumière vive, mais indirecte. Une place près d’une fenêtre orientée à l’est ou à l’ouest est idéale. Il tolère aussi la mi-ombre, mais ses feuilles panachées seront plus vibrantes avec suffisamment de lumière. Une exposition directe au soleil, surtout l’après-midi, risque de brûler ses feuilles.

Une exposition lumineuse lui convient bien

Type de pot

Un pot en terre cuite ou en plastique avec des trous de drainage est parfait. Le Chlorophytum ayant un système racinaire vigoureux et charnu, il apprécie les pots légèrement ajustés à sa taille. Cela favorise la production de stolons et de jeunes pousses.

Type de substrat

Il préfère un substrat léger et bien drainant. Un mélange de terreau pour plantes vertes avec un peu de sable ou de perlite est idéal pour éviter la rétention d’eau. Un terreau trop compact pourrait provoquer le pourrissement des racines.

Rempotage

Le Chlorophyton pousse rapidement, il est donc conseillé de le rempoter tous les 1 à 2 ans, de préférence au printemps. Dès que les racines commencent à déborder du pot ou que la croissance ralentit, c’est le signe qu’il a besoin de plus d’espace.

Arrosage

La plante araignée aime les arrosages réguliers, mais modérés. Il faut laisser sécher les premiers centimètres du substrat entre deux arrosages. En été, cela peut signifier un arrosage par semaine, tandis qu’en hiver, un arrosage toutes les deux à trois semaines suffit. Attention à ne pas laisser d’eau stagner dans la soucoupe, ses racines charnues sont sensibles à l’excès d’humidité.

Fertilisation

Un engrais liquide pour plantes vertes, riche en azote (N) pour favoriser le développement du feuillage, est idéal. Une application toutes les 2 à 3 semaines suffit amplement. En hiver, lorsque la plante entre en repos végétatif, il est préférable de suspendre les apports d’engrais.

Taille

La taille n’est pas indispensable, mais on peut couper les feuilles abîmées ou jaunies pour garder la plante esthétique. Il est aussi possible de tailler les stolons si l’on souhaite limiter la propagation ou les prélever pour les bouturer.

Maladies et parasites

Le Chlorophytum est généralement une plante robuste et peu sujette aux maladies, mais comme toute plante d’intérieur, il peut parfois rencontrer quelques soucis liés à des parasites ou des conditions de culture inadaptées.

Parasites

Parmi les parasites les plus courants, on retrouve les pucerons, les cochenilles farineuses et les araignées rouges. Les pucerons se nichent souvent sur les jeunes pousses ou les fleurs, suçant la sève et affaiblissant la plante. Les cochenilles farineuses, reconnaissables à leurs petits amas blancs cotonneux, se cachent sous les feuilles ou le long des tiges. Elles ralentissent la croissance en aspirant la sève et en laissant des résidus collants qui attirent les moisissures. Les araignées rouges, quant à elles, apparaissent surtout en cas d’air trop sec. Elles tissent de fines toiles sous les feuilles et provoquent un jaunissement ou des taches brunâtres.

Pour lutter contre ces intrus, un nettoyage régulier des feuilles avec un chiffon humide suffit généralement. En cas d’infestation plus sérieuse, on peut utiliser du savon noir dilué. Augmenter l’humidité ambiante permet aussi de limiter les araignées rouges, qui détestent les environnements humides.

Maladies

Le Chlorophytum peut être sujet à la pourriture des racines, souvent causée par un excès d’eau ou un mauvais drainage. Les racines épaisses et charnues n’apprécient pas l’eau stagnante. Un jaunissement généralisé du feuillage ou des feuilles molles peut signaler ce problème. Il suffit alors de réduire les arrosages et, si besoin, de rempoter la plante dans un substrat plus drainant.

Des taches brunes sur les feuilles peuvent aussi apparaître, souvent dues à une eau trop calcaire ou à un excès d’engrais. L’idéal est d’utiliser une eau de pluie ou de l’eau filtrée et de bien respecter les doses d’engrais.

Mulitplication de la phalangère

Le Chlorophytum est l’une des plantes les plus simples à multiplier grâce à ses stolons qui portent de petites plantules déjà prêtes à s’enraciner. Deux techniques très efficaces permettent de le multiplier : la marcotte sur terreau et la marcotte dans l’eau. Voici comment procéder pour chaque méthode :

1. Marcotte sur terreau (en pot)

Cette méthode imite le processus naturel de la plante dans son environnement.

Étapes :

1. Choisissez une plantule bien formée sur un stolon, avec quelques petites racines visibles si possible.
2. Préparez un petit pot rempli d’un mélange de terreau léger et drainant (type terreau pour plantes vertes avec un peu de perlite ou de sable).
3. Placez la plantule directement sur le terreau, sans la détacher de la plante mère. Fixez-la délicatement avec une petite épingle ou un fil pour qu’elle reste bien en contact avec le sol.
4. Humidifiez légèrement le substrat et placez le pot dans un endroit lumineux, mais sans soleil direct.
5. Attendez que les racines se développent (environ 2 à 4 semaines). Une légère résistance en tirant doucement sur la plantule indique qu’elle est enracinée.
6. Une fois bien enracinée, vous pouvez couper le stolon qui relie la plantule à la plante mère et traiter la jeune plante comme un Chlorophytum adulte.

2. Marcotte dans l’eau

Cette méthode est rapide et permet de suivre facilement le développement des racines.

Étapes :

1. Sélectionnez une plantule en bonne santé sur un stolon.
2. Placez la plantule dans un petit verre ou un récipient rempli d’eau à température ambiante. Seules les bases des feuilles et les futures racines doivent être immergées, pas les feuilles. (nota bene : vous pouvez aussi couper la plantule juste au niveau du stolon pour la détacher de la plante mère)
3. Changez l’eau tous les 2 à 3 jours pour éviter qu’elle ne croupisse.
4. En une à deux semaines, de nouvelles racines blanches et fines apparaîtront.
5. Une fois les racines bien développées (environ 3 à 5 cm), vous pouvez planter la jeune pousse dans un pot avec du terreau drainant et l’arroser légèrement.

Ces deux techniques sont simples et offrent un taux de réussite très élevé. La marcotte sur terreau favorise une adaptation plus rapide au sol, tandis que la culture dans l’eau permet d’observer la croissance des racines et séduit souvent par son côté ludique. À vous de choisir celle qui vous convient le mieux !

Marcottage dans l’eau du Chlorophytum

Comment bien mettre en valeur sa plante araignée ?

Le Chlorophytum est une plante très polyvalente qui s’adapte parfaitement à de nombreux styles d’intérieur grâce à son feuillage aérien et élégant. Son port retombant et ses longues feuilles rubanées lui permettent de s’intégrer aussi bien dans des décors modernes que dans des ambiances plus bohèmes ou naturelles.

Dans quel type d’intérieur ?

• Intérieur moderne ou minimaliste : le chlorophytum apporte de la douceur et de la légèreté aux lignes épurées. Son feuillage graphique contraste joliment avec les matériaux bruts comme le béton ou le métal. Il peut être placé sur une étagère design ou suspendu pour casser les lignes strictes de l’espace.
• Ambiance bohème ou naturelle : avec ses stolons qui tombent en cascade, il s’intègre parfaitement dans des intérieurs chaleureux où le bois, les matières naturelles et les tissus texturés dominent. Il se marie à merveille avec des tapis en fibres naturelles, des coussins ethniques et des objets artisanaux.
• Style vintage ou rétro : posé sur un meuble chiné ou dans un pot coloré façon années 70, le Chlorophytum évoque les ambiances rétro où les plantes vertes sont omniprésentes.
• Décor tropical ou jungle urbaine : il complète parfaitement une collection de plantes exotiques avec ses longues feuilles qui créent du volume et du mouvement. Associé à des fougères, des Monstera ou des Pothos, il accentue l’effet “forêt intérieure”.
• Bureau ou espace de travail : grâce à ses propriétés dépolluantes, il trouve aussi bien sa place sur un bureau, apportant fraîcheur et vitalité à un environnement souvent plus formel.

De la cuisine (© Maja Dumat) au salon, la plante araignée est à son aise partout !

Quel type de pot pour le mettre en valeur ?

• Cache-pot en macramé ou suspension en corde naturelle : idéal pour jouer avec son feuillage retombant et créer du relief dans une pièce. Ce type de support met en avant son côté bohème et léger.
• Pot en terre cuite brut ou émaillé : la chaleur de la terre cuite contraste joliment avec ses feuilles panachées. C’est parfait pour une déco méditerranéenne ou rustique.
• Cache-pot en céramique colorée ou pastel : dans un intérieur moderne ou vintage, un pot coloré mettra en valeur la vivacité de son feuillage. Les couleurs douces comme le vert sauge, le bleu pâle ou le jaune moutarde apportent du peps sans voler la vedette à la plante.
• Pot suspendu en métal ou laiton : pour un style plus contemporain ou industriel, un pot suspendu en métal doré ou noir mat crée un contraste élégant avec son feuillage souple.
• Paniers en osier ou en fibres naturelles : parfait pour une ambiance cocooning et naturelle. Ce type de contenant donne un côté authentique et chaleureux à la plante.

Quelle que soit la décoration choisie, le Chlorophytum aime prendre de la hauteur. Le placer en suspension ou sur une étagère haute permet de profiter pleinement de ses stolons retombants, créant ainsi un joli mouvement végétal dans la pièce.

Chlorophytum et macramé : le combo idéal !