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L’Eleuthérocoque ou Eleutherococcus (syn. Acanthopanax) est un petit arbuste épineux injustement méconnu, proche des Aralia du Japon. Il partage avec son proche cousin un feuillage palmé luxuriant, qui évoque l’exotisme et illumine les coins les plus ombragés du jardin. En été, il offre une discrète floraison blanche, suivie de petites baies noires décoratives jusqu’en fin d’automne. Très adaptable, cet arbuste parfaitement rustique se plaît dans tout sol restant frais durant l’été, à mi-ombre. Il n’a pas vraiment besoin d’entretien, si ce n’est la suppression régulière des drageons qui apparaissent. Il s’intègre aussi bien dans une haie que dans un massif arbustif ou même en sous-bois. Son port graphique et ses épines dissuasives en font un choix idéal pour les jardins naturalistes, japonisants, ou pour créer une haie défensive à la fois élégante et efficace. Par ailleurs, la racine de l’Eleutherococcus senticosus est reconnue pour ses bienfaits en phytothérapie, notamment pour sa capacité à augmenter la résistante au stress. Découvrez cet arbuste facile et peu contraignant, pour les amateurs d’ambiances exotiques et boisées !
L’Eleuthérocoque (anciennement nommé Acanthopanax) appartient à la famille des Araliaceae, qui rassemble plus de 1 500 espèces, tout comme l’Aralia elata (« Angélique en arbre »), dont il est très proche, le lierre (Hedera helix), le ginseng (Panax ginseng) ou encore le Fatsia. Cet arbuste asiatique est originaire de Chine centrale et occidentale, des Philippines et du Japon. Cette plante préfère les zones tempérées, où elle pousse dans les sous-bois, les forêts humides et sur les pentes montagneuses. L’adaptation à ces environnements lui permet de tolérer une large gamme de conditions climatiques.
Le genre regroupe une trentaine d’espèces d’arbrisseaux et d’arbres épineux, dont les plus connues sont l’Acanthopanax ou Eleutherococcus henryi (Eleuthérocoque de Henry), l’Acanthopanax sieboldii, maintenant appelé Eleutherococcus sieboldianus (Eleuthérocoque de Siebold), appréciés pour leurs qualités ornementales, ainsi que l’Acanthopanax senticosus (Eleutherococcus senticosus), parfois surnommé « Ginseng du Japon » ou « Ginseng de Sibérie », souvent utilisé en phytothérapie.
La taille de l’Eleuthérocoque varie selon les espèces et variétés, allant de 1,50 m pour les variétés naines à environ 2-3 mètres de hauteur. Dans son environnement naturel, il peut atteindre jusqu’à 3,50 m de haut. Il présente une forme évasée et un port buissonnant, à la fois dense et élégant. Les branches arquées sont densément ramifiées, et armées d’épines effilées et dissuasives, lui conférant un aspect compact et touffu intéressant dans les haies défensives, ce qui lui a valu le surnom de « Buisson du diable ».
Le feuillage caduc apparait au printemps, assez tardivement. Palmé et ornemental, il est typique de la famille des Araliacées ayant un aspect luxuriant. Chaque feuille est découpée en cinq folioles aux marges dentées, disposées en étoile autour d’un pétiole central parfois épineux. Elles se déploient à l’extrémité des branches, ce qui donne un effet en ombrelle. Elles possèdent souvent une texture légèrement coriace et une face supérieure rugueuse. Elles mesurent de 3 à 8 cm de long. L’Eleutherococcus henryi se distingue par des feuilles plus grandes et plus nombreuses. Chaque feuille peut comporter jusqu’à neuf folioles, qui sont allongées et pointues, mesurant parfois jusqu’à 15 cm de long. Les feuilles sont habituellement vertes, à vert de gris, virant au jaune doré en automne, avant de tomber. Certaines variétés comme l’Acanthopanax sieboldii ‘Variegatus’ se distinguent par un lumineux feuillage panaché de crème.
La floraison des Eleutherococcus se déroule généralement entre juin et septembre, plus ou moins tôt selon le climat. Elle apparait sous la forme de petites fleurs groupées en ombelles de 2 à 3 cm de diamètre, à l’extrémité des rameaux. Les fleurs sont de couleur blanc crème à jaune pâle, relativement discrètes en raison de leur petite taille, agencées en boules serrées à l’aspect léger. Chaque fleur est composée de cinq pétales, qui entourent un centre d’étamines proéminentes. Non parfumées, les fleurs sont néanmoins mellifères, attirant les insectes pollinisateurs, et notamment les abeilles.
Seules les plantes femelles ont la capacité de produire des fruits. Les fleurs femelles doivent être pollinisées par le pollen provenant des fleurs mâles : une fois la pollinisation réussie, les fleurs femelles cèdent la place à de petits fruits ovoïdes, qui prennent une couleur noire à maturité, évoquant ceux des lierres. Ces baies luisantes et disposées en grappes serrées, souvent regroupées en boules d’environ 5 cm de diamètre, persistent parfois jusqu’à l’hiver. Chacune renferme cinq graines jaunes.
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Rustique jusqu’à -18 °C, l’Eleutherococcus ou Acanthopanax se cultive en pleine terre dans de nombreuses régions. Il est cependant conseillé de le planter dans un endroit protégé des vents froids et desséchants pour épargner son feuillage et ses jeunes pousses. Un emplacement près d’un mur à l’est ou au nord ou sous le couvert d’arbres plus grands peut offrir cette protection naturelle. L’exposition idéale est la mi-ombre ou l’ombre claire, bien qu’il puisse aussi tolérer une ombre plus dense. Dans les régions chaudes, un emplacement à l’ombre partielle, notamment à l’abri du soleil direct de l’après-midi, est impératif pour éviter que le feuillage ne brûle. Dans les zones plus fraîches, une exposition plus ensoleillée peut être bénéfique pour favoriser la floraison et la fructification.
Très accommodant, bien qu’il s’adapte à différents types de sols, il donnera le meilleur de lui-même dans toute bonne terre de jardin, bien drainée, riche en matière organique. En bonne plante forestière, un sol humifère et restant frais en été soutiendra sa croissance. Il tolère bien l’ombre sèche. Il ne redoute que les expositions brûlantes et les terres gorgées d’eau.
Il est parfait pour les plantations en bordure de bosquet, en lisière de sous-bois, dans un massif arbustif ou encore dans une haie libre ou taillée, défensive ou non. Avec son feuillage très ornemental, il s’intègre parfaitement dans un jardin de style naturaliste, japonisant ou exotique. Les variétés panachées sont idéales pour apporter de la luminosité dans les coins ombragés du jardin.
Vous pouvez planter l’Eleutherococcus en automne (septembre à octobre) ou au printemps (mars à mai), en dehors des périodes de gel ou de fortes chaleurs.
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Comment faire une haie défensive ?L’entretien de l’Eleutherococcus est relativement simple. C’est un arbuste robuste et peu exigeant, qui appréciera un arrosage régulier, surtout pendant les premières années après la plantation et en période de sécheresse. Un paillage au pied aidera à conserver l’humidité du sol. Au printemps, vous pouvez apporter un engrais organique ou du compost bien décomposé sur la souche pour enrichir le sol, et l’intégrer superficiellement par simple griffage.
L’Eleutherococcus n’est pas sensible aux maladies et ravageurs.
La taille de l’Eleutherococcus n’est généralement pas nécessaire. Toutefois, une taille légère peut être effectuée pour lui permettre de se ramifier, limiter son ampleur ou pour éliminer les branches mortes, abîmées ou malades. La taille stimule l’apparition de nouvelles pousses. Le meilleur moment pour le tailler est à la fin de l’hiver ou au début du printemps, en mars, avant la reprise en végétation pour lui permettre de se ramifier et pour limiter son ampleur. Il ne craint pas les tailles répétées, ce qui est appréciable en cas de croissance excessive. Vous pouvez le rabattre sévèrement tous les 4 ou 5 ans.
L’Eleutherococcus est un arbuste qui a tendance à drageonner. Ces drageons peuvent rapidement s’étendre et coloniser l’espace environnant jusqu’à former un couvre-sol dense ou une haie inextricable. Pour les supprimer, coupez-les à la base, le plus près possible de la racine, en utilisant un sécateur bien affûté.
Nous vous conseillons de multiplier l’Acanthopanax en prélevant les drageons, qui se développent sur les racines du pied mère afin d’obtenir de nouveaux plants. Le semis est également possible, si vous avez accès à des graines de l’Eleutherococcus, donc si votre arbre fructifie, cependant cette méthode est plus fastidieuse et aléatoire.
Pour multiplier l’arbuste, il suffit de :
Vous pouvez récolter les fruits pour récupérer les graines qu’ils contiennent. Elles doivent être stratifiées à froid, en les plaçant au réfrigérateur, pendant environ 3 mois. Vous pourrez ensuite les semer dans un mélange de terreau et sable, à une température comprise entre 20 et 30 °C. Vous pourrez repiquer les jeunes plants dès qu’ils auront 6 à 8 feuilles. Laissez-les se fortifier une année en pot avant de les transplanter à leur place définitive au jardin.
Les grandes feuilles palmées de l’Eleuthérocoque permettent de créer de belles ambiances teintées d’exotisme dans les zones sombres du jardin par exemple. Dans une composition un peu « jungle », il peut être associé à d’autres feuillages bien développés et luxuriants, comme ceux de l’Aralia elata, du Gunnera, du Fatsia japonica, pour des contrastes intéressants.
Dans une ambiance de sous-bois très naturelle, l’Eleutherococcus peut être planté à proximité d’hostas, de fougères, et du Paris polyphylla, une belle vivace d’ombre au feuillage très graphique, des plantes aimant comme lui les lieux mi-ombragés et les terres riches en matière organique, toujours un peu fraîches.
Il fait merveille également dans une haie taillée ou libre avec d’autres arbustes aussi faciles à vivre que lui, tels que des troènes ou Ligustrum, des chèvrefeuilles arbustifs ou des chèvrefeuilles des haies (Lonicera xylosteum).
Les rosiers botaniques et les spirées blanches seront aussi de bons compagnons dans un massif arbustif naturel et sauvage. Les érables du Japon, avec leur feuillage délicat et coloré, s’harmonisent également bien, surtout si vous cherchez à créer des scènes d’inspiration asiatique. Des graminées basses au port souple comme les Carex ou les Hakonechloa pourront s’épanouir à ses côtés pour éclairer et couvrir le sol des coins ombragés du jardin.
L’Eleutherococcus senticosus ou « Ginseng sibérien » est couramment utilisé en médecine traditionnelle chinoise pour ses propriétés adaptogènes, aidant le corps à s’adapter au stress et à combattre les états de faiblesse. La racine, qui constitue la partie médicinale de la plante, est généralement séchée, réduite en poudre, puis transformée et utilisée comme substitut au Ginseng.
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