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Bien que proche botaniquement des conifères, le Ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » est un arbre à feuillage caduc. Il est le dernier représentant encore en vie de sa famille, les ginkgoacées.
Proche des conifères par ses fleurs, ressemblant à un « simple » arbre caduc par ses feuilles et muni d’un mode de reproduction qui s’apparente à celui des fougères, le Ginkgo biloba est vraiment une curiosité botanique.
On le plante au jardin en isolé pour son feuillage graphique arborant une belle couleur jaune doré en automne. Mais on l’utilise aussi beaucoup en bonsaï ou en collection de mini-conifères (pour rappel ce n’en est pas un !) pour les cultivars nains, véritables bijoux végétaux.
Le Ginkgo biloba est un arbre d’une résistance remarquable. Il ne connaît pas de maladies ou prédateurs connus et il résiste admirablement à la pollution. C’est d’ailleurs le premier arbre qui a repoussé après l’explosion nucléaire à Hiroshima !
Véritable fossile vivant, le Ginkgo biloba, appelé aussi « arbre aux quarante écus » ou « abricotier d’argent« , est apparu sur terre pendant le Jurassique, il y a environ 190 millions d’années. C’est désormais le dernier représentant encore en vie de sa famille, les ginkgoacées, la plus ancienne famille botanique encore présente sur terre et apparue il y a près de 270 millions d’années.
Originaire du Sud-Est de la Chine, dans les monts Tianmuschan, il n’en reste pratiquement plus à l’état naturel. Son statut de conservation est d’ailleurs répertorié comme « en danger » et la réserve naturelle de Tianmushan a été créée dans le but de continuer de sauvegarder les derniers spécimens sauvages ainsi que ce biotope si particulier.
Il est cultivé en Chine depuis des millénaires et au Japon et en Corée depuis le XIIe siècle. Ce n’est qu’en 1730 que le premier Ginkgo biloba arrive en Europe, à Utrecht. En France, il fût rapporté par Auguste Broussonier en 1778 et planté au Jardin des Plantes de Montpellier. Une bouture de ce dernier fût prélevée et plantée en 1795 au Jardin des Plantes de Paris. L’un comme l’autre sont toujours en vie et en bonne santé à ce jour.
De croissance lente les premières années, le Ginkgo biloba peut devenir très grand, plus de quarante mètres, et vivre très vieux. Certains plantés en Asie sont millénaires. Selon Francis Hallé, il pourrait même être immortel car on ne lui connait aucun prédateur, aucune maladie ou aucun parasite. Seuls des aléas climatiques ou la hache du bûcheron peuvent en venir à bout. Même une simple explosion nucléaire n’a pas suffit… En effet, le Ginkgo biloba est le premier arbre à repousser à Hiroshima après la guerre.
→ Pour en savoir plus sur le secret de sa longévité, vous vous recommandons d’ailleurs la lecture de cet article : « Pas d’obsolescence programmée pour le Ginkgo biloba ! »
Son feuillage caduc en forme de palme est bilobé (d’où son nom d’espèce « biloba« ) et petiolé, les feuilles étant groupées par 3 ou 4 sur des rameaux courts. Les feuilles sont plus échancrées sur les pieds femelles (voir plus bas). D’abord vert tendre, le feuillage prend une teinte jaune doré en octobre particulièrement remarquable. Son écorce brun-grisâtre est d’abord lisse puis, avec le temps, se craquelle et se fissure. Sur les troncs des sujets âgés se forment des tchitchis, des excroissances ressemblant à des mamelles.
C’est une plante dioïque, c’est-à-dire, qu’il existe des arbres mâles et femelles. Les pieds mâles forment des sortes de petits chatons qui dispersent le pollen et les pieds femelles portent des fleurs nues, sans pièces florales. Celles-ci se transforment en ovules, qui une fois au sol et fécondés par le pollen, relâchent une odeur de beurre rance particulièrement désagréable (acide butyrique). Privilégiez donc les pieds mâles. D’ailleurs toutes les variétés sélectionnées sont des mâles, histoire d’éviter ce léger désagrément. Ne confondez pas les ovules, ces petites boules charnues jaune-brun, avec des fruits ou des graines. En effet, les ginkgo sont à classer dans les préspermaphytes, ils ne produisent donc pas de fruits ni de graines, ce qui implique que l’ovule une fois fécondé doit germer le plus rapidement possible, souvent au pied de l’arbre. Le jeune arbre ainsi formé ne sera mature sexuellement, au minimum, qu’après 15 ans.
Le Ginkgo biloba préfère pousser en plein soleil. Il est très rustique, très résistant et très tolérant au niveau du sol. Un sol ordinaire, drainé même un peu calcaire lui convient mais il n’apprécie pas l’humidité stagnante. Il résiste à la sécheresse, au vent et aux pollutions atmosphériques.
Dans sa jeunesse, le Ginkgo ressemble à une sorte de grand balai squelettique pour finir, au fil des ans, par adopter un port large et droit avec des rameaux très courts. Le pied mâle possède un port plus érigé tandis que le pied femelle adopte un port plus étalé et est un peu moins vigoureux. Il existe des variétés colonnaires (comme ‘Blagon’ par exemple) ou pleureurs (la variété ‘Pendula’).
Le Ginkgo biloba est très facile de culture et apprécie les situations ensoleillées. En ce qui concerne le sol, il n’est pas regardant : une bonne terre ordinaire même pauvre, caillouteuse ou calcaire, peu lui importe. La seule chose qu’il redoute dans le sol est l’humidité stagnante.
Attendez le printemps, après les périodes de gel (mars-avril), pour planter votre Ginkgo biloba en motte ou en conteneur. Vous pouvez aussi, comme d’autres conifères et persistants, le planter au tout début d’automne en octobre pour lui assurer un bon enracinement avant d’affronter l’hiver. Privilégiez les jeunes arbres pour une reprise assurée.
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Le conifère, un arbuste kitsch?Vous pouvez simplement récupérer délicatement des jeunes pousses ayant germées sous un arbre femelle adulte ou récupérer quelques ovules tombés au sol. Trempez vos ovules ainsi récoltés dans de l’eau à 70°C pendant cinq minutes pour que l’enveloppe se fendille. Si vous n’êtes pas pressé, vous pouvez placer les ovules à stratifier dans du sable humide tout l’hiver (moins efficace selon mon expérience). Semez aussitôt à l’abri dans un terreau pour bonsaï ou une terre légère et drainée (moitié terreau – moitié sable). Gardez votre jeune pousse un an avant de transplanter en pleine terre.
Prélevez des courtes pousses latérales aoûtées, c’est-à-dire, une pousse de l’année qui a commencé à se lignifier à la base mais est restée tendre au bout. Retirez les feuilles sauf deux ou trois au bout. On enlève toujours la plupart des feuilles d’une pousse ou branche que l’on veut bouturer, cela évite une trop forte évapotranspiration tout en gardant une partie pour la photosynthèse. Enduisez le bout d’hormones de bouturage ou dans un peu d’eau dans laquelle vous aurez gardé quelques branches de saules durant une ou deux nuits (une hormone de bouturage naturelle et gratuite !) pour faciliter l’enracinement. Piquez la pousse dans un mélange de terreau et de sable. Attendez quelques mois après que la reprise soit effectivement visible pour placer l’arbre en pleine terre.
Pelez l’écorce d’une branche que vous souhaitez marcotter. Entourez cette plaie par de la sphaigne humide et empaquetez le tout avec un sac plastique muni de trous et maintenu par du raphia. Vaporisez quotidiennement pour éviter le dessèchement. Dès l’apparition, des racines dans cette boule de sphaigne, vous pouvez rempotez dans un substrat léger, moitié terreau et moitié sable. Attendez quelques mois avant de planter en pleine terre. Cette méthode est idéale pour obtenir des bonsaïs avec une forme torturés ou un peu tordus.
Sur un jeune pied de Ginkgo biloba franc (c’est-à-dire espèce type), vous pouvez greffer dans la partie basse du tronc pour que, par la suite, la terre dissimule le point de greffe. Fendez verticalement le porte-greffe, le Ginkgo franc, sur deux centimètres avec un couteau à greffer. l’idée est d’inciser sur quelques millimètres de profondeur et d’ouvrir cette plaie en écartant l’écorce. Placez dans cette fente, une branche taillée en biseau de la variété que vous souhaitez reproduire. Entourez de raphia et attachez solidement (personnellement j’utilise des grosses pinces à linge si le porte-greffe n’est pas trop large, ce qui me permet de les retirer et de surveiller s’il n’y a pas de pourriture, la première cause d’un manque de reprise d’une greffe). Cette méthode est parfaite pour multiplier une variété précise et donc à réserver aux professionnels ou amateurs aguerris.
Durant ses premières années, il faut songer à garder une certaine humidité au pied de l’arbre. Mais pas trop ! En bref, un simple paillage d’herbes ou de feuilles mortes et de temps à autre un arrosoir si l’été est particulièrement sec et votre Ginkgo se portera comme un charme.
Bien qu’étant un sujet de choix pour les bonsaïs et étant résistant à tout, même aux plus mauvais traitements, le Ginkgo biloba n’apprécie pas particulièrement la taille. Si vous pouvez l’éviter, faites-le ! Vous éviterez ainsi à votre arbre des plaies inutiles et une structure déséquilibrée.
A ce jour, aucune maladie, aucun ravageur et aucun parasite n’est connu pour le Ginkgo biloba.
Le Ginkgo biloba est une merveille simplement placé tout seul (comme un grand !) au centre d’une pelouse. Mais… N’oubliez pas de lui offrir un beau contraste en arrière-plan, notamment en automne. Dans ce cas, sortez de votre chapeau (de paille) des conifères et persistants au feuillage sombre ou bleuté. Comme par exemple, cet étonnant Pinus nigra ‘Molette’ ou un toujours ravissant Picea pungens ‘Jeddeloh’ dont les épines bleutés contrasteront avec le jaune d’or du feuillage automnal du Ginkgo, et pourquoi pas un beau Magnolia grandiflora ‘Alta’ dont le feuillage persistant vert foncé renforcera le vert tendre de notre « arbre au quarante écus ». Ne placez pas ces derniers trop près l’un de l’autre, après tout, ils ont bien un océan d’écart dans leur milieu naturel… Pour habiller le pied de votre Ginkgo biloba, un tapis de Pachysandra terminalis sera une bonne idée si votre arbre leurs fournit assez d’ombre.
Dans le coin le plus calme de votre jardin, celui où même votre voisin casse-pied n’ose pas vous interrompre dans votre médiation de peur de subir votre courroux : installez donc Ginkgo biloba ‘Blagon’ en compagnie d’un Acer Shirasawanum ‘Jordan’ aux couleurs automnales aussi éclatantes que son collègue, d’un charmant Prunus serrulata ‘Amanogawa’ au port aussi fastigié que son ami au quarante écus d’or et d’un tapis d’Hakonechloa macra. Votre jardin vient soudainement de se déplacer d’environ 10 000 km pour se retrouver dans le pays du Soleil Levant. Moshimoshi !
Ginkgo biloba ‘Mariken’ sera en bonne compagnie avec d’autres camarades asiatiques. La floraison du Camellia botanyuki égayera votre terrasse en hiver pendant que Ginkgo sera aux abonnés absents. Ajoutez-y un beau feuillage graphique et élégant en la personne d’un Fargesia murielae (n’oubliez pas de l’arroser !). Il nous manque encore des fleurs en saison… On rajoute alors deux persistants : ce bel Escallonia ‘Pink Elle’ à la spectaculaire floraison estivale et, pour sa présence parfumée, un Choisya nain ‘White Dazzler’.
Le tout mignon Ginkgo biloba ‘Troll’ (quelle idée ce nom !) sera tellement original au beau milieu de tous ces conifères nains et persistants : un Chamaecyparis obtusa ‘nana’ , un Cephalotaxus harringtonia ‘Korean Gold’, un Abies koreana ‘Kohout’s Icebreaker’, un Pinus densilora ‘Alice Verkade’ et autre Cryptomeria japonica… Qui a dit que les conifères étaient encombrants ?! Un tapis d’Erica carnea fera office de couvre-sol du plus bel effet.
Découvrez notre sélection de Ginkgo biloba.
Découvrez aussi 7 arbres à feuillages insolites
Notre fiche conseil : Choisir un Ginkgo biloba, notre guide d’achat.
J'ai un petit jardin. Puis-je quand même planter un Ginkgo biloba ?
Il existe désormais de nombreux cultivars ou variétés naines ou fastigiées. Un Ginkgo fastigié poussera en hauteur mais ne nécessitera pas une grande largueur. On peut ainsi l'insérer sans peine dans un jardin de taille modeste. Mieux encore, les variétés naines permettent d'accueillir un Ginkgo même si vous n'avez pas de jardins, en pot sur une terrasse par exemple.
Mon Ginkgo ne semble pas pousser. Que lui arrive-t-il ?
Si vous avez été rigoureux lors de la plantation (voir plus haut) et que votre arbre est placé en plein soleil, rien ne l'empêche de pousser. Mais gardez à l'esprit que le Ginkgo, surtout lors de ces dix premières années, pousse très lentement. Il suffit juste de s'armer d'un peu de patience.
A quelle période puis-je tailler mon Ginkgo ?
Normalement le Ginkgo biloba ne se taille pas. Si par malheur et pour diverses raisons, vous devez absolument intervenir, attendez la fin de l'hiver (début mars) pour couper certaines branches et éliminer le bois mort (PS : le bois mort est souvent dû à un excès de taille chez le Ginkgo). Gardez à l'esprit de maintenir sa silhouette lorsque vous supprimez des branches. Sinon, laissez-le tranquille, il ne s'en portera que mieux.
Une odeur très désagréable empuantit les alentours de mon Ginkgo. Que se passe-t-il ?
Vous avez planté un pied femelle. En effet, le Gingko biloba est dioïque, c'est-à-dire qu'il existe des pieds mâles et des pieds femelles, et seuls les pieds femelles produisent des ovules, ces sortes de petits fruits qui, une fois fécondés par le pollen d'un mâle et tombés au sol produisent de l'acide butyrique qui donne cette odeur désagréable de beurre rance. Lorsqu'en septembre, vous voyez ces ovules tomber par terre, ramassez-les rapidement et remisez-les dans un coin du jardin éloigné de tout. Sinon, la prochaine fois, prenez soin de ne planter qu'un pied mâle. La plupart des variétés et cultivars ne sont que des mâles pour éviter ce désagrément.
Comment faire pour différencier à l'achat les Ginkgo mâles des Ginkgo femelles ?
Avant maturité sexuelle, après minimum quinze ans, parfois plus : c'est très compliqué. Leur port sont légèrement différents, trop légèrement d'ailleurs pour les reconnaître avec certitude et les feuilles sont un peu plus échancrées chez les Ginkgo femelles. Les mâles débourrent deux semaines environ avant les femelles au printemps et les perdent deux semaines avant elles aussi en automne. Mais encore faut-il avoir des pieds mâles et femelles dans les environs pour comparer ! Le plus simple est d'adopter une variété sélectionnée. Ces derniers sont toujours des mâles pour éviter le désagrément de l'odeur butyrique dégagée par les ovules tombés au sol.
Laetitia, le 2 Octobre 2023
Bonjour, j'ai un bonsaï ginkgo depuis 3 ans qui se portait bien jusqu'à présent (1 bonne pousse par an avec rempotage) mais cette année il n'a pas poussé en hauteur. J'ai eu une petite pousse (ramification) très tardive en été presque 10 cm en dessous de l'apex. Elle a pousse de 3 ou 4 cm mais s'est arrêtée et est en train de noircir... que puis-je faire à ce stade ?
Merci par avance de votre réponse
Réponse de Ingrid, le 5 Octobre 2023
Bonjour. Il semble que votre bonsaï de ginkgo rencontre quelques difficultés. Le noircissement d'une nouvelle pousse peut indiquer un problème d'arrosage, une carence nutritive ou une infection fongique. Vous pourriez commencer par vérifier le drainage du pot et ajuster votre régime d'arrosage pour que le sol soit humide mais pas détrempé. Si vous suspectez une maladie, un traitement antifongique naturel pourrait être bénéfique. Enfin, pensez à tailler la partie noircie pour empêcher la propagation du problème et ajuster les conditions environnementales si nécessaire. Continuez à surveiller la plante attentivement pour ajuster votre approche en conséquence.
Aurélie T, le 16 Novembre 2023
Bonjour,
Je souhaite acquérir un Ginkgo biloba Menhir que j'aimerais planter dans un coin du jardin à 2.50m de la clôture et 2.50m de la terrasse (soit 6m de la maison).
Cette distance est-elle raisonnable pour ce spécimen? Que préconisez-vous?
Vous remerciant
Réponse de Ingrid, le 20 Novembre 2023
Bonjour. La distance que vous envisagez de planter le Ginkgo biloba Menhir est raisonnable pour la maison. Si cela est possible, ajoutez 2 mètres de distance supplémentaire pour être sûre de ne pas endommager les fondations de la maison et de la terrasse (celle-ci est un poil trop proche). Assurez-vous aussi qu'il n'y a aucune évacuation ou alimentation en eau à proximité. La distance tronc/clôture est correcte.